CHAPITRE XVIII
Malko rendit l’Executive Order à Ira Medavoy. Troublé. Il était relativement fréquent que la Maison Blanche autorise l’élimination physique d’ennemis de l’Amérique, mais c’étaient toujours des terroristes. C’était la partie « souterraine » de la lutte anti Al Qaida.
Seulement, dans le cas présent, il s’agissait d’un officier d’un Service de Renseignement, en principe ami.
Ce qui violait une règle essentielle : les grands Services ne pratiquent pas entre eux ce genre de règlement de compte.
Comme s’il avait lu dans les pensées de Malko, le chef de Station lança.
– Je comprends que vous soyez surpris. Je l’ai été aussi et j’ai appelé Tony Motley pour en savoir plus.
» D’après lui, cette décision n’a pas été facile à prendre. Ceopendant, deux éléments ont joué en faveur de sa recommandation.
» D’abord, le colonel Abu Khader est considéré comme responsable de la mort de Brian Kennedy, un « field officer » de l’Agence. Nous ne laissons jamais ce genre de crime impuni... Or, il est impossible de traduire ce colonel algérien devant un tribunal américain. Cela ne laisse qu’une solution.
» Ensuite, l’opération « Blackbird » est une priorité absolue, à la fois pour l’Agence et pour l’Administration. Après avoir lu mon rapport, Tony Motley a conclu que la réussite de l’opération que vous avez lancée et qui doit aboutir à la libération de nos cinq otages, est mise en péril par les actions du colonel Abu Khader.
» Il est susceptible de continuer cette obstruction. Donc...
Il laissa sa phrase en suspens.
Malko chercha son regard.
– Je comprends, dit-il, et je ne défendrai pas le colonel Abu Khader qui a tenté de m’assassiner à deux reprises et est responsable de nombreux dommages collatéraux lors du dernier attentat. Mais j’ai une seule question : qui va exécuter cet ordre ?
Le silence d’Ira Medavoy valait tous les aveux.
L’Américain se gratta la gorge et dit d’une voix qu’il voulait assurée :
– Je comprends votre réticence, mais, dans les circonstances actuelles, je ne vois pas comment faire autrement. Cela prendrait trop de temps de faire venir ici des gens de la D.O., de les briefer et de monter l’opération. Évidemment, vous n’êtes pas forcé d’accepter. C’est une question d’éthique personnelle.
– Je n’aurai aucune réticence à éliminer ce colonel algérien, répliqua Malko, étant donné ce qu’il a fait. Seulement, sur le plan pratique, cela pose certains problèmes.
– Lesquels ?
– D’abord, je ne sais rien de lui et de ses habitudes. Son élimination est une opération complexe à elle toute seule. Or, je dois suivre l’opération principale.
– Pour l’instant, vous n’avez pas grand-chose à faire, souligna l’Américain. À part vos rendez-vous quotidiens avec« Papa Marseille ».
» Quant aux habitudes du colonel Abu Khader, j’ai relu sa fiche. Il a deux lieux préférés. Chaque matin, vers dix heures, il se rend à un cybercafé, non loin de l’ambassade d’Algérie, pour y passer un moment devant un site porno. C’est le patron, un Sénégalais, qui nous l’a dit. Il va aussi fréquemment au bar de l’hôtel El Amane, sur Nasser Avenue. Il conduit lui-même une Jeep Cherokee immatriculée AF697600 CD.
– Je suppose qu’il est toujours armé ?
– Ce n’est pas certain, mais je n’ai rien là-dessus.
Malko demeura silencieux. Sachant déjà qu’il allait accepter. C’était cela ou l’abandon de sa mission.
– Bien, dit-il, je vais étudier le problème.
Ira Medavoy lui jeta un regard inquiet.
– Bien entendu, rien ne doit relier cette affaire à la Station.
Toujours l’obsession de la CYA1... Pourtant, dans cette affaire, toutes les règles de sécurité étaient piétinées... En théorie, jamais Malko n’aurait dû avoir de contact avec la Station de Nouakchott.
– Vous ne pensez pas que les Mauritaniens vont finir par se poser des questions ? interrogea-t-il.
Ira Medavoy balaya la question d’un geste sec.
– Qu’ils se posent des questions, ce n’est pas grave. Tant qu’ils n’ont pas de preuves. Well, que comptez-vous faire ?
– Ce que vous attendez de moi... Vous savez bien que je n’ai pas le choix.
– Que Dieu vous aide ! fit simplement Ira Medavoy. Pourvu que tout cela serve à quelque chose.
– Vous avez l’argent pour « Papa Marseille » ?
– Bien sûr.
Le chef de Station sortit une enveloppe d’un tiroir et la tendit à Malko, qui la prit et se leva.
– À demain, dit-il sans aucun commentaire.
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« Papa Marseille » était en retard. Même avec la clim, le Hilux était un four.
