X

Ca beuglait, dehors.

Je pouvais imaginer la scène, comme si j'y étais, et pour cause. La ronde enceinte sablée, pas très grande, et les deux types au centre, qui cherchaient à s'étriper. Chacun avec la peur, qu'il faut dompter, chacun avec l'espoir frénétique de gagner. Et de vivre.

Sur les gradins de pierre, les spectateurs, excités, gueularde, gesticulants. Un maximum de militaires, quelques civils, et une pincée de Dames Bleues.

Un premier rang vide, sauf d'une douzaine de gardes, armes pointées. Sait-on jamais ? Des fois que l'envie vienne à un tigre de bouffer un voyeur, pour changer ?

J'attendais mon tour, dans une petite cellule crasseuse, pompeusement baptisée "loge". Ca puait, La vieille sueur, l'huile rancie, avec je ne sais quel relent sucré. Murs lézardés qui s'effritent, sièges poisseux.

Dans la glace éraillée d'un petit meuble du genre coiffeuse, je pouvais contempler ma gueule morose et transpirante.

Toujours le sirocco, et l'haleine du dragon s'infiltrait partout. Un linge taché pendu à un clou se balançait lentement.

Je portais un joli petit short bleu, brodé de grandes étoiles roses. Les couleurs de la belle Erica. Et pour la troisième fois, je me battrais contre un short vert à croix de Saint-André noire. La marque d'une huile administrative. L'ennemi intime d'Erica. Les bagarres saignantes par personnes interposées s'inscrivaient dans le cadre d'une lutte ancienne et très sournoise. Les deux antagonistes avaient déjà dû parier l'un contre l'autre, en échangeant de grands sourires affables.

Je ne sais trop de quoi j'avais envie. De tout foutre en l'air dans le coin, peut-être, mais sûrement pas de saigner une fois de plus un pauvre mec qui ne se défendrait pas assez.

J'ai essayé de me secouer. Mon état d'esprit actuel, c'était très dangereux. Même un maladroit peut bénéficier d'un coup de veine. Surtout s'il se bat contre un type écœuré au départ. "Si tu ne le tues pas, cagnard, c'est lui qui te tuera !" Eh oui, fallait y penser. Sinon, j'irais tout droit à l'abattoir...

Les gueulasses s'intensifiaient, dehors. Ca passait en vagues roulantes. Le jeu de cons devait approcher de la fin. Bientôt mon tour...

L'adversaire, je ne le verrais pas avant qu'il n'entre par la porte Est, et mol par celle de l'Ouest. Règle impérative : aucun contact avant combat, ni de près, ni de loin. Pas question que puisse s'installer même une infime atmosphère de fraternisation. Dans le fond, peut-être sage cette fougue règle. L'ennemi, c'est l'ennemi. Ne va pas t'amuser à lui trouver une gueule sympathique. Tu échanges deux mots, comme ça, et le bonhomme d'en face devient un être humain. Il faudra bien, pourtant, que tu le tues. Mieux vaut s'ignorer, en effet, jusqu'au bon moment. Dans le cercle de sable, il ne sera que l'adversaire. Le type qui veut ta peau. Ca rend les choses plus simples...

Les clameurs s'étaient tues. Il ne venait plus, de l'extérieur qu'une rumeur sourde. La voix d'une foule qui bavarde, en commentant la qualité du spectacle.

Quelques minutes de pause, et ce serait à moi.

J'ai pris le couteau. Une sacrée lame. Longue, large, affilée à couper un cheveu. Un manche court, poli par l'usage, noire par la sueur.

Je transpirais, mais pas de frousse. Aucune appréhension. Pas une miette, ça aussi, c'était con. La trouille, il en faut un peu, sinon, on n'y met pas assez de cœur. "Continue à jouer les grandes coquettes, ducon, et c'est toi qu'on tirera par les pieds hors de l'Arène."

