V

— Orgonetz ! avait grondé Bill Ballantine en serrant les poings. Encore cette canaille ! 

— Il fallait s'attendre à ce que, tôt ou tard, il se manifestât, dit Bob calmement. 

Puis, jetant de longs regards scrutateurs autour de lui, il enchaîna :

— Voyons s'il y a moyen de sortir d'ici autrement que par la porte… 

La seule issue s'offrant à eux était un jour de souffrance, fermé par d'épaisses dalles de verre qui n'auraient pu être brisées qu'à l'aide d'une masse. Mais cette masse leur manquait et ils eurent beau chercher partout, ils ne découvrirent aucun objet qui pût la remplacer. Quant aux tuyaux d'aération, ils ne possédaient pas, malgré leur taille, une section suffisante pour permettre à un homme, ni même à Jean, de s'y glisser.

— Nous voilà bloqués ici, constata Bill avec rage, à la merci de ce maudit Orgonetz… 

— Sans doute, fit Bob avec un sourire contraint. Mais, pour s'emparer de nous, ses hommes et lui devront pénétrer ici et, comme nous sommes armés… 

À travers la porte de fer, l'Homme-aux-Dents-d'Or avait dû entendre ces paroles, car il cria :

— Venir jusqu'à vous ? Surtout ne prenez pas vos désirs pour des réalités, messieurs… Je vais faire en sorte que ce soit vous qui veniez à moi… 

Il y eut de longues minutes de silence. Puis Bill interrogea à voix basse, à l'adresse de Morane :

— Que nous prépare-t-il ? 

— Je l'ignore, répondit Bob avec un haussement d'épaules. Rien de bien réjouissant sans doute… Tout à coup, Jean eut une exclamation. 

— Regardez ! 

Du doigt, elle désignait l'interstice assez large sous la porte, d'où sourdaient des bouffées de fumée grise. Déjà, Bob Morane et Bill Ballantine avaient compris.

— Ils vous nous enfumer ! s'exclama l'Écossais. On devait s'attendre à quelque chose de ce genre… 

Bob Morane, lui, ne dit rien. Il savait qu'il n'y avait rien à dire, ni à tenter, que bientôt, suffoqués, incapables d'opposer la moindre résistance, ses compagnons et lui devaient se rendre à la merci de l'exécuteur des basses œuvres de l'Organisation Smog.

La fumée envahissait de plus en plus la salle, se cimentant en nuage épais autour des deux hommes et de la jeune fille, comme si ceux-ci l'attiraient. Déjà ils ne distinguaient plus rien autour d'eux, tant à cause de l'épaisseur de cette fumée que des larmes qui leur embuaient la vue. Le premier, Bill Ballantine, se mit à tousser en rauquant :

— Si cela continue, on ne pourra plus tenir bien longtemps. 

Jean se mit à pleurnicher en murmurant :

— J'étouffe… J'étouffe… 

Elle s'était abattue sur la poitrine de Morane, redevenant devant le danger l'enfant craintive qu'elle aurait dû être en réalité. Et, soudain, Bob se sentit pris d'une grande tendresse pour cette jeune fille qui recherchait sa protection, une protection qu'il était bien incapable de lui donner face à l'ennemi qui se manifestait : la fumée…

Peut-être Bill et lui auraient-ils pu résister encore en retenant le plus possible leur respiration, en économisant le peu d'air pur restant dans leurs poumons. Mais Jean, elle, le pourrait-elle ? Pourrait-elle empêcher que ses bronches ne soient rapidement attaquées par la fumée ? Elle se mit soudain à tousser désespérément et Morane comprit que, s'il n'intervenait pas, elle mourrait étouffée dans ses bras. 

— Orgonetz, hurla-t-il lui-même entre deux quintes de toux, que voulez-vous ?… Nous… faire mourir par… asphyxie ?… 

— Aucunement, répondit la voix chuintante de l'Homme-aux-Dents-d'Or. Je vous veux vivants, car je vous réserve une mort… euh… plus raffinée… 

— Alors, faites-nous sortir d'ici, hurla Bill. 

— Ce sera comme vous voudrez, fit Orgonetz. Je fais ouvrir la porte, mais n'oubliez pas que, quand vous sortirez, nos armes seront braquées sur vous… 

Il y eut le glissement du verrou que l'on tirait de l'extérieur, puis le grincement du battant de fer pivotant sur ses gonds.

— Sortons, hoqueta Morane en poussant Jean devant lui. 

Ce fut à tâtons, car la fumée les aveuglait maintenant presque complètement, que tous trois franchirent la porte. Comme ils débouchaient dans le couloir, la voix de l'Homme-aux-Dents-d'Or retentit encore :

— Jetez vos armes devant vous, aussi loin que vous le pourrez… Ils obéirent, puis Orgonetz commanda à nouveau : 

— À présent, avancez vers nous… 

Aussi vite qu'ils le pouvaient, mais sans courir, Jean de Aguinaldo, Bob Morane et Bill Ballantine se dirigèrent vers l'endroit d'où venait la voix. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, la fumée se faisait moins dense et, bientôt, ils purent distinguer les formes autour d'eux.

