TANTE EDITH
Gary BRANDNER

Les bras de Skip étaient plaqués contre ses flancs, ses jambes liées, et tout son corps lui semblait être changés en pierre. Il était projeté vers l’entrée d’une grotte obscure et humide qui lui était inconnue. Il voulut parler, crier, mais aucun son ne monta de sa poitrine oppressée. Aucun.

 

Trois heures auparavant, Skip était assis à côté d’une blonde gracile sur le siège avant de sa BMW. Il avait passé un bras autour des épaules de cette fille et sa main reposait légèrement sur la courbe de son jeune sein. Il désigna de la tête le cottage blanc aux volets bleus, situé en retrait de la route sur laquelle ils étaient garés.

— Ainsi, c’est ici que vit tante Edith, fit-il. Je m’attendais à quelque chose ressemblant au château de Dracula.

D’un gracieux mouvement de la tête, la jeune fille releva ses longs cheveux.

— Je suppose que tu fais référence aux histoires qui courent en ville sur ma tante ?

— J’ai entendu dire que ce n’était pas le modèle de la charmante vieille dame telle qu’on se l’imagine. Personne ne sait vraiment ce qui se passe ici, mais certaines théories sont passionnantes. On prétend que cette vieille fille pratique le vaudou. Ou ressuscite les morts. Ou encore qu’elle est un vampire et qu’elle dort dans un cercueil. (Skip sourit.) À mon avis, elle fabrique un monstre à partir de pièces de récupération. Mais Audrey, quelle est la vérité, dis-moi ?

La jeune fille poussa un petit rire nerveux.

— Tu as tort de plaisanter. Tante Edith est peut-être un peu… originale, mais elle est toute ma famille. J’ai perdu mon père et ma mère quand j’étais petit et elle a été très bonne avec moi.

— D’après ce qu’on raconte, ton père aurait laissé à tante Edith un joli magot pour qu’elle s’occupe de toi. Du moins jusqu’à ta majorité, âge auquel tu recevras ce qui te revient.

— Mais tu sais beaucoup de choses à mon sujet !

Skip sourit de nouveau.

— Je travaille dans la banque, souviens-toi. C’est que je n’aime pas voir ta tante gaspiller ce qui t’appartient de droit, voilà tout.

— Skip, tu es méchant.

— Hé ! je plaisante. Ne prends pas tout ce que je dis au pied de la lettre.

Audrey posa ses immenses yeux bleus sur Skip.

— Ce n’est pas cet argent, hein ? Ce n’est pas ça qui t’attire vers moi ?

— Mon doux cœur, tu sais bien ce que c’est. L’amour. Je t’aime et je veux t’épouser. Est-ce que j’ai l’air d’un salaud qui ne s’intéresserait qu’à ton blé ?

— Non, mais redis-moi encore une fois pourquoi tu m’aimes.

Skip attira la jeune fille contre lui et enfouit le nez dans ses boucles blondes.

— Je t’aime parce que tu es jeune, intelligente, drôle et sexy. Je voudrais t’épouser même si tu n’avais pas un rond. Nous construirions quelque chose à partir de zéro.

Tout en parlant, Skip effleura le sein d’Audrey. Il la sentit frémir.

Elle se tourna vers Skip, plus tendre que jamais.

— Mon chéri, je te crois… Mais j’espère vraiment que tu t’entendras bien avec tante Edith. Tu sais comme c’est important qu’elle approuve mon choix. Elle a un droit de contrôle absolu sur moi jusqu’à mes vingt et un ans et je ne les aurai que dans deux ans.

— Je sais, dit Skip en la caressant avec ardeur. Mais ne t’inquiète pas, je m’entends très bien avec les vieilles dames. Elles veulent toutes me materner.

La main de Skip glissa sur le petit ventre rond d’Audrey, puis descendit là où le pantalon moulait le sexe. Audrey se trémoussa.