Enfin, Malko aperçut le vieux Français traverser l’avenue Nasser en biais, se dirigeant vers lui. Il devait dormir dans l’appentis du loueur de voitures.
À peine monté dans le 4 × 4, « Papa Marseille » tourna vers Malko un visage radieux.
– Ils ont creusé comme des taupes ! Jusqu’à l’aube.
Malko l’aurait embrassé !
– Vous avez l’argent ? Mon type m’attend à la mosquée. Il vient de quitter son service.
Malko lui tendit l’enveloppe contenant les 100000 ouguiyas quotidiens, destinés au gardien-chef de la prison.
– Vous savez combien de temps il va falloir ? demanda-t-il.
– En une nuit, ils ont pu, à trois, dégager toute la terre qui avait servi à reboucher le trou dans la cellule. C’est-à-dire qu’ils ont retrouvé le tunnel creusé il y a deux ans. Il est un peu effondré mais on peut s’y glisser.
– Combien de temps avant qu’ils puissent sortir ?
« Papa Marseille » hésita.
– Si ça continue comme ça, ils sont dehors dans quatre ou cinq jours.
« Papa Marseille » avait déjà la main sur la portière quand Malko lui lança.
– J’aurai besoin d’un véhicule. Votre ami pourrait m’en louer un.
Le colonel Abu Khader connaissait le Hilux.
– Il loue toujours avec chauffeur, objecta « Papa Marseille ».
– J’ai besoin sans chauffeur.
Le vieux Français soupira.
– OK, je vais me porter garant pour vous. Évidemment, il va falloir payer un peu plus. Vous le voulez quand ?
– Maintenant, si c’est possible...
– On y va. Il n’y a qu’à traverser l’avenue.
Ils descendirent ensemble de l’Hilux et gagnèrent la baraque de l’agence El Vadel. Le vieux squelettique était toujours là. La discussion entre « Papa Marseille » et lui s’éternisa. Finalement, ce dernier se tourna vers Malko.
– Il veut 30000 ouguiyas par jour pour la vieille Land Cruiser qui est devant et une caution d’un million2...
– C’est cher...
« Papa Marseille » gloussa.
– On ne peut pas tellement discuter. Vous récupérerez la caution, en principe.
– Pourquoi, en principe ?
– Parce qu’il fera tout pour ne pas vous la rendre. C’est un vieux brigand.
– OK, qu’il prépare la voiture, conclut Malko, je vais chercher l’argent.
Heureusement, on changeait les dollars et les euros à tous les coins de rue.
– Je vous attends ici, proposa « Papa Marseille », je vais vérifier qu’elle n’est pas trop pourrie...
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La Toyota Land Cruiser n’avait plus de ressorts depuis longtemps et les sièges étaient lacérés comme si des fauves avaient joué dessus. Seuls deux cadrans ornaient encore le tableau de bord : la jauge du carburant et la température. Autour, il n’y avait que des trous noirs. On avait du mal à voir à travers le pare-brise, fendu en plusieurs endroits et le kilométrage avait été pudiquement masqué par un trait de peinture noire. En partant avec, Malko découvrit qu’elle n’avait plus de suspension.
Il avait laissé le Hilux en face du El Amane. Khouri viendrait le récupérer. Pendant qu’il cahotait dans les trous de la chaussée, il fit le point mentalement.
Anouar Ould Haiba avait eu assez peur pour tenir sa langue. Côté prison, il ne pouvait que prier et payer sa dîme quotidienne.
Il était trop tard pour s’attaquer au colonel Abu Khader : il n’avait pas vu sa Cherokee devant le El Amane et le seul endroit où il pouvait désormais le retrouver, c’était le cybercafé. Seulement, le colonel algérien ne s’y rendait que le matin.
Désormais, après le rapport de « Papa Marseille », les choses s’accéléraient. Donc, il fallait prévoir ce qu’il allait faire avec les trois prisonniers évadés. Quand ils émergeraient de leur tunnel.
Il ne voulait pas mettre Khouri Ould Moustapha dans le coup. Trop risqué. Une seule personne pouvait l’aider : Fatimata.
La jeune femme avait assisté à pas mal de choses et devait bien se douter que Malko n’était pas un journaliste ordinaire. Le tout était de savoir jusqu’où il pouvait la mettre dans la confidence.
Vingt minutes plus tard, moulu, il stoppa à côté du chameau agenouillé en face de la Maison d’Hôtes. Fatimata était dans le jardin, en grande conversation avec Marina.
Elle la planta aussitôt pour rejoindre Malko.
– Je t’emmène déjeuner, proposa ce dernier. Au Méditerranéen.
– C’est bon, là-bas, approuva-t-elle. Attends, je vais m’habiller.
Elle disparut dans la maison.
