Chapitre Quatre
Les Immortels
Après tout ce qu’il avait traversé ces dix derniers mois, Malus n’avait plus foi en la chance. Qui que fussent ces chasseurs, ils n’étaient pas arrivés là par hasard. Il doutait qu’ils vinssent de Har Ganeth ; le campement était trop loin et trop isolé dans les bois pour attirer l’attention d’une bande de réfugiés. Un groupe d’autarii restait une possibilité. Les ombres revendiquaient tout le massif montagneux et les collines au nord de la route des Esclavagistes et on savait que des bandes de pillards poussaient jusqu’aux contreforts du sud pour dépouiller les convois d’esclaves en route vers l’ouest. Mais nul autarii digne de ce nom ne serait maladroit au point de se faire repérer si facilement, surtout au cœur des bois.
Il ne restait qu’une option : c’étaient des hommes de l’armée de Malékith.
Les mains de Malus se crispèrent sur le manche de sa hache et il osa un coup d’œil par-dessus le tronc, vers les ombres des gros arbres. Ce n’était peut-être qu’un groupe en quête de cerfs ou de faisans pour nourrir les troupes du Roi Sorcier. Ils pouvaient également être des chasseurs d’un autre genre qui ratissaient les bois à sa recherche. Mais comment avaient-ils pu me trouver ? s’interrogeait Malus. Il était persuadé de mieux connaître cette forêt que n’importe quel soldat de Naggarond et il avait pris soin de brouiller les pistes la veille au soir.
Les fourrés bruissèrent sur la droite du dynaste, à une quinzaine de mètres de là. Les chasseurs avançaient prudemment en se déportant un peu plus vers l’ouest. Il se tourna vers l’est, dans l’espoir d’apercevoir du mouvement du second groupe, mais la densité des feuillages lui bloquait la vue. De toute façon, pensa-t-il, si je ne les vois pas, eux non plus.
Il y eut alors le craquement sonore d’une branche près du sentier. À dix mètres, estima-t-il, et encore un peu plus à l’est. Les deux groupes contournaient la lisière du campement. De surcroît, il prit soudain conscience qu’il n’avait rien entendu venant du sud. Ils savent où se trouve le campement, se dit-il les poils de la nuque hérissés. Ils cherchent à le cerner, à couper toute retraite vers le nord.
Il lui fallait bouger tout de suite, avant que le nœud ne se referme sur lui. Heureusement, Spite était quelque part au nord, affairé à son petit-déjeuner. S’il pouvait atteindre le nauglir, il était convaincu de pouvoir semer ses poursuivants et d’atteindre les contreforts au nord. Bien entendu, cela lui ferait empiéter sur les terres autarii, mais il fallait déjà qu’il survive pour en arriver là.
Toujours accroupi, Malus se retourna pour se faufiler de l’autre côté du camp. Ce fut à ce moment-là qu’on s’agita à l’ouest comme à l’est. Les chasseurs passaient à l’action.
Malus baissa la tête et suivit les traces de Spite quand il avait quitté la clairière. Du moins, essaya-t-il ; il n’avait pas dépassé la lisière d’un mètre qu’il heurta de plein fouet un buisson de ronces qui n’avait pas suffi à arrêter le sang-froid et sa peau de fer. Les épines cinglèrent le visage et le cou de Malus, lui arrachant un cri étranglé. Malus s’en prit à la plante de sa hache, espérant en venir à bout en quelques coups bien placés, mais les fines branches vertes glissaient sur l’arme avant de le fouetter de retour. Pire, sa tentative se solda par un vacarme malvenu qui avait tout pour l’exposer. Malus renonça à cette tactique après quelques frappes bruyantes et se rua vers l’ouest en quête d’un sentier plus dégagé à travers les sous-bois.
