Archais : étui contenant l’arc et les cordes de rechange.
Bersekir ou Berserkr : terme Scandinave, guerrier fauve saisi de fureur meurtrière au combat.
Betas : vient de l’ancien Scandinave beitiass qui désignait sur les navires vikings une perche pour tendre la voile. Wace l’emploie dans Le Roman de Brut.
Bliaud : tunique longue de laine ou de soie, aux manches courtes dans le Sud et longues dans le Nord, serrée à la taille par une ceinture. Habit de la noblesse ou des riches bourgeois.
Brai : résidu de distillation de résine servant à enduire le fond des coques.
Braies : caleçon plutôt long et collant au xue siècle, retenu à la taille par une courroie.
Broigne : justaucorps de grosse toile ou de cuir, ancêtre de la cotte de mailles, recouvert de pièces de métal.
Cainsil : fine toile de lin pour chemises.
Calengue : vient de kerling qui signifie femme en ancien Scandinave. Ce terme désigne par métaphore la pièce de bois où vient s’implanter le mât. Nommé carlingue en français actuel.
Caparaçon : armure ou harnais dont on équipait les destriers.
Carreau : trait d’arbalète dont le fer avait quatre faces.
Chainse : équivalent de la chemise, tunique en toile ou en lin à manches fermées.
Chaperon : petite cape fermée avec capuche, portée comme un chapeau en été, torsadée sur le crâne.
Chausses : chaussettes en drap, tricot ou laine, parfois munies de semelles de cuir et maintenues par des lanières s’attachant au-dessous du genou. Un haut-de-chausses était l’équivalent de nos bas.
Cidre moratum : cidre fait à base de mûres.
Cordouan : cuir tanné.
Couire : sorte de carquois, permettant le transport des flèches.
Courtepointe : couverture de lit piquée et rembourrée.
Destrier : cheval de bataille, il devait son nom au fait que son cavalier le tenait de la main droite pour l’amener au plus près de l’adversaire.
Doloire : hache de charpentier à fer long et à un seul tranchant, utilisée pour aplanir les bordées.
Eschets : ancien nom du jeu d’échecs.
Escoffle : pèlerine utilisée pour la chasse, en cuir ou en fourrure.
Esnecca régis : esnèque royale utilisée par Henri II Plantagenêt et faisant pour lui la Maison régulière entre Barfleur et Portsmouth.
Esnèque : navire de guerre (ou long bateau, langskip, inspiré des premiers navires vikings). L’esnèque a une vingtaine de bancs de nage, elle utilise quarante rameurs et peut embarquer soixante à quatre-vingt-dix hommes.
Frilla : nom donné aux concubines légalisées par l’union more danico, à la manière danoise, et qui légitimait les enfants. Union contestée, puis interdite par l’Église.
Harnois : désigne tout l’équipement d’un homme de guerre (broigne, épées, lance, bouclier...), mais aussi l’habillement du cheval, voire le mobilier transportable dans les camps.
Hypocras : vin mêlé d’épices.
Jarl : titre nobiliaire Scandinave d’origine obscure. Équivalent d’un prince.
Knörr : bateau viking capable d’affronter la haute mer, servant dans ce texte de navire de charge.
Maître de la hache : surnom du charpentier de marine en Normandie.
Malcuidant : qui nourrit de mauvaises pensées.
Malemort : mort violente et cruelle.
Mantel : manteau semi-circulaire comme une cape, attaché à l’épaule par une agrafe nommée tasseau.
More danico : à la « mode danoise », déclaration qui légitime la femme non épousée chrétiennement et ses enfants.
Orfroi : passementerie, frange et broderie d’or employées pour border les vêtements. On disait « orfraiser » une robe.
Paro : petit navire de guerre utilisé au Moyen Âge par les pirates le long des côtes atlantiques.
Pastieri : boulettes de viandes d’agneau et de chevreau garnies d’oeufs et de fromages, très poivrées, que l’on mange en Sicile.
Restrait : lieux d’aisances, comportant un conduit plus une fosse où l’on mettait des cendres de bois qui décomposaient les matières organiques.
Samit : riche tissu à trame de soie et chaîne de fil.
