Mon sympathique séjour en Espagne s’achève lorsque des amis viennent requérir mon aide dans un conflit : des escrocs aux jades leur seraient redevables d’une très grosse somme d’argent.
Un beau jour d’octobre 2000, je franchis la frontière au volant d’une Golf et roule jusqu’à Nice, où sont installés la plupart des protagonistes de cette affaire.
Si j’avais su… j’aurais pas venu (La Guerre des boutons).
Je passe une première nuit dans un hôtel, avant d’en changer le lendemain et tous les jours suivants. Précautions minimales, sachant que le moindre contrôle sur le territoire français me conduirait directement au ballon.
Je fais un point quotidien avec mes potes. Au quatrième soir, pour me détendre, je me rends dans un casino en voiture. Je me gare au sous-sol du palais de la Méditerranée et je continue ma route à pied jusqu’au Ruhl. Mauvaise mise.
La machine à sous sur laquelle j’ai jeté mon dévolu semble me sourire : le compteur affiche près de 3 000 pièces. Un joli pactole que je n’ai pas le temps d’encaisser : un autre gros lot m’attend, nettement moins attrayant.
Les yeux rivés sur le compteur, je ne les vois pas arriver. « Police ! » gueulent-ils en me tombant sur le dos. Tellement saisi par la surprise, je n’esquisse pas le moindre geste. La poisse après avoir effleuré la gagne.
Un quart d’heure plus tard, je suis jeté dans une cellule du commissariat de Nice, en attendant un premier interrogatoire.
Des flics passent devant la cellote en me demandant mon nom. Bien sûr, je leur donne celui qui figure sur ma carte balourde. L’un d’eux se marre : il me connaît. Avec plusieurs de ses collègues, il a fait le voyage de Paris, averti de ma présence dans les parages par la police niçoise. Individu « très dangereux », renfort obligatoire.
« Te casse pas, me dit-il. Dans quelques minutes, ton identité apparaîtra sur l’ordinateur. »
Par principe, je campe sur ma position, pas disposé à leur faciliter le boulot. Je me retrouve dans un bureau pour interrogatoire, face à plusieurs lardus.
« Depuis combien de temps es-tu à Nice ? Que faisais-tu exactement sur la Côte ? » demande l’un d’eux.
Ma réponse était toute prête :
« Je suis là depuis hier soir, pour tourisme. »
Il se marre de nouveau.
« Tu as une manière très spéciale de faire du tourisme. »
Un autre prend le relais :
« Pourquoi avais-tu des jumelles de forte puissance dans ta chambre ?
— Pour admirer les bateaux à partir de ma piaule. »
Encore quelques minutes de ce ping-pong et un flic consent à m’expliquer le pourquoi de ma garde à vue :
« Une commerçante de Nice tenant un magasin d’art asiatique a été enlevée le 30 octobre 2000, sur une route départementale des Alpes-Maritimes, par des individus armés et cagoulés. L’homme qui l’accompagnait à bord de la Mercedes interceptée a été rapidement libéré. Il aurait reçu pour mission de récupérer pour la rançon l’argent provenant d’une escroquerie aux jades, une affaire qui aurait rapporté plusieurs millions de francs à ses auteurs… »
À ce moment de l’histoire, je décide de l’interrompre :
« Qu’est-ce que je viens faire dans cette histoire ? Je suis arrivé à Nice le 21 octobre !
— Ne sois pas trop pressé, je vais tout t’expliquer. Nous avons reçu un coup de fil anonyme. La personne a balancé trois mecs : Robert Demorise, dit le Rouge, Gérard Damloup et François Barbot… »
Je le coupe encore dans sa narration :
« Et alors ! Je ne connais aucun de ces mecs !
— Ah bon ! Tu en connais à mon avis au moins un, Demorise. Il déclare avoir déjeuné avec toi dans un restaurant de Nice en compagnie de sa femme. Elle confirme ses dires.