Il entendit quelqu’un surgir de sa cachette et se hâter dans la clairière à quelques pas dans son dos. Ne perdant pas de temps pour identifier le poursuivant, Malus se faufila entre quelques arbrisseaux et des fougères humides. Il parvint à l’extrémité des broussailles et reprit la direction du nord. Il jeta un regard inquiet vers la gauche et la droite, dans l’espoir de repérer la piste du nauglir, mais celle-ci était presque invisible pour un œil non entraîné. Cette sale bestiole fait pratiquement neuf mètres de long pour une tonne, s’irrita-t-il, mais elle se déplace dans les bois comme un autarii quand elle le veut. Il envisagea quelques instants de siffler Spite ; il était plus facile de faire venir le sang-froid jusqu’à lui que l’inverse, mais il était certain que les chasseurs l’entendraient aussi. Il n’avait pas la moindre idée de ce qui se passerait dans ce cas, et il n’avait nulle envie de le découvrir.
Malus tendit l’oreille vers ses poursuivants et s’en tint aux zones de la forêt qui offraient le moins de résistance, misant sur la vitesse plus que la furtivité. Le sol commença à monter, entamant la lente ascension vers les contreforts qui étaient encore à près de deux kilomètres. En quelques minutes, il parvint devant une dépression boisée et l’instinct le poussa à s’y engouffrer plutôt que de l’éviter.
Les ombres projetées par les arbres rapprochés étaient profondes, mais cette densité limitait également les broussailles. Malus trouva presque aussitôt un petit sentier animal qui serpentait jusqu’au centre de la dépression et le suivit sans hésiter. Quelques secondes plus tard, il déboucha sur une grosse flaque de sang frais et trouva deux grandes empreintes de pattes bien familières.
Malus s’arrêta accroupi, pantelant. Il avait trouvé l’endroit où Spite avait sauté sur sa proie, mais le satané sang-froid n’était pas dans les parages. Les nauglirs, comme beaucoup d’autres prédateurs, préféraient traîner leur nourriture en lieu plus sûr avant de se mettre à table. La bête de guerre pouvait donc être partie dans n’importe quelle direction.
Un mouvement imperceptible dans les ombres à la gauche de Malus le fit se retourner, arme en main. Il n’y avait personne. Le dynaste pivota lentement sur lui-même, à l’affût du danger. Mais ses sens lui indiquaient qu’il était seul.
Des branches craquèrent à une douzaine de mètres dans son dos. Les chasseurs avaient atteint la lisière sud de la dépression.
Malus s’accroupit aussitôt et évalua le terrain sans attendre. Allait-il oser combattre ici ou fallait-il reprendre sa course ? Il regretta soudain d’avoir laissé l’Épée de Khaine accrochée à la selle de Spite.
Filant aussi vite que possible, Malus contourna la mare de sang afin de ne pas laisser de trace pour ses ennemis, puis il se glissa dans les bois épais qui bordaient le sentier par l’ouest. Les branches et le lierre accrochaient ses cheveux et grattaient son armure d’acier, mais il résista à l’envie de les découper de sa hache. Il choisit plutôt de s’y enfoncer, dans l’espoir que la végétation se referme dans son dos comme une cape.
Quelques mètres plus loin, le dynaste arriva sur le tronc brûlé et explosé d’un vieux chêne. L’arbre avait manifestement été abattu par la foudre quelques années plus tôt et ce qu’il en restait atteignait tout juste trois mètres, avec un sommet déchiqueté et couvert de mousse. Une fente parcourait la large souche de la racine jusqu’à la taille de Malus. Celui-ci se hâta de se glisser dans la brèche et de se faufiler à l’intérieur.
Une pluie de bois pourri et charnu accompagné d’insectes grouillants l’assaillit quand les bords de son armure accrochèrent les entrailles de l’arbre. Malus ferma les yeux et la bouche pour se protéger contre ces débris écœurants, et s’adossa à la paroi opposée de l’arbre. Puis il leva prudemment un pied et tâtonna jusqu’à trouver une prise à quelques centimètres du sol. En quelques instants, sa botte avait trouvé une saillie capable de supporter son poids. Le dynaste serra les dents et poussa en opposition sur le dos pour se hisser. Son autre pied quitta le sol et trouva rapidement une autre prise juste au-dessus de la fente.