Un soigneur est venu ouvrir ma porte à la volée, pour me rappelez que c'était mon tour. "Pressons, activons !" Les leçons d'Erica avaient été bénéfiques, je commençais à comprendre un peu l'arabe.

J'ai croisé le Chef des Jeux dans le couloir. Un grand type, qui avait dû être costaud avant de tourner au paquet de lard. Il m'a fait un sourire aimable, un peu huileux sur les bords. Ses replis de graisse ruisselaient de sueur.

J'ai oublié de rendre la politesse. Je n'aimais pas du tout ce salaud.

Le couteau dans la main gauche, bien en pogne. Moi, je suis ambidextre, avec une préférence côté gauche.

Je suis sorti, en poussant la demi-porte battante.

Ciel de plomb, rafales de vent brûlantes, et clameurs. Les gradins, je n'ai pas regardé. Je m'en foutais. On avait jeté du sable frais sur le sang. Ca se voyait quand même.

Je guettais l'autre porte, en face.

L'adversaire est sorti.

Oh ! bon Dieu de bon Dieu !

Thomas !

Thomas pas très frais, balafré, trop maigre, tout juste sorti des fers. Thomas avec sa gueule impassible habituelle, qui ne laissait pas deviner la surprise, un infime pli d'ironie au coin des lèvres.

Du coup, je les ai examinés, les foutes gradins. Très rapidos. Une tripotée d'uniformes, donc de revolvers, avec les mitraillettes des gardes en prime. Et le pire : quatre ou cinq nénettes bleues, qui devaient être, en ce moment, juste en train de bien sucer nos têtes, les vampires !

On n'avait pas beaucoup de temps.

J'ai fait vraiment le maximum pour vider mon esprit, et agir sans penser.

Une équipe, à la longue, elle en arrive aussi à une forme de télépathie. Celle de l'action. On sent exactement ce que le copain va faire, et ce qu'il convient de faire soi-même pour être en accord.

Thomas, je l'avais eu comme équipier pas mal de temps.

Si bien qu'on a tourné les talons, avec un remarquable ensemble, et qu'on est rentrés dans nos trous, chacun de son côté.

Une vague de clameurs frénétiques. Stupeur, et frustration.

Je cavalais. Le Chef des Jeux a voulu me barrer la route, avec un très solide gourdin, en beuglant je ne sais quoi. Il oubliait sa graisse, ce con, et qu'il n'était plus assez leste pour la châtaigne.

Il a pris mon couteau dans les tripes ; recta et dans les bonnes règles. De bas en haut.

J'aurais pu me contenter de l'étendre d'un coup de pied aux couilles, mais ce ventre ouvert, ça ferait réfléchir les autres, et ça me donnerait quelques secondes d'avance. J'en avais grandement besoin.

J'ai foncé dans ma loge, et j'ai eu le temps d'arracher mon short trop voyant, pour le remplacer par un autre, toile bleue anonyme. Je suis sorti en enfilant la chemise. Le couteau, je l'avais entre les dents.

Trois soigneurs qui barrent le couloir, effarés, et pas tellement chauds pour l'attaque. Pas encore d'uniformes, ni de revolvers. Merci, petit Jésus ! "Pourvou qué ça douré", comme disait la mater à Napoléon.

J'ai repris le couteau en main, lame pointée. Les trois gus m'ont laissé le passage. Respectueusement.

J'ai retrouvé Thomas à la sortie. Lui aussi s'était changé. Et il avait trouvé le temps, en prime, de ratatiner le garde armé qui protégeait l'issue. Et de piquer le pétard. Parfait parfait, ça pourrait servir.

On a filé en sprinters, en bousculant des passants ahuris. Ca a tiré en arrière, beaucoup trop loin, heureusement.

Une douzaine de rues, parcourues dans un style étoiles filantes, une cour à double issue propice, et on a pu ralentir, escamoter l'armement dans nos ceintures, chemises flottantes par-dessus, et prendre une très digne allure de promeneurs paisibles.

- Qui aurait gagné, à ton idée ? a demandé Thomas avec un sourire en coin.

