CHAPITRE VIII
 
Le jour de Noël.
 

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Ce fut un joyeux Noël. Les enfants s'éveillèrent de bonne heure et sautèrent du lit pour se précipiter vers les cadeaux disposés autour de la cheminée de leur chambre. Chacun se mit à déballer ses paquets avec des rires et des cris de surprise.

« Oh ! une gare pour mon train électrique ! Justement ce que je voulais.

— Une poupée ! Regardez, elle ferme les yeux !

— Ça, c'est formidable : moi qui avais tant envie de ce livre-là. Rien que des modèles d'avion ! Qui a bien pu me le donner ? Je ne peux pas trouver la carte... Ah ! la voici : c’est tante Cécile !

— Dago, vois donc le beau cadeau que t'offre François : un collier avec de gros clous dorés ! Tu vas être superbe. Cours vite donner ta patte pour dire merci !

— Et ce paquet, pour qui est-il ? Pour moi ? Oh ! c'est de M. Rolland. Un couteau de poche à trois lames ! »

Les enfants passèrent ainsi de bons moments à s'amuser et à admirer leurs cadeaux en attendant le petit déjeuner. Les chambres étaient jonchées de ficelles, de cartes de Noël, de boîtes et de papiers, désordre qui faisait la joie de Dagobert, aussi excité que ses amis.

« Qui t'a donné cela, Claude ? » demanda François en voyant sa cousine feuilleter un livre illustré de belles images. Celles-ci représentaient des chiens de différentes races.

« C'est M. Rolland », répondit-elle sèchement.

François redoutait que la fillette ne refusât ce cadeau. Mais, à sa grande surprise, elle joignit ses remerciements à ceux qu'exprimèrent ses cousins à M. Rolland pour les présents qu'ils avaient reçus de lui.

Claude avait en effet décidé de ne pas gâcher le jour de Noël par un nouvel éclat.

À son tour, le répétiteur remercia chaudement les enfants qui, à la seule exception de Claude, lui avaient offert de menus cadeaux. Il complimenta Annie sur la carte de Noël qu'elle avait dessinée et coloriée pour lui. La fillette rayonnait.

Lorsque midi sonna, tout le monde s'installa dans la salle à manger autour de la table décorée de gui et de houx.

« Vous ne pouvez savoir combien je suis heureux de me trouver ici pour Noël, dit M. Rolland en s'asseyant.

— Soyez sûr que je ne suis pas moins satisfait de vous voir parmi nous, fit M. Dorsel aimablement. Vous vous êtes si vite habitué à la maison qu'il nous semble vous avoir toujours connu... »

Après les hors-d'œuvre et l'entrée, Maria servit la dinde qu'avait envoyée la mère Guillou.

« Voulez-vous me permettre de la découper, monsieur ? » offrit le répétiteur au maître de maison.

Celui-ci lui tendit aussitôt la fourchette et le grand couteau que venait de lui remettre Maria.

« Volontiers, répondit-il. Découper est pour moi une véritable corvée dont je me tire d'ailleurs fort mal. »

La dinde était succulente, les gâteaux et les bonbons délicieux. Les convives étaient gais, chacun semblait heureux. Ah ! quelle belle journée ! se disaient les enfants. Sans leçons et sans devoirs, naturellement, et qui sait, peut-être aurait-on encore congé le lendemain.

Le déjeuner terminé, on passa dans le salon. Dans la pénombre des rideaux tirés, l'arbre de Noël scintillait de mille feux. Il était si beau que Dagobert lui-même n'en finissait pas de le regarder, comme fasciné par ce spectacle.

« Je suis sûr que Dago est aussi content que nous », fit Claude.

La fillette avait raison : Dagobert s'en donnait à cœur joie et, comme ses amis, il trouvait la journée merveilleuse !

Le soir venu, les enfants s'étaient tant amusés qu'ils n'en pouvaient plus de fatigue et d'énervement.

