DE LA MÉDIOCRITÉ DU CRIME NAÎT LA MÉDIOCRITÉ DE L'ENQUÊTE

Il s'appelle Johann Lettenbauer. Il a soixante-cinq ans. Il est ouvrier d'entretien du chemin de fer. Il vit avec sa femme, quarante-huit ans, sa fille Maria, vingt-quatre ans, mère naturelle d'un petit garçon qui s'appelle Arthur. Il y a aussi une fillette de six ans qu'ils ont prise en pension.

Le 16 juillet 1947, à 10 heures du matin, le vieux Johann sort en courant de sa maison, située près de Landau, en Allemagne. C'est un homme grand, maigre, cheveux gris coupés en brosse. Il traverse un champ, parcourt deux cent cinquante mètres à peu près et entre, essoufflé, chez les voisins :

Il vient de trouver sa fille et son petit-fils, dans la cuisine, assassinés... (Précisons tout de suite que sa femme est absente ce jour-là, ainsi que la petite pensionnaire qui est sortie faire des courses.)

La police arrive. Le vieux Johann Lettenbauer est assis, effondré, devant la table où traînent des miettes de pain et un demi-saucisson.

Tout de suite, le policier voit, sur un canapé (car la cuisine est en fait une cuisine-salle-à-manger-salon), une jeune femme affalée à côté d'un enfant, tous deux avec de grandes plaies à la tête.

Le policier court vers le canapé pour se pencher sur les deux corps.

Johann Lettenbauer, toujours assis, demande :

« Est-ce qu'ils vivent encore ? »

Le policier remarque alors que, si la femme est inerte, et certainement morte, l'enfant remue encore faiblement.

« L'enfant n'est pas mort », répond le policier. Le policier est alors étonné d'entendre, dans son dos, la voix effrayée du vieux Johann s'exclamer :

« Comment ? Il vit encore ? »

Tandis qu'une ambulance emmène l'enfant, le policier jette un regard autour de lui. Sans doute a-t-il suffi de quelques instants pour que le sang coule et que tout devienne misérable, horrible, tragique.

Par terre, le policier trouve des débris de verre. Il s'agit d'une bouteille de bière brisée.

Le policier demande au vieux Johann s'il soupçonne quelqu'un. Non, le vieux ne soupçonne personne. A-t-il quelque chose à dire ? Non, il n'a rien à dire, il ne sait rien. Le crime a dû être commis pendant qu'il était aux champs, où il fauchait. Il n'est rentré que vers 8 h 15-8 h 30.

Le policier observe alors les miettes de pain et le saucisson sur la table. « Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Le vieux répond qu'il a pris un casse-croûte.

« Quand?

— Maintenant. »

Et le vieux réplique au policier, un peu ahuri, qu'il a en effet mangé un morceau de saucisson avec du pain en attendant la police.

« Là ?

— Bah... Oui, là. »

Ainsi donc, le vieux Johann, après avoir prévenu les voisins, a « cassé la croûte » près des corps de sa fille morte et de son petit-fils blessé en attendant la police !

Cette insensibilité frappe tellement le policier qu'elle éveille ses soupçons. Il examine alors de plus près le cadavre de la jeune femme dont le corps et les vêtements sont inondés de sang. Le crâne semble avoir été enfoncé par un objet tranchant ou contondant.

Quelques instants plus tard, le policier trouve dehors, près de la porte, une hachette pleine de sang et de cheveux collés. C'est sans doute l'arme du crime.

Lorsque la fillette adoptée par la famille Lettenbauer rentre de ses courses (elle a six ans), l'inspecteur l'intercepte devant la porte, avant qu'elle ait vu les cadavres et lui demande si elle n'a rien à dire. Non elle n'a rien à dire. Elle n'a rien vu d'anormal ? Non elle n'a rien vu d'anormal. Alors, le policier remet la petite fille aux bons soins des voisins afin qu'elle ne voit pas le triste spectacle.

Ayant relevé les indices susceptibles d'aider à l'enquête. Après avoir noté l'emplacement de chaque objet et du cadavre, le policier laisse partir le corps. Avant de s'en aller lui-même, il ne peut s'empêcher de demander au vieillard, impassible, toujours assis près de la table, des miettes de pain et du saucisson :

« Monsieur Lettenbauer, pouvez-vous me jurer que vous n'êtes pour rien dans le meurtre de votre fille ?