— Tu me fais vibrer comme une corde de violon, murmura-t-elle.

— Tu auras un concert plus tard.

Avec des marques exagérées de regret, Skip retira sa main.

— Maintenant, nous ferions mieux de nous annoncer. Elle va se demander ce qu’on fabrique.

Un long moment, Audrey demeura adossée contre le siège, le souffle court.

— Seigneur ! s’exclama-t-elle. Une minute de plus avec ta main là, et peu m’importait tante Edith, ma réputation et la terre entière ! (Elle ferma les yeux, puis les rouvrit un instant plus tard :) Mais tu as raison, chéri. Nous ferions mieux d’aller la voir.

Ils longèrent, main dans la main, une allée couverte de débris de coquillages jusqu’à la porte d’entrée du cottage. Une chaude lumière orange brillait derrière un rideau de gaze. Audrey ouvrit la porte avec sa clef et ils entrèrent.

Une odeur de bois de santal et d’épices enveloppa le jeune couple. Skip balaya du regard le bric-à-brac qui régnait dans le living. On aurait dit une de ces boutiques vouées à l’occultisme qui étaient tellement à la mode, ces derniers temps. Tout autour de lui, il découvrit des symboles du Zodiaque ainsi que d’autres signes et hiéroglyphes étranges qu’il ne sut identifier. Il y en avait sur les panneaux muraux, sur les plats, les broderies, les coussins, et même cousus sur la moquette. Des flacons multicolores, des figurines en céramique, des masques ainsi que d’étranges reproductions occupaient le moindre espace. Un singe empaillé leur souriait du haut d’un trapèze.

— Tu vis vraiment au milieu de tout ce fatras ? s’étonna Skip. C’est bizarre, non ?

— Tu t’y habitueras, répondit Audrey en riant. En tout cas, je vis ici. C’est le seul foyer que j’aie jamais eu.

Skip poursuivit son inspection jusqu’à ce que son regard s’arrête sur les six figurines primitives représentant des hommes en érection. Elles étaient alignées sur le manteau en chêne de la cheminée. Il fronça les sourcils, cherchant à se souvenir pourquoi elles lui semblaient familières, mais la réponse lui échappait. Puis quand il la trouva enfin, il éclata de rire.

— Dis-moi, sais-tu à quoi ces trucs ressemblent ? demanda-t-il en pointant le doigt.

Audrey piqua un fard et baissa les yeux.

— Oui, je sais. Mais ne me blâme pas. C’est tante Edith qui les a faites.

— Elle les a faites ?

— Oui, c’est pour elle une sorte de passe-temps. Tante Edith est très douée. C’est elle qui a fabriqué le plastique spécial dans lequel elles sont modelées. Tu veux en toucher une ?

— Non, merci, s’empressa de répondre Skip. Cette vieille fille doit être vraiment toquée. Rien d’étonnant à ce qu’il coure en ville des histoires bizarres à son sujet.

— Chuut ! je crois qu’elle vient.

— Audrey ? C’est toi ?

Cette voix montant du fond de la maison était trop fraîche et trop vivante pour correspondre à l’image que Skip s’était faite de la tante Edith. Quand cette femme apparut, il resta bouche bée.

Elle avait une présence étonnante. Grande et droite, une chevelure de feu coulant en boucles douces sur ses belles épaules. Sa peau couleur de lait ne montrait ni la moindre ride ni la moindre tache. Elle arborait une robe d’intérieur en soie blanche et or. Son décolleté épousait la courbe ferme de ses seins. Une découpe de la robe à hauteur du creux de l’estomac révélait la délicieuse arabesque que son corps dessinait jusqu’à la taille où naissait l’évasement des hanches.

Skip se rendit vaguement compte qu’Audrey parlait.

— Tante Edith, voici Skip Dial, l’ami dont je t’ai parlé. Skip, je te présente ma tante, miss Edith Calderon.