Sigler : faire voile.
Skeio : navire de guerre de plus de vingt-cinq bancs.
Stirman : vient de l’ancien Scandinave, ce terme désigne l’homme du gouvernail.
Tialz : vient de l’ancien Scandinave tjald, tente de toile goudronnée dressée sous la voile pour passer la nuit au mouillage.
Tinel : masse d’armes.
Tiraz : atelier d’État hérité des émirs fatimides comme on en connaissait à Cordoue et à Bagdad, où les femmes s’affairaient aux tissages d’étoffes de soie et à la confection de vêtements princiers. Les mêmes femmes se retrouvaient au harem royal.
Ultreïa ! : E Ultreia ! pourrait se traduire par : « Plus loin, allons ! » Paroles d’un chant médiéval (Codex de 1140), qu’utilisaient les pèlerins pour rythmer leur marche sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Vagant : errant.
Varengue : de (v)rang, courbe, pièce inférieure d’un couple. La varengue chevauche la quille à laquelle elle est assemblée. Le mot subsiste dans le patois normand de Jersey.
Les mesures médiévales
Lieue : environ 4 kilomètres.
Toise : équivaut à 6 pieds, soit près de 2 mètres.
Aune : 1,188 mètre.
Pied : 32,4 centimètres.
Pouce : 2,7 centimètres.
Coudée : distance séparant le coude de l’extrémité du médius, environ 50 centimètres.
Les heures
Matines, ou vigiles : office dit vers 2 heures du matin au Moyen Âge.
Laudes : office dit avant l’aube.
Prime : office dit vers 7 heures du matin.
Tierce : office dit vers 9 heures du matin.
Sexte : sixième heure du jour, vers midi.
None : office dit vers 2 heures de l’après-midi.
Vêpres : du latin vespera, « soir ». Office dit autrefois vers 5 heures du soir.
Complies : office dit après les vêpres, vers 8 heures, c’est le dernier office du soir.
Ils ont vécu au XIIe siècle
Royaume de France
Abélard : né en 1079, mort en 1142. Philosophe, théologien et dialecticien français. Fonde l’abbaye du Paraclet, dont Héloïse deviendra l’abbesse. Bernard de Clairvaux obtint sa condamnation au concile de Sens en 1140. Son ouvrage Sic et non (Le Pour et le contre) figurait dans les manuscrits du Mont-Saint-Michel.
Bernard de Clairvaux : né en 1091, mort en 1153. Moine à Cîteaux en 1112, premier abbé de Clairvaux en 1115. Se rend à Albi en juin 1145 pour rencontrer Henri de Lausanne et l’affronter. Il prêche la seconde croisade à Vézelay en 1146 et soutient des polémiques contre l’ordre de Cluny.
Louis VII : né en 1120, mort en 1180. Roi de France, sacré à Reims le 25 octobre 1131. Marié en 1137 à Aliénor d’Aquitaine. Participe à la seconde croisade avec Conrad III. Divorcé en 1152. Veuf de Constance de Castille, il se remarie avec Adèle de Champagne, mère de Philippe II Auguste.
Duché de Normandie, royaume d’Angleterre
Aliénor d’Aquitaine : née en 1122, morte en 1204. Divorcée en 1152, elle se remarie la même année avec Henri Plantagenêt dont elle eut huit enfants (dont Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre...). Elle finit ses jours à l’abbaye de Fontevrault, où elle est enterrée.
D’Aubigny : famille détenant l’office héréditaire de bouteiller.
Henri II Plantagenêt : né en 1133, mort en 1189. Roi d’Angleterre, comte d’Anjou, duc de Normandie et d’Aquitaine. Il fait sa première expédition guerrière à l’âge de treize, quatorze ans. Il rencontre Aliénor d’Aquitaine alors qu’il n’a que dix-huit ans et l’épouse à Poitiers le 18 mai 1152. Il est roi d’Angleterre à vingt et un ans. Il aura huit enfants de son épouse : Guillaume, Henri, Mathilde, Richard, Geof-froi, Aliénor, Jeanne et Jean. À la suite de l’assassinat de Thomas Becket, il se soumet à une pénitence publique sur le parvis de la cathédrale d’Avranches. Au cours d’une vie parsemée de révoltes et de conquêtes, il affrontera ses propres fils, dont Richard Coeur de Lion. Son dernier adversaire sera Philippe Auguste. Il mourra à Chinon à l’âge de cinquante-six ans.
