DICTIONNAIRE DES AUTEURS
ANDERSON (Poul). – L’orthographe de son prénom s’explique par ses ascendances scandinaves. Est cependant né aux États-Unis, en 1926. Après des études de physique – financées par la vente de ses premiers récits, et achevées par un diplôme obtenu en 1948 – s’est consacré à la carrière d’écrivain. Entre son premier récit, publié en 1944, et le numéro spécial que The Magazine of Fantasy and Science Fiction lui consacra en avril 1971, Poul Anderson a fait paraître 34 romans, 15 recueils de récits plus courts, 3 livres ne relevant pas de la science-fiction et 2 anthologies, en plus de ses récits dans les différents magazines spécialisés. Un sens de l’épopée, sans égal dans le domaine de la science-fiction, anime beaucoup de ses récits ; ceux-ci possèdent une vivacité dans l’action, qui marque en particulier les scènes de bataille, dans le mouvement desquelles aucun de ses confrères n’égale Poul Anderson. Cette qualité de mouvement est mise au service de combinaisons thématiques variées. Guardians of time (La Patrouille du temps, 1955-1959) met en scène des hommes voyageant dans le passé afin d’en éliminer les occasions de « déraillements historiques ». The High Crusade (Les Croisés du cosmos, 1960) exploite adroitement le motif du handicap que peut constituer une technologie trop avancée en face de primitifs résolus, ces derniers étant les habitants d’un village médiéval anglais. Algis Budrys a salué en lui « l’homme qui serait le mieux qualifié pour parler des classiques (de la science-fiction) », ajoutant qu’Anderson n’entreprend cette étude que pour mieux créer ses propres univers. Poul Anderson continue à être un des plus actifs parmi les auteurs américains de science-fiction, gagnant de nouveaux prix Hugo et Nebula. Il poursuit son cycle de l’« histoire du futur », dans laquelle les récits construits autour de Nicholas van Rijn et surtout de Dominic Flandry constituent des éléments unificateurs.
BENFORD (Gregory). – Né en 1941, docteur es sciences physiques – dont il est professeur adjoint à l’université de Californie –, Gregory Benford a publié, depuis 1965, un nombre relativement petit de nouvelles et de romans, dont plusieurs se fondent sur le thème du contact avec des intelligences extraterrestres. Il est habituellement attentif à la composante scientifique de ses récits, qu’il sait concilier avec un style souvent travaillé.
CARR (Terry). – Né en 1937, Terry Carr se fit d’abord connaître dans les milieux du fandom. Son premier récit (Who sups with the devil) parut en 1962, et plusieurs de ses nouvelles ont été réunies en volume (The Light at the end of the universe, 1976). Son roman Cirque (1977) est une allégorie d’un ton retenu sur le motif de la xénophobie. C’est toutefois en qualité d’éditeur et de compilateur d’anthologies que Terry Carr a joué son rôle le plus important dans le monde de la science-fiction. Il dirigea les Ace Specials, série dans laquelle il a publié plusieurs excellents romans inédits, puis il a commencé en 1972 à faire paraître une série de volumes réunissant « les meilleures » nouvelles de l’année (The best science fiction of the year) qui est probablement, dans l’ensemble, la plus homogène des compilations de ce genre.