— Je suis pour rien ! »

Cette réponse, faite sans chaleur ni indignation, ne convainc pas le policier et ses soupçons vont être le départ d'une série de fautes qui aboutissent à l'absurde le plus total...




La médiocrité du décor, des protagonistes du drame, on n'ose pas dire : « La médiocrité du crime », influe sur le jugement du policier. Tout de suite, l'affaire lui paraît à la fois écœurante et banale. Une affaire à conclure au plus vite, sans chercher midi à quatorze heures.

Dans l'après-midi, le policier prend connaissance de différents témoignages.

D'abord. Johann Lettenbauer est connu comme un homme violent. Sa fille Maria aussi, d'ailleurs. Aussi coléreux l'un que l'autre. Chez les Lettenbauer, il y avait sans arrêt des scènes, et il arrivait même qu'on s'y battait.

Plusieurs personnes avaient aperçu entre 8 h 30 et 10 heures, deux jeunes gens, sans doute des vagabonds de passage, entrer dans la maison puis en ressortir.

Après leur départ, un témoin rapporta qu'il avait entendu Maria parler dans la maison.

Selon le voisin qui habite à deux cent cinquante mètres, quand le vieux Johann est rentré, sa fille vivait encore puisqu'il l'entendait discuter avec elle, puisqu'il l'avait interpellé par trois fois, à haute voix : « Maria ! Maria ! Maria ! »

L'examen du cadavre de Maria permit de constater qu'elle ne fut ni violée, ni violentée (sinon par l'arme du crime).

Ce même après-midi, le petit-fils de Johann Lettenbauer expire à l'hôpital.

Alors le policier décide de retourner au plus vite interroger le vieux Johann. Comme le matin, celui-ci l'accueille sans émotion. Il a remis un peu d'ordre dans la pièce, lavé les taches de sang, balayé et ramassé les quelques débris de bouteilles de bière que le policier n'a pas emmenés. Sur la table, il n'y a plus les miettes de pain et de saucisson, mais une assiette, un verre et un couvert.


« Vous alliez dîner, monsieur Lettenbauer ?

— Oui.

— Vous avez faim ? »

Le vieillard ne sait pas s'il a faim. Il va dîner parce qu'il a l'habitude de dîner. Le policier s'assoit en face de lui.

« Monsieur Lettenbauer, pouvez-vous me répéter à quel moment, selon vous, on aurait tué votre fille et votre petit-fils ?

— Pendant que j'étais allé faucher.

— Et vous êtes rentré vers quelle heure ?

— Entre 8 heures et quart et 8 heures et demie.

— A cette heure-là, votre fille était encore vivante.

— Quand je suis rentré, elle était morte.

— Pourtant, vos voisins disent qu'ils vous ont entendu parler à Maria, peu avant 10 heures. Comment expliquez-vous ça ? »

Le vieux ne répond rien.

« Monsieur Lettenbauer... J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer... (un temps) Votre petit-fils est mort. »

Le vieux semble apprendre la nouvelle sans réagir. Le policier, agacé et même indigné par l'impassibilité du vieillard, lui dit de ne pas se gêner pour lui, puisque la nouvelle ne lui coupe pas l'appétit...

Alors, le vieux Johann, mécaniquement, va chercher dans le buffet du pain, le restant de saucisson et une bouteille de bière. Il pose le tout sur la table et s'assoit. Mais il n'y touche pas, il reste immobile, les yeux dans le vide.

Le policier fait alors une nouvelle visite de la maison et observe, en retournant dans là chambre du vieux Johann, sur son lit, des billets de banque, des papiers et la carte d'identité de Maria qui ne s'y trouvaient pas lors de la première visite. Le policier retourne auprès de lui :

« Monsieur Lettenbauer, il paraît que vous êtes très coléreux ? »

Encore une fois le vieux ne répond rien. Est-ce un silence prudent, ou bien n'y a-t-il rien à répondre ?

« Un voisin prétend qu'un jour il vous a entendu vous battre avec votre fille.

— C'est pas vrai.

— Monsieur Lettenbauer, j'attends un médecin, je voudrais, vous examiner, acceptez-vous son intervention ?

— Oui. »

Voilà donc le vieil homme, au milieu de la pièce, en caleçon. Il a jeté ses vêtements sur le canapé où, quelques heures plus tôt, se trouvaient les cadavres de sa fille et de son petit-fils. Le policier observe ses vêtements et s'aperçoit que sa chemise a été déchirée et que la manche droite a été lavée. Le vieux Johann explique alors qu'en relevant son petit-fils pour l'allonger sur le canapé, il a, en effet, taché sa chemise et qu'il vient de la laver. Par contre, il est incapable d'expliquer une égratignure fraîche que le médecin décèle sur la clavicule, et d'autres du même genre sur la cuisse et au bras droit.