Sans perdre de temps, Malus parvint à grimper d’un mètre de plus dans la cavité et s’arrêta net, osant à peine respirer.
Il venait juste d’interrompre son ascension qu’il entendit du mouvement dans les bois. Le dynaste étouffa un juron. Il entendit le bruissement des branches et le craquement du bois mort, et pour la première fois, il distingua un murmure articulé en ce qui apparaissait comme du druhir. D’après ce qu’il percevait, ils étaient au moins trois, mais il n’arrivait pas à deviner ce qu’ils disaient.
Les voix se rapprochèrent. Le dynaste entendait le raclement étouffé des plaques et le cliquetis des fourreaux. Il baissa les yeux vers l’étroit puits de lueur blafarde qui filtrait par l’interstice. Une ombre passa devant l’ouverture. Il retint son souffle, préparé à voir une tête surgir par la brèche à tout moment.
Pendant de longs instants, la conversation se prolongea. Les mots étaient étrangement étouffés ; encore une fois, Malus ne parvint pas à interpréter leur sens, mais il imaginait d’après le ton et le rythme qu’ils se demandaient où continuer la traque. Au bout d’un moment, l’un des chasseurs parut se décider. Les poursuivants s’éloignèrent en grognant, prenant apparemment vers l’ouest. Le dynaste expira lentement. Quand plus aucun mouvement ne fut audible, il compta jusqu’à cent sans se presser, avant de redescendre précautionneusement.
Sortir de l’arbre s’avéra bien plus délicat que d’y rentrer. À la fin, il dut se retourner et s’accroupir, pour pouvoir ramper en arrière à travers la fente. Chaque seconde, il s’attendait à être transpercé dans le dos par des lames ou des carreaux. Mais il n’en fut rien. Une fois sorti, il se débarrassa du bois pourri et de la vermine qu’il avait dans les cheveux, prit le temps de retrouver ses marques et reprit sa course vers l’est aussi vite que possible.
Il n’avait pas parcouru plus de quelques mètres qu’il entendit un grognement familier un peu plus au nord. Il savait au moins dans quelle direction était parti le sang-froid. La question était de savoir si les chasseurs avaient entendu la même chose ou non, et ce qu’ils allaient en conclure le cas échéant.
Malus continua vers l’ouest en reprenant le sentier animal. Il pourrait suivre cette piste vague vers le nord dans l’espoir de prendre de l’avance sur ses poursuivants, mais s’ils étaient comme lui en train de se rapprocher de Spite, il était sûr de croiser leur route. À moins de reprendre vers l’ouest, de traverser le sentier animal et de revenir en arrière en décrivant un grand cercle pour arriver sur le nauglir par l’est. Mais cela lui prendrait du temps. Quel risque valait-il mieux prendre ?
Perdu dans ce débat intérieur, Malus faillit manquer le mouvement à sa droite. Certain de ne pas avoir été trahi par son imagination, il se rapprocha d’un tronc d’arbre et s’accroupit pour scruter les ténèbres.
Rien ne bougeait. Le silence était total à l’exception du vent agité. Malus attendit une dizaine de secondes, puis il prit une profonde inspiration avant de reprendre sa route. Il avait parcouru dix mètres quand il s’arrêta net et pivota sur la droite.
Là ! Il avait vu une ombre filer d’un arbre à l’autre. C’était de la taille d’un corbeau et cela avait surgi à hauteur d’épaule. La nuque du dynaste était hérissée. Il était traqué par une ombre qui allait donner sa position à son maître. Il imaginait qu’au même instant, les chasseurs qu’il avait rencontrés revenaient sur leurs pas, répondant à l’appel de leur limier surnaturel.
L’heure de la discrétion était révolue. Malus se retourna et remonta vers le sentier aussi vite que possible. Avec le poids de son armure, ses pas résonnaient bruyamment entre les arbres, mais seule la vitesse comptait désormais. Son allure était telle qu’il rentra de plein fouet dans le fourré qu’il avait traversé plus tôt. Les ronces lui arrachèrent le visage et les mains, mais il trancha sauvagement les branches de sa hache et força le passage.
