SUITE DES

TROIS FEMMES

Les lettres qu’avait lu Mme de Berghen à mesure que l’abbé de la Tour les recevait ne lui avait pas fait perdre sa sensibilité ni de son inclination pour les trois femmes et peut-être aimait-elle bien autant Théobald qu’aucune d’elles. Elle trouvait dans son caractère avec des qualités très viriles je ne sais quoi de jeune de presque enfantin qui lui plaisait beaucoup. Il était si loin d’être blasé sur quoi que ce soit il aimait tant sa femme il espérait encore tant des hommes ! Enfin elle s’intéressait vivement à lui et désirait de savoir si le caractère d’Émilie se développerait assez pour devenir une compagne absolument digne de lui. Si Joséphine continuerait à être sage. Si Constance ne manifesterait point chez d’autre passion qu’une généreuse amitié. La dernière lettre était du Baron.

L’abbé de la Tour s’éloigna de la baronne de Berghen au commencement de mars. Elle de son côté fit un voyage de quelques mois et alla fort loin de la ville ou ils s’étaient vus pendant l’hiver. Mais ensuite ils se rapprochèrent et alors elle le pria d’écrire la suite de l’histoire des personnes pour lesquelles il lui avait inspiré tant d’intérêt.