14.
Dave se sentait en pleine forme, à présent, au point de se demander ce qu’il pouvait bien faire dans un lit d’hôpital. Apparemment, pourtant, il n’était toujours pas question de le laisser sortir.
En plus, le policier qui le gardait avait l’air bizarre. Il avait discrètement accroché quelque chose sur un montant de la fenêtre et Dave, avec tout le respect qu’il devait à l’honorable police locale, aurait mis sa main au feu que c’était de l’ail.
L'homme s’appelait Santini, Giovanni Santini. Son côté bizarre mis à part, il était plutôt sympathique, mais Dave se demandait pourquoi on lui imposait une surveillance rapprochée. Sans doute à cause de cette histoire de cadavre disparu, pendant son service à la morgue. Il avait le plus grand mal à se rappeler ce qui s’était passé. Il se souvenait seulement qu’il avait vu surgir devant lui une femme, vraiment belle, nue, avec des seins splendides.
— Ça va, fiston ?
Dave sursauta : Santini était resté jusque–là tellement silencieux, sur sa chaise, qu’il l’avait cru endormi.
— Oui, ça va. Mais j’aimerais rentrer chez moi.
— Ça va venir, dit gaiement Santini, tout en triturant la grande croix qu’il portait autour du cou, identique à celle que Dave avait trouvée à son propre cou, quand il s’était réveillé après le… l’incident.
— Si tu as besoin de quoi que ce soit…
— Je n’ai besoin que de rentrer chez moi. Je voudrais pouvoir dormir une nuit entière sans qu’une infirmière me réveille à tout bout de champ pour prendre ma température.
Santini se mit à rire.
— Je comprends ! En tout cas, si tu as besoin de quelque chose quand tu te réveilles, dis–le–moi. Maintenant, essaye de dormir un peu.
— Oui, monsieur.
Dave commença à s’assoupir mais, avant de sombrer dans un sommeil profond, il sentit qu’on se déplaçait dans la chambre. Il rouvrit les yeux.
Cette fois, ce n’était pas une infirmière, mais un médecin, une véritable armoire à glace. Il s’approcha du lit et saisit son bras. Une lumière jaillit et son jet aveuglant, dirigé sur son visage, l’empêcha de distinguer les traits de l’homme, qui n’était qu’une silhouette aux contours flous.
— Tourne–toi, gamin, lui dit le médecin. Je dois te faire une prise de sang.
— En pleine nuit ! s’étonna Dave.
Il aurait voulu s’abriter les yeux de la lumière, mais il se sentait étrangement rattrapé par le sommeil qui l’avait fui, et ses muscles ne lui obéissaient plus.
— J’en ai besoin, répondit le médecin. Tourne–toi. Je vais prendre ma pinte et tu pourras te rendormir.
Dave s’exécuta, puis les mots atteignirent ensuite seulement son esprit.
Je vais prendre ma pinte.
Une pinte de sang ! Il se mit à hurler.
L'homme le maintenait toujours et plongea ses crocs dans une veine apparente.
Santini, réveillé par le cri du jeune homme, sauta sur ses pieds. Sans même lever les yeux vers lui, l’autre détendit le bras, le frappa violemment à la poitrine et l’expédia à l’autre bout de la pièce.
La porte s’ouvrit à la volée et un second policier, en uniforme, apparut. Le pseudo–médecin n’avait toujours pas lâché Dave.
— Arrêtez ou je tire !
L'autre se releva enfin. Dave eut à peine le temps de réaliser ce qui se passait : en l’espace d’une seconde, le pseudo–médecin s’était dressé devant le policier, dont l’arme avait volé à terre. On entendit un bruit strident, atroce. L'homme avait soulevé le policier d’une seule main et Dave vit qu’il le mordait au cou, pressait ses lèvres sur la blessure, suçant…
Santini se mit debout en s’ébrouant et s’élança sur le dos de l’agresseur, mais ce dernier devina son approche : il projeta son poing vers l’arrière. Santini retomba bruta– lement.