Cette fois, la conviction du policier est faite. Le vieux Johann Lettenbauer, dans un accès de folie, après une dispute, a tué sa fille et son petit-fils. Pour le policier, il paraît évident que, la hachette ayant été l'arme du crime, Maria s'est défendue contre son père, à l'aide de la bouteille de bière. Ce sera, d'ailleurs, l'avis de la gendarmerie française de Landau (la ville, en 1947, est située dans la zone d'occupation française en Allemagne), l'avis du procureur, l'avis du juge d'instruction et même du propre avocat de Johann Lettenbauer !

De ce jour, en effet, toute l'instruction ne semble plus qu'une affaire de routine. Après un interrogatoire dans sa cellule, le vieux Johann finit par avouer son crime et en fait le récit détaillé dans un procès-verbal de quatre pages. Le voici en quelques mots :

« Le jour du crime, il aurait fauché de l'herbe et nourri les chèvres. Comme Maria n'avait pas préparé son déjeuner, il l'aurait violemment tancée. Comme elle lui avait répondu grossièrement, il lui aurait donné un coup sur la tête avec la hache, du côté plat de la lame. Dans sa folie, il aurait aussi frappé l'enfant. »

Sa déclaration ne déviera plus jamais de celle consignée dans le procès-verbal, du moins dans les jours qui suivront. Tant et si bien qu'il est inculpé, un mois plus tard : le 9 septembre 1947.

C'est sans doute par pur respect des conventions que son propre avocat fait savoir que son client, revenant sur ses déclarations, nie formellement son crime. Il aurait avoué en être l'auteur parce qu'il était ému et désespéré, et que l'on affirmait que ce ne pouvait être que lui. Personne ne tient compte de ce revirement, même pas son avocat, visiblement convaincu de sa culpabilité, puisqu'aux assises, le 25 décembre 1947, alors que Johann nie absolument avoir levé la main sur sa fille et son petit-fils, lui, son défenseur, demande une peine de prison pour blessures ayant involontairement entraîné la mort.

Le vieux Johann s'entend donc condamner à 10 ans de travaux forcés et à la perte de ses droits civiques. Grâce à son âge et à des circonstances atténuantes, il sera interné dans une maison de cure, d'où il ne sortira que dix ans plus tard, ayant purgé sa peine, bien sûr, mais âgé de soixante-quinze ans et bien incapable, désormais, de profiter de sa liberté.

Il faudra attendre encore cinq ans, donc quinze ans en tout, avant qu'éclate le coup de théâtre qui va donner à cette affaire un énorme retentissement.





Pour la police et pour la justice, la culpabilité de Johann Lettenbauer, ce vieillard stupide et coléreux ne fait aucun doute. Pour d'autres, l'innocence de ce vieil homme simplet et sénile est tout aussi évidente.

D'abord, l'institut pathologique de l'université de Tübingen démontre que les aveux de l'accusé ne concordent pas avec les résultats de l'analyse des boîtes crâniennes des victimes. Celles-ci ont été attaquées par le côté tranchant et non par le côté plat de la hachette.

D'autre part, le médecin-chef, le Dr Fuchs, doutant de la responsabilité du coupable, l'a fait admettre, dès son inculpation dans une maison de santé spécialisée.

Là, le vieux Johann a répété pour la énième fois, sa version du crime, sans y changer quoi que ce soit.

Le détail qui convainquit la police, incite au contraire le médecin à examiner plus attentivement le soi-disant coupable, car il lui semble anormal que cette déclaration, cette relation des faits, soit aussi indéfiniment répétée sans qu'il ne s'y glisse, sinon une contradiction ou une erreur, du moins des expressions différentes, des appréciations nouvelles, une évolution, dans la façon de l'exprimer. Le récit est toujours fait d'expressions toutes faites et stéréotypées, alors qu'il relate pourtant, avec cette ultime dispute du père et de sa fille, un moment qui aurait dû le remuer profondément.