Ca, je n'en savais fichtre rien. 11 est fortiche, le copain, il connaît bien la technique, et il est bougrement rapide...

- C'est presque dommage, (Toujours ce sourire mi-figue mi-raisin.) Ca fait un bout que je me demande si tu es plus rapide que moi.

La vache ! Qui touchait au point sensible. Parce que je m'étais aussi posé la question...

J'ai embrayé sur autre chose, de plus important. Qu'est-ce qu'on allait faire ?

Pour le moment, on marchait au hasard, anonymes parmi les passants. Ca risquait fort de ne pas durer. Urgent de bâtir un plan solide, qui tiendrait compte du plus gros problème : les satanées bonnes femmes bleues ! D'après Erica, les garces n'étaient pas nombreuses, et elles ne pouvaient capter les pensées que de près. Un hasard mauvais risquait quand même d'en amener une à lire dans nos têtes.

J'ai demandé à Thomas s'il était au courant de cette histoire de télépathie.

Il a répondu :

- Depuis peu. J'ai rencontré une de ces bleues chez mon nouveau patron. Elle s'est payé ma tête, au vrai sens du terme. Elle a décortiqué toutes mes petites pensées sournoises. Très gênant. Et ça va devenir bien plus gênant encore, maintenant qu'on est en cavale...  A mon avis, on devrait s'éloigner d'urgence des lieux habités. Après, on verra. L'ennui, c'est que je ne connais guère le terrain. Tu le connais, toi ?

- En partie. Ma patronne m'a promené un peu, Toute la zone habitée est étirée le long de la côte. Pour s'en écarter, il faut aller vers l'intérieur.

- Je te suis.

On a obliqué, en prenant une rue qui allait dans la bonne direction,

- A mon avis, a dit Thomas, ce serait plus sage d'arrêter de bavasser. Et de se réciter n'importe quoi du genre Petit Chaperon rouge.

Très judicieux conseil, que j'ai scrupuleusement suivi.

*

**

On avait abouti dans un village en ruines décoré de squelettes, comme de coutume. On attendait la nuit. En crevant de soif. Il y avait eu un puits, dans ce village. Autrefois. Actuellement, plus sec que le Sahara. Même pas de quoi abreuver un puceron.

Pour tromper la soif, on suçait des cailloux. Et pour tuer le temps, on bavardait.

- Tu sais ce que sont devenus Alex et Hans ?

- Non. Je ne les ai pas recrus. J'avais atterri dans un camp dégueulasse, et je bossais dans la culture. Ca ne me plaisait pas du tout. Je commençais à envisager de jouer ma dernière partie, quand un type est venu demander des volontaires pour l'Arène. Là, j'ai eu du pot, Je n'avais pas pigé un seul mot de l'annonce, tu t'en doutes, mais j'étais assez bien avec un gros lard de surveillant. Trop feignant pour se fatiguer beaucoup à cogner, et plutôt bon zigue, compte tenu des circonstances. Il baragouinant un chouïa de français, et ça lui plaisait d'étaler sa science, en échangeant de temps en temps quelques mots avec moi. Il m'a traduit la proposition, à grands renforts de gestes. Tu parles si j'ai sauté dessus. N'importe quoi, pour sortir de ma merde... Et toi ?

J'ai raconté mes aventures.

- Cette Erica ? Elle en pince pour toi ?

- Ca m'étonnerait qu'elle en pince pour autre chose qu'elle-même.

- Sûr, sûr ? Parce que ce serait un bon filon pour avoir de l'aide. Je ne sais pas trop si on pourra vraiment s'en tirer seuls... Rien que la question flotte...

- Parle d'autre chose. On boira cette nuit.

- Vaudrait mieux. Quand il fait aussi chaud que ça, ce n'est pas tellement long, de crever de soif. On finira par échanger notre liberté contre de l'eau.

