Minuit moins deux

Manu s’est encore approché. Côte à côte, ils attendent l’embrasement du littoral. Deux ados timides devant un écran de cinéma. Le film va commencer. Manu la force un peu à pivoter, son shorty mouillé se frotte au nombril de Johana, elle sent contre sa peau le désir qui tend le tissu.

Ne pas y penser. Ne penser qu’à ce bras, ce bras pendu, relié à sa main.

— Doucement, murmure Johana.

Manu se recule, obéissant.

Johana tousse, l’empreinte mouillée du shorty de Manu laisse une morsure de froid, glace son ventre. Elle bloque une remontée de bile, réfrène l’envie de rendre le rhum aux poissons du lagon.