« Ce ne sera pas la peine de me bercer, dit Annie lorsque les fillettes se retrouvèrent dans leur chambre. « J'ai sommeil, mais sommeil ! » Elle bâilla à se décrocher la mâchoire, puis reprit : « Ah ! quel bon Noël nous avons eu, n'est-ce pas, Claude ? Et cet arbre... quelle merveille !

— Oui, tout était parfait, approuva sa cousine en sautant dans son lit. Tiens, j'entends maman qui monte l'escalier. Elle vient nous dire bonsoir. Dago, dans ton panier ! Va coucher, vite ! »

Dagobert ne fit qu'un bond jusqu'à sa corbeille. Chaque soir, quand Mme Dorsel pénétrait dans la chambre des fillettes, elle y voyait le chien sagement installé sur son coussin, dans le coin qui lui était destiné. Mais elle n'avait pas plus tôt refermé la porte que Dago s'empressait de regagner sa place favorite... sur le lit de Claude, Et il s'y endormait du sommeil du juste, pelotonné aux pieds de sa jeune maîtresse « Claude, ne crois-tu pas qu'il serait prudent de mettre Dago dans la cuisine pour la nuit ! dit Mme Dorsel en entrant. Maria prétend qu'il a mangé comme un goinfre. Aussi ai-je bien peur que, tout à l'heure, il ne soit malade.

— Oh ! non, maman, s'écria Claude. Faire coucher Dago dans la cuisine le jour de Noël, mais c'est impossible ! Que penserait-il de nous, voyons ? »

Mme Dorsel se mit à rire.

« C'est bien, n'en parlons plus, dit-elle. J'aurais dû me douter de ce que tu me répondrais ! Allons, mes enfants, il faut dormir maintenant. Il se fait déjà tard, et vous êtes lasses. »

Ayant embrassé les deux fillettes, elle éteignit la lumière et sortit. Puis elle gagna la chambre des garçons où elle trouva ceux-ci presque endormis.

Deux heures plus tard tout le monde était couché. Les dernières lumières éteintes, l'obscurité enveloppait la maison silencieuse. Claude et Annie dormaient à poings fermés dans leurs petits lits, ainsi que leur ami Dagobert, toujours blotti aux pieds de sa maîtresse.

Soudain, celle-ci se réveilla en sursaut, croyant avoir entendu le chien gronder. Elle retint son souffle quelques instants. Dago avait relevé la tête et demeurait immobile, le cou tendu : il écoutait.

« Qu'y a-t-il donc ? » murmura Claude.

Dans le lit voisin, Annie continuait à dormir.

— Tout à coup, un grondement sourd monta de la gorge de Dago. D'un bond, Claude se mit sur son séant et saisit l'animal par son collier, car elle savait ce que serait la colère de M. Dorsel si par malheur Dagobert réveillait la maisonnée.

Dès qu'il sentit la main de la fillette sur son cou, le chien se calma, satisfait d'avoir atteint son but en donnant l'alerte à sa maîtresse. Celle-ci réfléchissait, se demandant que faire. Réveiller Annie ? Elle aurait tellement peur que cela n'avancerait pas à grand-chose.

« Mais enfin, songeait Claude, que se passe-t-il donc pour que Dago se comporte ainsi ? Lui qui, la nuit, est toujours si sage... »

Tout était silencieux. Cependant Dagobert demeurait en éveil. Sous la main de Claude, le poil rude qui lui couvrait le cou se hérissait lentement.

« Allons, décida la fillette. Le mieux est encore d'aller voir ce qu'il y a. »

Elle n'éprouvait pas la moindre crainte, nullement inquiète à la perspective de parcourir la maison plongée dans l'ombre et dans le silence. D'ailleurs, elle n'était pas seule : Dagobert l'accompagnerait. Avec lui, comment pourrait-elle avoir peur ?