Al-Andalus (Espagne) et royaume du Portugal
‘Abd al-Mu’min : né en 1130, mort en 1163. Puissant calife almohade, il fit ériger de nombreuses fortifications notamment à Séville et « fonda » celle du Djebel Tarik (Gibraltar) en 1160.
Alphonse Ier du Portugal : né en 1110, mort en 1185. Alphonse Henri, fils de dom Henrique, comte du Portugal, et d’une des filles du roi Alphonse VI de Cas-tille et Léon. Après la mort de son père, il chasse sa mère et entre en révolte contre le roi de Castille et Léon. En 1143, Alphonse VII accepte qu’il porte le titre de roi du Portugal, sous la condition qu’il reconnaisse la primauté de l’empire de Castille et Léon. En 1179, Alphonse Ier du Portugal obtiendra du pape la reconnaissance de son titre et de son regnum.
Royaume de Sicile et d’Italie
Abou Abdullah ibn Mohammed al-Idrisi : né à Ceuta vers 1099, mort vers 1165. Descendant du Prophète, il fit ses études à Cordoue puis voyagea en Espagne, en Afrique du Nord, en Asie Mineure, avant de s’établir à la cour du roi normand Roger II de Sicile. Ce dernier le chargea de rédiger une description du monde d’après les observations d’un groupe d’explorateurs placés sous ses ordres. Son livre Délice de celui qui souhaite visiter les régions du monde ou Livre de Roger est un des plus importants travaux de la géographie médiévale.
Falcon de Bénévent : chroniqueur d’origine lombarde, il fut notaire au palais de Bénévent jusqu’au début des années 1130. Il est nommé juge avec l’accord du pape Innocent II. Exilé par les Normands, il revient en 1137 et commence son oeuvre. Témoin de son époque, animé par sa haine des Normands, il sera l’auteur du Chronicon de rébus aetate sua gestis.
Georges d’Antioche : « Grand amiral » de la flotte sicilienne, paré du titre grec d’« archonte des archontes », du titre arabe d’« émir des émirs », il est dès 1132 le « premier sujet du royaume » de Roger II et a toute sa confiance. Il meurt en 1151.
Guillaume Ier : dit le Mauvais, né en 1120, mort en 1166. Succède à son père sur le trône de Sicile jusqu’en 1166, date de sa mort. Il perdra les conquêtes de son père sur les actuelles Tunisie, Libye et Algérie.
Guillaume de Verceil : mort en 1142, promoteur du monachisme réformé en Campanie. Il vit en ermite, crée Sainte-Marie-de-Montevergine (près d’Avellino) et Saint-Sauveur-du-Goleto, un monastère féminin (non loin de Sant Angelo dei Lombardi). Il vit dans l’ascétisme et la solitude et ne quitte jamais son casque et sa cuirasse.
Roger II de Sicile : né en 1095, mort en 1154. Comte de Sicile en 1105. En 1130, à la faveur d’un schisme, il obtient le titre de roi de Sicile du pape (ou antipape) Anaclet II. Titre royal confirmé en 1139 par le pape Innocent II et reconnu comme légitime par la plupart des rois d’Occident. De sa première femme Elvire, fille d’Alphonse VI de Castille, il a cinq fils et une fille, de la seconde, Sybille de Bourgogne, aucune descendance et de sa troisième et dernière femme, Béatrice de Réhel, une fille, Constance. En 1140, il établit une direction centralisée sur ses Etats, inspirée des modèles grec et arabe. Il rêve de conquérir l’Afrique. Il meurt en février 1154.
Roger, duc de Pouilles : fils aîné de Roger II, il meurt le 2 mai 1148 à trente ans. Marié en 1140 à Élisabeth de Champagne il n’aura pas d’autres héritiers que deux garçons qu’il a eus d’une union more danico. L’un d’eux, Tancrède, sera comte de Lecce et, pendant quatre ans, roi de Sicile.