13

LA LOI DU SANG

 

Audrey et Henry marchaient le long d’une marquise à l’extérieur de la résidence. Le sol en marbre reflétait leurs pas. Ils avaient l’impression d’évoluer sur un tapis de nuages.

D’un côté, des œuvres d’art étaient exposées dans des alcôves : un vase grec, un taureau ailé babylonien, un guerrier chinois de l’ère Han en argile, grandeur nature…

Ces vestiges étaient protégés de l’air marin par des vitres. C’est ainsi que l’on devait conserver le passé : en sécurité, bien gardé, en ayant à l’esprit qu’il était défunt et trop fragile pour qu’on y touche.

Audrey savait qu’ils étaient nombreux parmi eux à s’accrocher à des rituels, des superstitions et des coutumes anciennes, alors qu’ils auraient dû porter toute leur attention sur le futur.

Au bout de la promenade, les flots s’écrasaient sur les rochers, en harmonie parfaite avec ses pensées.

— Est-ce qu’ils sont en lieu sûr ? demanda-t-elle.

— Bien entendu ! se récria-t-il, faussement offensé. Je t’en donne ma parole. Ils seront traités comme mes propres enfants.

Audrey s’arrêta, sourcils froncés.

— Enfin, mieux, je veux dire, se reprit Henry.

Il avait eu deux fils. Ni l’un ni l’autre n’avait vécu très longtemps, ni très paisiblement.

Elle reprit sa marche en allongeant le pas.

— Rappelle-moi pourquoi je ne t’ai pas tué ?

Il ne prêta pas attention à ses paroles et continua sobrement :

— Ils sont en sécurité pour l’instant, mais je ne garantis rien après leur entretien avec le Conseil.

— « Interrogatoire » serait plus exact, le corrigea-t-elle.

— C’est juste.

Un balcon faisait saillie sur la paroi de la falaise. Audrey laissa les embruns asperger son visage et le vent ébouriffer ses cheveux courts. Elle respira à pleins poumons. La mer Égée n’était qu’un tourbillon turquoise et mousseux.

— C’est si différent du Pacifique, commenta-t-elle. Ces eaux m’ont manqué.

Henry la rejoignit et s’assit sur la rambarde, en équilibre précaire.

— J’ai trouvé regrettable que tu nous quittes. Je sais bien qu’il fallait… que tu essaies. (Il scruta l’eau, une centaine de mètres en contrebas.) Je suis désolé que tu fasses ton retour sous de sombres auspices. Je resterai à tes côtés pendant cette épreuve.

Audrey observa attentivement le Fou. Beau et brillant comme un sou neuf… Henry était ce qui se rapprochait le plus d’un frère à ses yeux. Bien que cette relation puisse prendre bien des formes pour eux, jamais elle ne serait fondée sur la confiance. Elle l’aimait, tout en sachant qu’il fallait se méfier de lui comme d’un loup enragé.

Quelle ironie que ce soit Henry qui lui offre son soutien ! Il perpétuait ses aventures et exploits sexuels sans se préoccuper des conséquences. Son plus grand don était sans doute de fuir ses responsabilités avec succès. Alors qu’Eliot et Fiona ne découlaient que d’une seule erreur : il y a bien longtemps, un homme et une femme avaient cru tomber amoureux.

Et Audrey venait de passer seize ans de sa vie à tenter de réparer cette faute.

Elle tourna le dos à la mer réconfortante pour poursuivre sa promenade. Derrière un virage se trouvait un pont arqué qui reliait la propriété d’Henry à un piton rocheux qui sortait des eaux. La pierre noire de celui-ci contrastait avec les falaises blanches alentour.

Cet îlot se composait de basses collines, avec un champ d’oliviers tordus par le vent. Une suite d’anneaux concentriques nichés en son centre s’enfonçaient dans la roche : un amphithéâtre. Audrey y avait vu jouer les œuvres de Sophocle et de Shakespeare, elle y avait écouté la poésie de Jim Morrison sous les étoiles.

Aujourd’hui, la poésie n’était pas au programme.

