CHAPITRE XII

Il y avait deux survivants, tous deux très jeunes et terrifiés, et ni l’un ni l’autre ne savaient grand-chose.

— J’ignore d’où il vient, répondit le plus âgé, Badji. (Il voulut esquisser un geste, mais les entraves l’en empêchèrent.) Un jour, il est arrivé et il a dit au capitaine Andel de se joindre aux BloodScars qui veulent former le plus grand gang de la galaxie.

— Qu’a répondu Andel ? demanda Brightwater.

— Il a promis à Caaldra d’y réfléchir. Mais je ne crois pas qu’il en avait l’intention. Je l’ai entendu dire qu’il gèlerait en enfer le jour où… (Il se tut, les yeux écarquillés.) Attendez. Vous n’êtes pas… je veux dire… ?

— Non, nous ne sommes pas des BloodScars, l’assura LaRone. Ce Caaldra a-t-il laissé à Andel un moyen de le contacter ?

Badji secoua la tête.

— Non.

— Vous mentez, accusa sèchement Brightwater. Il ne serait pas parti sans ça.

— Je vous le jure ! s’écria le pirate, qui commençait à trembler. Il a dit qu’il viendrait chercher la réponse deux semaines standard plus tard.

— Et quand était-ce ?

— Il y a huit jours. Je m’en rappelle parce que…

— Vous êtes en train de me dire que si nous voulons parler à Caaldra, il va nous falloir attendre une semaine ? interrompit Brightwater.

— Je ne sais pas quand il reviendra. Je ne vous cache rien, je le jure !

— Bien sûr que non, fit LaRone, croisant le regard de l’autre ex-soldat de choc.

Brightwater hocha la tête, et ils sortirent.

Marcross et Grave discutaient à voix basse dans la salle de détente.

— Vous avez appris quelque chose ? demanda LaRone quand ils les eurent rejoints.

— Rien d’utile, répondit Marcross. Les BloodScars sont bien en train de recruter – un mercenaire du nom de Caaldra s’est présenté en leur nom il y a un peu plus d’une semaine.

— Nous avons entendu la même histoire, confirma LaRone, un peu dégoûté.

Tous ces efforts pour suivre le Corellien jusqu’aux BloodScars, et tout ce qu’ils avaient récolté, c’était deux adolescents qui venaient probablement de rallier la bande pour jouer aux pirates.

— Et le Corellien et ses amis ? demanda Brightwater. Avons-nous des informations sur eux ?

LaRone se pencha vers l’intercom.

— Quiller, ta recherche a donné quelque chose ?

— Négatif. Il n’y a aucun équipage connu composé de deux humains et d’un Wookie. Je peux chercher avec un seul humain, au cas où l’autre se serait récemment ajouté.

— Plus tard. (Il n’aimait pas fouiller les banques de données impériales, de peur d’être repéré.) Que font-ils ?

— Ils attendent gentiment. Et le cargo surronien n’a pas essayé de partir non plus.

— Ce sont de braves clients, observa Brightwater.

— Ils se comportaient déjà ainsi sur Drunost, rappela Grave. J’aimerais bien savoir ce qu’ils trafiquent.

— Ils sont peut-être là pour délivrer un message, suggéra Brightwater. Si ce Caaldra a pressenti qu’Andel ne signerait pas, il peut avoir décidé de leur prouver que c’était une mauvaise idée.

— Le Corellien et Caaldra ne font peut-être qu’un, ajouta Marcross. Il nous a dit vouloir parler aux survivants.

— Voyons si nous pouvons élucider cela, lança LaRone. Quiller, appelle-les et invite-les à bord.

Yan était dans les entrailles de l’hyperdrive jusqu’aux coudes quand l’invitation leur parvint.

— Nous sommes occupés – cette dernière salve a laissé une trace.

— Navré. Avez-vous besoin d’aide ?

Yan fronça les sourcils. Si les senseurs du Suwantek avaient été améliorés comme le reste, ils devaient déjà tout connaître de son hyperdrive. Ce qui n’avait rien de bon.

— Non, nous allons nous débrouiller.

— D’accord. Mais je croyais que vous vouliez parler aux prisonniers, et nous n’avons pas l’intention de nous éterniser dans ce système.

Yan regarda Luke, qui haussa les épaules, puis hocha la tête.

— Bien, nous arrivons, répondit-il. Vous avez un tunnel de transfert universel ?

— Mieux encore, notre écoutille ventrale a un collier universel, répondit l’autre. Nous allons nous placer au-dessus de vous.

