A CAUSE DE L'ORAGE

Êtes-vous sensible aux variations de la température ? Vous arrive-t-il de vous mettre en colère parce qu'il fait trop chaud, que le temps est lourd, que les nuages menacent ? D'attendre comme une délivrance que l'orage éclate, que la pluie se mette à tomber ?

On sait que les périodes de pleine lune sont souvent mal supportées par certains aliénés. D'autre part, la rumeur populaire parle souvent des « assassins du clair de lune »...

Y aurait-il un rapport entre les phénomènes météorologiques et le comportement des criminels ?



Nous sommes le 12 septembre au soir. C'est une ville du bord de mer. Il fait chaud et lourd pour la saison. S'il n'y avait le vent du large, l'atmosphère serait irrespirable. Le ciel est clair, mais il n'est pas bleu. C'est une espèce de ciel qui ne laisse passer du soleil que des rayons diffus, ce qui donne une luminosité très particulière, un peu pénible.

Tous ces détails ont été relevé par un médecin de l'époque, d'après le tableau d'observation météorologique fait à l'École normale. Ce même médecin a d'ailleurs recueilli des témoignages qui confirment les observations. Le tout est extrêmement précis, appuyé par des documents indiscutables.

A huit heures du soir, Charles Colas (nous l'appellerons ainsi) sort de chez lui. Il vient de dire à sa femme : « Je vais prendre l'air, il fait trop chaud. Couche les enfants et ne m'attends pas. » Une seule personne pourra témoigner plus tard de l'état d'esprit de Charles Colas lorsqu'il sort de chez lui, c'est la bonne : Il est calme, ni préoccupé ni surexcité. Il a l'air d'un homme qui sort prendre l'air, c'est tout.

Charles Colas marche sur le trottoir, d'un pas tranquille. Il est grand, plutôt bel homme (la quarantaine), avec deux choses remarquables : une barbe très fournie, d'un roux éblouissant — alors que ses cheveux sont noirs — et un tic nerveux à la joue droite. Cette crispation régulière donne à son visage une asymétrie très prononcée.

Il se promène pendant une demi-heure, puis fait demi-tour. Mais il ne rentre pas immédiatement chez lui.

Entre huit heures et demie du soir et deux heures du matin va se dérouler la première partie de la nuit extraordinaire de Charles Colas... dans la maison d'en face. Une jeune femme vient de sortir pour prendre de l'eau à la fontaine. Elle est peureuse et seule. Son mari l'abandonne souvent pour suivre les déplacements de son régiment. Elle a pris l'habitude de refermer soigneusement les portes, d'inspecter les placards et les dessous du lit avant de se coucher. C'est une jeune femme pieuse aussi. Ce soir-là, elle fait sa prière comme tous les soirs. Puis elle se déshabille, prend une lampe et inspecte l'appartement. Le bébé dort dans sa chambre, rien sous le lit, rien derrière les rideaux. Il ne reste que le placard. D'une main elle tire la porte.

L'attaque est si brutale, que lorsqu'elle se rend compte de ce qui se passe, il est trop tard pour réagir. On lui arrache la lampe des mains, on la renverse sur le lit où dort le bébé, on lui passe une corde autour du cou. Un homme, penché sur elle, lui souffle dans l'oreille :

« Ne criez pas ! Ne criez pas surtout, ou vous êtes morte ! »

Les yeux écarquillés de terreur, elle s'apprête à hurler, mais l'homme lui ferme la bouche d'une main et se met à parler très vite :

« Je vous tue si vous criez... C'est moi, Charles Colas. Vous me connaissez. Je vous aime, j'aurais voulu vous connaître plus tôt... Ne criez pas, je veux seulement vous embrasser ! »

La pauvre femme se calme un peu, et Charles Colas relâche la pression de sa main.


« Vous n'allez pas crier ?

— Non...


— C'est bien. Si vous aviez crié, je vous aurai tuée et je me serais suicidé après ! »

Réveillé par le bruit, l'enfant se met à crier, Charles Colas pousse la mère vers lui, menaçant :

« Faites-le taire ! »

Faire taire un enfant de deux ans, quand on a une corde autour du cou, un fou en face de soi; et qu'on est soi-même terrorisée... La jeune femme s'affole complètement.