Haletant comme un chien, Malus déboucha sur le sentier animal. Il s’aperçut aussitôt qu’il n’était pas seul.
Trois silhouettes étaient serrées sur le sentier, quelques mètres à la droite de Malus. Elles portaient des toges en laine noire par-dessus des braies et des bottes. Leurs torses étaient protégés par des plastrons en acier argenté, gravé de motifs sophistiqués et de runes ensorcelées. Leurs corps étaient enveloppés de lourdes capes à capuchon et leurs visages étaient cachés par un masque d’argent poli. Trois visages de femme ouvragés dans ce métal froid l’observaient avec curiosité. Leurs traits ciselés semblaient flotter dans la pénombre du capuchon. L’une des silhouettes leva une main gantée de noir et Malus se retourna pour remonter au nord aussi vite que ses jambes pouvaient le porter.
— Spite ! appela Malus pour qui la discrétion n’était plus de mise.
Heureusement pour lui, le sentier serpentait, si bien qu’il se trouva vite hors de vue des trois ombres ensorceleuses. S’était-il attiré les foudres des autarii ? Les trois femmes qu’il avait vues étaient des sorcières, cela ne faisait aucun doute, mais il n’avait jamais rencontré de sorcière portant un masque et une armure archaïque par-dessus sa toge.
Des cris et de l’agitation retentirent à la gauche de Malus ; les chasseurs qu’il avait entendus depuis son arbre se rapprochaient. Plus loin au nord, il lui sembla entendre un autre grondement de Spite. Il tentait d’évaluer la distance du bruit quand il prit un autre coude et se retrouva nez à nez avec une autre silhouette en armure qui venait de s’engager sur le sentier.
Pendant une fraction de seconde, Malus imagina que l’une des sorcières s’était envolée pour lui couper la route. La toge noire et l’armure en acier argenté étaient bien là, mais les plaques archaïques et ornementées recouvraient le chasseur du cou aux orteils comme un véritable chevalier. Deux épées pendaient à sa ceinture et son visage était caché derrière un masque aux traits de démon au regard mauvais. Un hadrilkar en or poli luisait du fond du capuchon de l’homme.
Le chasseur leva une main gantée de mailles. Malus était trop près pour armer sa hache et préféra en pointer le manche vers son adversaire pour s’écraser sur lui. La silhouette masquée tomba à la renverse dans un fracas de bois contre acier, et Malus bondit par-dessus sans changer d’allure.
D’autres cris retentirent dans son dos, puis il entendit comme un hennissement fendre les airs derrière lui. Un objet lourd le frappa entre les omoplates, puis une toile d’acier s’enroula autour de sa poitrine et de ses bras dans une effroyable étreinte. Des crochets métalliques raclèrent contre son armure et se calèrent dans les interstices. Et Malus se retrouva soudain déséquilibré en avant. Il s’efforça tant bien que mal de ne pas tomber, mais son pied heurta une racine saillante et il s’effondra au sol de tout son long.
Le dynaste se débattait et roulait, luttant contre la poigne implacable du filet. Dans sa lutte, il entendit des pas pressés, et trois silhouettes masquées apparurent au-dessus de lui. L’une le saisit par les chevilles et le fit tourner sur le dos avec une facilité déconcertante. Une autre attrapa les mailles du filet qui lui enveloppait le torse. Le troisième guerrier se tenait à quelques pas et commença à lentement dégainer son épée.
Malus parvint à libérer un de ses pieds en grognant, alors que celui qui tenait le filet commençait à se redresser. Presque instinctivement, le dynaste donna un coup de pied dans la tempe du guerrier, qui tomba sur le côté en poussant un juron étouffé. Ce faisant, il emporta involontairement une partie du filet, libérant le bras droit de Malus. Le guerrier qui lui tenait le pied lâcha prise pour plonger sur le dynaste, mais Malus se remit sur ses jambes d’une pirouette et parvint à s’extraire du piège barbelé. Il fit reculer le deuxième guerrier d’un mouvement circulaire de sa hache et commença à repartir, juste au moment où l’épéiste masqué bondit sur sa gauche.