CLARKE (Arthur Charles). – Connu surtout du grand public comme co-auteur du film 2001 (dont l’idée primitive est tirée de The Sentinel, nouvelle qu’il publia en 1951), Arthur C. Clarke est également l’homme qui suggéra le premier (en 1945, dans la revue Wireless World) que des satellites artificiels pourraient servir un jour de relais de télévision. Né en 1917 dans une famille de fermiers anglais, il se passionna pour la science dès sa jeunesse, devenant, à seize ans, membre de la British Interplanetary Society. En même temps, il découvrait la science-fiction et publiait peu après ses premiers récits. Pendant la guerre, il s’engagea dans la R.A.F. et participa aux expériences sur les radars. En 1937, Arthur C. Clarke avait commencé un roman dans lequel allait se manifester une de ses grandes qualités d’écrivain, l’aptitude à concilier l’extrapolation scientifique avec une sensibilité poétique ; il n’acheva son texte qu’en 1953, le publiant sous le titre de Against the Fall of Night, et le révisant pour l’intituler, en 1956, The City and the Stars (La Cité et les Astres). En contraste avec ces romans de visionnaire – dont Childhood’s End (Les Enfants d’Icare, 1953) est un autre exemple – Arthur C. Clarke a aussi écrit des récits dans lesquels l’anticipation scientifique est traitée dans une optique de rigueur et d’objectivité, comme Prelude to space (Prélude à l’espace, 1953) et The Deep Range (1957). Après la fin de la guerre, Arthur C. Clarke entreprit des études universitaires obtenant en 1948 un diplôme en mathématiques et en physique. Sa formation scientifique a fait de lui un vulgarisateur excellent, et ses ouvrages Interplanetary Flight (1950) et surtout Exploration of Space (1951) constituèrent de brillantes introductions à l’astronautique. Sur ce même sujet, The Promise of Space (1968) est à la fois un survol historique et une extrapolation de l’avenir, tandis que Profiles of the future (Profil du futur, 1962) est un ouvrage de prospective scientifique que près de vingt ans d’âge n’ont nullement rendu désuet. Parmi les écrivains actuels de science-fiction, Arthur C. Clarke est sans doute celui qui unit le plus heureusement le don d’un style naturel, le sens de la spéculation clairvoyante et l’enthousiasme scientifique. Depuis plusieurs années, il se passionne pour la pêche sous-marine, sujet sur lequel il a également publié plusieurs excellents ouvrages. Après une période au cours de laquelle sa production de science-fiction a été limitée à des nouvelles, Arthur C. Clarke est revenu au roman avec Rendez-vous with Rama (Rendez-vous avez Rama, 1973), Impérial Earth (La Terre, planète impériale, 1975) et The Fountains of paradise (1979). Ces trois romans confirment la prééminence de leur auteur parmi les écrivains soucieux d’édifier leur fiction sur une science solide. Le premier et le troisième d’entre eux ont remporté, parmi d’autres distinctions, le prix Hugo du meilleur roman pour les années de leur publication.
DICK (Philip Kindred). – Né en 1928. Débuts en 1954. Fait d’abord figure d’industriel de la science-fiction, publiant près de soixante nouvelles en 1953 et 1954. Dans son premier roman Solar Lottery (Loterie solaire, 1955), il se pose en disciple de van Vogt, mais certaines nouvelles, comme The Father thing (Le Père truqué, 1955) sont déjà plus personnelles. Dans les années suivantes, il publie surtout des romans et son originalité s’affirme progressivement. En 1960 et 1961, tous ses efforts sont consacrés à The Man in the High Castle (Le Maître du Haut Château, 1962) qui lui vaut le prix Hugo et le place au tout premier plan des spécialistes du genre. Suit une période exceptionnellement féconde : en 1964 apparaissent à la fois The Three Stigmata of Palmer Eldritch (Le Dieu venu du Centaure), The Simulacra (Simulacres), The Penultimate Truth (La Vérité avant-dernière) et Clans of the Alphane Moon (Les Clans de la Lune Alphane). Sa maîtrise de l’art d’écrire est d’autant plus remarquable qu’il écrit très vite. Plus remarquable encore est la cohérence de son inspiration : toute son œuvre est organisée autour de quelques thèmes centraux tels que le nombre infime des détenteurs du pouvoir, leur tyrannie, leur habileté à se maintenir en place en dupant leurs victimes, la vocation de celles-ci pour les illusions, les mirages et à la limite la folie, le poids de la contrainte et les caprices cruels du hasard. Peu à peu cependant, la critique sociale devient moins importante, tandis que l’expérience de la drogue et les tendances délirantes conduisent à l’éclatement du récit : cette dernière période culmine avec Ubik (1969) et aboutit à un silence de plusieurs années, que l’écrivain consacre surtout à se soigner. S’étant remis à écrire, Philip K. Dick a notamment publié en 1977, Flow my tears, the policeman said, un roman qui se place dans la lignée de ses récits précédents. En 1977, il a fait paraître À scanner darkly, où l’on trouve une véhémente dénonciation de la drogue.
