ACCUSÉ, VOUS ÊTES LIBRE !

Ce dossier, qui étonnera sans doute, montre que dans certains cas, les lois sont tellement bien faites, qu'elles aboutissent à l'absurde !

Le 30 juin 1926, sur le Danube, le capitaine d'un bateau à vapeur manœuvre prudemment près des piliers d'un pont qui relie le centre de Vienne aux faubourgs du Nord-Est. Il est midi passé. Il fait chaud et l'air est chargé d'humidité.

Soudain, le regard du capitaine se fixe, comme hypnotisé, sur la berge longeant le fleuve en amont. Ce qu'il voit a de quoi faire frémir.

C'est une jambe nue, légèrement enflée, que le courant pousse vers la rive. Horrifié, le capitaine alerte le plus rapidement qu'il peut la police viennoise et celle-ci demande l'aide des pompiers. Une heure plus tard, la trouvaille macabre est amenée à terre.

Tard dans la soirée du même jour, le chef de la police judiciaire examine le rapport rédigé en toute hâte par l'Institut de médecine légale :

« La jambe n'a séjourné dans l'eau que trente heures au plus, mais au moins vingt heures. Elle appartient à un homme d'âge moyen (une constatation qui se révélera fausse par la suite). L'amputation a été pratiquée tout près de l'articulation de la hanche. Elle a été exécutée assez adroitement, mais non par un médecin. »

Les policiers de Vienne sont bien embarrassés. Que faire, tant qu'on ne sait pas à qui appartenait cette jambe ? On peut toujours passer au crible les cas de disparitions signalés. Mais on va perdre un temps précieux à d'interminables enquêtes à l'aveuglette... C'est pourquoi le commissaire Fonck exprime son avis : bien que les expériences de collaboration avec le public se soient généralement avérées négatives, la presse devrait publier l'affaire dans tous ses détails, avec le plus grand battage possible.

Le commissaire Fonck ne se doute pas que le hasard va lui livrer le meurtrier... le jour même.

En effet, dans les premières heures de l'après-midi de ce 1er juillet 1926, l'acteur viennois Raimund Fuehrer fait sa promenade habituelle sur la rive du canal du Danube. Comme la plupart des Viennois, il a lu les journaux à propos de la macabre découverte. C'est un lecteur de romans policiers. En contemplant l'eau boueuse, il se dit machinalement que la police devrait observer toutes les personnes qui se conduisent de façon suspecte au bord du fleuve. Car — pense-t-il — le meurtrier n'a peut être pas encore jeté à l'eau toutes les parties du cadavre et il est possible qu'il s'efforce de le faire maintenant que son crime a été découvert...

Et tout en faisant ces réflexions, il regarde, toujours machinalement, un homme assis au bord du canal... L'homme manipule un gros paquet.

« Tiens, se dit l'acteur, ce type-là manie son paquet d'une manière suspecte... et maintenant... mais... il l'a laissé tomber à l'eau ! »

A toute vitesse, Raimund Fuehrer remonte en courant le talus jusqu'au quai qui borde le canal et la première personne sur laquelle il tombe est un agent de police. Bégayant d'émotion, il fait part de ce qu'il a vu. Ne s'agirait-il pas de l'assassin ?

Pour l'agent paisible, cette déduction paraît quelque peu échevelée. Mais il accompagne tout de même Fuehrer à l'endroit où l'inconnu manipulait son paquet.

Et là, brusquement, l'agent est saisi d'un pressentiment. Il commence à comprendre que, dans Vienne qui compte des millions d'habitants, il pourrait bien être le témoin d'un enchaînement de circonstances incroyables. Car au moment où l'inconnu voit venir vers lui les deux hommes et reconnaît l'uniforme de la police, il s'enfuit en courant.

Presque convaincus maintenant que leurs soupçons sont fondés, les deux hommes foncent derrière lui : une rue, puis une autre. Enfin, l'homme est rejoint.

Il se tient là, tremblant, incapable de dire un mot. Ses mains étreignent un sac taché de sang.

« Qu'aviez-vous dans ce sac ?