- Merde ! Rengaine ton pessimisme. On s'en sortira, d'une façon ou de l'autre. Mais pas en demandant de l'aide à Erica. On pourrait aussi bien se livrer tout de suite. Je la connais, et toi pas !

Irritation, entretenue par la chaleur excessive.

On s'est tus un moment. On suçotait nos cailloux. Faute de mieux, ça faisait un peu de salive.

J'ai demandé :

- Tu as entendu parler de la Démence ?

- Jamais. Qu'est-ce que c'est ?

J'ai donné les quelques renseignements fournis par Erica. Autant dire pas grand-chose.

- Tu sais où ça se loge ? a demandé Thomas.

- Même pas ça.

- Dommage. On aurait peut-être pu aller voir...

Thomas a ramassé une pierre, machinalement. Et fait surgir un scorpion jaune, qui a dressé une queue menaçante. Il l'a écrasé, instantanément. De sacrés réflexes !

La bestiole m'a rappelé le vivarium d'Erica. Je l'ai décrit, minutieusement.

- Tu me baratiner, Gérald ?

- Parole que non.

- Intéressante, cette Démence, ça me plairait de la visiter...

Entre autres choses, un solitaire, c'est curieux.

*

**

La nuit était venue, avec sa brutale soudaineté rituelle. Ca basculait de la clarté au noir comme dégringole une pierre. Un peu surprenant pour quelqu'un d'habitué aux longs crépuscules de France.

On est repartis vers la civilisation. Il nous fallait de l'eau. Pas mal d'autres choses aussi, mais de l'eau en priorité.

Nuit de poix, gluante, infernalement chaude. Nos réserves de liquide se tiraient à toute vitesse. Le vent démoniaque soufflait en rafales ardentes. Et question repérage, ce n'était pas très au point.

Après une bonne heure de marche assez errante, on a pu boire, dans la rigole d'irrigation d'un verger. A plat ventre, le nez dans l'eau, avec une satisfaction animale qui excluait tout le reste.

C'est là que ça a mal tourné.

Éblouissement soudain, dû au grand jet de clarté d'une forte lampe, et interrogation brutale. J'ai cru comprendre qu'on voulut savoir ce qu'on foutait là.

On a essayé de filer, en zigzaguant.

Abois d'une arme qui crache en rafales. Ca a sifflé méchamment. L'essaim de frelons. Sifflé seulement pour moi. Pas pour Thomas.

Il a grogné, et boulé.

Je suis revenu en arrière. La lampe fouillait.

J'ai lancé mon couteau par là. Pas une arme de jet, mais en cas d'urgence... Le coup de bol ! ça a fait mouche. La lampe a dégringolé et s'est immobilisée après quelques tournoiements de lumière.

J'ai cavalé vers la cible. Mon couteau s'était enfoncé dans un torse anonyme. Je l'ai récupéré, et j'ai ramassé la lampe pour l'éteindre. J'allais la balancer dans la nature, mais j'ai jugé plus sage de la glisser dans ma ceinture. Utilité plus que probable.

Thomas s'était relevé. Il boitait salement, pour autant que je pouvais en juger. Du côté d'une grande bâtisse aux fenêtres éclairées, ça gueulait.

J'ai passé le bras du copain autour de mon cou, et je l'ai entraîné, le plus vite possible. Je le portais aux trois quarts. Il suivait, plus mal que bien, en grognant par à-coups.

On avait réussi à mettre une bonne distance entre nous et la malencontreuse exploitation agricole. Temps de faire la pause, et d'examiner les dégâts. La lampe est devenue très utile.

Thomas saignait terriblement. Une balle à travers la cuisse. Entrée et sortie. Trou devant, trou derrière, pas trop près de l'os.

J'ai déchiré ma chemise, pour improviser un pansement. Annie aurait gueulé sur le thème "infection". Et je n'ose même pas penser à ce qu'aurait dit Frédéric ! N'empêche que sur le terrain, on fait ce qu'on peut...

Thomas avait la gueule blême, et des mâchoires bien crochées.