Il n’y aurait que le Conseil, le jugement, et de fortes chances que les vieilles pierres se couvrent de sang.

Audrey hésita avant de poser un pied sur le pont.

Était-elle prête ? après seize années de vie clandestine et de contraintes ? C’était un laps de temps si bref… et pourtant tout avait changé. Parviendrait-elle à leur faire face ? Si les discussions n’allaient pas dans son sens, était-elle prête à tuer Henry et les autres ? tous les autres ?

Elle prit sa résolution en un instant : si la vie de Fiona et d’Eliot était en péril, elle n’hésiterait pas une seconde. Elle le ferait.

Henry s’adressa alors à elle, et les vents lui arrachèrent les paroles des lèvres.

— Je t’exhorte à la plus grande prudence. Attends au moins de voir qui est présent.

Cela ne ressemblait pas à Henry, mais cette remarque s’apparentait à une menace. Et elle n’aimait pas l’intimidation.

Elle fit un pas sur le pont. Plus moyen de faire demi-tour. Le vent s’engouffra dans ses vêtements et fit résonner les dalles sur lesquelles elle s’avançait.

Dès qu’elle posa le pied de l’autre côté, le vent cessa. Cet endroit semblait conservé sous vide. Le calme régnait et l’air n’était pas seulement immobile, il était mort.

Audrey redressa la tête et descendit les marches de l’amphithéâtre, arborant son habituel masque d’assurance ironique. Quatre personnes l’attendaient sur le dernier cercle de pierre.

Un homme de large carrure portait un costume des seventies et une chemise blanche ouverte sur son torse puissant. Son visage était fin et buriné. De longs cheveux noirs ondulaient sur ses épaules et une moustache à la Gengis Khan tombait sur sa mâchoire carrée. Il était furieusement attirant… Mais il était insensible aux relations de cette nature. C’était Aaron.

Audrey comprenait désormais l’avertissement d’Henry.

Si elle tentait quoi que ce soit contre le Conseil, Aaron pouvait l’arrêter. Ils étaient peu nombreux à être assez puissants pour cela. Aaron en faisait partie. S’ils s’affrontaient, ils mourraient sans doute tous les deux. Et si elle n’était plus là, il n’y aurait personne pour protéger les jumeaux.

Elle était prise au piège.

Les yeux noirs d’Aaron rencontrèrent son regard d’acier. Elle y lut évaluation et détermination. Il était prêt à mourir s’il le fallait.

Elle fit un effort pour contenir sa peur et sa rage. Elle était décidée à sauver la face, au sens propre comme au figuré.

Comment s’y étaient-ils pris pour impliquer Aaron ? Pot-de-vin, chantage, menaces ? Il détestait les luttes politiques du Conseil à peu près autant qu’elle.

À la droite d’Aaron était assis un vieil homme coiffé d’une auréole de cheveux couleur neige. Il portait des tongs, un short et un tee-shirt des Grateful Dead. Assis en tailleur, il était entouré de carnets et de thèmes astraux. Il sourit et hocha la tête avec une naïveté qu’il n’avait jamais eue et qu’Audrey savait calculée. C’était Cornélius, membre permanent du Conseil de la Ligue, l’un des plus sages d’entre eux. Mais il gardait sa sagesse pour lui seul, à des fins indéchiffrables.

Audrey ne le considérait ni comme un allié, ni comme un ennemi.

L’homme à la gauche d’Aaron s’appelait Gilbert, un athlète aux cheveux et à la barbe dorés. Il se leva pour l’accueillir, lui ouvrant ses bras musclés.

D’une main, Audrey l’arrêta.

Elle était sûre de la sincérité de cette démonstration d’affection, mais elle n’aurait pu supporter aucun contact en un tel instant. Autrefois, Gilbert l’avait aimée, et il aurait été trop aisé de s’en remettre à lui… et de perdre ses propres forces.

Il acquiesça et la salua – il devait avoir compris la raison de son refus.

Il arrivait à Gilbert de toucher à la politique, sans se prendre trop au sérieux. Il prenait rarement quoi que ce soit au sérieux. Sa présence dans ce débat si grave ne pouvait s’expliquer que par les pressions dont il avait dû être l’objet.