— Un chat mort ! Je l'ai jeté dans le canal ! »

L'homme est conduit au siège de la police judiciaire. Le commissaire Fonck considère cet homme laid, d'aspect repoussant, aux yeux troubles sans expression.

Il s'appelle Johann Wimpassinger. Il habite le deuxième arrondissement de Vienne. Il est boucher (tiens, tiens...), âgé de quarante-huit ans, marié à Marie Wimpassinger, cinquante-deux ans. Il est père de deux enfants mineurs et d'une fille illégitime de dix-sept ans. Il a déjà subi plusieurs condamnations pour vol et coups et blessures.

Affolé au début, l'homme s'est maintenant calmé. Fonck lui donne une cigarette et une tasse de café. Il s'attend à un interrogatoire très long, au jeu du chat et de la souris pendant des heures... Il se trompe.

« Comment s'appelle votre fille naturelle et où habite-t-elle ? demande-t-il au suspect.

— Karoline Spesslechner, du nom de sa mère... Je ne sais pas où elle habite. Elle doit avoir dix-sept ans maintenant... si elle est encore en vie.

— Comment, si elle est encore en vie ?

— Parce qu'elle a disparu », réplique Wimpassinger.

Fonck reste court un instant. Serait-ce la solution ?

Quelques minutes plus tard, cet espoir est dissipé. On a, en effet, signalé la disparition de Karoline Spesslechner, mais c'était le 27 mars 1925, c'est-à-dire quinze mois plus tôt. Sa jambe n'aurait pu être retrouvée dans cet état.

Le commissaire convoque alors la femme du suspect. Elle est introuvable elle aussi.

« Où est votre femme ? demande Fonck au boucher.

— Je ne sais pas... Puis après un petit silence, il ajoute : Je l'ai assommée... »

Sidéré, Fonck le considère. Le petit homme ajoute :

« Ensuite, j'ai dépecé son cadavre... »

Et il termine sa phrase comme s'il parlait d'une chose tout à fait naturelle :

« Et les morceaux, je les ai jetés dans le Danube. »

Complètement décontenancé, Fonck demande :

« Mais pourquoi avez-vous tué votre femme ?

— Je ne l'ai pas tuée, répond sentencieusement le petit homme, je l'ai seulement assommée. »

Et il raconte. D'après lui, elle a été hargneuse et grossière toute sa vie. Le 28 juin, une fois de plus, ils se sont querellés. Marie l'a menacé avec un couteau de cuisine. Pour se défendre, il a saisi un hachoir et lui a fendu le crâne. Il a pensé qu'il allait enfin être tranquille et a caché le cadavre sous le lit. Mais, le lendemain matin, il a senti qu'il fallait faire quelque chose. Alors, il a découpé le corps en six morceaux. Ce n'est pas un problème pour un boucher.


Voilà une affaire rondement menée, se dit Fonck. Et le juge d'instruction le pense aussi. On apprend que Wimpassinger a violé sa fille naturelle Karoline alors qu'elle avait seize ans. Elle l'a raconté en pleurant à des voisins, et a disparu depuis, c'est-à-dire quinze mois.

Et depuis quinze mois les voisins se demandaient si le boucher n'avait pas assassiné la malheureuse. Ils avaient même fait part de leurs soupçons à la femme du boucher.


Mais, si au cours de l'instruction, Wimpassinger avoue l'inceste, il rejette avec « indignation » l'idée qu'on puisse le soupçonner d'avoir tué sa fille et fait disparaître son cadavre.

Qu'importe, le meurtre de sa femme est prouvé, il a avoué. Cela suffira à le faire condamner. C'est alors, que l'inimaginable va se produire.

Johann Wimpassinger comparaît devant le tribunal criminel de Vienne le 21 décembre 1926.

Il est accusé d'avoir assassiné sa femme Marie et d'avoir commis sur sa fille mineure illégitime, Karoline Spesslechner, les délits d'incitation à la débauche et d'inceste. Faute de preuve, on ne peut l'accuser d'avoir assassiné cette dernière.

Dès la lecture de l'acte d'accusation, Wimpassinger éclate de rire. Le président s'adresse à lui.