 

Yan avait déjà noté que le ton était militaire. Alors que Luke et lui montaient à l’échelle, il découvrit que les deux hommes qui les attendaient dans le ventre du Suwantek avaient tout l’air de soldats.

— Bienvenue à bord, dit l’un quand Luke vint se placer à côté de Yan.

— Merci, répondit ce dernier, regardant autour de lui.

Il se trouvait dans un large couloir avec six portes de chaque côté, plus une autre derrière leurs hôtes. Cette dernière devait conduire à une salle de détente. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, il vit que le corridor s’élargissait à l’endroit où se situaient deux capsules de secours, ainsi que d’autres ouvertures, menant vraisemblablement à l’atelier et aux soutes.

— Vous avez un beau navire.

— Merci. Moi, c’est LaRone. Et lui, Grave.

— Solo, répondit Yan, non sans appréhension.

Il savait qu’il existait toutes sortes de moyens légaux ou non de découvrir son identité, et s’il mentait, ces hommes deviendraient soupçonneux. À part Jabba, personne ne le recherchait. Il y avait bien cette histoire d’Étoile Noire, mais nul ne pouvait prouver qu’il avait participé à sa destruction.

— Lui, c’est Luke.

LaRone hocha la tête en guise de bienvenue.

— Pour qui volez-vous ?

— Nous sommes des transporteurs indépendants.

— Il reste quelqu’un à bord de votre appareil ?

— Mon copilote, Chewbacca, répondit Yan.

— Le Wookie que vous avez vu sur Drunost, ajouta Luke.

Yan lui intima du regard de se taire. Mais LaRone se contenta de sourire.

— Bien, vous vous souvenez de nous. Et comment pourrions-nous vous oublier ? ajouta-t-il en montrant le sabre laser à sa ceinture. Savez-vous vous en servir ?

— Un peu. Je suis en train d’apprendre.

— Où l’avez-vous déniché ?

— Il l’a volé à un type nommé Tooni, fit Yan avec impatience. Ça vous regarde ? N’avez-vous pas dit que nous pouvions parler aux prisonniers ?

— Dans une minute, répondit LaRone. D’abord, j’aimerais savoir ce que vous faisiez dans ce café.

Yan haussa les épaules.

— Nous prenions un verre.

— Qui était la quatrième personne à votre table ?

— Un ami, répondit Luke.

— Un autochtone, intervint Yan avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit. Avez-vous un problème à régler avec lui ?

— Possible, répondit l’autre. Vous étiez sur Drunost quand le casse a eu lieu. Votre compagnon était présent lors d’une autre attaque, il y a quelques jours. Et vous voilà à Purnham, lors d’un autre assaut.

— Nous rendons service à un ami. (Yan n’aimait aucune des directions que semblait prendre cette conversation.) Il nous a dit que l’un des siens avait des ennuis avec des pirates sur la route de Purnham. Nous n’avions rien à faire, alors nous avons proposé de nous en occuper.

— Nous avons apprécié votre coup de main, d’ailleurs, commenta Luke.

— De rien, répondit LaRone. Nous n’aimons pas les pirates. Sauriez-vous pourquoi votre ami était là lors des deux attaques sur Drunost ?

— Eh bien, il vit là-bas, lança Yan. Et le plus difficile, aujourd’hui, c’est d’éviter les ennuis. Les autochtones n’ont pas les moyens de lutter contre les malfrats et l’Empire ne fait rien.

— Vous prétendez que c’était une coïncidence ?

— Pas tout à fait, admit Luke.

Yan tourna la tête vers lui, ravalant un juron.

— Luke…

— Expliquez-vous, dit LaRone, les yeux rivés sur le Corellien.

Luke lui jeta un regard vaguement coupable.

— Des pirates – les BloodScars – essaient de s’étendre en passant des marchés avec d’autres.

— Avez-vous des preuves ?

— Le gang de swoopers que vous avez mentionné portait des écussons d’épaule semblables à ceux des BloodScars. Quand nous avons entendu parler des pirates de Purnham, nous avons pensé que nous pourrions les interroger.

— Pourquoi vous inquiéter des agissements d’une bande de pirates ? demanda Grave.

— À votre avis ? fit Yan. Pour savoir comment les éviter !

— Et non parce que vous voulez vous joindre à eux ? contra LaRone, d’un ton cassant.

— Non, nia le Corellien, une pensée s’insinuant dans son esprit : et si ces hommes étaient des BloodScars ? Merci encore pour votre aide, ajouta-t-il, reculant d’un pas vers l’écoutille.

— Pourquoi êtes-vous si pressés ? Ne vouliez-vous pas parler aux prisonniers ?

— Non, c’est bon, lâcha Yan.