— Enchantée, monsieur Dial, répondit-elle d’une voix musicale, une ombre de sourire aux lèvres.

— Hello, parvint-il enfin à répondre ? Appelez-moi Skip, je vous en prie.

— Avec plaisir.

Une étincelle malicieuse brilla au fond des yeux verts océan de tante Edith.

— S’il vous plaît, passez à table, les enfants. J’ai préparé une bouillabaisse. C’est une de mes spécialités.

— Et l’un de mes plats préférés bredouilla Skip.

Tante Edith s’avança vers Skip, le prit par la main et le conduisit dans l’alcôve où se nichait la table. Il eut l’impression qu’un courant électrique fusait entre leurs doigts.

Tandis qu’ils dégustaient le savoureux mets de poissons, Skip eut bien du mal à prêter attention à sa fiancée. Il émanait de sa tante une telle aura ! Au cours du repas elle se leva et passa derrière Skip pour gagner la cuisine ; une hanche soyeuse effleura son épaule. Le plaisir physique qu’il en éprouva le fit sourciller.

Lorsque la conversation devint languissante, Skip déclara à la femme aux cheveux de feu :

— J’ai regardé vos collections d’objets. Très… euh… intéressant.

— N’est-ce pas ? Elles ont pour la plupart un rapport avec ma vocation. Je suis une sorcière, voyez-vous. Je suppose que vous avez entendu la rumeur publique ?

— En effet, il court des bruits étranges à votre sujet.

Skip afficha un sourire tolérant afin qu’elle comprenne qu’il était trop évolué pour prêter attention aux potins de la ville.

— Certains d’entre eux sont tout à fait exacts, précisa tante Edith.

À cet instant, Audrey prit la parole. Skip en fut surpris. Il avait presque totalement oublié sa présence.

— S’il te plaît, tante Edith, tu ne vas pas recommencer à expliquer tes théories sur la sorcellerie.

— Non, si tu ne le veux pas, ma chérie.

— Mais moi, j’aimerais bien les entendre, intervint Skip en augmentant la force de son sourire de quelques watts.

Il regarda autour de lui et fronça les sourcils d’un air moqueur.

— Je ne vois aucun balai nulle part.

— Voyager dans les airs n’est pas ma spécialité, répondit tante Edith d’une voix douce comme du velours noir.

— Parce que les sorcières ont des spécialités ?

— Naturellement. Il existe, certes, quelques généralistes, mais il y a tellement à apprendre dans le domaine occulte qu’ils ne sont au fond bons à rien.

Skip se pencha en avant, caressant des yeux les fleurs d’or qui menaçaient de jaillir de la soie moulante.

— Et quelle est votre spécialité, tante Edith ?

— Le déplacement des âmes, répondit-elle en souriant.

Skip attendit qu’elle poursuive, mais comme elle gardait le silence, il dit :

— Vous sauriez retirer l’âme du corps et la mettre ailleurs ?

— Exactement.

— Curieuse façon de voyager, non ? Je veux dire, se faire voler son âme !

— Vous seriez surpris, Skip. (Tante Edith se tourna vers sa nièce :) Audrey, je crains que nous n’ayons plus rien à boire. Cela t’ennuierait-il d’aller vite jusqu’au magasin chercher une bouteille de Hennessy ? Skip, vous aimez le cognac, j’espère ?

— Bien sûr. Ecoutez, je vais y aller moi-même. Ma voiture est garée à deux pas.

— Non, non, non. Ce magasin se trouve tout à côté. Ainsi, vous et moi pourrons faire connaissance.

— Cela ne m’ennuie pas, intervint Audrey. J’aime prendre un peu l’air après le dîner. Tante Edith prendra bien soin de toi, tu verras.

Skip protesta pour la forme, mais Audrey avait déjà gagné la porte. Tante Edith se leva et d’un pas sensuel et léger s’approcha de la chaise de Skip.

— Et si nous passions au salon ?