Les horribles bruits de succion continuèrent, obsédants, interminables. Dave essaya de hurler, pour appeler à l’aide, mais un voile noir teinté de rouge lui brouilla la vue et il s’évanouit.
La pièce, plongée dans le noir, s’était emplie d’une vapeur rougeâtre. Jessica ne voyait pas son attaquant, mais elle savait d’instinct que ce n’était pas le Maître : la voix lui était inconnue. Au moment où elle levait le bras pour frapper, un coup violent s’abattit sur son poignet et son épieu vola à l’autre bout de la pièce.
Elle savait se battre. En quelques secondes, elle rassembla ses forces, puis détendit brusquement la jambe, donna un coup de pied brutal et déséquilibra son adversaire, qui recula en vacillant.
Au rez–de–chaussée, on hurla de nouveau.
Elle reprit son épieu, ouvrit la porte à la volée, fonça dans le corridor, dévala l’escalier à toute allure et se ramassa sur elle–même, prête à agir.
Elle avait détruit un grand nombre de loups, mais il en restait beaucoup et ils n’avaient pas attendu les ordres pour passer à l’action.
Sous ses yeux, une femme émaciée, vêtue d’une robe noire très moulante, maintenait par les cheveux un jeune homme en tenue gothique, prête à lui plonger ses crocs dans le cou. D’autres étaient déjà passés à l’attaque, un peu partout dans la pièce.
Elle se dirigea d’abord vers la femme en robe noire, qui était la plus proche. Un coup d’épieu dans le dos la réduisit promptement en poussière. Derrière elle, elle entendit un crachement de fureur. Elle se retourna : un vieux vampire grisonnant, aux longs bras squelettiques, s’apprêtait à bondir sur elle. Elle s’écarta, le laissa plonger à l’avant, puis l’enjamba et le transperça.
Au même instant, elle vit passer devant elle un corps qui se dissolvait sous ses yeux.
Stupéfaite, elle tourna la tête.
L'inconnu au long manteau et au chapeau rabattu, vu en Tansylvanie, était de retour.
Un vampire fonçait sur lui. L'inconnu tira de sous son manteau une petite arbalète et, quand l’agresseur ne fut plus qu’à quelques centimètres, tira. Sa flèche atteignit l’autre au visage et il s’effondra.
Les portes étaient grandes ouvertes. Dans le tourbillon de violence qui s’était déchaîné, des hurlements réson– naient, faisant trembler les vieux murs, et les agneaux se précipitaient à l’extérieur, terrorisés.
Jessica pivota, sans quitter des yeux l’homme au chapeau qui traversait la pièce, en lançant ses flèches, l’une après l’autre. Attaquée de nouveau, elle esquiva le couteau qu’on allait lui plonger dans la gorge, puis se redressa et transperça son adversaire.
Puis, tout à coup, ce fut le silence. La pièce s’était vidée : les loups étaient réduits en poussière et les agneaux avaient fui.
Il ne restait plus qu’elle–même et l’inconnu qui, main– tenant, la visait de son arbalète, tout en sortant une flèche de sous son manteau.
Elle prit son élan et plongea sur lui. Il tomba en se cognant contre le mur, l’entraînant dans sa chute. C'était lui qui l’avait agressée à l’étage et il semblait résolu à la tuer.
Le souffle court, elle prit appui sur sa poitrine pour se redresser et prendre la fuite.
En vain : il tendit le bras et la rattrapa par la cheville.
Elle retomba avec un choc sourd. L'instant d’après, il était sur elle, la clouant au sol de tout son poids. Elle fit levier de son bras, le repoussa, commença à se relever, mais il s’était mis debout et la rattrapait par l’épaule. Il la souleva comme une plume et la propulsa à l’autre bout de la pièce, où elle s’écrasa au pied de l’escalier. Sonnée, elle se rattrapa à la rampe. Comme il s’approchait, elle lança un brutal coup de pied devant elle, le forçant à reculer.