« Vous paraissez vous amuser beaucoup ici ?

— Quand j'entends que je suis un grand criminel, je ne peux m'empêcher de rire, puisque je n'ai jamais fait de mal à personne ! »

Le président, montrant l'acte d'accusation qui se trouve devant lui :

« Pourtant, d'après ce dossier, on peut dire que vous êtes l'une des plus sombres figures de ce temps !

— Je le suis devenu depuis que j'ai assommé ma femme ! Mais avant, j'étais l'être le plus inoffensif de Vienne ! »

Et il s'écrie, levant les yeux au ciel :

« Oh ! Cette femme, cette maudite femme !

— Pourquoi avez-vous vécu à Vienne sous un faux nom entre 1914 et 1920 ?

— Je suis pacifiste et je ne voulais pas participer à la guerre.

— Pourquoi avez-vous tué votre femme ?

— Je ne l'ai pas tuée ! Je l'ai seulement assommée pour me défendre ! Elle est morte au combat.

— Voilà une déclaration qui ne cadre pas avec votre pacifisme ! Enfin, décrivez-nous les circonstances de la mort de votre femme. »

D'après le boucher pacifiste, sa femme le menaçait avec un long couteau de cuisine. En reculant, il s'est réfugié dans la cuisine, a saisi un hachoir avec lequel il l'a frappée à la tête. Elle s'est écroulée. Il a crié : « Marie, qu'est-ce que je t'ai fait ? » Il a voulu laver sa blessure, mais a constaté que des matières cérébrales sortaient de la plaie. Peu après, elle est morte. Il a pleuré amèrement. Puis, il a caché le corps sous le lit. Enfin, il a décidé de le faire disparaître et de répondre, au cas où la police viendrait l'interroger, que sa femme était partie pour la campagne, sans lui dire où. Il n'a pu se résoudre à se livrer à la police parce qu'il ne voulait pas se séparer de ses enfants.

Le président :

« Vous êtes donc un père si aimant ? »

Il acquiesce de la tête sans répondre.

« Comment avez-vous découpé le corps ? »

Il a décidé de dépecer le cadavre, car l'odeur était déjà si pénétrante qu'il avait dû dire aux enfants d'ouvrir les fenêtres. Il a scié d'abord les jambes, puis les bras et enfin la tête, afin de jeter séparément les morceaux dans le Danube.

Pendant son premier « voyage » il a caché les restes dans le placard de la cuisine et cloué les portes.

« Avez-vous posé le cadavre sur la table pour le dépecer ?

— On n'a pas besoin d'une table pour faire ça. Je l'ai fait par terre.

— Qu'avez-vous fait des viscères ?

— Je les ai laissés dedans. Je n'ai sorti que la vésicule biliaire. Je voulais voir si elle était très grosse, parce que Marie était toujours si mauvaise...

— Vous n'avez donc pas éprouvé de peine ? C'était quand même votre femme !

— Pourquoi? Elle était déjà morte... »

Un juré demande alors à lui poser une question.

« Vous dites que votre femme vous avait déjà attaqué à plusieurs reprises. Que faisiez-vous dans ce cas ?

— Je me sauvais.

— Et pourquoi n'avez-vous pas fait de même le 28 juin ? »

Il se tait.

Le président :

« Pourquoi, en vous défendant, avez-vous frappé à la tête et non sur la main?

— Quand on est affolé, on ne sait plus ce qu'on fait.

— D'après vous, était-ce de la légitime défense ou de l'affolement ?

— Les deux ! »

Hans, le fils de l'accusé, âgé de quinze ans, est cité comme témoin. Il tente de décharger son père. Il dit que sa mère l'avait également menacé avec un couteau, mais qu'il lui a tordu la main et que le couteau lui avait échappé.

Le président s'adresse alors à l'accusé.

« Votre garçon a pu lui faire lâcher le couteau, tandis que vous, vous avez dû vous servir d'un hachoir ?

— Oui, mais avec moi elle s'est montrée plus violente ! »

Et voilà qu'il nie avoir violé sa fille.