— Je ne connais personne de ce nom. »
Le flic, fataliste :
« Je n’en attendais pas moins de toi. Tu “bats tout13”, comme à ton habitude. Nous t’avons filoché. Nous t’avons vu avec lui en voiture, puis dans une cabine téléphonique de Cannes.
— Oui, c’est vrai, mais j’étais seul et j’ai appelé quelqu’un en Espagne.
— Non, Michel ! Ton appel correspond à celui reçu par le fils de la commerçante enlevée…
— Moi, je n’ai téléphoné qu’en Espagne !
— Je m’en fous, tu verras ça avec le magistrat instructeur. Dans ton intérêt, il vaudrait mieux nous donner l’adresse de la planque où la femme se trouve actuellement séquestrée. Ce serait moins grave pour toi. »
Il paraît que l’addition est moins lourde si une personne séquestrée est libérée avant trois jours, mais je maintiens le cap :
« Je ne sais rien de cette histoire. Je suis arrivé à Nice au lendemain de cet enlèvement. Alors je n’ai plus rien à ajouter. »
Pendant ma garde à vue, la femme est libérée par les condés : elle a été séquestrée quatre jours dans une maison appartenant à Gérard Damloup, à Nîmes. Ce dernier a été interpellé sur place, de même que François Barbot. Robert Demorise, lui, s’est fait sauter le matin même de mon arrestation, dans un appartement situé sur les hauteurs de Nice.
Depuis quand nous filochaient-ils ? Ils avaient localisé l’hôtel dans lequel j’avais pris pension l’après-midi de mon arrestation. Ils nous avaient aussi suivis jusqu’à cette cabine téléphonique de Cannes. À l’heure précise où le fils de la victime s’était vu réclamer 5 millions de francs en échange de la libération de sa mère…
Mes présumés complices se balancent entre eux, mais aucun d’eux ne me met en cause. Pour l’instant. Cela n’empêche pas le magistrat de me mettre en examen pour « enlèvement et séquestration commis en bande organisée ». La victime affirme en effet reconnaître ma voix. Du moins dans un premier temps, car au cours d’une confrontation ultérieure, elle affirmera avoir été induite en erreur par les policiers.
Me voilà en villégiature sur les hauteurs de l’arrière-pays niçois. Très exactement à la maison d’arrêt de Grasse.
Durant une demi-journée, je crois avoir droit à la détention « normale ». Des amis corses et marseillais aussi, qui ont entrepris un forcing auprès de la direction pour que je sois dans le même bâtiment qu’eux. Le directeur vient cependant m’annoncer être dans l’obligation de me placer au Quartier d’isolement. Ordre du ministère de la Justice. J’y suis tout de même reçu par les quelques pointures du banditisme toulonnais et marseillais qui cohabitent entre ces murs, les frères P.J.K. et A.C.
La nouvelle de la libération de Sergio me procure un plaisir d’autant plus grand qu’il ne tarde pas à me rendre visite.
Mon dossier « stups » a été transféré au parquet de Grasse. Simple mesure de sécurité d’une administration pénitentiaire qui a la mémoire tenace : cela lui évitera d’avoir à me balader sur les routes entre la Côte et Paris.
Pour cette affaire, le tribunal correctionnel de Paris m’a déjà condamné à quinze années de prison par défaut, en invoquant la récidive. Pour 750 grammes de H.
Devant le tribunal correctionnel de Grasse, le procès ne dure que quelques minutes. La présidente ne me pose en effet qu’une seule question :
« Monsieur Lepage, maintenez-vous toujours les mêmes déclarations ?
— Oui ! Je suis innocent, la came n’était pas à moi.
— Bien, vous pouvez vous rasseoir… La cour se retire pour délibérer. »
Mes défenseurs, Maîtres Thierry Fradet, du barreau de Toulon, et Philippe Dehapiot me font savoir qu’ils n’attendent rien de bon de la part de ce tribunal. Mes sentiments sont les mêmes. Un quart d’heure plus tard, et malgré de très bonnes plaidoiries, la première sentence est intégralement confirmée. Emballé, c’est pesé !