C'est là que ce connard m'a joué la grande scène du III.

- Gérald... Laisse-moi le pétard. Et tire-toi !

Merde ! Mais il m'insultait, ce con !

Il était devenu "fardeau", hein, et il ne voulait pas "m'encombrer".

Pendant qu'il y était, pourquoi ne pas me demander de l'achever ? Ca se fait, entre équipiers. On ne laisse pas un camarade blessé à la merci des groupés qui le finiraient de façon plus ou moins dégueulasse. On fait le boulot soi-même. Proprement.

J'étais rogneux. Mais pas le moment de brailler quand même. J'ai répondu par une question :

- Tu te tirerais, toi ?

- Non. Mais qu'est-ce que tu gueulerais pour que je le fasse.

J'ai rigolé, bien malgré moi. Il a gloussé aussi. On s'est tirerait tous les deux, ou pas du tout. Et il devait bien le savoir, bon Dieu !

Il s'est remis debout. Un bel effort de volonté.

J'ai proposé de le charger sur mon dos. Il a répondu non très sec. Il se contenterait de s'appuyer sur moi, pas plus. Je n'ai pas insisté. Avec les têtes de lard, c'est inutile.

On s'est remis en route. Thomas progressait, un bras accroché à mon cou. Ca n'allait vraiment pas tout seul. Il a mis longtemps, quand même, la sacrée tête de cochon, avant d'être contraint d'accepter ma proposition. Et encore. Il a fallu que je la représente, très très gentiment.

Nouvelle promenade errante, pour retrouver ce village en ruine. Pas si facile. Avec, en prime, cette idée que peut-être, les Pas Beaux allaient nous courir aux t'rousses. Des coups de feu dans un verger, des traces de sang. Deux et deux égalent ratissage minutieux du secteur. Je me faisais du mouron. Thomas aussi, probable. On se gardait d'en parler. Ca nous aurait avancés à quoi ?

Mes cogitations ont abouti à ceci : je n'avais plus le choix. C'était Erica ou rien. J'allais laisser Thomas dans le village, et utiliser le reste de la nuit pour retourner chez Dame Bleue. Je la surprendrais en plein sommeil. Du moins, je l'espérais. Et je la contraindrais à nous donner un coup de main. Je ne voyais rien de mieux...

On a fini par le retrouver, ce village. Il était temps. Thomas arrivait au bout du possible. Je le sentais filer dans la vape, par moments. Sa jambe coincée par mon bras devait lui en faire voir de très vertes. Et moi, je n'étais pas frais comme la rose. Il pesait son poids, le copain.

Arrivé au but, à l'abri d'une maison dont le toit s'ajourait, j'ai déchargé un fardeau bigrement mou. La lampe de poche m'a révélé un visage cireux, verni de sueur. Les yeux chinois avaient une expression très vague, puis, après quelques instants, ils m'ont reconnu.

Je devais avoir l'air très inquiet. Thomas a souri.

- Du calme, Gérald ! Ca va. Je survis. Tu as une idée de plan ?

- Oui. Je voir chez Erica. On ne peut plus s'en tirer sans aide.

- O.K. ! Laisse-moi le pétard, tu veux ?

- C'est toi qui l'as.

Au moment de notre fuite, Thomas avait glissé dans sa ceinture le revolver pris au garde. Mais pas tellement étonnant qu'il l'ait oublié. Les armes à feu, pour nous, ça ne s'inscrivait pas dans l'habituel. Et qu'il le veuille, maintenant, ça disait assez qu'il se sentait très mal en point...

Il gloussé. Un bout de rire presque silencieux

- Vrai, ça. Je n'y pensais plus. Je ne me le suis même pas rappelé quand ce type nous a tiré dessus. Con sur les bords, non ?

- Essaye de te rappeler que tu l'as en cas de nécessité.

On savait tous les deux qu'en cas de nécessité, il y aurait surtout une balle pour lui... ça vaudrait mieux que d'être bouffé vif par la gelée...