— Continuez ! lança Orgonetz. 

Ils firent encore une dizaine de pas. La fumée s'était maintenant complètement dissipée et ils purent apercevoir une douzaine d'hommes, dont plusieurs braquaient des mitraillettes dans leur direction. Dans l'un de ces hommes, Morane et Bill reconnurent aussitôt l'Homme-aux-Dents-d'Or.

Pendant quelques secondes, le forban contempla ses prisonniers puis il éclata d'un rire sinistre qui fit tressauter sa bedaine comme une gigantesque baudruche prise dans un courant d'air.

— Que voilà un réjouissant spectacle ! fît-il. Le fringant commandant Morane et le non moins valeureux Bill Ballantine pleurant comme des Madeleine !… En bien piteux état en vérité !… 

Avec leurs yeux rougis, leurs joues mouillées par les larmes, leurs gorges encore déchirées par les quintes de toux, Bob Morane et Bill Ballantine ne payaient en effet guère de mine et Jean, malgré sa beauté, n'avait pas meilleure allure.

D'un gros doigt boudiné, épais comme un bras de nourrisson, Orgonetz désigna la jeune fille.

— Qu'est-ce que c'est que cette punaise ? interrogea-t-il grossièrement. 

Jean bondit, comme si on l'avait frappée.

— Cette punaise ! S’exclama-t-elle. Sachez que je m'appelle Jean de Aguinaldo, la fille de Sangre de Aguinaldo qui, tôt ou tard, se fera un plaisir d'écraser sous son talon le cloporte bouffi que vous êtes… 

Au nom de Sangre de Aguinaldo, le visage de Roman Orgonetz s'était légèrement rembruni. Selon toute évidence, le Smog ne tenait pas à s'attirer l’inimitié de la Pieuvre des Philippines.

— On s'occupera de vous plus tard, señorita, fit le gros homme. Pour le moment, vous êtes ma prisonnière. Et essayez de filer doux… 

Désignant Morane, Bill et Jean à ses hommes, il jeta :

— Attachez-les !… 

Sous la menace des mitraillettes, Bob et Bill ne pouvaient esquisser le moindre geste de défense et, quelques minutes plus tard, tous deux, ainsi que Jean, avaient les mains liées derrière le dos.

— Avancez à présent ! ordonna l'Homme-aux-Dents d'Or. 

Ils furent poussés le long du couloir, pour déboucher bientôt sur l'arrière du bâtiment où, face à la mer, s'étendait une large zone rocailleuse qui fut franchie. Ensuite, les hommes du Smog et leurs prisonniers descendirent un chemin serpentant entre les rochers, jusqu'à une petite crique sur le sable de laquelle un gros canot automobile était tiré. Il fut remis à flot puis, Bob, Bill et Jean furent contraints à embarquer. Orgonetz fit tourner le moteur et prit la barre, dirigeant le puissant engin droit vers le large. 

Le soleil s'était complètement levé à présent et, encore bas sur l'horizon, il dardait ses rayons presque à l'horizontale sur la mer qui brillait telle une plaque de métal poli.

Pendant quelques minutes, le canot continua à fendre les flots à vive allure, couvrant ainsi une distance respectable. Puis, devant lui, un groupe d'îlots apparurent, sur le fond desquels se détachait la silhouette élégante d'un gros yacht vers lequel Orgonetz pointa directement l’étrave de son esquif. 

Tout en continuant à piloter d'une main sûre, le gros homme tendit son double menton en direction du yacht et cria à l'adresse des prisonniers, de façon à dominer le bruit des moteurs :

— Nous voilà arrivés à destination… Il éclata d'un rire sonore et hurla encore : 

— … ou presque. 

Dans ce « presque », il y avait une menace à peine dissimulée.

*

Le canot était venu se ranger contre la coque du yacht. Un homme s'était penché par-dessus la lisse et Orgonetz lui avait crié :

— Mettez les canots à la mer, capitaine, et que nos Malais y prennent place. Puisqu'ils s'ennuient dans l'inaction, nous allons leur fournir un divertissement de choix… 

En prononçant ces dernières paroles, L’Homme-aux-Dents-d'Or avait lancé un regard en coulisse en direction des prisonniers, tout à fait comme si c'était à eux de faire les frais de ce « divertissement de choix ».

