CHAPITRE QUATORZE

 

 

Brashieel, serviteur assistant des tonnerres, issu du nid d’Aku’Ultan, était installé sur sa plateforme de commandes. Il replia ses quatre pattes sous lui, pencha une tête au long museau sur le panneau d’affichage puis glissa les deux mains à l’intérieur des gants de contrôle. Ses huit doigts et ses quatre pouces se crispèrent pour activer à tour de rôle chacun des circuits d’essai. Il nota les résultats avec bonne humeur : en trois douzaines de douzaines de gardes, aucun problème de fonctionnement majeur n’était survenu.

Une fois les tests d’équipement effectués, il vérifia la position du Défenseur. Une simple formalité, car la position du bâtiment ne pouvait pas avoir changé. Lorsqu’un vaisseau pénétrait dans l’hyperespace, il y demeurait, intouchable et impuissant, jusqu’à atteindre les coordonnées préétablies et émerger à nouveau dans l’espace normal.

Brashieel ne saisissait pas très bien les mystères de l’astronavigation, car il n’était pas seigneur – ni des voyages stellaires, ni même des tonnerres. Toutefois, comme le petit seigneur de l’ordre Hantorg était un bon suzerain, il avait tenu à ce que la nichée du Défenseur connaisse sa destination. Encore un soleil jaune, entouré de neuf planètes cette fois-ci. Par le passé, le système en avait compté dix, puis la flotte du grand seigneur Vaskeel était arrivée, une infinité de multi-douzaines d’années plus tôt. Aujourd’hui, il était temps de remettre l’ouvrage sur le métier ; le Défenseur ainsi que ses frères allaient balayer ce secteur de galaxie comme le Souffle de Tarhish. Oui, leurs sabots de feu allaient piétiner les tueurs de nid.

C’était une bonne résolution. Les Protecteurs jetteraient l’ennemi dans un brasier impitoyable. Ainsi, ils seraient en sécurité pour l’éternité.