« Éteignez la lumière ! Ça le calmera. »

Dans le noir, la peur est encore plus intense. La mère pleure, l'enfant s'accroche à elle, Charles Colas ne dit plus rien. Au bout d'un temps, impossible à déterminer, le silence revient. La femme et l'enfant ne pleurent plus. La mère prie à voix basse. De temps en temps Charles Colas marmonne des menaces, puis se tait à nouveau. A plusieurs reprises la jeune femme le supplie de partir, mais il refuse :

« Je ne partirai qu'à minuit, je ne veux pas me compromettre, et vous non plus. »

Sa présence, cette attaque brutale, son attitude sont incompréhensibles. Il n'a tenté qu'une fois d'embrasser sa victime ; pas un geste obscène, pas une proposition ; il est entré comme un agresseur, il reste comme un visiteur. A neuf heures et demie pourtant il se décide à partir. Et là encore il se conduit d'une manière insolite : il embrasse l'enfant sur le front, serre la main de la jeune femme, et lui demande d'éclairer l'escalier pour qu'il puisse descendre ! Sur le palier, il s'excuse à trois reprises :

« Je vous demande pardon, c'était une toquade, je voulais vous voir, c'est tout. Mais je suis un homme convenable. Je vois bien à qui j'ai affaire. Je renonce. »


Il fait un pas, puis revient en arrière : « Pardonnez-moi. Je vous aime. » A nouveau il tourne le dos, descend quelques marches, et se retourne : « Je vous aime... Je ne voulais vous faire aucun mal. »

Cette fois-ci, il s'en va vraiment. La porte se referme brutalement derrière lui, sans qu'il tente quoi que ce soit d'autre, et tandis que la jeune femme s'effondre sur son lit, secouée par une crise nerveuse, il traverse la rue et rentre chez lui.

Il n'a vu cette femme que deux fois et ne lui a presque jamais parlé. On sait seulement que depuis quelque temps il l'observait souvent par la fenêtre. Elle s'en était aperçue sans s'en inquiéter particulièrement. Charles Colas était le voisin de la maison d'en face, un voisin simplement curieux, pas menaçant.

Si la jeune femme avait prévenu la police au lieu de se terrer chez elle, en barricadant portes et fenêtres, la nuit extraordinaire de Charles Colas se serait peut-être arrêtée à 10 heures du soir : un simple fait divers qui n'aurait pas franchi toutes ces années pour parvenir jusqu'à nous. Mais ce n'est pas le cas. A 10 heures du soir, plus rien ne bouge, ni dans les deux maisons, ni dans la rue. Il fait toujours aussi lourd, le vent est tombé, quelques nuages menaçants s'accumulent lentement, on sent venir l'orage.

Charles Colas s'est enfermé dans sa chambre. Plus un bruit. C'est là que s'engage la course contre la montre, contre l'orage. Mais les nuages ne se rassemblent pas aussi vite que les idées folles de Charles Colas. Son orage à lui éclatera bien avant l'autre. A 2 heures du matin très exactement.

Entre 10 heures du soir et 2 heures du matin, silence total. Le fou est dans sa chambre — le fou, parce qu'il est en train de le devenir.

Qui est cet homme ? Un mari, professeur d'hydrographie, un père de deux enfants, Henri, huit ans, et Stanislas, six ans. A l'époque de ses fiançailles, il passe déjà pour un exalté. Mais un exalté normal, si l'on peut dire. Très pieux pendant l'adolescence, il abandonne brutalement toute croyance religieuse à la suite d'une discussion avec un ami. Du jour au lendemain il décide qu'il est athée. Il est jaloux, plus jaloux que la plupart des fiancés, et reste jaloux une fois marié, mais cela ne l'empêche pas de prendre une maîtresse. La maîtresse aussi est en quelque sorte une maîtresse « normale » pour lui. Normale en ce sens qu'elle est officiellement jeune fille, et sévèrement gardée par une mère intransigeante. Charles aime les choses établies, réglementées, officielles. Par exemple, il lutte pour instaurer une sorte de « statut du professeur d'hydrographie », dont la nécessité n'est pas évidente, et se dresse contre le ministre de la Marine. Il l'accuse de déranger l'ordre établi en voulant « moderniser ».