Sans susciter chez moi de grands espoirs, mes avocats font appel.
Devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, le procès commence par une nouvelle accusation. On me soupçonne d’avoir fait disparaître mon dossier.
Le 7 janvier 2003, un homme s’est présenté comme avocat au service d’audiencement de la Cour d’appel. Il a demandé à consulter le dossier de son client, Michel Lepage. Quelques instants plus tard, l’avocat et le dossier s’étaient curieusement envolés. Ni l’un, ni l’autre n’avaient jamais été retrouvés !
« Vous avez commandité ce vol en espérant que cela empêcherait la justice de suivre son cours ! » m’accuse ouvertement le président, suivi par le proc.
Avec force, je clame mon innocence, jusqu’au moment où l’avocat général tente de m’interrompre. Le ton monte, je continue à exposer mes arguments, en indisposant visiblement le président qui menace de me faire évacuer si je ne cesse pas.
Mes avocats me prient de me calmer, relayés par ma fille et mon beau-fils, François et Délhia venus me soutenir.
Finalement, ma peine de quinze années d’emprisonnement est une nouvelle fois confirmée, alourdie d’une amende douanière de 1 650 000 euros. Le service financier des douanes ne rigole pas, à croire qu’il manque d’oseille ! En Maison centrale, je serai dans l’obligation de m’engager à rembourser 100 euros chaque mois.
Ce qui jouera en ma faveur pour négocier une liberté conditionnelle. Une fois dehors, ce ne sont plus 100, mais 150 euros qui me seront réclamés tous les mois. 10 % de mon salaire.
Pas moins de cent piges pour régler cette amende douanière ! En espérant qu’à ma mort mes enfants et petits-enfants n’aient pas à casquer les impayés.
Dans la foulée de ma condamnation, je subis un transfert disciplinaire au QI de la prison des Baumettes, à Marseille. Motif : suspicion d’évasion.
Trois mois plus tard, je suis de retour à Grasse. Le directeur reconnaît s’être trompé d’individu. Le vrai suspect se nommait Michel V. Je n’en retrouve pas moins le QI.
Le 9 avril 2003 commence le procès du kidnapping, devant la cour d’assises de Nice. Nous ne sommes que deux dans le box des accusés. Demorise comparaît libre, et Barbot, remis en liberté depuis quelque temps, a disparu dans la nature.
N’ayant jamais pu accéder au dossier jusqu’à ce jour, je découvre les déclarations de mes coaccusés. Ils se rejettent mutuellement la responsabilité l’un sur l’autre, sans évoquer ma présence, comme je le fais remarquer à la présidente lorsqu’elle me donne la parole :
« Je suis innocent, d’ailleurs, personne ne m’accuse. La victime elle-même ne me reconnaît plus comme étant l’un de ses kidnappeurs. Je ne comprends vraiment pas mon implication dans cette affaire. Pour avoir prêté une automobile, je me retrouve dans une histoire d’enlèvement. Mon pedigree chargé a suffi aux policiers pour me croire coupable, malheureusement pour moi…
— Pourtant, les policiers vous ont vu dans une cabine téléphonique, observe la présidente.
— Je téléphonais en Espagne.
— Il est prouvé que votre appel était adressé au fils de la victime.
— C’est impossible.
— Bon, vous dites ne pas connaître Demorise, pourtant lui affirme le contraire.