Réapparraissant dix minutes plus tard dans une tenue à faire perdre la foi au plus radical des Salafistes.
Un haut en jersey orange qui collait à ses seins comme une seconde peau et un jean si ajusté qu’il paraissait peint sur elle.
Malko dut faire un effort prodigieux pour ne pas la violer sur place.
– Tiens, tu as une nouvelle voiture ! remarqua-t-elle lorsqu’ils regagnèrent la Land Cruiser.
Elle fit la grimace en s’installant.
– J’espère que tu ne l’as pas payée trop cher ! Elle est très vieille.
La terrasse du Méditerranéen était vide. Ils prirent une table avec un peu d’ombre et Fatimata battit des mains lorsque le patron lui proposa sa salade de langouste.
On leur apporta des bières et Malko laissa la jeune femme se désaltérer avant d’en venir à ce qui le tracassait.
– Il faut que je te parle, dit-il.
Fatimata braqua ses yeux sur lui et demanda.
– Qu’est-ce que tu veux me dire ?
– Sais-tu ce que je fais à Nouakchott ?
– Pour de vrai ?
– Oui, pour de vrai.
– Tu vas faire évader des gens de la prison. C’est bien, on ne devrait pas mettre les gens en prison.
– Comment le sais-tu ?
Elle eut un geste évasif.
– Oh, le « cousin » de Maarouf m’a parlé un peu et puis, quand on donne un portable à un prisonnier, il y a toujours une raison.
– Et cela ne t’étonne pas que je fasse évader des Salafistes ?
Fatimata éclata de rire.
– Vous les Blancs, vous avez toujours des idées bizarres ! Ce n’est pas mon problème. Tu es gentil, tu ne sens pas le cadavre et tu me baises bien...
Une âme simple.
Malko se dit que c’était idiot de biaiser.
– Je sais, reconnut-il, j’essaie de faire évader des prisonniers. Pour les échanger contre d’autres personnes. Seulement, j’ai un problème : si je réussis, je serai obligé de les planquer quelques jours en ville. As-tu une idée d’un endroit sûr ?
Visiblement, la question prit Fatimata par surprise. Puis, elle eut un large sourire.
– Peut-être !
– Quoi ?
– Laisse-moi manger ma langouste. Je te le dis après.
Malko attaqua à son tour sa salade de langouste. Perturbé. Décidément, dans l’opération « Blackbird  », on transgressait toutes les règles de sécurité. Normalement, un chef de mission ne fait pas appel à des « civils » pour l’aider.
Surtout pas à quelqu’un qui n’a aucun lien avec un Service. Même pas un H.C.3
Seulement, il n’avait guère le choix.
Entre Khouri Ould Moustapha, « Papa Marseille » et maintenant Fatimata, c’était la « bandera des cloportes ».
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– Tu prends comme si tu allais au port des pêcheurs, conseilla Fatimata.
Malko tourna à droite dans Nasser avenue, en direction de l’ouest, traversant le quartier Sebakha, un des plus pauvres de Nouakchott.
Ils rejoignirent ensuite une route longeant les grandes dunes, séparant Nouakchott de l’océan. Fatimata indiqua une piste qui serpentait au milieu, filant vers l’ouest. Elle le guida parmi les multiples embranchements, toujours en direction de l’océan. Les dunes avaient près de deux kilomètres de profondeur et se terminaient par une sorte de mur de sable, empêchant de voir l’océan. Malko aperçut juste au sommet de ce mur de sable ce qui ressemblait à un grand bâtiment abandonné.
– C’est là qu’on va, l’hôtel Ahmade, expliqua Fatimata. Le type qui l’a construit n’avait plus d’argent, alors il l’a abandonné. Depuis, le sable a tout envahi et, dans quelques années, il n’en restera aucune trace.
» Arrête-toi là.
Il stoppa en contrebas de la dernière dune et ils s’engagèrent dans un sentier menant aux ruines de l’hôtel... découvrant une cabane en bois avec trois Mauritaniens allongés sur des nattes, au milieu d’un fatras de bouteilles, de caisses, de bijoux rustiques.
– Ils habitent là ? demanda Malko.
– Oui, ce sont des réfugiés du sud ; ici, ils ont trouvé un abri gratuit. Le week-end, jeudi et vendredi ils vendent des poissons et des souvenirs aux expatriés qui viennent se baigner.
Un des Mauritaniens se leva et tendit une couverture à Fatimata avec un sourire édenté.
– Il veut louer ça, expliqua-t-elle, pour qu’on puisse s’étendre dessus sur la plage. Ils nous prennent pour des expats.
Elle prit la couverture, visiblement infestée de vermine et ils contournèrent la cabane, découvrant les rouleaux de l’Atlantique. La plage devait mesurer une dizaine de kilomètres. Pas un chat à perte de vue ! À gauche, dans le lointain, le port des containers et, à droite, celui des pêcheurs.