D'autres choses, en revanche sont beaucoup plus graves. Charles Colas est un mécontent. Il se croit persécuté, et persécute les autres. En famille, que ce soit avec sa femme ou ses deux fils, ses réactions sont souvent imprévisibles, tantôt débordantes d'affection, tantôt haineuses. En l'espace de quelques minutes et pour le même motif, il est capable d'embrasser ou de battre. En règle générale c'est un coléreux. Il crie beaucoup et souvent, son entourage le subit, les voisins le supportent. Dans un domaine plus intime, certaines confidences de sa femme, le font passer pour un pervers. Il l'est certainement, car sur ce plan-là, les confidences de sa maîtresse sont exactement les mêmes. Mais avant le 12 septembre, il n'est pas fou. Il fait peur parfois, mais sans qu'on doive pour autant appeler les gendarmes. Alors l'orage ? L'orage qui ne se décide pas à éclater, qui fait peser sur la ville et sur ses habitants, une moiteur et une tension désagréables ?

Il est 2 heures du matin. Dans sa petite chambre sous les toits, la bonne ne dort pas, le temps est trop lourd. Dans le silence, elle entend la porte de Monsieur s'ouvrir et se refermer. Des pas étouffés descendent l'escalier. Monsieur est en pantoufles. Cela n'a rien d'extraordinaire, peut-être a-t-il simplement soif. Il marche doucement pour ne pas réveiller les enfants. La bonne écoute un moment, machinalement, puis tombe dans un demi-sommeil. Les heures s'égrènent à nouveau. Rien ne la tire de sa léthargie.

Quatre heures... Elle sursaute. Quelqu'un a crié, dehors peut-être, ou dans la chambre de Madame... Elle tend l'oreille, un vague murmure et des bruits d'eau la rassurent. Elle se dit que Charles Colas a réveillé sa femme, et qu'ils se sont disputés, puis réconciliés. Cela arrive souvent. D'ailleurs, c'est à nouveau le silence.

Mais, à nouveau, des pas dans l'escalier. Quelqu'un monte en pantoufles, le premier étage, le deuxième... Sa chambre est au troisième. Les pas montent toujours. Lentement, précautionneusement, régulièrement. Inquiète, la domestique se redresse sur son oreiller, et fixe la porte de la chambre. Il y a quelqu'un derrière... La poignée tourne doucement; doucement ; la porte pivote sans bruit, et la silhouette de Charles Colas se dessine dans la pénombre.

Avant que la bonne ait eu le temps de parler, il est près d'elle. Il a bondi comme un chat, sans un bruit, sans un mot, il se penche. Les yeux grands ouverts de stupéfaction, la bonne le regarde. Il a l'air hagard, et cache quelque chose derrière son dos, elle ne voit pas quoi. La frôlant presque, il murmure :

« Vous dormez ?

— Non... non, Monsieur.

— Alors il faut dormir ! N'est-ce pas ? Dormez bien !

— Oui... Monsieur, oui... »

Charles Colas se redresse, la contemple une seconde, puis se dirige vers la porte. Toujours silencieux il retire la clé qui était à l'intérieur, sort, et referme la porte derrière lui. La bonne entend le tour de clé, puis les pas qui redescendent les étages, jusqu'au deuxième. Elle reconnaît le grincement de la porte du cabinet de travail. Charles Colas donne un tour de clé. C'est fini. Plus de bruit.

Pendant une heure, réfugiée sur l'appui de la fenêtre, la malheureuse guette tous les craquements, persuadée que son maître va revenir pour la tuer. Elle est sûre qu'il s'est passé quelque chose de grave, mais n'ose pas bouger. A cinq heures et demie, elle risque un œil par le trou de la serrure et aperçoit une corde attachée à la rampe de l'escalier, rien d'autre.

Réfugiée à nouveau sur le bord de la fenêtre, elle examine la rue avec angoisse, attendant que quelqu'un passe. Mais il est encore trop tôt, et c'est à 6 heures du matin seulement qu'elle arrive à attirer l'attention d'un ouvrier.

« Ouvrez la porte d'entrée ! Je vous en supplie ! Il s'est passé quelque chose et je suis enfermée dans ma chambre. »

L'homme ramasse la clé qu'elle lui lance, entre dans la maison prudemment. Au rez-de-chaussée rien. Au premier étage rien. Au deuxième, le corps de Charles Colas, pendu tout habillé. La corde est accrochée à la rampe du troisième étage.