— Il ment, je ne sais pas pourquoi. »
À cet instant, pour se dédouaner, ce connard balance à la cour :
« Si les autres ne parlent pas de Lepage, c’est qu’ils ont peur de lui. »
Je tente de me lever pour passer par-dessus le parapet et le taper. Mais deux énormes mains, celles d’un membre du GIPN, me clouent sur le banc des accusés. Il ne me reste plus que la parole :
« Enfoiré, il faut que tu arrêtes de lire les journaux ! Est-ce que j’ai parlé de toi ? Est-ce que je t’ai impliqué dans quelque chose t’ayant porté préjudice ? »
La présidente me coupe la parole d’un air étonné :
« Monsieur Lepage, vous dites ne pas connaître Demorise et vous le tutoyez ?
— C’est la colère. En prison, on tutoie tout le monde. Ce qu’il raconte peut me coûter des années de prison ! »
Au terme de son réquisitoire, le procureur réclame douze ans de prison pour Demorise, neuf années pour moi et six ans pour Damloup.
Barbot sera condamné ultérieurement.
La présidente me donne alors la parole, et maladroitement, n’étant pas né orateur, je m’adresse à la cour :
« Mesdames et Messieurs de la Cour, comme vous l’avez appris lors des débats, je suis un gangster, avec la mentalité qui va de pair (normalement). Je ne cache pas tout, contrairement à ce que disent certains articles de journaux, mais je ne dis jamais rien. Dans une affaire de stups, mon silence m’a valu quinze années de prison. Ma peine aurait été réduite de moitié si j’avais donné les noms de mes prétendus complices ou ceux de mes commanditaires. Pour cette affaire de kidnapping, je suis innocent. Merci de m’avoir écouté. »
Que pouvais-je dire de plus ?
Tout au long du procès, Délhia est restée dans la salle, près de moi dans cette épreuve, avec mon ami Jim. Alors que les magistrats et jurés se sont retirés pour délibérer, Délhia s’approche du box pour m’embrasser, mais les hommes du GIPN s’interposent en la repoussant, tandis que me reviennent les souvenirs de journées et de nuits merveilleuses passées dans la belle ville de Barcelone et à Villanueva. Nos yeux n’ont cessé de se croiser, exprimant autant d’amour que d’attirance. Il nous faudra pourtant attendre encore plusieurs années pour vivre notre amour sans barrière.
Deux heures plus tard, le verdict tombe : douze, neuf, six, les jurés confirment très exactement et dans l’ordre les réquisitions de l’avocat général.
Malgré mon innocence et les conseils de mes avocats, je décide de ne pas faire appel, par crainte de voir ma peine augmenter au terme d’un nouveau procès. Le total de mes condamnations s’élève désormais à vingt-quatre années. À quel âge vais-je retrouver la liberté ? Serai-je encore en bonne santé ? Mon optimisme reprend tout de même le dessus. Quelque chose me dit qu’une solution pourrait être trouvée pour écourter ce chemin de pierres.
Après trois jours passés à la maison d’arrêt de Nice pour la durée du procès, je retrouve une cellule à Grasse. Avec des compagnons du QI, nous envisageons une évasion par la voie des airs, mais quelques semaines plus tard, je cède ma place. La liste d’attente commençait à ressembler à celle que l’on voit devant les bureaux de l’ANPE. Ce n’est pas un hélicoptère de cinq places dont nous aurions besoin, mais d’un transport de troupes !
Sans regret, puisque je suis bientôt transféré vers la maison d’arrêt de Lyon. Bien entendu au QI, avec des mesures de sécurité renforcées : je me vois imposer le parloir hygiaphone.
Inacceptable.
Pour protester contre cette énième saloperie, je prends la décision d’entamer une grève de la faim. Plusieurs de mes codétenus, frappés par cette même mesure infamante, me suivent dans cette revendication.
En attendant, l’administration réagit de façon radicale : transfert immédiat au QI de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier. Où le directeur me conseille de stopper ma grève de la faim, en échange de quoi je retrouverai les parloirs normaux. Il doit me prendre pour une truffe…
« Je n’ai qu’une confiance limitée dans vos engagements. Je poursuis ma grève jusqu’à l’obtention de parloirs sans séparation ! »
Ma réponse ne lui plaît que modérément, aussi se venge-t-il en m’expédiant vers le QI de la prison des Baumettes. Il paraît que les voyages forment la jeunesse !