Mal à l’aise, il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule sur le quatrième membre du Conseil. Une femme.

Elle était assise à l’écart des autres. On aurait pu lui donner entre vingt et quarante ans : sa beauté intemporelle semblait défier le temps… pour peu qu’elle puisse camoufler ses marques avec du maquillage. Vêtue d’une robe noire brodée de roses rouges, elle était coiffée d’un petit chapeau noir posé sur ses cheveux teints en rouge. Sur son visage pâle, ses lèvres s’accordaient aux roses de sa robe, et ses yeux noisette scrutaient tout sans rien laisser deviner de ses pensées.

Lucia était la petite sœur d’Audrey. Charmante, détestable et calculatrice.

Audrey savait déjà ce qu’elle pensait, grâce à la robe et au chapeau. Lucia exprimait ses émotions par les vêtements. Elle était apprêtée comme pour un enterrement.

— Je suis ravie que tu puisses être des nôtres ce matin, chère sœur. (La voix de Lucia était suave et mélodieuse, les hommes l’adoraient, mais, aux oreilles de sa sœur, elle grinçait de façon désagréable.) Et les enfants ? demanda Lucia à Henry.

— Ils se restaurent, et sont gardés en sécurité dans mon domaine.

— Parfait, ronronna-t-elle. Je suis impatiente de les rencontrer.

L’inimitié entre Audrey et sa sœur était immémoriale. Et, contrairement à Eliot et Fiona, elles ne réglaient pas leurs différends en jouant aux insultes lexicales.

Lucia en avait forcément après les jumeaux. Audrey s’avança vers elle de deux pas, en se faisant la promesse que, si certains devaient mourir aujourd’hui, Lucia serait la première.

Elle remarqua alors une anomalie.

— Vous n’êtes que cinq. Où sont les deux autres membres du Conseil ?

— Encore en chemin. Nous avons décidé de commencer sans les attendre, car le sujet qui nous intéresse est urgent.

Henry quitta Audrey pour aller s’asseoir avec les autres.

— Le quorum est atteint, dit-il.

En théorie, c’était juste. Un Conseil où cinq membres étaient présents pouvait adopter des résolutions ayant force d’obligations. Pourtant, ce cas arrivait rarement, car il était perçu comme un détournement du processus normal, qui avait été prévu de sorte à laisser place à la réflexion et au temps.

Lucia n’aurait jamais tenté ce genre de mesure sans être sûre du résultat. Elle devait disposer de moyens de pression sur Gilbert et Aaron. En revanche, l’allégeance d’Henry était comme le vent : variable et imprévisible. Et le vieux Cornélius serait imperméable à toute tentative de séduction ou de chantage.

Lucia s’était assuré trois des cinq votes. L’issue était-elle donc déjà fixée, et le débat une simple formalité, l’occasion de voir Audrey souffrir ?

Pas si elle se montrait meilleure stratège que sa petite sœur.

— Commençons, annonça Lucia en faisant tinter une clochette d’argent. Je déclare ouverte cette séance du Conseil des Aînés de la Ligue. Réflexion, concertation et jugement. Narro, audio, perceptum1.

— Je propose que l’on omette la lecture du compte-rendu de la dernière réunion, suggéra Henry.

— J’appuie cette motion, l’approuva aussitôt Aaron.

— Motion adoptée, nota Lucia. (Elle posa ses mains sur ses cuisses et regarda le Conseil d’un air qui en disait long, avant de poser les yeux sur Audrey.) Aujourd’hui, nous sollicitons votre avis pour résoudre une délicate question. Ma sœur aînée s’occupe de deux enfants dont les origines sont sujettes à controverse.

Audrey n’aimait pas cette façon de tourner autour du pot. Elle n’appréciait pas plus les insultes à peine voilées. D’un coup de pied, elle lança du sable sur la robe de sa sœur.

Elle surprit Aaron qui dissimulait un sourire. Cet acte de rébellion lui faisait plaisir.