KNIGHT (Damon). – Né en 1922. Débuts en 1941. A raconté dans The Futurians (1977) ses expériences au sein du groupe d’amis new-yorkais qui vivaient plus ou moins en communauté et d’où devaient sortir plusieurs des principaux auteurs, éditeurs et anthologistes de sa génération. Se fait connaître en 1945 par un éreintement célèbre ultérieurement du Monde du non-A de van Vogt, alors à l’apogée de sa gloire. Professant que la science-fiction doit être jugée à ses qualités d’écriture comme le reste de la littérature, il devient un critique célèbre et la publication d’un recueil de ses articles (In Search of Wonder, 1956, édition complémentaire en 1967) fait figure d’événement. En tant qu’écrivain, il applique ses propres théories, produit assez peu et apporte beaucoup de soin à la composition de ses histoires. Dans les années 60, la « Nouvelle Vague » salue en lui un précurseur et son goût triomphe temporairement partout, ce qui lui vaut une brillante carrière d’anthologiste commencée avec À Century of Science Fiction (1962) et couronnée par la série des Orbit (deux recueils par an environ depuis 1966) qui ne publie que des nouvelles originales et contribue, avec les Dangerous Visions de Harlan Ellison, à implanter aux États-Unis le courant moderniste né en Angleterre. Depuis lors, Damon Knight a été moins actif comme écrivain et critique que comme anthologiste et animateur. Il organisa les Milford Science Fiction Writers Conférences, et contribua à la fondation de l’association des Science Fiction Writers of America dont il fut le premier président (1965-1966). Un numéro spécial lui a été consacré, en novembre 1976, par The Magazine of Fantasy and Science Fiction.
KOCH (Howard). – Né en 1902. Scénariste cinématographique dont la signature (avec celles de Julius et Philip Epstein) apparut en 1942 au générique de Casablanca. Howard Koch a écrit le scénario de l’adaptation radiophonique de La Guerre des mondes qu’Orson Welles produisit en 1938. Il a aussi écrit une nouvelle, Invasion from inner space, que Frederik Pohl publia dans son recueil Star science fiction stories n° 6.
KORNBLUTH (Cyril M.). – Après avoir travaillé pour une agence de presse, C. M. Kornbluth (1923-1958) publia son premier récit en 1940 et se consacra à la science-fiction. Doué dès ses débuts d’une grande facilité, il put compenser les effets de la mobilisation de ses confrères plus âgés : il lui arriva en effet d’écrire pratiquement à lui seul, sous divers pseudonymes, des numéros entiers de certains périodiques dont les forces rédactionnelles avaient été « décimées » par les appels sous les drapeaux. Il commença en 1949 une deuxième carrière, écrivant cette fois sous son propre nom. Il collabora notamment avec Frederik Pohl, en particulier pour écrire The Space Merchants (Planète à gogos, 1953), roman devenu rapidement classique par son évocation de l’hypertrophie future de la publicité et de ses pouvoirs. C. M. Kornbluth avait une réputation de solitaire, au caractère renfermé, et ses nouvelles reflètent souvent une vision pessimiste du monde – ce pessimisme allant de l’ironie désinvolte à l’amertume mordante et désespérée. Les romans qu’il rédigea avec des collaborateurs – Frederik Pohl principalement, parfois Judith Merril – laissent souvent percer l’influence modératrice de leur co-auteur. Un récit qu’il avait écrit avec Frederik Pohl, The Meeting, a reçu un prix Hugo comme meilleure histoire courte ex-aequo pour l’année 1973 – quinze ans après le décès de Kornbluth.
LAFFERTY (Raphaël Aloysius). – Né en 1914, R. A. Lafferty donna à Judith Merril (dans The year’s best S. F., 11e série) les notes suivantes en guise d’esquisse d’autoportrait : « Si j’avais eu une biographie intéressante, je n’écrirais pas de la science-fiction et du fantastique pour l’intérêt de remplacement. Je suis, dans le désordre, quinquagénaire, célibataire, ingénieur électricien, corpulent. » S’étant mis tardivement à l’activité d’écrivain, Lafferty a rapidement montré qu’il ne ressemblait à aucun autre auteur. Ses idées n’appartiennent qu’à lui, et il en va de même de son style narratif, qui peut paraître bâclé et mal équilibré de prime abord, mais qui possède en réalité une vivacité et une souplesse rythmique peu communes. Dans les univers de Lafferty, l’absurde et l’impossible peuvent se succéder sans attirer l’attention des personnages, ni heurter le lecteur. Ils suffisent, avec les étincelles d’une imagination infatigable, à justifier des récits où il n’y a ni message, ni confession. Parmi ses romans, Past Master (1968) met en scène Thomas More, appelé dans le futur pour résoudre les problèmes d’une société qui devrait être utopique – thème qui donne un aperçu de la manière dont agit la « logique » de l’auteur. Ce dernier est cependant encore plus à l’aise dans le genre de la nouvelle, dont Does anyone else have something further to add (Lieux secrets et vilains messieurs, 1974) offre un bon recueil. R. A. Lafferty ne fera certainement pas école – il est trop inimitable pour cela – mais sa conversion de l’électronique à la littérature s’est traduite pour la science-fiction par un enrichissement aussi substantiel qu’imprévisible : une nouvelle forme de la rationalisation de la démence.