Ni LaRone ni Grave ne semblaient armés. S’il arrivait à faire comprendre ses intentions à Luke, ils pourraient regagner le Faucon avant que le reste de l’équipage ne réagisse.

Mais Luke n’avait pas bougé. La tête légèrement inclinée sur le côté, il paraissait… écouter.

— Je crois que vous devriez entendre ce qu’ils ont à dire, insista LaRone.

Ni lui ni Grave n’avaient fait le moindre geste. Yan était-il le seul à penser que ça sentait mauvais ? Il recula d’un pas… Et soudain, la main gauche de Luke se referma sur son bras.

— Tout va bien, Yan, le rassura-t-il, et regardant LaRone, il ajouta : Ils ne sont pas avec les BloodScars.

— Qui a dit qu’ils l’étaient ? fit le Corellien en ravalant un autre juron.

Il se dégagea brutalement, attirant l’attention sur son bras gauche pendant que sa main droite…

— Ne faites pas ça, conseilla une voix derrière lui.

Yan se figea, la main à quelques centimètres de son blaster. Puis il regarda par-dessus son épaule.

Deux hommes à l’allure tout aussi militaire que LaRone et Grave pointaient les leurs sur eux.

Et Yan ne les avait pas entendus approcher.

— Alors maintenant, on fait quoi ? demanda-t-il.

— Ça dépend, répondit LaRone en s’approchant pour le désarmer, avant de prendre aussi le sabre laser de Luke. Commençons par qui – et ce que – votre ami et vous êtes vraiment.

— Je vous l’ai déjà dit. Nous sommes des transporteurs indépendants.

— Avec un navire armé de quadrilasers ? fit LaRone. Bien essayé.

— Ils servent à nous protéger.

— Évidemment. Dans ce cas, si nous fouillions vos soutes, nous n’y trouverions rien de suspect, n’est-ce pas ?

— Non, l’assura Yan, et c’était la vérité. Nous ne sommes pas des contrebandiers.

— Bien sûr que non, répondit LaRone. Revenons-en aux BloodScars. Vous pensez vraiment qu’ils essaient de constituer une autre Alliance Rebelle dans le secteur Shelsha ?

— J’aurais plutôt appelé ça une pyramide hutt, corrigea Yan, qui se demandait pourquoi il trouvait la comparaison de LaRone si irritante, alors qu’elle n’était pas fausse : l’Alliance Rebelle formait un groupe illégal composé de groupes illégaux. Mais oui, c’est ce que nous croyons.

— Bien. Parce que c’est le cas. Nos prisonniers disent qu’un agent des BloodScars est venu trouver leur chef il y a une semaine. Il est censé revenir chercher leur réponse.

Yan fronça les sourcils.

— Et vous pensez qu’il s’agit de l’un de nous ?

— Ça nous a traversé l’esprit. Ce qui est ironique, parce que je crois avoir compris que vous aviez les mêmes doutes nous concernant.

— Eh bien, nous ne sommes pas des BloodScars.

— Vous pouvez le prouver ?

— Nous tirions aussi sur ces pirates, non ? fit Yan. Un recruteur ne ferait pas ça.

— Sauf si la bande de Purnham avait déjà refusé de les rallier, souligna LaRone. Nos prisonniers disent que c’était la réponse de leur chef. Dans ce cas, vous leur auriez donné une leçon.

— Mais ils n’avaient peut-être pas encore répondu, auquel cas il ne nous reste plus qu’à attendre.

— Une autre semaine ? (LaRone secoua la tête.) Nous ne pouvons pas rester ici si longtemps.

— Il y a peut-être un autre moyen, intervint Luke.

— Nous vous écoutons.

— S’ils ont repoussé les avances des BloodScars, ils ont dû le faire via l’HoloNet. Nous n’avons donc qu’à retrouver la transmission.

Yan tressaillit. Ça ne leur apprendrait que l’origine et l’heure du message – et même Purnham trafiquait l’HoloNet. Luke n’avait donc aucune raison d’avancer pareil argument… à moins d’avoir une autre idée derrière la tête.

— Admettons que nous puissions en obtenir l’enregistrement, dit LaRone, qui semblait intéressé – sans doute avait-il tenu le même raisonnement que Yan. Et après ?

— Eh bien…

— Quel est votre intérêt dans tout ça ? coupa Yan.

Il croyait voir où Luke voulait en venir et il n’était pas question d’en arriver là. Pas avant d’en savoir davantage sur LaRone et ses amis.

— Le même que le vôtre. Mais au lieu d’éviter les BloodScars, nous voulons les anéantir. (LaRone tira une carte officielle de sa poche.) Nous travaillons pour la Sécurité du Conglomérat.