Le timbre de la voix était plein de promesses. Skip se sentit tout retourné. Le parfum au bois de santal l’entêtait. Et quand il se leva, son épaule heurta le sein de tante Edith qui ne fit rien pour éviter ce contact.

— Euh… déclara Skip, une fois qu’il eut retrouvé ses esprits, parlez-moi de ces déplacements d’âme qui sont votre spécialité. Comment cela se passe-t-il exactement ?

Ils étaient dans le living. Skip avait l’impression de sentir la chaleur du corps de cette femme alors même qu’ils ne se touchaient pas.

— C’est assez compliqué, mais je peux vous expliquer les grandes lignes de mon travail. Il existe un moment précis où l’âme d’un homme n’est plus protégée par son corps. Et c’est à cet instant-là qu’on doit la lui voler. Vous avez peut-être entendu parler de cette ancienne superstition qui prétend que ce moment de fragilité a lieu lorsque la personne éternue. Aujourd’hui ne dit-on pas encore « À tes souhaits » pour chasser l’esprit du mal qui rôde autour de l’âme du malheureux ?

Skip eut un sourire plein de sous-entendus. Tante Edith garda son air grave.

— Il est d’autres situations, enchaîna-t-elle, pendant lesquelles l’âme d’un homme est encore plus vulnérable l’espace d’une seconde ou deux.

— C’est passionnant, bredouilla Skip.

Mais il avait à peine écouté ce que cette femme lui expliquait, car elle s’était approchée si près de lui qu’il entendait presque les battements de son cœur.

Luttant pour garder un vague contrôle de lui-même, Skip inspira profondément et arracha son regard de ces seins fascinants. Ses yeux allèrent se poser sur la demi-douzaine de figurines filiformes qui avaient déjà retenu son attention.

— Quels étranges bibelots, observa-t-il !

Tante Edith le fixait.

— Vous plaisent-ils ?

— Pas tellement, pour être franc. Quelque chose en eux me donne la chair de poule. Audrey m’a appris que c’était vous qui les aviez fabriqués.

— C’est exact. Et j’en ai un dans mon atelier qui n’est pas encore terminé. Aimeriez-vous le voir ?

— Non, je ne crois pas…

— Vous savez, ma chambre me sert aussi d’atelier.

— Euh… À la réflexion, peut-être que je pourrais ainsi apprendre quelque chose.

— En effet.

L’invitant à la suivre, tante Edith retraversa l’alcôve où ils avaient dîné et l’entraîna dans une pièce située dans le fond de sa maison. Tenaillé par le désir, Skip ne quittait pas des yeux le souple déhanchement de ses fesses que moulait la soie fluide de sa robe.

La chambre était un tourbillon de rouges, de jaunes, d’orange dans lequel Skip eut l’impression de se perdre. Une courtepointe pourpre recouvrait le lit. Skip se tenait à côté d’une table basse et ronde. Et sur celle-ci était posée une figurine semblable à celles du salon, mais l’air moins vivant que les autres.

— Elle te plaît ? s’enquit tante Edith en frottant le bout de ses seins contre la poitrine de Skip.

Ce dernier perdit alors complètement la tête. Il prit tante Edith dans ses bras et caressa son dos parfait avec des mains tremblantes. Puis il écrasa ses lèvres sur les siennes. Il sentit cette bouche sensuelle s’ouvrir et une langue chaude se faufiler entre ses lèvres.

De ses doigts fébriles, Skip détacha l’unique agrafe qui fermait la robe. Celle-ci tomba en bruissant sur le sol et Skip poussa un hoquet. Tante Edith recula pour mieux le laisser jouir de la vue de son corps nu. Skip tripota sa ceinture.

— Laisse-moi faire, souffla-t-elle. Allonge-toi sur le lit et détends-toi.

Sans effort, elle le poussa d’une main vers le lit où il s’étendit, les yeux toujours rivés sur le corps couleur de miel de tante Edith. Avec des gestes habiles, elle déboucla la ceinture et retira le pantalon. Puis elle posa sa main à plat sur le ventre de Skip.