Elle se hâta de passer sa robe de chambre et sortit sur le palier.

« C'est peut-être une bûche qui est tombée des chenets. Pourvu qu'elle n'ait pas mis le feu au tapis », se disait-elle en descendant l'escalier. Instinctivement, elle huma l'air autour d'elle comme pour y déceler une odeur de roussi. « Dago serait bien capable d'avoir senti quelque chose ! »

Parvenue au rez-de-chaussée, Claude traversa le vestibule à pas de loup et pénétra dans le salon. La pièce était tranquille, et le feu achevait de se consumer dans l’âtre où rougeoyaient encore quelques braises. La fillette se dirigea vers la cuisine et la visita à son tour. Rien ne lui parut anormal. Le crissement des griffes de Dagobert sur le linoléum qui recouvrait le sol entamait seul le silence.

La fillette allait franchir la porte donnant sur le vestibule quand elle crut entendre un léger bruit. Dago s'arrêta net. Il se mit à gronder et son poil se dressa sur son échine. Immobile, Claude prêta l'oreille. Si c'étaient des cambrioleurs, se disait-elle.

Soudain Dago s'élança comme un fou et, échappant aux mains de sa maîtresse, s'engouffra en trombe dans le petit couloir qui menait au bureau de M. Dorsel. Une exclamation retentit, suivie aussitôt d'an choc sourd, comme celui produit par une chute.

« C'est bien un cambrioleur ! » s'écria Claude en se précipitant sur les traces de Dagobert.

Un pinceau de lumière : rayait l'obscurité de la pièce où elle rejoignit Dago. C'était celui d'une lampe qui gisait sur le tapis, manifestement échappée aux mains d'une personne surprise par l'intrusion du chien. Au fond du bureau se déroulait entre les deux adversaires une lutte confuse.

 

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M. Rolland était là, se débattant pour échapper au chien…

 

Sans hésiter, Claude tourna le commutateur. Crac ! Le plafonnier éclaira brutalement une scène incroyable ; M. Rolland était là, sur le sol, se débattant comme un possédé pour échapper au chien qui, sans chercher à le mordre, le tenait fermement par le pan de sa robe de chambre.

« Comment, Claude, c'est vous ! s'exclama le répétiteur d'une voix tremblante de colère. Débarrassez-moi de ce sale chien, vite ! » Et il ajouta, parlant plus bas : « Vous voulez donc réveiller toute la maison ?

— Que faites-vous à rôder ici en pleine nuit, avec une lampe de poche ? demanda la fillette rudement.

— J'ai entendu du bruit au rez-de-chaussée et je suis descendu voir ce qui se passait »

Cherchant à se relever, le répétiteur fit une tentative désespérée pour repousser Dagobert, sans réussir cependant à lui faire lâcher prise. Soudain, il supplia, criant presque :

« Par pitié, Claude, délivrez-moi de cette maudite bête !

— Pourquoi n'avez-vous pas allumé l'électricité ? » questionna encore la fillette, sans esquisser le moindre geste pour appeler son chien auprès d'elle.

Elle n'était pas fâchée de voir M. Rolland en aussi mauvaise posture et se réjouissait même du spectacle que lui offraient la terreur et la rage dont elle le sentait possédé.

« Je n'ai pas pu trouver l'interrupteur, répondit l'homme. Vous voyez bien qu'il est derrière la porte. »

Il disait vrai : Claude devait convenir qu'il fallait avoir l'habitude de tourner ce bouton pour le découvrir à coup sûr.

Dans un nouvel effort, M. Rolland voulut se remettre debout, mais cette fois, Dagobert donna brusquement de la voix.

« C'est insensé, grommela le répétiteur. Ce monstre-là va réveiller tout le monde. Je n'avais pourtant aucune intention de déranger qui que ce fût. Je tenais seulement à m'assurer qu'il ne se passait rien d'anormal. Qui sait, il aurait pu y avoir un cambrioleur dans la maison. Allons bon, que vous disais-je, Claude : voici votre père... »

Figé sur le seuil, un tisonnier à la main, M. Dorsel contemplait avec stupeur l'étrange spectacle qui s'offrait à ses yeux.