— Trop de mots encombrent ta bouche, l’accusa Audrey. Contente-toi d’énoncer ta proposition : tu veux les tuer.

Lucia sourit, débordante d’une feinte douceur.

— Toujours aussi acérée qu’une lame, Audrey, n’est-ce pas ? Tu vas droit au cœur du problème, sans t’embarrasser des nuances.

Pour sa sœur, Audrey gardait un sourire tout spécial. Elle l’invoqua en s’imaginant amputer Lucia de son cœur pour le laisser tomber sur sa robe de funérailles – une nature morte de roses rouges et de sang frais.

Le sourire de Lucia faiblit.

— Sont-ils assez âgés ? demanda Gilbert. Avant de les juger, je voudrais savoir s’ils ne sont encore que des enfants ou non.

— Il nous faut prendre une décision avant qu’ils soient adultes, rétorqua Lucia. Car alors les ennuis auront déjà commencé.

— L’âge importe peu, renchérit Henry. D’autres n’hésiteront pas à agir en excluant toute considération relative à la puberté.

En entendant mentionner ces « autres », Aaron croisa les bras, et Cornélius leva le nez de ses notes, le front encore plus plissé que d’habitude.

En comparaison avec l’autre famille, les crises de celle-là n’étaient que des chamailleries.

— Fiona est à peine une femme, et Eliot est au seuil de la puberté, répondit Audrey.

— Quand sont-ils nés ? demanda Cornélius, le crayon prêt à écrire. À l’heure près, si possible, je te prie.

Il allait établir leur thème astral. Audrey apprécia cette diversion. Elle gagnait du temps pour réfléchir.

— Fiona est née la première. Il y a quinze ans aujourd’hui, à 20 h 34, heure de Paris. Eliot est venu au monde dix minutes plus tard.

— Des lions, marmonna Cornélius en se grattant l’oreille, traçant déjà des lignes sur ses feuilles. De nombreux corps célestes en interaction. La fille est dominante, bien sûr. Très forte. Tous les deux le sont. Le garçon sera artiste.

Il feuilletait divers livres et des cartes, faisant bruire les pages sous ses doigts.

— Ces enfants ne représentent aucun danger, intervint Audrey. Ils ont été tenus à l’écart des deux familles et de leur potentiel. Ils sont tout ce qu’il y a de plus normal.

Elle se remémora tout ce à quoi les enfants avaient dû renoncer… Voir tous leurs sacrifices réduits à néant serait tellement injuste.

— Comment espérer qu’ils soient normaux, avec une mère si extraordinaire, et un tel démon pour père ? fit remarquer Gilbert.

— Honnêtement, ils sont intelligents et polis, mais assez communs pour le reste, il faut le reconnaître, témoigna Henry.

— Le problème n’est ni leur âge, ni leur pouvoir, rappela Aaron. C’est leur sang. (Il épingla Audrey de son regard noir.) Leur appartenance familiale, voilà l’unique question discutée ici.

— C’est juste, l’approuva Lucia. Peu nous importe leur éducation ! Je suis certaine que tu as accompli ton devoir à la perfection, chère sœur. Ce qui est en jeu, ce sont nos obligations contractuelles et la nature de leur sang.

Cornélius posa ses papiers.

— Les astres dessinent une combinaison des plus déroutantes. Plus encore que pour toi, j’en ai bien peur, ajouta-t-il en désignant Henry du menton.

— Les étoiles ne m’ont jamais mené à la vérité, grommela Gilbert. Qu’est-ce que ça veut dire, l’Ancêtre ?

— Qu’ils sont en équilibre, répondit Cornélius. Strictement partagés, prêts à pencher d’un côté ou de l’autre. (Il sortit une boîte d’allumettes de sa poche et mit le feu à ses calculs.) Ils constitueront une carte maîtresse pour l’une des deux familles.

— Alors pourquoi ne pas les exploiter ? demanda Gilbert.

— Quand une arme peut si aisément se retourner contre soi, répondit Aaron, mieux vaut la détruire.

