CHAPITRE XXI

Qui-Gon se tenait devant le conseil Jedi, Obi-Wan à son côté. Ils avaient fini le compte rendu de leur rencontre avec Xanatos.

Obi-Wan remarqua avec angoisse que Qui-Gon fronçait les sourcils. Il sentit un trouble profond dans le cœur de son ancien Maître.

Obi-Wan lui-même avait toutes les raisons d’être satisfait. Le Conseil avait statué sur son sort. Avec humilité, Obi-Wan avait demandé à ne pas être réintégré, mais mis en probation. Ce qu’on lui avait accordé. Il devrait rester dans le Temple et passer des examens avec différents membres du Conseil. Il n’avait pas obtenu ce qu’il voulait, mais ce qui lui semblait juste.

Mais pas Qui-Gon. Le Conseil lui refusait l’autorisation de pourchasser Xanatos.

— Je ne comprends pas vos hésitations, dit-il. Xanatos est un puissant ennemi des Jedi.

— Ton ennemi à toi, je crois qu’il est, répondit Yoda en fixant Qui-Gon de ses yeux gris bleu. Inutile, une telle quête peut se révéler. Une perte d’énergie, ce serait. Et en toi, trop de colère je sens, Qui-Gon. Xanatos refera surface. Tu le retrouveras. Mais le chercher, tu ne dois.

— Nous ne te l’interdisons pas formellement, ajouta Mace Windu. Mais si tu passes outre, nous ne pourrons t’accorder notre soutien.

Qui-Gon ne réagit pas. Il se courba, très raide, et tourna les talons. Obi-Wan le suivit.

Ils se retrouvèrent dans le couloir. Obi-Wan vit que Qui-Gon luttait pour garder le contrôle de ses émotions. Le chevalier Jedi était amèrement déçu.

— Vous m’avez dit et répété que Yoda finit toujours par avoir raison, tenta Obi-Wan. Même lorsqu’il semble avoir tort.

— Pas cette fois, répondit sombrement Qui-Gon. Je vais me lancer à sa poursuite, Obi-Wan.

Surpris, le garçon se tut. Il savait à quel point Qui-Gon respectait les avis du Conseil. Aller à leur encontre devait lui causer un grand déchirement.

Puis il s’imagina Qui-Gon, seul en train de pourchasser son ennemi, et eut une révélation. Cette vision était incomplète : il manquait une pièce du puzzle. Même si Qui-Gon ne la voyait pas, lui si.

La main d’Obi-Wan se posa sur la crosse de son sabre laser. Il prit une profonde inspiration. Il ne voulait pas prendre le temps de soupeser les implications de ce qu’il allait dire. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il avait raison.

— En ce cas, dit-il, je viens avec vous.