L'homme monte en courant, guidé par les cris de la bonne, et la délivre. Tous deux redescendent au deuxième étage et enfoncent une porte fermée à double tour, celle de la chambre de Mme Colas. Morte. La gorge tranchée. Sur le parquet, les deux enfants. Morts eux aussi. Les décrire serait inutile. C'est l'œuvre d'un fou sanguinaire. Dans le cabinet de travail de Charles Colas une bougie achève de se consumer. On y voit la marque d'une main, en traînées rouges. Sur une marche devant la cheminée, un petit couteau, rouge lui aussi.

Toute la journée du 13 septembre le tonnerre a grondé, et les éclairs se sont succédé. La chaleur insupportable s'est maintenue jusqu'au soir. Enfin, vers 8 heures du soir, après une série de coups de tonnerre impressionnants, les nuages noirs ont crevé d'un seul coup, libérant une averse bienfaisante. Jusqu'au petit matin la pluie a crépité sur la mer, nettoyé les trottoirs poussiéreux, envahi les caniveaux, lavé les arbres et les maisons.

Charles Colas n'en aura pas profité.

Une chose est certaine, c'est qu'entre le triple assassinat et son propre suicide, il a pris le temps d'écrire quatre lettres, de sortir de chez lui, et de les poster. Elles sont arrivées à leurs destinataires le lendemain même à 4 heures de l'après-midi.

La première est adressée au directeur d'un grand journal parisien.

Monsieur le directeur,
Je viens de tuer femme et enfants, et je me suiciderai tout à l'heure.
Faites savoir dans votre journal que le métier de professeur d'hydrographie est un bagne, nos élèves sont beaucoup trop âgés et ingouvernables. Ajoutez qu'on devrait toujours laisser aux fonctionnaires l'avancement auquel ils ont droit. Il faudrait respecter les droits acquis, ce qui n'a pas été fait pour notre corporation.

La seconde est destinée à ses élèves.

Je suis dégoûté du métier de professeur. J'apprends à mes élèves des choses complètement inutiles. Qu'ils profitent de ma mort pour appeler l'attention du ministre sur leur situation. Je pense cependant que ce sera inutile, comme le reste. Signé " un suicidé ".

Au préfet du département.

Vous trouverez en ordre tous les documents qui m'ont été confiés. La bibliothèque est en ordre, elle aussi. L'inventaire sera facile. Signé " un suicidé ".

La dernière lettre est enfin destinée au procureur de la République.

Je viens de tuer ma femme et mes enfants. Ma femme est une sainte, je n'ai rien à lui reprocher, et mes enfants sont des anges. J'ai d'abord, dans l'ordre, tué ma femme chérie, mon Henri, et le bien-aimé petit Stanislas. Je n'ai rien à ajouter. Il fait trop chaud. Charles Colas.

Les crimes de ce genre, paraissent toujours inexpliquables. Ils sont rares, fort heureusement, et sont pour la plupart commis par des êtres qui se disent persécutés.

Le criminel s'étant supprimé, l'enquête n'a pas recueilli de détails supplémentaires sur le caractère profond de Charles Colas, et les spécialistes ont envisagé plusieurs explications, notamment le Dr Aubry, médecin et expert en criminologie à l'époque du drame. Il ressort de son étude, que Charles Colas pouvait être :

« Un sadique, qui a tué en état de crise, après une tentative de viol qu'il était incapable de mener jusqu'au bout. »

« Un monomane homicide, c'est-à-dire un homme qui tue sans passion, sans haine et sans colère (ses lettres le prouveraient). »

« Un dégénéré héréditaire (ils tuent sans raison apparente, et aucune explication ne peut être donnée à leur geste). »

« Un hystérique, qui aurait connu ce jour-là sa première crise grave. »

Mais, qu'il soit l'un ou l'autre de ces personnages, une chose, une seule, a influencé son comportement : la tension nerveuse due à l'orage. Et il est vrai qu'entre le 12 et le 13 septembre de cette année-là, à cet endroit-là, en France, la pression atmosphérique, la chaleur, étaient insupportables, les témoins vivants l'ont confirmé. L'un d'eux a même précisé : « C'était un de ces jours où le drame est dans l'air. » Sur ce point, le seul commentaire de Charles Colas est dans une de ses lettres :


Je n'ai rien à ajouter. Il fait trop chaud.

Au fait, a-t-on jamais pensé à comparer deux courbes : celle de la criminalité, et celle des zones de dépression ?

Les dossiers extraordinaires T2
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