LEINSTER (Murray). – William Fitzgerald Jenkins, dont Murray Leinster est le pseudonyme, a fait à double titre figure de doyen parmi les écrivains de science-fiction : il était né en 1896 (il mourut en 1975) et il publia son premier récit en 1919. Il a vécu de sa plume depuis l’âge de vingt et un ans. Son œuvre considérable (plus d’un millier de récits) ne se prête guère à une classification. Murray Leinster a su modifier son style et son ton pour répondre à l’évolution du goût et aux préférences de ses lecteurs : avec la même aisance, ou presque, il a écrit des space opéras, des récits de caractère psychologique, des variations sur les paradoxes des voyages temporels et des nouvelles fondées sur des sciences jeunes telles que l’écologie et l’informatique. Sa production s’était notablement ralentie pendant les dix dernières années de sa vie.
Murray Leinster laisse dans la science-fiction la trace d’un artisan au métier accompli et au talent éminemment protéiforme.
OLIVER (Chad). – De son vrai nom Symmes Chadwick Oliver. Est né en 1928 et a fait des études d’ethnologie et d’anthropologie. Il enseigne cette dernière science à l’Université du Texas. Sa formation lui a permis de jeter un regard original sur le thème familier des extraterrestres venant incognito sur notre planète (Shadows in the sun, 1954) ou sur celui du premier contact entre représentants de civilisations différentes (The Winds of time, 1957). Sa carrière universitaire a toutefois diminué sa production au cours des dernières années. Chad Oliver, qui n’a jamais été un écrivain prolifique, reste un auteur de science-fiction qui mériterait d’être mieux connu.
SAINT-CLAIR (Margaret). – C’est là son vrai nom. Il lui est arrivé d’utiliser quelques pseudonymes, dont Idris Seabright et Wilton Hazzard. Elle est née en 1911 et a écrit depuis 1946 des récits de science-fiction où l’accent est généralement mis sur l’action et le jeu des thèmes plutôt que sur la psychologie. Sign of the Labrys (1963) met en scène un groupe de personnes paranormales qui deviennent les derniers survivants – ou presque – de l’humanité. Dans The Dolphins of Altaïr (1973), elle met en garde contre les dangers qu’il y a à assimiler des extraterrestres intelligents à de simples animaux en se fiant à leur seule apparence.
STURGEON (Theodore). – Pseudonyme d’Edward Hamilton Waldo, né en 1918 d’une famille installée en Amérique depuis le XVIIe siècle et comptant beaucoup de membres du clergé. Mère divorcée en 1927 et remariée en 1929 avec un homme très autoritaire qui interdit les magazines de science-fiction à son beau-fils. Début en 1939 ; publie surtout du fantastique dans Unknown, accessoirement de la science-fiction dans Astounding. Lancé par It (Unknown, 1940), il reste pourtant un auteur maudit à cause de ses tendances morbides : le célèbre Bianca’s Hands (Les Mains de Bianca), écrit en 1939, ne parut qu’en 1947. La mobilisation, puis le divorce (1945) le réduisirent au silence. John W. Campbell Jr. l’ayant aidé à sortir de la dépression, il reprend sa collaboration à Astounding et confie ses textes fantastiques à Weird Tales ; il n’écrit plus alors que des « histoires thérapeutiques », c’est-à-dire centrées sur un personnage de malade et cherchant comment on peut le guérir. Surtout connu comme auteur de nouvelles, il écrit néanmoins deux excellents romans, The Dreaming Jewels (Cristal qui songe, 1950) et More than Human (Les plus qu’humains, 1954). Malheureusement, il reste psychologiquement vulnérable : un deuxième divorce l’ébranle à peine en 1951, mais la rupture de son troisième mariage l’atteint plus profondément à la fin des années 50 ; il cesse d’écrire de la science-fiction, vit à l’hôtel et travaille pour la télévision, ne répondant ni au courrier ni au téléphone. À la suite d’un quatrième mariage en 1969, il reprend espoir et se remet à écrire. Bien qu’il soit avant tout un auteur instinctif, écrivant d’un seul jet sans se corriger, il est fort admiré par la « Nouvelle Vague » pour son sens du bizarre et son désir de comprendre et surtout de ressentir les émotions les plus singulières de ses personnages. Il a été critique de livres pour la National Review et Galaxy notamment. The Magazine of Fantasy and Science Fiction lui a consacré un numéro spécial en septembre 1962.