« Que signifie ceci ? » fit-il d'un ton sévère.

M. Rolland rassembla ses forces et faillit réussir à se relever dans un grand sursaut, mais il retomba aussitôt, accablé par le poids de Dagobert qui s'était jeté sur lui.

« Dago, ici ! » s'écria M. Dorsel.

Le chien lança un coup d'œil vers sa maîtresse, mais voyant que celle-ci n'avait pas bronché, il décida d'ignorer l'ordre qu'on venait de lui donner. Et, non content de faire la sourde oreille, il montra ses crocs d'une manière peu rassurante, le regard obstinément fixé sur les mollets de son adversaire.

« Cet animal est enragé ! s'exclama le répétiteur, l'air terrifié. Il m'a déjà mordu l'autre jour, et il va sûrement recommencer !

— Dago, en arrière ! tout de suite ! » répéta M. Dorsel avec impatience. Et, se tournant vers sa fille, il ajouta : « Ton chien est insupportable. Fais-le obéir immédiatement, je te prie.

— Ici, Dagobert », appela la fillette, presque à voix basse.

À l'instant même, le chien s'écarta de M. Rolland et se dirigea vers sa maîtresse. Il se tint à son côté, vigilant, le poil hérissé, tandis qu'un grognement sourd résonnait encore dans sa poitrine.

L'homme se releva. Son visage était pâle de colère.

« J'avais entendu un bruit insolite et je suis descendu me rendre compte de ce qu'il y avait, expliqua-t-il. Comme il me semblait que cela venait de votre bureau, j'ai craint que quelque voleur ne se fût introduit ici, pensant y trouver des livres et des instruments de valeur... Je venais d'entrer dans la pièce quand Dagobert m'a sauté dessus et m'a renversé avant que j'aie pu esquisser un geste pour me défendre. D'ailleurs Claude qui arrivait derrière lui n'a même pas essayé de le retenir ! »

À ces mots, M. Dorsel se tourna vers sa fille et la considéra d'un œil sévère.

« Décidément, Claude, je ne puis comprendre ton attitude, fit-il au bout d'un instant. J'espère que tu ne vas pas retomber dans ces enfantillages ridicules qui, ces années dernières, nous ont donné tant de soucis, à ta mère et à moi. Depuis que tes cousins étaient venus passer les grandes vacances avec toi, tout semblait aller beaucoup mieux, cependant... »

Il s'arrêta, comme si une idée venait de lui traverser l'esprit, et il reprit, s'adressant au répétiteur :

« Ne me disiez-vous pas tout à l'heure que Dagobert vous avait déjà mordu ?

— Parfaitement, monsieur. C'était le lendemain de mon arrivée ici. J'ignorais que le chien était couché sous la table du salon pendant que les enfants prenaient leurs leçons avec moi, et quand j'ai voulu allonger les jambes, je l'ai touché et il m'a mordu à la cheville. Je ne vous en avais pas parlé afin de ne pas vous importuner, mais en réalité, Claude et Dagobert me semblent chercher toutes les occasions de se montrer désagréables avec moi.

— Puisqu'il en est ainsi, Dago n'entrera plus à la maison, décida M. Dorsel. Il restera à la niche, dans le jardin. Ce sera sa punition, et la tienne aussi, Claude. Je t'avertis que je ne tolérerai pas tes bêtises. Ta conduite est d'autant plus odieuse que M. Rolland s'est montré d'une extrême bienveillance à votre égard, à tous. »

Claude leva les yeux vers son père et soutint son regard sans faiblir.

« Je ne mettrai pas Dagobert en pénitence, dit-elle d'une voix frémissante. D'abord, il fait un froid de loup, et puis, le pauvre en mourrait de chagrin.