— Oh, fit Yan, les cheveux se dressant sur sa nuque. Eh bien, je suppose que vous êtes réglos.

— Je te l’avais bien dit, remarqua Luke.

C’est vrai, le petit l’avait dit… et il avait tort.

— Vous alliez ajouter quelque chose ? rappela Grave, dardant un regard interrogateur sur Luke.

— Pas vraiment, intervint Yan. Il parle souvent avant d’avoir suffisamment réfléchi.

— Assez ! cracha LaRone.

Yan se raidit et sa main chercha instinctivement son blaster absent.

— Nous avons assez joué, continua l’autre. Ces pirates représentent une menace pour le secteur. Si vous avez des informations, parlez !

Yan le regarda, le goût amer d’un souvenir lointain lui montant au fond de la gorge. Il avait eu cette même ferveur, autrefois, avant de réaliser la cruauté de l’Empire. Et aucun pirate n’éprouvait ce genre de passion vertueuse. Qui que soient ces hommes, ils n’appartenaient pas aux bandes des BloodScars.

— Laissez-moi utiliser votre communication.

LaRone l’étudia un instant, puis il s’écarta.

— Par ici, l’informa-t-il, montrant la porte derrière lui.

Yan avait vu juste. C’était une salle de détente.

— Nous pouvons vous connecter via l’intercom, continua LaRone, indiquant la console. Quiller ?

— À qui voulez-vous parler ? demanda une voix.

— Notre ami dans le cargo, répondit Yan en prenant place devant l’écran. (Celui-ci s’alluma et il entra sa fréquence.) Casement, ici Solo.

— Il était temps ! gronda l’intéressé. Tout va bien ? Chewbacca m’a prévenu. Il paraît que vous êtes montés à bord du Suwantek…

— Tout va bien, interrompit Yan. Porter a dit que vous aviez rencontré les BloodScars près d’Ashkas-kov il y a deux mois. Avez-vous relevé leur vecteur quand ils sont repartis ?

— Bien sûr, répondit Casement, étonné. Mais rien ne laissait penser qu’ils allaient quelque part en particulier.

— Je parie qu’ils rentraient à leur base. Porter nous a raconté qu’ils avaient tué tout le monde, sauf vous, qui faisiez le mort. Il n’avait donc aucune raison de se cacher.

— Je suppose. Voulez-vous que je vous l’envoie ?

— Si vous n’avez rien de mieux à faire, rétorqua Yan, sarcastique.

Ces Rebelles étaient d’une lenteur !

— Non, laissez-moi mettre mon tricot de côté.

Yan leva les yeux au ciel. Lent et hargneux.

— Quand vous voulez.

— Le voilà, répondit Casement.

— Je l’ai ! confirma Quiller.

Yan regarda LaRone.

— Et maintenant ?

LaRone se tourna vers Grave.

— Remerciez-le et dites-lui qu’il peut partir.

— Nos nouveaux amis vous donnent le feu vert, relaya Yan. Bon vol.

— Vous aussi. Et merci à tous pour votre aide.

Le contact fut rompu.

— Il est parti, annonça Quiller.

— Bien. Allons chercher la transmission, reprit le Corellien. C’était ton plan, non, Luke ?

— Oui, confirma celui-ci.

— Espérons que Pumham apprécie les Agents du Conglomérat, ajouta Yan en lorgnant LaRone.

Celui-ci ne tiqua même pas.

— Nous n’aurons pas à le découvrir, répondit-il. Il se trouve que nous disposons déjà d’une copie de l’enregistrement effectué par HoloNet après l’attaque des swoops. (Il esquissa un petit sourire.) Voilà pourquoi nous étions sur Drunost. Nous pensions que les rescapés avaient pu appeler au secours. (Il adressa un signe à l’un des deux derniers venus.) Marcross ?

— Je fais tourner le programme, répondit-il avec un regard soupçonneux à Yan.

Il passa dans la pièce adjacente et le Corellien vit qu’il s’agissait d’une antichambre avant que la porte ne se referme.

— Lui, c’est Brightwater, au fait, lança LaRone, qui présentait le quatrième homme.

— Enchanté, répondit Yan. Bien, nous allons partir, maintenant. Mon blaster, s’il vous plaît.

— Pourquoi êtes-vous si pressé ? demanda Brightwater.

— Nous sommes des transporteurs indépendants, rappela-t-il. Nous avons un horaire à respecter.

— Lequel ? Vous n’avez pas de cargaison.

— Et votre hyperdrive est H.S., souligna LaRone.

