18

 

 

 

Rob Falk et son ami James, le chef du gang des Busards, emplirent le brusque silence de leur rire cruel. Rob rabaissa son arme.

Le jeune génie de l’informatique remit le pistolet dans sa poche arrière. « Oh, on va pas le faire tout de suite, reprit-il comme si cela pouvait rassurer ses prisonniers. Mais on sera bien obligés de vous clore le bec. Après tout, vous ne nous serviez qu’à deux choses : d’abord, vous introduire dans des endroits où mon ami et moi… eh bien, disons, où nous aurions risqué de faire tache dans cette société policée. »

James éclata de rire mais Rob poursuivit. « Ensuite, porter le chapeau – faire les gros titres et fournir aux responsables et aux commentateurs politiques matière à discuter et gémir sur l’état de la jeunesse d’aujourd’hui. Il ricana. Pourquoi aurions-nous pris la peine de créer des boucs-émissaires s’ils risquaient de nous montrer du doigt ?

– Là, tu marques un point, mon frère, observa James.

– En outre, si vous mourez, cela rajoutera la petite touche finale de tragédie propre à lancer la machine médiatique à plein régime. » Rob aurait aussi bien pu discuter des mérites de la dernière danse à la mode ou faire l’éloge d’un nouveau lavage-auto à prix cassé. Matt n’avait jamais entendu un individu d’une telle cruauté s’exprimer sur un ton aussi dégagé.

« Alors, c’est ça ? intervint Cat d’une voix indignée. Maintenant que tu nous as utilisés, tu nous jettes ? »

Rob se retourna, sourit, acquiesça. « Vingt sur vingt ! T’as tout compris ! Tout comme toi et tes amis si importants vous amusez à exploiter les gens et les jeter ensuite. Bien entendu, nous, nous sommes obligés de prendre des dispositions un peu plus… définitives. Mais enfin, nos enjeux sont un peu plus importants qu’une bonne note en informatique pour crétins. »

Sa voix suintait la compassion feinte quand il se pencha vers la jeune fille : « Oh, je sais que c’est dur. Toi qui as grandi convaincue que tu étais un être humain doté de droits et de privilèges. Eh bien, désolé de te décevoir, poulette. Mais va falloir que t’apprennes qu’il en va autrement ici, dans le monde froid et cruel. Ma maman se croyait elle aussi un être humain. Mais un riche diplomate aviné l’a vue comme un obstacle… ou qui sait, comme une cible. »

La fausse sympathie avait disparu de sa voix. Chaque mot semblait désormais taillé dans un éclat de glace. « On ne saura jamais ce qui lui a traversé l’esprit. Il a filé la queue basse en je-ne-sais-trop-vaquie dès que son ambassadeur l’eut tiré des pattes de la police. À présent, c’est dommage que t’aies pas un ambassadeur pour venir te défendre. Mais on n’a pas besoin d’un petit minois de plus dans le quartier. On n’a pas besoin du fric de ton vieux. On a juste besoin de quelqu’un pour porter le chapeau à notre place, une fois cette opération terminée. Et pas de pot, c’est sur toi que c’est tombé. Allez, faut être grande fille et savoir faire front. C’est peut-être la dernière chose qu’on te demandera. »

C’était un petit laïus cruel, mais Caitlin n’allait pas lui laisser le plaisir de lui montrer ses larmes. L’effort la fit trembler, mais elle tint bon et le fusilla du regard.

« Beau travail ! applaudit Rob. Tu vois tu deviens déjà grande. »

Il tourna son attention vers les autres prisonniers. « Bien, à présent, vous autres, je compte sur vous pour la jouer cool. Continuez à nous énerver… – Il jeta un coup d’œil éloquent à Serge – et vous finirez avec des marques qui nous compliqueront la tâche. On veut présenter au public l’image d’une bande de gamins riches et privilégiés que leurs mauvaises relations ont mené à une triste fin. Sachez vous tenir et je vous promets que cette triste fin sera relativement indolore. Créez-nous des problèmes et je vous promets que vous souffrirez avant que cette histoire soit terminée. Ensuite, bien sûr, il faudra trouver le moyen de vous trouver une fin désagréable pour dissimuler les résultats de nos actions. Vous vous retrouverez dans l’épave d’une voiture carbonisée. Ou peut-être liquidés, genre exécution, par nos amis ici présents.