« J'ai signé pour que la police me laisse tranquille ! »

L'avocat Paul Stern, pour étayer la thèse d'un homicide dû à l'affolement, cite une série de témoins qui s'accordent à affirmer que la victime était une femme méchante et haineuse, alors que l'accusé a toujours paru calme et réfléchi. Enfin, il tente de réfuter l'accusation de viol et d'inceste en disant : Qui sait pourquoi cette fille a-t-elle raconté cela? L'a-t-on seulement retrouvée ? Est-elle ici pour confirmer son accusation ? Nous n'avons que le témoignage rapporté d'une absente ! Quelle valeur cela a-t-il ?

Le médecin légiste donne son avis :

« La manière dont le dépeçage du cadavre a été effectué, rappelle celle du boucher. Le procédé est à peu près le même que celui qu'on emploie pour un porc. »

L'expert psychiatrique déclare :

« L'accusé fait preuve d'une intelligence bien au-dessus de sa condition. Rusé et dissimulé, il se caractérise par un manque absolu de sensibilité et de cœur. Lorsque nous lui avons demandé s'il avait éprouvé de la peine à la mort de ses parents, il a répondu : " Et pourquoi ? Tout le monde doit mourir ! " Il n'éprouve aucune sympathie pour ses semblables et il a des nerfs d'acier. En revanche, ses tendances criminelles sont évidentes. Son acte ne lui inspire ni honte ni remords. Pas de passion violente, ni d'anomalie de la sexualité. Cependant, certaines tendances de l'accusé ont pu se développer du fait de sa cohabitation avec une femme méchante et acariâtre. On ne peut déceler chez lui ni maladie mentale, ni signe pathologique quelconque. »

Et l'avocat de la défense affirme :

« Le dépeçage d'un corps humain ne constitue pas un délit en soi, dans la mesure où il se fait sur un corps privé de vie. La femme était acariâtre et d'une méchanceté pathologique. On doit donc croire l'accusé lorsqu'il affirme qu'il a agi en état de légitime défense ! Quant au délit de viol et d'inceste, il n'est pas prouvé... »

Le procureur général fait remarquer tout de même :

« Si la victime était méchante et acariâtre, l'accusé s'est toujours montré calme et mesuré. Donc on ne saurait parler d'acte commis dans un moment d'affolement, mais d'un crime prémédité !

« Quant au viol de sa fille disparue — et non pas simplement absente — il est prouvé par les premiers aveux de l'accusé lui-même, bien qu'il les ait rétractés par la suite, et aussi par les témoins auxquels sa fille s'était confiée avant de disparaître !

« Et il paraît évident que sa femme était au courant, ou le soupçonnait ! C'est ce qui a causé sa mort !

« De nombreuses déclarations de l'accusé donnent à penser que sa femme savait qu'il avait commis ce grave délit. Cela créait chez lui un état d'anxiété perpétuel. Voilà pourquoi il a décidé de la tuer. Le procédé bestial qu'il a utilisé pour dissimuler son crime prouve qu'il n'avait pas perdu son sang-froid. »

Et maintenant voici l'impensable.

Il est 23 heures lorsque le président du jury prononce le verdict.

A la première question principale, assassinat, la réponse est : NON, par 12 voix, c'est-à-dire l'unanimité.

A la deuxième question principale, viol et inceste, la réponse est : NON à l'unanimité.

A la question subsidiaire : s'agissait-il d'un homicide : OUI par 12 voix. S'agit-il de légitime défense ? NON, par 12 voix.

A la question accessoire : s'agissait-il d'un homicide par imprudence : NON par 8 voix.