TENN (William). – Pseudonyme de Philip Klass, né en 1920. N’a écrit qu’une cinquantaine de nouvelles, surtout dans les années 50, où il fut un des auteurs marquants de la revue Galaxy. Il est connu pour son sens de l’humour et sa désinvolture, mais le pathétique et l’amertume ne sont pas moins significatifs de son œuvre. Depuis 1959, il ne fait plus que de rares apparitions aux sommaires, car son temps est pris par l’enseignement de la science-fiction qu’il donne à l’Université de l’État de Pennsylvanie. Il a cependant donné un roman, Of Men and Monsters (Des hommes et des monstres, 1968). Il a aussi publié une belle anthologie sur le thème de l’enfant dans la science-fiction : Children of Wonder (1953).
WELLES (Orson). – Le nom d’Orson Welles – qui est né en 1915 – a une place d’honneur dans toute histoire du cinéma. En matière de science-fiction, Welles a signé une anthologie publiée en 1949, Invasion from Mars, et il a écrit en 1956 une introduction à la première anthologie annuelle publiée par Judith Merril, The year’s greatest science fiction and fantasy. Il est cependant surtout célèbre pour avoir réalisé l’adaptation, écrite par Howard Koch, de La Guerre des mondes, de H. G. Wells. Diffusée sur les ondes de la C.B.S. le 30 octobre 1938, celle-ci créa une véritable panique dans plusieurs régions de l’Est des États-Unis, beaucoup d’auditeurs l’ayant prise pour une authentique émission d’informations.
WILLIAMS (Jay). – Né en 1914, Jay Williams a exercé les activités d’animateur de boîtes de nuit et d’agent de presse avant de faire la seconde guerre mondiale dans l’infanterie américaine (recevant une décoration). Revenu à la vie civile, il s’est lancé dans une carrière d’écrivain, publiant des romans historiques, des récits pour la jeunesse, ainsi que quelques nouvelles de science-fiction.
ZELAZNY (Roger). – Né en 1937, avec des ascendances polonaise, irlandaise, hollandaise et américaine, Roger Zelazny a étudié à la Western Reserve University avant de travailler à l’administration de la Sécurité sociale des États-Unis. Depuis 1969, il se consacre à une carrière d’écrivain. Il s’était imposé comme un auteur de premier plan avec À rose for Ecclesiastes (Une rose pour l’Ecclésiaste, 1963), The Doors of his face, the lamps of his mouth (Les Portes de son visage, les lampes de sa bouche, 1965) et… And call me Conrad (Toi l’immortel, 1965), variations sensibles et brillantes sur des thèmes connus – relations entre humains et extraterrestres, immortalité, monde post-atomique. Par la suite, Zelazny se montra souvent moins exigeant envers lui-même sur le plan de l’écriture, mais non sur celui de l’imagination. Chez lui, celle-ci s’inspire aussi bien d’antiques mythologies (Lord of light, 1967) et d’explorations psychanalytiques (The Dream Master, 1966) que de rationalisations de pouvoirs magiques (le cycle d’Ambre commencé en 1970). Bien que classé parfois avec les représentants de la « Nouvelle Vague », Roger Zelazny possède un talent trop varié et une créativité trop originale pour qu’une telle étiquette suffise à le décrire.