– Et quel sera notre sort si nous sommes de gentils garçons et filles ? demanda Matt stupéfait de garder ainsi son calme. Quelle méthode agréable utiliserez-vous pour nous tuer ?

– Ma foi, j’admets qu’il n’y a guère de méthode agréable. Peut-être qu’on vous saoulera, ou qu’on vous défoncera, comme ça, vous sentirez à peine quand vous vous ferez éliminer par le système de sécurité d’un quelconque rupin. »

Il regarda alentour. « Eh bien, si vous n’avez pas d’autres questions – et j’espère franchement ne plus entendre de commentaire du genre "vous ne vous en tirerez pas comme ça" –, il est temps de se remettre au travail ! »

L’espace d’un éclair, Matt fut tenté de révéler sa connexion avec la Net Force et de dire à Falk qu’il était en mission secrète. Ça lui aurait rabattu son caquet.

Évidemment, cela lui aurait valu une mort immédiate.

Non, il allait garder le silence, attendre, et tenter de remplir la mission de chaque prisonnier : s’évader.

Cela, bien sûr, dépendrait de l’endroit où Rob et ses complices allaient décider de les garder.

Puisque personne n’avait rien d’autre à dire, Rob et James déclarèrent la séance levée. Les gardes vinrent encercler Matt, Caitlin, Luc et Serge, avant de les pousser par la porte du fond de la pièce – celle par laquelle les garçons étaient entrés peu auparavant.

Ils sortirent, empruntant un petit couloir sombre terminé par une lourde porte de chêne, comme on n’en trouve plus de nos jours. Même si personne n’aurait voulu de celle-ci, nota Matt : le lourd panneau de bois était fendu et défoncé. On y voyait même deux trous de projectiles, comme si on l’avait prise pour cible.

Mais le panneau arrivait toujours à isoler du son. Matt fut surpris du bruit qui régnait de l’autre côté dès que les gardes ouvrirent la porte. Sa surprise grandit encore quand, ayant franchi le seuil, il se retrouva dans une immense salle très haute de plafond, remplie de rangées successives de bancs de bois tout griffé. Ils étaient dans une église !

Un bref coup d’œil lui confirma qu’elle devait être abandonnée. Des fuites dans le toit fortement incliné avaient provoqué d’énormes taches sur les murs défraîchis, détachant l’enduit de la brique rouge. Tout était recouvert d’une épaisse couche de poussière, les bancs exceptés. Il faut dire qu’ils étaient bondés – mais ces gens n’étaient pas venus pour prier.

Ces étranges fidèles étaient des jeunes gens vigoureux, dont beaucoup étaient plus jeunes que Matt, même si l’on en remarquait deux ou trois qui paraissaient frôler la trentaine. Gras ou maigres, Noirs, bruns, Blancs ou rouquins, tous partageaient cette dureté méfiante de ceux qui se sont frottés à la rue. Et quelle que soit leur mise – même si la plupart étaient en jean et T-shirt aux manches arrachées –, la dominante était noire et verte.

Ils devaient être deux cents, à fumer, rire, vérifier leur armement. Car oui, chacun était armé. Matt nota des fusils de chasse, des armes militaires volées et, semblait-il, le catalogue complet de tous les pistolets existant ou ayant existé. Y compris deux antiques Beretta 9 mm comme celui qu’avait brandi Rob Falk.

C’était la force d’intervention de Rob, le bras armé des Busards mobilisé aux ordres de son chef.