Poussant son observation plus loin, le Dr Fuchs établit qu'il s'agit d'un être primaire, d'une intelligence en dessous de la moyenne, presque faible d'esprit. De plus, il est sénile ; et s'il essaie de répondre aux questions qu'on lui pose, il est incapable d'exprimer des sentiments intimes et quoi que ce soit de sa vie intérieure. Le Dr Fuchs lui demande d'écrire son curricculum vitae, ce qu'il fait péniblement, en quatre lignes. Tout ce qu'il peut indiquer, c'est sa date et son lieu de naissance, l'école primaire où il a étudié, et mentionner son emploi d'ouvrier d'entretien aux chemins de fer de 1907 à 1945. Comment, dans ces conditions, imaginer qu'il ait pu faire, de lui-même, des aveux en quatre pages dactylographiées ?...

Certes, cela ne veut pas dire que la police lui ait volontairement extorqué des aveux. Mais, toujours selon le Dr Fuchs, la conviction des policiers était tellement établie, qu'elle a été plus forte que la volonté du vieillard. A moins que celui-ci, incapable de fournir des événements une relation cohérente, ait été obligé d'admettre point par point les interprétations logiques qu'en donnaient les policiers, mais qui n'avaient rien à voir avec la réalité des faits.

En réalité, malgré son impassibilité, fortement ému et même commotionné, il s'est senti victime d'événements qui l'écrasaient. Il se sentait pris dans un nœud de circonstances qu'il était incapable de dénouer. Pour échapper aux interrogatoires, il avait selon le Dr Fuchs, réalisé une sorte de fuite en avant... en avouant! D'autre part, lorsqu'il était seul, le vieux Johann s'adonnait à des gémissements sans fin pour se plaindre sur lui-même, et sur le malheureux sort de sa fille et de son petit-fils.

Mais les explications du Dr Fuchs parurent bien abstraites à côté des éléments concrets que croyait détenir la police. Pourtant, si elle avait voulu jeter sur l'affaire un regard différent, le même regard que le Dr Fuchs, elle aurait pu interpréter les faits autrement, et récolter d'autres éléments absolument contradictoires.


D'abord, elle n'aurait attaché aucune importance aux affirmations du vieillard sénile ; elle aurait seulement retenu ce qui l'accusait. Comme le fait, par exemple, qu'il soit rentré à 8 h 15, alors que des témoins ont certifié qu'il était rentré beaucoup plus tard.

Ensuite, elle aurait interrogé minutieusement la fillette ; et l'affaire aurait pris un tout autre cours, car il se trouve que la fillette assista à la visite et au départ des deux jeunes cheminots qui étaient très en colère ! Ce qui aurait obligé la police à se poser la question : ceux-ci ne sont-ils pas revenus pour commettre le meurtre ? N'est-il pas incroyable qu'on ne se soit pas posé cette question ?

N'est-il pas incroyable aussi qu'on n'ait pas tenu compte du fait qu'aucune trace de sang, de brin de peau ou de cheveux n'aient été retrouvés sous les ongles de la victime ou sur les débris de bouteille, ce qui aurait dû être le cas si les égratignures relevées sur le corps du vieux Johann avait été causées par la lutte.

Incroyable que l'on ait admis sans discussion, le témoignage d'un voisin qui prétendait avoir discerné la dispute de Maria avec son père alors qu'il se trouvait deux cent cinquante mètres de là.

Incroyable que l'on n'ait pas pensé que les cris poussés par le vieillard avaient pu être des cris d'alarme en découvrant les deux corps ensanglantés.

Le comble, c'est que, pendant le procès, tout aurait pu être réparé facilement, car la police connaissait le récit détaillé du crime et connaissait le coupable !

C'est inimaginable, mais c'est comme ça !

En 1947, pendant le procès, un jeune bandit est condamné pour vol avec effraction. Il raconte alors à la police que son camarade, Manfred Joung, avait tué, en passant, dans une maison de campagne, une femme et un enfant. Ils avaient demandé de l'eau pour se raser. Puis Joung réclama à manger. La femme refusa. Joung et elle se disputèrent. Walter partit, puis revint pour trouver la femme et l'enfant baignant dans leur sang.

Joung les avait frappés avec la hache que la femme avait pris pour se défendre.

La police de Landau, informé de cette déposition, déclara qu'il ne pouvait être question de l'affaire Lettenbauer, puisqu'on était en train de juger le coupable.

Ce ne fut qu'en 1965, soit quinze ans plus tard, lorsque le vieux Johann eut quatre-vingts ans, que Joung, arrêté pour un autre délit, avoua son crime. Il n'avait pas paru nécessaire de prouver la culpabilité du vieux Johann pour le condamner ; pour le réhabiliter il faudra tout de même une argumentation et des preuves !

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