Conclusion : Le président des débats, après un moment de stupeur, de réflexion et d'évidente consternation, proclame l'arrêt suivant :

« Étant donné le verdict du jury, je me vois dans l'obligation d'acquitter l'accusé et d'ordonner sa mise en liberté immédiate. »

Et le président ne peut pas faire autrement. Le verdict des jurés est définitif et souverain... Les jurés viennois, d'honnêtes gens pourtant convaincus, comme tout le monde, que l'accusé a bel et bien tué sa femme et sa fille, se sont emberlificotés dans le système autrichien des questions principales, subsidiaires et accessoires. Bien que répondant avec bon sens à chacune d'elles, ils ont abouti à ce que l'accusé soit responsable simplement d'un « homicide par dépassement de la légitime défense ». Alors qu'ils ont répondu non à la légitime défense ! Ils ont voulu traduire le fait que probablement la femme du boucher l'avait menacé et qu'il s'était affolé. Ce qui n'excusait nullement le fait de l'avoir neutralisée... d'un coup de hachoir sur le crâne. Mais, acculés à répondre par OUI ou par NON, ils ont abouti à ce « dépassement de la légitime défense » qui ne tombe absolument pas sous le coup de la loi. Pas plus d'ailleurs que le fait d'avoir découpé le corps ! Puisque la blessure au crâne avait été mortelle.

Alors l'horrible bonhomme demeure tranquillement assis au banc des accusés. Il n'a pas compris cet imbroglio juridique, et il est visiblement abasourdi par le déchaînement des protestations du public.

Ce n'est que lorsque les deux gendarmes qui l'encadrent s'éloignent, ahuris et à contrecœur, qu'il comprend qu'il a échappé à tout, et qu'il peut quitter le banc des accusés. En sanglotant il serre dans ses bras ses défenseurs, eux-mêmes abasourdis.

Le lendemain, c'est l'indignation et la consternation dans l'Autriche tout entière.

Un journal écrit :

« On peut à peine en croire ses yeux et ses oreilles ! Le criminel a été acquitté ! »

Tous les journaux de Vienne s'indignent de la même façon. Grave imprudence, d'ailleurs car le « criminel » acquitté serait juridiquement fondé à les attaquer en diffamation !

Étant donné que le procès a été mené de manière exemplaire, ne présente pas de vice de forme, que ni faits nouveaux, ni preuves nouvelles ne seront mis à jour, il ne pourra jamais être question de recourir à des moyens légaux pour casser ce jugement.

Mais les Viennois ne sont pas d'accord et ils vont le montrer.

Peu après sa mise en liberté, on retrouve l'époux meurtrier en pleine possession de ses droits civiques dans l'étude des avocats qui l'ont défendu. Cette fois, il se présente à eux avec un problème plus difficile pour lui que le meurtre, le dépeçage et l'inceste : il est sans moyen d'existence.

Personne à Vienne ne veut avoir à faire avec lui, ni lui donner du travail, ni même à manger. De plus l'hiver est particulièrement rude et il n'a plus de logement.

Les avocats se consultent. Puisqu'ils ont sauvé sa tête, ils sont bien obligés de porter secours à cet homme en péril. Finalement ils lui remettent une somme d'argent et lui signifient que les bureaux de l'étude lui seront désormais fermés.

Mais Wimpassinger n'est pas en mesure de faire face à l'effondrement matériel de son existence. Il passe la nuit dans les salles d'attente et, l'été venu, dans les parcs publics. Comme il a faim, un jour il vole un pain dans une boulangerie.

Le boulanger ne le remarque pas, et n'aurait d'ailleurs pas averti la police pour si peu. Mais c'est alors qu'on retrouve le commissaire Fonck. Celui-ci, dès qu'il a entendu la sentence du tribunal, voyant échapper à la justice le criminel que Dieu lui-même semblait lui avoir apporté sur un plateau, a décidé de le faire suivre, partout, nuit et jour. Une filature qui va durer des mois et des mois... Jusqu'à ce vol de pain.

Aussitôt le policier qui le suivait bondit et l'arrête.

Il risque huit jours de prison, quinze jours fermes peut-être, puisque avant cette histoire, il avait eu quelques petites condamnations pour vols...

C'est mieux que rien pour le commissaire Fonck. Jamais, dans les journaux de Vienne, on n'avait vu de si gros titres pour le voleur d'une baguette de pain.

On ignore ce qu'il est devenu par la suite. Quant au Danube, il n'a jamais rendu les autres morceaux du cadavre.

Les dossiers extraordinaires T2
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