Ils tombèrent dans un silence menaçant dès qu’ils virent des inconnus apparaître à la porte. Mais James apparut bientôt derrière eux, et le chef était manifestement de fort belle humeur. « Faites-leur bon accueil, lança-t-il à ses troupes. C’est grâce à eux qu’on va pouvoir s’introduire aux Jardins de Carrollsburg ! »

Un rugissement jaillit, comme jamais sans doute n’en avaient entendu résonner ces voûtes – mi-acclamation ironique, mi-hurlement de loup découvrant de la viande fraîche.

James indiqua Matt et Caitlin. « Mettez-moi tout ce petit monde là où vous avez bouclé les autres. Et pas de bêtises ! Je veux les récupérer entiers quand on en aura besoin. »

Matt et les autres furent conduits par la travée jusqu’au bout de la nef – Matt crut un instant qu’on allait les faire sortir. Mais avant qu’ils n’atteignent les portes de l’église, le gardien qui ouvrait la marche tourna à angle droit pour se diriger vers l’ouverture béante d’une cage d’escalier poussiéreuse.

Ils vont nous fourrer sur la tribune d’orgue ? s’étonna Matt alors qu’ils gravissaient les marches. Mais l’escalier continuait de monter et Matt comprit que c’était celui du clocher de l’église. Bientôt, ils se retrouvèrent devant une échelle de bois vermoulu appuyée de guingois à l’ouverture d’une trappe au plafond.

Matt l’escalada et se retrouva dans un espace à peine plus large que sa chambre – mais considérablement plus haut. Des cloches y pendaient jadis, qu’on sonnait les jours de fête ou pour les mariages. Elles avaient disparu depuis, sans doute déposées quand l’église avait été désaffectée. Une cloche est un objet de valeur, ne serait-ce qu’en la fondant pour récupérer le métal.

L’espace était donc vide, hormis la poussière, les restes de deux nids, les crottes de souris sur le plancher et quatre pliants à peu près propres, sans doute montés ici à l’intention des prisonniers.

Caitlin, Luc et Serge avaient bientôt rejoint Matt. Un raclement leur parvint de l’étage inférieur. Leurs geôliers retiraient l’échelle !

« Z’allez attendre là-haut bien sagement, retentit la voix de Willy, depuis le bas du clocher. On viendra vous chercher quand on sera prêts à intervenir. »

Dès que leurs geôliers furent hors de vue, Matt s’empara d’un des sièges et le plaqua contre le mur. Le clocher était largement ouvert sous le niveau de la toiture. C’était par là que passait le son des cloches, dans le temps.

Par la suite, des intrus avaient dû se manifester. Car on avait posé des barres de fer espacées d’une vingtaine de centimètres. Elles évitaient de pénétrer ou de ressortir par le clocher, sans empêcher le son des cloches de passer.

Les barreaux ne bloquaient pas non plus la vue, nota Matt, juché sur son escabeau improvisé, en contemplant un panorama de bâtiments vides et délabrés. Les toitures des rangées de petites maisons de pierre et de bois semblaient ployer sous le poids des ans. La peinture s’écaillait des charpentes, évoquant une peau malade, révélant le gris du bois vermoulu. D’évidence, le quartier n’était guère luxueux du temps où il était encore habité. Entre les maisons basses, on apercevait de rares immeubles cubiques de brique rouge. Ils abritaient ateliers de carrosserie, entrepôts de produits chimiques et autres éléments du tissu urbain qu’on a tendance à exiler dans des coins perdus où les gens bien n’auront ni à les contempler, ni à vivre avec.

Cela, bien entendu, permettait de garder des loyers bas. Les pauvres étaient censés s’accommoder du bruit, des odeurs et des fumées toxiques. C’était un quartier qui avait eu la vie dure. Et une fois abandonnés, les bâtiments, vieux ou neufs, s’étaient rapidement délabrés.

Pour Matt, on aurait dit une ville désertée devant l’avance des troupes ennemies. Un no-man’s-land. Mais qui aurait imaginé découvrir une telle zone désolée au milieu d’un tissu urbain animé comme celui du grand Washington ?