— Pas vraiment, protesta Yan.

— Alors disons que nous voulons vous garder à l’œil un moment.

Les cheveux de Yan se dressèrent de nouveau.

— Nous vous avons fourni ce vecteur.

— Les BloodScars pourraient souhaiter que nous l’ayons, contra LaRone. Pour nous conduire à une base abandonnée ou dans un piège.

— Mais ne vous inquiétez pas, renchérit Grave. Vous trouverez la chambre à votre goût.

— Génial, gronda Yan. Nous sommes morts.

— Faites venir le Wookie, puis nous partirons, dit LaRone. Il doit se présenter sans arme, bien sûr.

— Et notre vaisseau ? demanda-t-il, gardant une expression neutre – un Wookie non armé, un oxymore ! Nous ne pouvons pas le laisser ici !

— Quiller ? appela LaRone.

— Aucun problème, répondit celui-ci. Nous allons le remorquer.

— Vous plaisantez ! s’écria Yan. Le Faucon est aussi gros que votre appareil !

— Notre navire dispose de la puissance nécessaire.

— Dites au Wookie de vous rejoindre, puis nous vous montrerons vos quartiers.

La porte se referma sur le Wookie furieux. LaRone vérifia deux fois qu’elle était bien fermée, puis Brightwater, Grave et lui retournèrent dans la salle d’équipage.

Quiller et Marcross les attendaient. Ce dernier était toujours assis à l’ordinateur.

— Ils sont bien installés ? demanda Quiller.

— Aussi bien que possible, compte tenu des circonstances, répondit LaRone. Votre opinion ?

— Il y a quelque chose qui cloche chez eux, mais je ne sais pas quoi, fit Brightwater.

— Sommes-nous vraiment sûrs qu’ils ne sont pas des BloodScars ? demanda Grave. Un recruteur malin aurait pu inventer cette histoire. Et sacrifier deux navires pour protéger sa couverture.

— Peut-être, mais ça n’explique pas ce qu’ils ont fait à Conglo City, rappela Quiller. D’après les derniers rapports, les pilleurs se sont enfuis avec cinquante mille crédits, plus quelques passagers.

— Les BloodScars ont récupéré les swoopers, murmura Brightwater.

— Et le casse n’était qu’une couverture, fit Quiller en hochant la tête. Quant à Solo et ses amis, ils se sont bien opposés aux voleurs.

— Parce qu’ils appartiennent à un gang rival ? suggéra Grave.

— Possible, répondit LaRone. Mais je ne crois pas qu’il s’agisse de pirates.

— Tu es sûr que tu ne laisses pas ce sabre laser influencer ton jugement ?

— Pas quand la seule autre personne à en posséder un est le seigneur Vador, renifla-t-il.

— C’est intéressant que tu mentionnes Vador, dit Marcross. Un bruit court au sujet d’un agent très spécial appelé la Main de l’Empereur. Cette Main tiendrait ses ordres de Palpatine, serait d’un rang supérieur à tous les officiers de l’armée…

— … et porterait un sabre laser au côté, ajouta Brightwater. Oui, j’en ai entendu parler !

— Cette rumeur ne vaut rien, rappela LaRone.

— Pourtant, c’est le genre de chose que ferait Palpatine, souligna Marcross. Il a bien changé l’ordre militaire établi en créant le BSI et les Grands Amiraux.

— Vous pensez que Luke pourrait être la Main de l’Empereur ? demanda Grave. Il n’a pas la carrure ni la tête de l’emploi.

— Justement. (Mais avant que Marcross n’ait pu en dire plus, l’ordinateur bipa.) Je l’ai, déclara-t-il. La corrélation entre le vecteur de Solo et la transmission nous donne un système : Gepparin. Quelques fermes, un gros complexe minier… et rien d’autre.

— Parfait pour une planque, remarqua Brightwater. À quelle distance ?

— Quarante heures. (Marcross jeta un coup d’œil à LaRone.) J’espère que tu ne comptes pas montrer nos blanches armures à nos invités ?

— Non, et aussi longtemps qu’ils sont bouclés dans leurs cabines, nous pouvons circuler librement.

— Au fait, quelqu’un a pensé à fermer les armureries ? demanda Quiller.

— Moi, assura Brightwater. Elles s’ouvrent et se scellent grâce à de simples séquences. Qu’est-ce qu’on fait des gamins dans la soute ?

— La sécurité de Purnham va nous en débarrasser. Leur navette arrive.

— Parfait, dit LaRone. Quiller, en route pour Gepparin. Nous sortirons dès que nos prisonniers nous aurons quittés.