Elle tenta de fuir de nouveau, mais il la rattrapa. Elle voulut le frapper : il lui saisit le bras. Elle perdit l’équi– libre et tomba près du couteau dont un vampire l’avait menacée un peu plus tôt.
Elle s’en empara, tandis que l’inconnu s’asseyait sur elle à califourchon pour l’immobiliser.
Elle tenait le couteau. Elle aurait pu s’en servir, mais une sorte de sixième sens la retint.
L'autre s’était immobilisé, lui aussi, et la regardait fixement.
Elle soutint son regard sans ciller.
— Vous ! s’écria–t–il alors.
Le ton de sa voix fit naître en elle une souffrance telle qu’elle n’en avait pas connu depuis des années… Des centaines d’années.
***
Sean ne tenait plus en place, rongé d’inquiétude. Il sentait que quelque chose de terrible se tramait, mais il n’avait aucune idée de l’endroit où l’événement se produirait.
Puis un appel téléphonique l’avertit : il fonça à l’hô– pital.
Sur les lieux, il aperçut un jeune policier qui sortait de la chambre de Dave en vomissant, apparemment très secoué par ce qu’il y avait vu. Sur ses talons, Sean reconnut George Mendez.
— Où en êtes–vous, Mendez ? le questionna–t–il.
— J’ai reçu l’appel dans ma voiture et nous avons tout de suite alerté le médecin–légiste et une unité de scène de crime. Ils sont en chemin. Quand je suis entré dans la chambre…
Il prit une profonde inspiration avant de poursuivre :
— J’ai compris tout de suite que nos deux hommes étaient morts. Le jeune homme est encore vivant. Je l’ai fait emmener. C'est l’infirmière de service qui a trouvé les corps. Elle a entendu crier et a vu l’agent en faction dans le couloir se précipiter dans la pièce. Comme il ne ressortait pas, elle a appelé la sécurité puis est allée voir. Quand les agents de sécurité sont arrivés, ils l’ont trouvée debout en train de hurler et ce sont eux qui ont alerté la police.
Sean jeta un coup d’œil dans la chambre. Le lit était vide. Il y avait une tache de sang sur les draps, pas très grande.
En revanche, le reste de la pièce baignait littéralement dans le sang.
— C'étaient Santini et Clark. Vous ne les reconnaîtriez pas, lieutenant. Ils sont… méconnaissables.
Mendez était un officier chevronné et endurci, mais aussi l’un des plus humains et des plus fervents prati– quants avec lesquels Sean eût jamais travaillé. Il avait les larmes aux yeux.
— Santini était l’un de mes meilleurs amis, ajouta– t–il. C'était un bon flic et Clark aussi. On s’est donné beaucoup de mal pour monter une mise en scène et faire croire qu’ils se sont battus à coup de scalpel, mais c’est de la foutaise. Ils ne se sont pas battus !
— Voici des gants et des protège–chaussures, monsieur, dit un officier, en tendant à Sean de quoi entrer sur la scène de crime.
Il n’osait pas regarder à l’intérieur de la pièce et lui tendit les objets en détournant la tête.
— Merci, Rohan, murmura Sean.
— J’ai oublié d’en mettre, marmonna Mendez. Je…
— N’y pensez plus. Vous dites que le gamin est vivant?
— Oui. Ils sont en train de le transfuser.
— Je vois, murmura Sean. Espérons qu’il survive.
— Espérons…
Mendez n’avait pas l’air d’y croire une seconde.
Sean pénétra dans la chambre avec précaution. C'était exactement ce que Mendez avait décrit. Les deux policiers étaient pratiquement allongés l’un sur l’autre, chacun d’eux tenant en main un scalpel.
Sean s’accroupit, mâchoires serrées. Les deux hommes avaient été égorgés. Il inspecta les corps avec soin. La gorge de Santini avait été tranchée net, avec une force considérable.