Un no-man’s-land ! Les mots résonnaient dans la tête de Matt tandis qu’il descendait de la chaise et la traînait vers un autre mur. À proximité de l’église, régnait le même spectacle de désolation. Mais dans le lointain, il avisa des tours d’appartements qui dépassaient des toits. Et tout près du clocher passait une autoroute surélevée où des voitures filaient à toute vitesse. Les rayons du soleil couchant filtraient à travers les barreaux. Donc, c’était le côté ouest.

Matt sauta à terre et tira la chaise contre le mur sud. De nouveau des immeubles en ruines, et une balafre boueuse, marquant l’endroit où des vieilles maisons avaient été rasées. Plus loin, toutefois, s’élevait un mur bas de brique rose, ceinturant des petits bâtiments en brique à colombages, d’allure très chic, qui semblaient échappés du Williamsburg colonial. Des voitures luxueuses étaient garées dans les allées qui serpentaient entre des pelouses d’un vert éclatant.

Lâchant les barreaux, Matt se laissa retomber sur le plancher du clocher.

« Qu’est-ce que t’as vu ? demanda Caitlin.

– Gros tas porcheries » répondit Serge dans son anglais approximatif.

« Des taudis », traduisit Luc Valéry.

L’autre acquiesça. « Comme Cernograd après bombardement. Jamais vu ça ailleurs.

– En tout cas, je sais où nous sommes, répondit

Matt. Tu te souviens de cette carte que nous a montrée Rob Falk ? On est au beau milieu de la tache orange, les baraques qui attendent d’être rasées pour laisser place à des résidences de luxe. Par là – il leva le pouce derrière son épaule –, ce sont les Jardins de Carrollsburg. Dans la direction opposée, en poursuivant assez loin, on tombe sur le Mail et le quartier des musées. Vers l’ouest, passés l’autoroute et le quartier abandonné, on aperçoit les tours de luxe sur les rives du Potomac. Côté est… » Il fronça les sourcils, cherchant à se remémorer les plans qu’il avait vus de ce secteur. Il avait un trou de mémoire… Puis ça lui revint. « Le chantier naval de la Marine. On n’y a plus construit de bateau depuis trois quarts de siècle, mais le terrain abrite toujours des bâtiments administratifs, des trucs dans le genre.

– Sympa, nota Luc l’air hautain. À présent, on sait précisément où on va mourir. »

Matt secoua la tête. « Seulement si on se laisse faire.

– Ah bon ? fit Luc. Et comment comptes-tu l’empêcher ? On est coincés au moins au troisième étage, sans aucun moyen de redescendre, et enfermés derrière des barreaux… »

Il s’interrompit quand la main de Matt jaillit pour agripper sa cravate. « C’est de la vraie soie ?

– Qu-qu… quoi ? bafouilla le Français. Ma cravate ? Oui, bien sûr, elle est en soie.

– Et solide ! » jugea Matt en tirant sur le nœud.

Luc ne dit rien, se contentant de dévisager l’Américain comme s’il était devenu fou.

Matt dénoua la cravate, puis s’empara d’une des chaises. Il la leva au-dessus de sa tête et la brisa contre le mur.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? » s’exclama Caitlin. Elle aussi finissait par croire qu’il avait perdu la tête.

Matt prit une seconde chaise et les autres prisonniers reculèrent, affolés. Mais cette fois, il alla la poser contre le mur est du clocher et se jucha dessus.

Tenant d’une main la cravate et un pied de la chaise cassée, Matt se hissa jusqu’à l’ouverture. Il passa la cravate autour de deux barreaux, la serra solidement, puis il introduisit le morceau de bois dans la boucle pour faire levier et se mit à le tourner. Le ruban de soie se tortilla comme un ressort, toujours plus serré. Quelque chose allait devoir céder – et ce ne fut pas la cravate.

Avec un craquement sourd et déchirant, les deux barres de fer rouillé commencèrent à plier.