— Et si nous nous intéressions d’abord au traité ? proposa Henry. Si les enfants tiennent davantage de leur mère, d’un point de vue génétique, c’est à nous de les juger. Le Conseil doit appliquer la loi…

Il laissa ses derniers mots en suspens et regarda Lucia.

Tout cela n’était que comédie. Audrey percevait les strates d’hypocrisie qui se superposaient pour étouffer la vérité. Pourtant, ce qu’Aaron avait dit sur leur hérédité et Cornélius sur leur ambivalence était resté gravé dans son esprit.

— Et s’ils ne tiennent pas plus de leur mère que de leur père ? demanda Lucia. Des sortes d’hybrides comme le suggère Cornélius ? S’ils sont précisément entre les deux familles ? Que nous autorise la loi ? Pas d’ingérence entre les deux familles. C’est le traité.

— Moitié-moitié, fit Cornélius, songeur. Un vide juridique ?

— Ces jumeaux risqueraient d’ouvrir une brèche pour l’autre famille, dit Gilbert. Les autres seraient capables de les utiliser légalement pour se mêler de nos affaires. Il y aurait de nouvelles alliances, des changements de pouvoir, et sans doute la guerre.

— Depuis toujours, ils cherchent la moindre occasion de semer la discorde parmi nous, ajouta Aaron, qui se tourna vers Audrey. Il y a bien plus que ces enfants en jeu.

Lucia se releva, faisant glisser le sable de sa robe.

— Je suis désolée, chère sœur, mais le Conseil doit agir pour le bien de la famille, le bien de tous. Il faut nous débarrasser des enfants. (Elle hésita, s’humecta les lèvres.) Soumettons-nous cette question au vote ?

Ils gardèrent le silence. Tous attendaient qu’Audrey agisse… ou non.

Elle avait compris que la décision était déjà prise depuis longtemps, mais que les apparences étaient préservées pour qu’elle ait une impression de légalité et ne déclenche pas une vendetta.

Deux termes résonnaient à ses oreilles : « sang » et « loi ». Des concepts assez puissants pour provoquer la mort d’Eliot et de Fiona… ou peut-être pour les sauver ?

— Alors, dit Lucia avec un profond soupir. Tout le monde est-il favorable à cette solution ?

— Attends, l’interrompit Audrey. Tu n’as pas le droit.

Aaron bougea légèrement, les muscles des jambes bandés. Prêt à combattre s’il le fallait.

— Tu dois laisser le Conseil voter, ronronna Lucia. Nul, pas même toi, n’est au-dessus des lois.

— Je suis d’accord. Même toi, ma sœur, tu n’es pas au-dessus des lois. Tu n’as pas le droit d’intenter quoi que ce soit contre les enfants, c’est contraire à la loi.

— Quel est ce stratagème ? siffla Lucia.

— Ah ! ah ! intéressant, murmura Cornélius. Je vois où tu veux en venir. Notre traité avec les autres.

Henry se laissa aller en arrière, croisa les jambes et sourit.

— Tu désires protéger notre famille et préserver notre engagement de neutralité à l’égard des autres. Le Conseil est tenu de faire respecter ce traité, rappela Audrey en s’approchant de sa sœur, qui recula. La loi te défend d’interférer.

Aaron comprit soudain.

— Il y a une troisième possibilité concernant l’héritage génétique des enfants !

— Exact, continua Audrey. Si le côté maternel est prédominant, ils font partie de notre famille et ne doivent pas être influencés par les autres. S’ils sont également dotés par les deux lignées… cela soulève bien des questions désagréables telles qu’un possible vide juridique dans le traité. Mais si leur patrimoine génétique indique qu’ils tiennent plus du côté paternel, tu ne peux plus les toucher. Ils seront protégés par le même traité que tu veux préserver, ma sœur. Il faut déterminer ce qu’ils sont : des nôtres, des leurs, ou un peu des deux.

La peau diaphane de Lucia s’empourpra et elle foudroya Audrey du regard.

— Très bien. Amenez-les. Voyons Eliot et Fiona Post. Qu’ils soient jugés.

1. En latin : « Parle, écoute, apprends. » (NdÉ)

Le Pacte des Immortels: Le Pacte des Immortels, T1
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