1 I, Claudius, Robert Graves, Londres, 1934, Librairie Plon, Paris, 1939, et Gallimard, Paris, 1964 ; Claudius the God, Robert Graves, Londres, 1934, et, en deux volumes, Claude, empereur malgré lui et Le divin Claude et sa femme Messaline, Gallimard, Paris, 1978.
2 . Il m'est arrivé de faire un effort similaire pour quelques noms latins ainsi, Baies, si on ne l'écrit pas Baïès, se lira « Bai » en français.
3 J'ai ainsi fréquenté, au cours de mes lectures, un certain Lucius Fulvius Gavius Numisius Petronius Aemilianus... «Ils sont fous, ces Romains ! »
4 Son nom d'origine, partiellement conservé à l'intérieur de son nouveau nom légal, était Lucius Domitius Ahenobarbus. Il était l'arrière-petit-fils de Cnaeus Domitius Ahenobarbus, l'amiral « Barberousse » qui déserta le camp d'Antoine à la veille d'Actium ; et par sa grand-mère Antonia l'Aînée, qu'on voit vivre dans ce roman sous le nom de « Prima », il était aussi le petit-fils de Marc Antoine et d'Octavie, ainsi que le petit-neveu d'Auguste. Bref, avant même d'être adopté par un empereur, ce jeune homme était d'une excellente famille...
5 D'autres prénoms français sont des prénoms romains (Marc ou Luc, par exemple) ; d'autres encore, des titres, des surnoms, ou des noms d'esclaves (Auguste, Victor, Félix, Juste, Narcisse, Diane, etc.).
6 Tel semble être le cas pour le nom d'« Antyllus », qui n'est pas un prénom répertorié. Certains historiens ont supposé que l'enfant, qui portait sans doute les mêmes nom et prénom que son père, aurait été ainsi surnommé pour le distinguer de Marc Antoine, « Antyllus » correspondant à une prononciation enfantine, ou tout simplement grecque, de l'« Antonius » latin.
7 Ce qui m'a conduite, par souci d'homogénéité, à latiniser d'autres noms de monuments alexandrins, comme le Sérapéum ou l'Iséum.
8 « L’univers historique », Le Seuil, Paris (1971).
9 Paris, Arléa, 2001.
10 Tristes Pontiques, Paris, P.O.L., 2008.
11 Bibliothèque de la Pléiade, édition établie et annotée par Gérard Walter.
12 « Sens priapéen », comme indique chaque fois, sans autrement préciser, le chaste dictionnaire Gaffiot.
13 Voir, à ce sujet, l’amusante préface de Danièle Robert pour sa nouvelle traduction du Livre de Catulle de Vérone, Arles, Actes Sud, 2004.
14 Voir Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain. Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères, Paris, Le Seuil, 1991.
15 Telle semble être aussi l'opinion de Pascale Ballet, La Vie quotidienne à Alexandrie (331-30 avant J.-C.), Paris, Hachette Littératures, 1999.
16 En revanche, comme Octave-Auguste et comme beaucoup, Marc Antoine collectionnait les enfants délicieux (pueri delicati) : l'anecdote des pseudo-jumeaux est authentique.
17 C'est surtout vrai de Suétone, qui décrit précisément (maladies comprises) chacun de ses Douze Césars.
18 Telle est aussi l'opinion exprimée par Christian-Georges Schwentzel (<Cléopâtre, Paris, P.U.F., 1999).
19 Le catalogue de l'exposition (Paris, 5 Continents Éditions / Le Seuil, 2006) donne une bonne reproduction photographique de ce portrait singulier, mi-romain, mi-égyptien.
20 J'aborde, dans le troisième volume, la question de son image à l'âge adulte (monnaies et « coupe d'Afrique » du Trésor de Boscoreale).