Deux canots furent mis à la mer, dans lesquels prirent place une vingtaine de marins malais dépenaillés et qui avaient autant du bandit que de l'homme de mer. « Joli ramassis de brigands, avait constaté Morane. Sans doute sommes-nous en présence de la petite armée, ou du moins d'une partie de cette petite armée, d'hommes bons à tout faire que le Smog entretient dans la région. »

Le transbordement des Malais avait provoqué pas mal de remue-ménage durant lequel les hommes chargés de surveiller les prisonniers avaient un peu relâché leur vigilance. Bill Ballantine devait avoir profité de cette inattention pour se libérer les mains car, soudain, il se dressa, foudroya d'un crochet sans pardon le gardien le plus proche de lui et, d'une détente, se propulsa par-dessus le bordage de l'embarcation. Presque malgré lui, Morane avait lancé un avertissement à son ami.

— Non, Bill !… Tu n'as aucune chance !… 

Cet appel à la sagesse venait trop tard cependant. Déjà Ballantine avait plongé. Pendant quelques secondes, il nagea entre deux eaux pour faire surface vingt mètres plus loin. À peine avait-il reparu que les mitraillettes se mirent à cracher leurs rafales dans sa direction, l'obligeant à replonger à nouveau. Ce petit manège se reproduisit à trois ou quatre reprises. Chaque fois que l'Écossais reparaissait, même après avoir effectué des crochets sous l'eau, les armes automatiques se remettaient à cracher leurs mitrailles et l'obligeaient à plonger à nouveau.

Ce petit jeu de cache-cache avec la mort devait cependant avoir une fin. Comme il émergeait une nouvelle fois, tout contre la coque du yacht à présent, pour prendre une goulée d'air et replonger, un tir groupé des mitraillettes fit jaillir des gerbes d'eau à l'endroit précis où, quelques fractions de secondes plus tôt, il venait de s'enfoncer. Cette fois, l'Écossais ne devait pas reparaître. Pendant quelques minutes, Morane et Jean fixèrent avec angoisse la surface de la mer mais celle-ci demeura intacte, sans qu'aucune tête humaine n'émergeât à nouveau. Morane serra les poings, jusqu'à se faire mal.

— Ils ont eu Bill, murmura-t-il entre ses dents serrées. Ils ont eu Bill !… 

Tel devait être également l'avis d'Orgonetz, car il avait éclaté de son rire sinistre en criant à l'adresse des tireurs :

— Bravo les amis ! Vous avez fait mouche !… M. Ballantine est sans doute en train maintenant de nourrir les poissons. Il y a pas mal de requins dans les parages. Après tout, il faut bien qu'ils mangent eux aussi. 

Le réflexe de se jeter sur le gros homme vint à Morane, mais il ne se concrétisa pas, car une sorte de prodigieuse lassitude s'était emparée du Français qui, comme écrasé par la mort de son ami, ne se sentait plus capable de la moindre réaction, les mots eux-mêmes s'étranglant dans sa gorge.

Sans paraître même se préoccuper de l'assassinat qui venait d'être commis, Orgonetz avait désigné l'îlot le plus proche et crié à l'adresse de sa troupe :

— Gagnons cette île… Il est dommage que M. Ballantine ait échappé, par une mort trop douce, au sort que je lui préparais. Le commandant Morane sera seul à en avoir la surprise… 

Bob ne réagit même pas à ces paroles. La fatalité l'écrasait et la douleur qu'il éprouvait à la disparition de son vieux compagnon d'armes le rendait indifférent à son propre sort.

Roman Orgonetz avait remis son moteur en marche et, à vitesse réduite, dirigeait à présent le canot vers l'îlot le plus proche. Les deux autres embarcations, chargées de Malais, suivaient à la rame.

L'île fut atteinte après un quart d'heure de navigation environ et les canots furent amarrés dans une petite crique fermée de partout, sauf un étroit goulet, par des falaises basses. Tout le monde mit pied à terre et les deux prisonniers furent poussés sur un escalier grossièrement taillé – peut-être par la nature – dans le roc. Quand le sommet des falaises fut atteint, on s'engagea à travers une jungle basse vers l'intérieur de l'îlot. Celui-ci formait en réalité un entonnoir aux pentes extrêmement douces menant à une dépression centrale occupée par un étang d'eau saumâtre, mélange de pluie et d'infiltrations marines. Un petit bois de bambous entourait cet étang, qui pouvait avoir une trentaine de mètres de long sur vingt de large et, dont la surface était recouverte de débris végétaux de toutes sortes, mêlés à des plantes aquatiques du genre lentille d'eau.

La petite troupe s'arrêta sur les rives de l'étang et Morane et Jean furent contraints de s'asseoir sous la garde de plusieurs hommes armés de mitraillettes.

Orgonetz avait lancé des ordres aux Malais et ceux-ci, à l'aide de leurs coupe-coupe, s'étaient mis à trancher des tiges de bambous de l'épaisseur d'un manche à balai et dont ils taillaient les extrémités en biseaux acérés.