Une seconde après, Serge se juchait sur un autre pliant à côté de Marc. Prenant sous le bras un autre pied de chaise, il défit sa ceinture. « Ça vrai cuir du pays », expliqua-t-il en la nouant autour de deux barreaux voisins.

La tâche n’était ni rapide, ni facile. Matt avait la figure maculée de poussière et de rouille tandis qu’il s’acharnait sur le bout de bois pour tâcher de serrer encore plus fort. La ceinture de Serge finit par céder sous ces mauvais traitements, et ils durent la remplacer par celle de Matt.

Tout en travaillant à plier les barreaux, les prisonniers discutaient sur la phase suivante de leur évasion. Luc avait des amis qui habitaient les Jardins de Carrollsburg, et il s’y était rendu à plusieurs reprises. « Le service d’hydroglisseurs ne fonctionne pas en continu. Le dernier bateau part à vingt heures. » Son regard passa du soleil couchant à son bracelet-montre. « C’est dans pas longtemps ! Il faut absolument qu’on aille prévenir les vigiles à l’entrée !

– Si on file de ce côté, on se retrouvera pile à l’endroit où Rob et ses copains veulent nous emmener, objecta Matt. Tout ce qu’ils auront à faire, c’est avancer leur emploi du temps, et on se retrouvera coincés avec le reste des résidents.

– On devrait plutôt essayer de filer par l’autre côté, intervint Caitlin. Essayer d’attirer l’attention des automobilistes sur l’autoroute.

– Luc et moi, déjà essayé, répondit Serge. On a crié. Je même agiter chemise à moi. Personne rien remarquer. Eux filer trop vite.

– Notre seul espoir est le chantier naval de la Marine, insista Matt. Il y a des militaires, là-bas et une base de Marines à proximité. Si quelqu’un peut déjouer le plan insensé de Rob, c’est eux. »

Finalement, leur travail avait porté ses fruits : les barreaux étaient à présent suffisamment écartés pour qu’un ado – même aussi fort que Serge – puisse s’y faufiler. Matt se fraya un passage jusqu’à ce que, toujours accroché aux barreaux, il se retrouve les pieds dans le vide à l’extérieur du clocher.

Encore heureux que celui-ci fût court et trapu. Le haut du toit de la nef était tout au plus à une hauteur d’homme sous l’ouverture.

Matt se laissa couler jusqu’à rester suspendu par les mains. Le pied tendu, il chercha à tâtons une prise. Là ! Il prit alors appui, s’assura que les tuiles résistaient. Ensuite, se plaquant au mur, il se laissa glisser pour se retrouver à califourchon sur le toit.

Il leva les yeux vers les trois visages inquiets qui l’observaient par l’ouverture. « Jusqu’ici, ça baigne, annonça-t-il. Passez-moi le pied de chaise. »

Luc se pencha, lui tendit l’un des pieds de la chaise que Matt avait brisée. Il avait une forme de T, avec le fragment de barreau qui y était encore attaché.

Matt savait que l’étape suivante n’allait pas être du gâteau. Le toit pentu descendait sur une hauteur de près de deux étages. S’il réussissait à se laisser couler jusqu’au chéneau, il devrait pouvoir ensuite sans problème sauter à terre. Mais s’il perdait pied et glissait jusqu’en bas, il se romprait sans doute le cou.

Alors qu’il s’escrimait sur les barreaux, Matt avait remarqué des trous dans les tuiles de la toiture. C’est pour cela qu’il s’était muni de ce crochet de bois rudimentaire. Si jamais il se sentait glisser, il pourrait se retenir en l’insérant entre les tuiles.

Au-dessus de lui, Luc se faufilait déjà dehors. Cat devait le suivre, puis Serge. Matt se laissa glisser le long du toit pour se retrouver plaqué contre les tuiles chauffées par le soleil, en tâchant de répartir son poids le mieux possible.

« Et c’est parti », murmura-t-il en lâchant prise.

Mais le toit était trop pentu ! Il se mit à glisser de plus en plus vite sur les tuiles ! Incapable de se retenir, il plongeait vers une mort certaine !