Malko explora la façade de l’ex-hôtel. Tout avait été muré et grillagé, mais c’était facile de s’introduire à l’intérieur, où on pouvait loger plusieurs dizaines de personnes, sans confort, mais en toute tranquillité... Ils avancèrent jusqu’à la piscine, détruite, vidée.
Évidemment, personne ne viendrait chercher les évadés ici.
– Personne ne vient jamais sur cette plage ? demanda Malko.
– Le vendredi, quelques expats, mais les Mauritaniens n’aiment pas la mer. Ils ne savent pas nager.
– Et les gens que nous avons vus ?
– Ils sont très pauvres. Si tu leur donnes quelques milliers d’ouguiyas, ils ne diront rien à personne. D’ailleurs, à qui parleraient-ils ? Ils ne bougent jamais d’ici. Sauf pour pêcher ou aller acheter de l’eau.
– Comment connais-tu cet endroit ?
– J’y venais avec Brian. Il aimait bien pêcher et ensuite, nous nous étendions sur la plage et nous faisions l’amour dans les vagues.
Au fond, c’était un pèlerinage.
La jeune femme fit quelques pas dans le sable, ôta ses nu-pieds et étendit la couverture sur le sable brûlant. Comme ils se trouvaient en contrebas de l’hôtel, ils étaient parfaitement invisibles sauf de l’océan vierge de toute embarcation.
Tranquillement, Fatimata fit passer son haut orange dessus sa tête, découvrant sa lourde poitrine.
Visiblement, elle avait envie de renouer avec la tradition.
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Ils n’avaient pas fait l’amour sur la plage, comme le souhaitait Fatimata. L’ombre de Brian Kennedy flottait trop devant les yeux de Malko. Par contre, ils étaient restés longtemps à se détendre entre le sable et la mer tiède.
Malko sentait les crispations de ses muscles diminuer. Il avait l’impression d’être à un tournant.
L’évasion des trois Salafistes semblait bien engagée.
Tandis qu’ils regagnaient la ville et que le jour tombait, il se dit qu’il avait besoin comme disait Fatimata, de se « laver la tête ».
À peine dans la chambre de la Maison d’Hôtes, il fit ce qu’il avait eu envie de faire lorsqu’il était venu chercher Fatimata. À travers la maille orange, il commença à masser et à tordre les seins et leurs longues pointes dessinées sous le léger tissu.
Fatimata ronronnait, les yeux fermés, le bassin en avant. Il abandonna ses seins pour sa croupe. S’il avait pu lui faire l’amour sans lui enlever son jean, c’eût été parfait. Seulement, il aurait fallu le couper au rasoir. Quand il passa la main en haut de ses cuisses, il sentit une tiédeur humide : elle était aussi excitée que lui.
Elle trouva le moyen de lui offrir une véritable danse du ventre en se débarrassant de sa seconde peau.
Avant de s’allonger sur le lit, la croupe saillante. Malko ne sentait plus la chaleur sèche. Il s’allongea sur elle et, aussitôt, Fatimata commença à bouger doucement. Comme elle n’avait plus que son string, toute la chaleur de son corps se communiquait à Malko.
En peu de temps, il fut raide comme un manche de pioche. D’elle-même, elle se retourna, s’allongeant sur le ventre. Se soulevant un peu, Malko posa délicatement l’extrémité de son sexe sur la corolle marron cachée dans le profond sillon. Elle semblait hermétiquement close, mais il savait, désormais, comment l’apprivoiser. Peu à peu, en se vrillant doucement, millimètre par millimètre, il déclencha les soupirs de Fatimata, puis ses petits cris de gorge.
Patiemment, il se retint, tandis que la Noire s’éveillait de plus en plus, griffant les draps, secouant la tête comme si elle était devenue folle. Malko la pénétra de quelques centimètres supplémentaires et cela déclencha enfin son orgasme. Elle se tordit sous lui, ses jambes se détendirent d’un coup.
Alors, impitoyablement, il s’enfonça beaucoup plus loin, rencontrant cette fois une résistance farouche. La jeune femme, comme la première fois qu’il l’avait sodomisée, se débattait pour lui échapper, criait, mordait le drap, mais il avait décidé d’aller jusqu’au bout.
C’était si bon qu’il ne put se retenir longtemps et explosa, au fond des reins de la Noire.
Ensuite, épuisé, le cerveau clair, il reprit mentalement le collier.
Sa décision était prise : il ne perdrait pas une minute pour régler le problème du colonel Abu Khader. Il n’avait jamais aimé tuer, même si les circonstances l’y avaient parfois forcé. Cette fois, il s’agissait d’une décision mûrement réfléchie et pourtant, il se sentait curieusement calme.
1. Cover Your Ass.
2. 2 500 euros.
3. Honorable Correspondant.