Jamais il n’avait vu une femme aussi belle. Elle sentait bon et ses longs cheveux étaient maintenus en arrière avec un ruban blanc. Ils brillaient tellement qu’il en fut presque aveuglé. Il fit un pas hésitant vers elle, ne sachant s’il était autorisé à prendre part à toute cette beauté. Elle ouvrit les bras pour lui signifier son accord, et il courut s’y réfugier. Loin du noir, loin du mal. A la place, il fut entouré de blanc, de lumière, de parfum de fleurs et de cheveux soyeux contre sa joue.
— C’est toi, ma maman maintenant ? finit-il par dire, en reculant à contrecœur de quelques pas.
Elle fit oui de la tête.
— C’est sûr ?
Il s’attendit à ce que quelqu’un entre et brise subitement la magie en lui disant qu’il était en train de rêver. Qu’une créature aussi merveilleuse ne pouvait pas être la mère de quelqu’un comme lui.
Mais aucune voix ne se fit entendre. Elle hocha encore la tête et il fut incapable d’arrêter son élan. Il se jeta de nouveau dans ses bras, espérant ne jamais, jamais en sortir. Quelque part dans sa tête il y avait d’autres images, d’autres odeurs et sons qui cherchaient à percer, mais ils furent noyés dans le parfum de fleurs et le froufrou du tailleur. Il les chassa. Les força à disparaître pour laisser cette chose fantastique et incroyable prendre leur place.
Il leva les yeux sur sa nouvelle mère, le cœur bondissant de bonheur. Quand elle prit sa main pour l’emmener, il la suivit sans la moindre hésitation.