— Tant pis pour lui, riposta M. Dorsel sèchement. Ton chien passera dehors tout le reste des vacances à moins que tu ne changes d'attitude. Son sort dépend de toi. Je demanderai chaque jour à ton maître s'il a été content de toi, et selon ce qu'il me dira, la punition de Dago sera levée ou maintenue. Te voilà fixée. À présent, tu vas remonter dans ta chambre, mais pas avant d'avoir présenté tes excuses à M. Rolland.

— Ah ! ça, jamais ! » lança Claude avec emportement, et elle s'enfuit, bouleversée, furieuse. Elle disparut dans le couloir obscur, suivie par Dagobert. Les deux hommes l'entendirent monter l'escalier quatre à quatre.

Ils se regardèrent en silence.

« Laissez-la, murmura le répétiteur. C’est une enfant difficile et il est bien clair qu'elle me déteste. Il me paraît malaisé d'y remédier, mais j'éprouve un véritable soulagement à la pensée que ce maudit chien ne rôdera plus dans la maison. Je me défie de lui, et je croirais volontiers que si Claude l'osait, elle n'hésiterait pas à l'exciter contre moi.

— Je suis navré de ce qui vient de se passer », dit M. Dorsel. Il réfléchit un moment et reprit, l'air soucieux : « Je me demande quel était ce bruit que vous avez entendu. Bah ! sans doute une bûche tombée dans l'âtre. Et maintenant, ajouta-t-il avec un soupir, il me faut régler le sort de Dagobert. Je vais monter le chercher et le mettre dehors immédiatement.

— Ne pensez-vous pas qu'il vaudrait mieux ne rien brusquer pour l'instant ? fit M. Rolland. Écoutez ce remue-ménage au-dessus de nos têtes : là-haut, tout le monde est réveillé ! Il est tard, laissons les enfants se calmer. Que la nuit s'achève tranquille.

— Vous avez raison », convint M. Dorsel aussitôt. Il ne tenait nullement à se mesurer avec une petite fille aussi obstinée que l'était Claude, ni à se trouver aux prises avec le brave Dagobert qu'il lui faudrait traîner jusqu'à sa niche, en pleine nuit, par un froid glacial !

Les deux hommes remontèrent se coucher. Peu à peu, le silence revint. Chacun se rendormit. Cependant, Claude gardait les yeux grands ouverts.

Tout à l'heure, en regagnant sa chambre, elle y avait trouvé ses cousins qui, réveillés par le bruit de voix que l'on entendait au rez-de-chaussée, l'attendaient avec Annie. Elle leur avait raconté ce qui s'était passé...

« Ce que tu peux être idiote, tout de même ! s'était exclamé Mick. Vas-tu me dire pourquoi M. Rolland ne serait pas descendu dans le bureau s'il avait été réveillé par quelque chose de bizarre ? Il a fallu que tu t'en mêles, toi aussi ! Et te voilà bien avancée. Quand je pense que l'on va mettre notre pauvre vieux Dago à la niche par le froid qu'il fait ! »

Annie avait fondu en larmes, désolée d'apprendre que le répétiteur qui lui était si sympathique avait été malmené par Dagobert, mais également navrée à la pensée du châtiment qui attendait le malheureux animal.

« Écoute, ne fais pas le bébé, lui avait crié Claude, excédée. Moi, je ne pleure pas, et pourtant, il s'agit de mon chien, pas de celui des autres ! »

Mais quand elle s'était retrouvée seule avec sa cousine, couchée dans son petit lit, la fillette n'avait pu retenir ses larmes. Alors, Dagobert s'était glissé auprès d'elle et, posant sa tête sur l'oreiller, il avait léché la joue mouillée de sa jeune maîtresse. Puis il s'était mis à gémir doucement, tant il avait de peine devant le chagrin de l'enfant qu'il aimait.