Je poursuis ma grève de la faim à Marseille, bientôt soutenu par un grand nombre de détenus. Sous la houlette de mon ami Francis Girard, ils multiplient les signes de protestation, refusant un jour de quitter les cours de promenade pour réintégrer les cellules, déclinant même les repas.
L’administration ne se laisse pas impressionner pour autant : un jour, à 6 heures du matin, je suis à nouveau jeté dans un fourgon de transfert.
Cette fois, je me pose pour quelques mois à la maison d’arrêt de Perpignan. Je trouve Tony Cossu qui me fait lire en avant-première son roman. C’est un romancier-né ! Je fais également la connaissance d’un jeune de ma banlieue qui deviendra un ami, Sliman Zidane. Durant l’hiver 2004, mon père décède à la suite d’un cancer. Avant même que je ne dépose la moindre demande de permission, le directeur me fait savoir que c’est inutile : elle me serait refusée pour cause de risque d’évasion. De toute façon, je crois que je n’y serais pas allé : l’escorte renforcée aurait perturbé la cérémonie. Et puis mon père méritait mieux que d’être inhumé en présence de condés.
Quittant bientôt le Roussillon, j’atterris dans l’Allier, au QI de la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure. Avec le parloir hygiaphone toujours de rigueur. Je combats cette mesure avec la même virulence, soutenu avec force par Délhia.
Elle passe de longues heures, la nuit, à éplucher les éventuelles jurisprudences consacrées au sujet. Puis finit par prendre la plume pour écrire directement au ministre de la Justice, M. Perben, pour solliciter un entretien. Pour toute réponse, on lui explique que l’administration ne fait qu’appliquer la procédure habituellement réservée aux « individus dangereux ».
Délhia bénéficie du soutien de l’Observatoire des prisons et de M. Hugues de Surinam – que je tiens à remercier. Un jour, elle téléphone au directeur de la prison de Moulins et parvient à s’entretenir avec lui. Le courant passe plutôt bien entre eux. Il lui explique qu’il ne me connaît pas encore bien et qu’une période d’observation lui serait nécessaire avant toute décision me concernant.
Après de longues années de combat, notre demande de permis est enfin acceptée quelques jours plus tard. C’est en arrivant au parloir que je découvre la bonne nouvelle, Délhia me l’avait cachée pour m’en faire la surprise.
Au fil des lettres qu’elle m’a adressées tous les jours, elle m’a fait comprendre la force de son amour. Un jour, elle sera mon épouse officielle. Lorsqu’on m’aura rendu ma liberté.
Délhia est plus belle que jamais. Quel bonheur de la retrouver physiquement, sans cet abominable hygiaphone ! Quelle intensité, ces premiers baisers ! Je peux la serrer dans mes bras, laisser aller cet amour trop longtemps entravé.
Le long chemin restant à parcourir ne l’effraie pas. Elle sait qu’elle n’est qu’au seuil d’un long combat, une bataille dans laquelle elle se montrera inégalable. En toute légalité, je le précise.
Une discussion passionnée s’engage sur notre avenir.
Afin d’être sûre de ne plus jamais me perdre, elle me fait promettre de mettre un point final à ma vie de gangster. C’est la condition à laquelle elle ne dérogera pour rien au monde.
Par honnêteté, je lui explique que le choix n’est pas facile pour moi. Est-ce que je pourrai vraiment changer de vie ? Ne suis-je pas à jamais un hors-la-loi ?
L’amour se montre finalement le plus fort et je finis par promettre, sachant pertinemment que je la perdrai au moindre faux pas. Délhia est dotée d’un très fort caractère. Elle sait ce qu’elle veut, et surtout ce qu’elle ne veut pas.