Celle de Clark, en revanche, avait été lacérée, tailladée, à de multiples reprises.
Dans le but, Sean en était sûr, de dissimuler les marques laissées par les crocs du tueur. Il se redressa. La brigade de scène de crime ne trouverait aucun indice, aucune marque de pas, aucune empreinte digitale. Rien qui puisse expliquer ce crime, qui resterait pour eux un mystère.
Puis il se pencha de nouveau, l’œil attiré par la main de Clark. Dans sa paume ouverte, un nom en lettres de sang.
Sean fixa ce nom, pétrifié, sans pouvoir en détacher son regard.
Il étouffa un juron, le cœur serré, puis fit semblant d’observer de plus près et, du bout du doigt, brouilla les lettres.
Il se releva et sortit de la pièce. Mendez le suivit des yeux, l’air grave. Il avait compris.
— Est–ce que je dois rester au chevet du gamin ? demanda–t–il.
— Oui, ça vaut mieux, répondit Sean, en le regardant droit dans les yeux. Mais ça veut dire que vous n’avez pas le droit de dormir. Vous ne devez pas vous laisser prendre par surprise.
Mendez eut un rire sans joie.
— Oh, je suis bien préparé, chef, faites–moi confiance. J’étais déjà venu monter la garde pour la jeune dame, Mary. Regardez mes cheveux : je me suis littéralement inondé d’eau bénite. Santini s’est battu de toutes ses forces. Vous croyez qu’il est devenu un ange, maintenant ?
— Peut–être, répondit Sean.
Que dire d’autre ?
— Vous pouvez y aller, chef, reprit Mendez. Je ne bougerai pas d’ici.
Sean s’en alla, pensif.
Mendez avait vu, comme lui, le nom dans la paume de Clark. Mais savait–il ce qu’il signifiait ?
— Vous ! répéta MacAllistair, les yeux fixés sur Jessica.
— Bryan ! murmura–t–elle.
Il se pencha. Elle frémit, mais il se borna à lui retirer sa perruque brune et son loup noir.
— Vous portez des lentilles de contact, je suppose ? Toujours allongée, elle haussa les épaules.
— C'est donc vous la dominatrice, reprit–il d’un ton sec.
— Il n’y a pas de vraie dominatrice.
Il glissa la main sous son manteau. Sûrement pour prendre l’une de ses flèches, se dit Jessica.
— Ecoutez–moi, Bryan… J’ai monté le personnage de la dominatrice de toutes pièces, en faisant courir le bruit de son existence. C'était le seul moyen de m’introduire dans les soirées du Maître sans attirer les soupçons. Je peux vous jurer que la dominatrice n’est apparue nulle part avant la Transylvanie.
Il redressa le buste, mais la maintenait toujours à terre.
— Donc, vous y étiez… Vous vous êtes régalée ?
— Ne soyez pas idiot. Vous n’avez donc rien vu de ce qui s’est passé, ce soir ? J’ai tué plus de ces créatures malfaisantes que vous–même !
— Ça m’étonnerait. Quelle importance, d’ailleurs ? Les vampires se retournent volontiers contre leurs congénères, en cas de besoin. Or, vous êtes une vampire.
Elle soutint son regard, puis répondit dans un souffle :
— Il y a de bons vampires.
Les traits de Bryan se crispèrent douloureusement.
— Non ! cria–t–il. Les bons vampires, ça n’existe pas!
— Si, murmura–t–elle. Je vous le jure.
Elle réfléchissait à toute allure. Il savait maintenant, qu’elle était une vampire. Mais que savait–il d’autre ?
— A votre avis, reprit–elle, pourquoi les gens ont–ils pu se sauver pendant que vous vous battiez avec le Maître, en Transylvanie ? Pourquoi sont–ils si nombreux à avoir survécu?
— Grâce à vous, peut–être ?