21 Le premier « plan supposé » de la ville antique d'Alexandrie, établi par Mahmoud al-Falaki, date de 1866.
22 Pour autant, il n'est pas certain que les corps d'Antoine et de Cléopâtre aient été inhumés là. Octave a toujours déclaré les avoir enterrés ensemble pour exaucer leurs vœux, formulés, pour Antoine, quatre ans auparavant dans son testament, et, pour Cléopâtre, dans sa lettre d'adieu. Mais, au moment de leur suicide, la construction du Mausolée n'était pas terminée. Il y eut donc, nécessairement, une inhumation provisoire. Où ? On l'ignore. Pas plus qu'on ne sait si, une fois la construction achevée, les corps y furent vraiment transportés.
23 Sous l'Empire romain, l'un des deux procurateurs désignés pour administrer le port et les entrepôts d'Alexandrie était procurateur de Néapolis et du Mausolée - ce qui semble indiquer que Néapolis (le centre-ville) apparaissait, depuis le port, comme un quartier distinct de celui du Mausolée.
24 La « Bibliotheca Alexandrina », récemment inaugurée, occupe l'emplacement qui, selon la plupart des archéologues, fut celui de la première bibliothèque : juste à l’entrée de ce qui reste du cap Lokhias.
25 Le nom grec est Timoneiôn. Je me suis permis de le franciser.
26 Voir, notamment, les « vues d'artiste » de Jean-Claude Golvin dans Le Phare d'Alexandrie de Jean-Yves Empereur (« Découvertes » Gallimard, 1998), Alexandrie des Ptolémées d'André Bernand (CNRS Éditions, 2001) et Alexandrie de Jean-Yves Empereur (« Découvertes » Gallimard, 2001). Voir aussi le plan que propose Édith Flammarion dans Cléopâtre, vie et mort d'un pharaon (« Découvertes » Gallimard, 1993) - lequel fait clairement apparaître les deux grands canaux intérieurs - et la description que donne de la ville Pascale Ballet {op. cit.).
27 Contrairement à ce que croient souvent les lecteurs, lorsqu'on situe un roman dans une époque très reculée, les difficultés tiennent moins à l'établissement des faits (comme une bonne mère de famille, le romancier cuisinera avec ce qu'il a) qu'à la reconstitution des gestes ordinaires de la vie. Ce sont les comportements physiques qui nous échappent. Non pas tant, d'ailleurs, ce qui relève de la sexualité (sur laquelle, grâce, notamment, aux peintres grecs et romains, nous avons quelques idées) que ce qui touche aux habitudes alimentaires, manières de table, pratiques religieuses, ou signes de politesse. Par exemple, le romancier doit résister à l'envie, si naturelle, d'écrire « Elle haussa les épaules » ou « Il hocha la tête » : hochait-on la tête dans l'Arménie du Ier siècle avant J.-C. ? Haussait-on les épaules dans l'Égypte de Cléopâtre ? Et si oui, quelle signification avaient ces mimiques ? Difficile aussi de reconstituer les accents que pouvaient avoir des personnages antiques lorsqu'ils parlaient, mal, une autre langue que leur langue maternelle (l'accent grec en latin, l'accent égyptien en grec, etc.). Je m'en suis tenue là-dessus aux indications, rares et allusives, des satiristes romains... Finalement, plus que la connaissance des « mentalités » (sur laquelle les historiens modernes nous ont beaucoup renseignés), ce sont ces détails concrets qui manquent au romancier pour bien « voir » le monde antique qu'il veut peindre.
28 En fait, cette date de 37 avant J.-C. s'accorde si mal avec les termes d'une lettre authentique d'Antoine écrite en 31 ou 32 (« La Reine est ma femme légitime depuis neuf ans ») que j'ai dû, dans la scène où il dicte cette lettre, en intervertir deux phrases pour que le texte cadre avec le point de vue de la majorité des historiens. Quand Antoine devint-il bigame ? A-t-il épousé Octavie avant, ou après, son mariage avec Cléopâtre ? En vérité, nous l'ignorons.