Pendant que ce mystérieux travail s'effectuait, l'Homme-aux-Dents-d'Or s'était approché des prisonniers et, s'adressant plus particulièrement à Bob, il expliqua :

— Jusqu'à présent, commandant Morane, vous avez toujours réussi à m'échapper après m'avoir mis en difficulté. Vous m'avez vaincu, bafoué, fait emprisonner. À cause de vous, j'ai encouru le blâme de mes chefs et vous ne vous étonnerez pas si je vous voue une haine que même la mort ne pourra éteindre. Pourtant, il faut que vous mouriez. Cette fois, vous ne m'échapperez plus. Mais je ne peux me résoudre à vous donner une mort rapide. Il faut que, longuement, vous souffriez dans votre chair pour que chacune de vos blessures venge les vexations que, par votre faute, j'ai dû supporter. Voilà pourquoi je ne vous fais pas abattre tout simplement : j'ai choisi une forme de mort lente dont vous me direz des nouvelles… 

Avec fatalité, Morane haussa les épaules.

— Je vous connais trop, Orgonetz, fit-il, pour attendre de vous Quelque chose de bon. Depuis longtemps, je vous sais capable d'infliger les pires supplices et rien ne peut m'étonner, venant de votre part… J'espère une seule chose, c'est que vous épargnerez la señorita Aguinaldo… 

L'énorme visage boursouflé de l'Homme-aux-Dents-d'Or se tourna vers Jean. Sur la face porcine, il y avait une expression d'embarras, mais qui s'effaça vite.

— Tout d'abord, señorita, dit Orgonetz, j'avais décidé de vous épargner afin d'éviter la vindicte de votre père. Mais en vous rendant à lui, il est certain que je ne pourrai éviter sa colère pour vous avoir capturée. Et on ne sait jusqu'où, dans ce cas, irait la Pieuvre des Philippines. Or, celle-ci ignore que vous êtes en mon pouvoir et, si je veux qu'elle l'ignore à jamais, il n'y a qu'une solution : vous tuer. « Seuls les morts ne parlent pas », dit le vieux proverbe que nulle expérience n'a encore démenti… 

Bob Morane s'était tourné vers la jeune fille qui avait légèrement pâli, et ce fut pour elle qu'il s'inquiéta : 

— Qu'allez-vous faire de nous ? 

Le rire grinçant d'Orgonetz se fit entendre à nouveau.

— Ce que je vais faire de vous ?… Je préfère vous laisser la surprise. De toute façon, soyez sans crainte à ce sujet : vous serez bientôt renseignés… 

— Laissez la vie sauve à cette enfant, insista encore Morane. Elle n'a rien à voir avec votre vengeance et elle vous donnera sa parole de ne rien révéler à son père quand vous l'aurez libérée. 

La réaction de Jean ne fut pas celle que l'on aurait pu escompter. Au lieu de joindre ses supplications à celles de Morane, de demander grâce, elle lança violemment :

— Je ne veux pas de la pitié de ce gros patapouf. Puisque j'ai décidé de vivre cette aventure avec vous, Bob, je mourrai avec vous. Je n'ai qu'un espoir, c'est qu'on nous détachera pour que je puisse glisser ma main dans la vôtre au moment fatal… 

— Comme c'est touchant, goguenarda l'Homme-aux-Dents-d'Or. Décidément, commandant Morane, jusqu'à la dernière seconde de votre vie, vous aurez été le chéri de ces dames… Quant à vous, señorita, soyez sans crainte, vous pourrez mettre la main dans celle de notre fringant chevalier. Je ne suis pas un monstre pour vous refuser cette dernière grâce… 

Se tournant vers ses hommes, il leur désigna les prisonniers et ordonna :

— Détachez-les !… 

On trancha les liens qui retenaient leurs poignets puis on les poussa vers l'étang, jusqu'à ce que l'eau vînt lécher leurs chaussures.

À la proximité du danger, Jean ne put s'empêcher de pâlir.

— Quel sort nous réservez-vous ? interrogea-t-elle. Vous voulez nous noyer ? Orgonetz secoua la tête. 

— Nous ne serions pas venus jusqu'ici pour cela, car j'avais le vaste océan à ma disposition. Non, la noyade serait encore une mort trop douce. Et puis, je parierais que vous êtes aussi bonne nageuse que le commandant Morane et qu'il vaudrait autant essayer de noyer deux poissons… Non, l'eau ne sera pas votre unique instrument de supplice ; j'y ai adjoint un autre à ma façon… 

Pendant que ces paroles s'échangeaient, les Malais s'étaient disposés autour de l'étang portant chacun dans une main plusieurs bambous appointés, tandis que de l'autre main, ils brandissaient un autre de ces bambous un à la manière d'un javelot qu'on va lancer. Alors, Bob Morane sut quel serait leur supplice.