La lame du guerrier ne fut qu’une étincelle argentée dans la pénombre des bois. Malus ne dut sa survie qu’à son instinct de combattant ; il pivota aussitôt sur le pied droit et bloqua le coup d’épée du manche de sa hache. Malgré cela, la force de la frappe manqua de remettre Malus à genoux, et avant qu’il retrouve son équilibre, le bretteur profita de son avantage pour asséner deux autres coups qui faillirent renverser le dynaste.
Qui que fussent ces guerriers, ils étaient coriaces et adroits. Sans échanger un mot, les hommes masqués se déployèrent en demi-cercle, manifestement pour le cerner. Les autres avaient néanmoins gardé l’épée dans le fourreau, laissant l’unique bretteur s’acharner sur la garde faiblissante de Malus. Le dynaste perdait rapidement du terrain et reculait de plus en plus au nord. D’un instant à l’autre, l’un des chasseurs allait passer dans son dos pour couper sa retraite.
Malus para un autre coup puissant du manche de son arme et risqua une feinte hâtive vers le visage de son adversaire. Le mouvement fit hésiter le guerrier une demi-seconde, mais cela suffit au dynaste pour tourner sur la plante du pied gauche et plonger sur le chasseur masqué qui l’avait contourné. Pris au dépourvu, le guerrier voulut se retrancher, mais le dynaste se rua sur lui en poussa un cri bestial et lui asséna un coup vicieux qui fit jaillir des étincelles de son beau plastron. La puissance de la frappe renversa l’homme, et le dynaste en profita pour poursuivre sa course.
— Spite ! s’époumona de nouveau Malus.
Aussitôt, un sifflement aigu lui répondit à dix mètres sur la droite du sentier. Sans hésiter, le dynaste plongea dans les sous-bois en se frayant un chemin de sa hache à travers buissons et arbrisseaux. Si seulement il pouvait atteindre le nauglir, il pourrait renverser la tendance.
L’odeur agressive du sang assaillit les narines de Malus. Il aperçut un peu plus loin le dos écailleux du nauglir et afficha un sourire sauvage. Le sang-froid avait traîné sa victime dans une autre clairière à près de cent mètres de la dépression.
— Debout, Spite, debout ! hurla-t-il à la bête tapie.
Malus entendait les guerriers masqués à ses trousses. Déboulant dans la clairière, il chercha le paquetage de l’épée du regard.
Au lieu de le trouver sur le dos du nauglir, il vit une silhouette en toge noire qui se tenait près de la selle. Une main gantée était posée sur l’encolure de Spite et les yeux du nauglir étaient mi-clos, marquant la soumission. La sorcière observait Malus, impassible derrière son masque d’argent. Malus s’arrêta net.
Deux autres sorcières glissèrent des ombres sans un bruit, à la droite et à la gauche de Malus. Deux guerriers les encadraient chacune, épée en main. Les trois poursuivants du dynaste se ruèrent dans son dos, parachevant l’encerclement.
Malus se tourna tour à tour vers chacun des chasseurs. Son regard passa lentement d’un visage masqué à l’autre, consterné et perplexe devant cet étrange aspect. Il ne s’agissait pas d’autarii, comprit-il. Une bande d’ombres ne pouvait montrer une telle discipline.
Chacun des guerriers portait le même collier en or. En or, pas en argent ni même en acier argenté. S’attardant sur l’un des hadrilkars, Malus nota qu’il était ouvragé en forme de deux dragons entremêlés.
La gorge serrée jusqu’à l’étouffement, il prit conscience qu’ils n’étaient pas chasseurs. Il savait qui ils étaient, même si l’on avait rarement l’occasion de les voir de ses yeux.
C’étaient la garde personnelle et les agents du Roi Sorcier. C’étaient les Immortels.