Sans répondre, elle le défia du regard.
— Dans ce cas, où est le Maître? reprit–il d’une voix dure.
— Mon Dieu !
— Vous n’avez pas le droit d’invoquer Dieu !
— Vous n’êtes qu’un idiot ! Vous ne comprenez rien ! Vous ne voyez pas que c’est un piège ? Pendant que nous nous combattons l’un l’autre, il est en train de faire d’autres victimes et il espère bien que nous allons nous entretuer. C'est pour le tuer, lui, que je suis venue !
Avait–elle réussi à le convaincre ? Elle ne devait jamais le savoir car, au même instant, un hurlement à glacer le sang s’éleva à l’extérieur.
Bryan bondit sur ses pieds. Elle l’imita. Ils foncèrent vers la porte, mais il l’atteignit le premier et se précipita dans la pénombre écarlate. Elle le vit s’élancer comme s’il avait des ailes, entendit un cri rauque, puis un rugissement furibond et aperçut enfin une silhouette qui filait à toute allure sans toucher le sol.
Transpercée par une flèche, la silhouette se désintégra en vol.
Il y eut un bruit de sanglots, puis Bryan demanda d’une voix pressante :
— Il vous a mordue ?
— Non… non, dit une voix féminine d’un ton piteux.
Quelle que fût la suite des événements, Bryan était de taille à les affronter, se dit Jessica. Après tout, c’était un guerrier. Il était temps pour elle de lever le camp.
Et de partir à la recherche du Maître.
***
La jeune fille, qui portait une jupe bien trop courte et bien trop de maquillage, regardait Bryan d’un air hébété. Elle était pâle comme un linge et tremblait de tous ses membres. Elle paraissait surtout totalement abrutie, comme si son cerveau venait de griller. Elle avait sûrement bu ou pris de la drogue. Peut–être ne se rappellerait–elle rien de tout cela par la suite.
— Approchez–vous, lui ordonna Bryan avec impa– tience.
— Est–ce que… vous êtes l’un d’eux ? balbutia–t–elle, terrifiée, d’épaisses coulées de mascara sur les joues.
— Approchez–vous, répéta–t–il. Je n’ai pas de temps à perdre, pour l’amour du Ciel ! Je vais vous aider à fuir, mais je dois d’abord m’assurer…
— Je n’ai pas été mordue, je le jure ! Ne me tuez pas!
Avec un soupir exaspéré, il l’attrapa par un bras pour l’examiner. Elle se laissa faire. Elle avait des ecchymoses dans le cou. Il était miraculeux qu’elle ait réussi à crier, alors que le vampire avait serré au point de l’étrangler à moitié.
Il vérifia ses bras, toutes les surfaces de peau exposées, sans trouver de marques.
— Ça a l’air d’aller, dit–il. Mais si vous mentez…
Il la retint un moment, s’efforçant de se fier à son instinct, toujours infaillible.
Presque toujours.
Car, avec Jessica, cela n’avait pas marché. Quand il la tenait contre lui, son cœur se mettait à palpiter et tout son corps s’embrasait. Elle était chaude comme une flamme.
— Où sont vos amis ? Avec qui êtes–vous venue ?
— Je… avec Cindy et Jean. Elles sont parties. On a couru, mais j’ai heurté une racine et…
Sa voix mourut. Elle le regarda fixement, puis fondit en larmes, se jeta dans ses bras et s’évanouit.
— Zut ! grommela–t–il.
Il fallait qu’il la ramène en sécurité, là où il y avait de la lumière et des gens.
Car, ce soir, il n’y aurait pas de voitures de police à la rescousse. Le Maître était ailleurs.
Pourtant, impossible d’abandonner cette jeune fille avant de partir en chasse.
De toute façon, ce que le Maître avait prévu était sûrement déjà accompli.
Il souleva la jeune fille et revint vers la maison, sans essayer d’appeler Jessica. Il savait qu’elle était déjà partie.