— Je voudrais te demander une chose. Et Audrey ?

Plusieurs secondes s’égrenèrent avant que Skip parvienne à rassembler ses esprits pour répondre :

— Audrey n’est qu’une enfant. Toi et moi… sommes différents. Nous avons besoin l’un de l’autre.

— Mais n’as-tu pas peur qu’elle en souffre ?

Skip réfléchit vite. Jamais dans la vie il n’avait désiré une femme aussi impérieusement.

— Il est inutile qu’elle l’apprenne. Nous pouvons nous marier. Tu n’auras qu’à vivre avec nous. Et toi et moi, nous pourrons nous aimer. Audrey ne le saura jamais. Avec sa fortune, nous serons libres de faire ce dont nous aurons envie.

Tante Edith poussa un soupir.

— C’est tout ce que je voulais t’entendre dire.

Elle baissa la tête et les mèches cuivrées de sa chevelure vinrent effleurer le torse nu de Skip, telle une ombre. Il s’agrippa au jeté de lit pourpre, comme un plaisir insoutenable l’emportait dans un Nouveau Monde.

Brusquement, tante Edith se laissa rouler sur le tapis orange qui se trouvait au pied du lit. Puis allongée ainsi sur le dos, elle tendit les bras vers Skip.

— Viens, mon amour.

Les nerfs à vif, Skip roula à son tour au bas du lit et s’étendit sur le corps ferme de tante Edith. Experte, elle le guida d’une main et lui flatta le dos de l’autre. Skip s’abandonna toujours plus loin dans l’extase qui l’emportait.

Au moment de l’explosion finale, il ressentit un violent déchirement dans son corps. Jamais il n’avait vécu une chose pareille. Il eut l’impression d’être étripé. Il éprouva une sensation momentanée de dissolution totale, puis une brume ténébreuse le noya.

Lorsque Audrey revint avec la bouteille de cognac, sa tante l’attendait dans le salon.

— Voilà ! dit la jeune fille en brandissant un sac en papier marron.

Tante Edith secoua la tête et sourit tristement à sa nièce.

— Je suis navré, ma chérie.

— Pas celui-là ? Pas lui !

— Si, malheureusement.

— Tu lui as fait passer le test ?

— Et comme les précédents, il a échoué.

— Oh ! tante Edith ! Je ne trouverai donc jamais un homme qui m’aime pour moi-même et qui soit sincère ?

La jeune fille passa un bras autour des épaules de la femme qui lui servait de mère et posa une joue sur son sein.

— Mais si, bien sûr, ma chérie. (Tante Edith caressa les cheveux de sa nièce.) Il suffit de rencontrer l’homme idéal. (Puis avec un sourire, elle ajouta :) Mais d’ici là, n’oublie pas que tous ceux-là ne sont pas une grande perte.

— C’est vrai.

La jeune fille poussa un petit rire et s’écarta de sa tante. Puis elle regarda la cheminée où sept figurines en érection attendaient au garde-à-vous !

— Tante Edith, tu le veux pour cette nuit ?

— Non, ma chérie, toi la première, c’est la moindre des choses.

Audrey s’approcha de la cheminée et saisit la dernière des figurines rigides comme la pierre. Mais elle était chaude et sensible à ses mains.

— Bonne nuit, tante Edith.

— Bonne nuit, Audrey. Et amuse-toi.

 

Alors que ses cinq sens se réanimaient peu à peu, Skip se rendit compte qu’il ne pouvait plus bouger. Après un instant de panique, il se détendit, cessa de résister et se laissa emporter, tête la première, dans la grotte chaude et humide. Les parois glissantes se refermèrent sur lui, le caressant partout.

Dure façon de quitter la terre, peut-être, conclut-il, mais tout bien réfléchi, ce n’est pas si désagréable que cela.