Quelques jours plus tard.
– Bonjour, Julie. Je ne vous dérange pas ?
– Je suis dans un fauteuil avec un bon livre.
– Très bonne idée. Je vous appelais pour savoir si vous étiez libre ce soir pour aller manger un petit quelque chose.
– J’ai déjà un rendez-vous. Je suis désolée.
– Ah…
Une pointe de déception dans la voix de Romain, qui n’échappe pas à Julie.
– Je mange avec mon amie d’enfance, comme tous les premiers samedis du mois. Un rendez-vous immuable que l’on ne manque qu’en cas de force majeure.
– Ne vous justifiez pas, ce n’est pas grave.
– Vous n’êtes pas trop déçu ?
– Je suis déçu que vous soyez déjà prise, mais je suis plutôt rassuré de constater que je ne suis pas à vos yeux un « cas de force majeure ».
Julie sourit.
– Et si je vous proposais une balade en montagne tous les premiers dimanches du mois, pour éliminer le repas du premier samedi, ça pourrait devenir un rendez-vous immuable ?
– Pourquoi pas.
– On essaye demain ?
– Euh, oui, allons-y ! répond Julie, surprise.
– Je passe vous prendre à dix heures et je m’occupe du pique-nique, ça vous va ?
– Un pique-nique par ce temps ?
– Ils annoncent un soleil magnifique. Mettez un gros pull, je m’occupe du reste.
– Ça me va !
– Alors à demain, Julie, bonne soirée.
Quelle délicatesse de ne pas avoir demandé comment ça allait. Il se doute bien que ça ne va pas, et que Julie n’a pas forcément envie d’en parler au téléphone.
Romain préfère l’action et le plein de jolies choses pour lui changer les idées. Il sait que la montagne est magique pour cela, et magique pour Julie. Elle l’a évoqué un jour, pendant un massage de Ludovic.