Nelson
Nelson ne s’était jamais rendu aux Indian Echo Caverns. Il avait juste rejoint un café situé à quelques kilomètres de là, puis avait surveillé son ordinateur portable en attendant que les nanites de pistage contenus dans le sang de Lev et Miracolina s’éloignent de la cabane. Alors il les avait suivis. Les cadres des lits n’étaient pas rouillés par hasard : Nelson voulait qu’ils s’échappent. Pendant un moment, il avait douté de l’intelligence de Lev, mais au final le garçon avait très vite su comment se libérer.
Ce jour-là, si Lev ne lui avait pas révélé l’endroit où se planquait Connor Lassiter, Nelson en avait toutefois suffisamment entendu pour comprendre qu’ils iraient le mettre en garde contre ce gros méchant brac. Il leur avait accroché une laisse et n’avait plus eu qu’à les laisser le guider. Aussi simple que ça !
Maintenant qu’il savait Lassiter dans cette ancienne base aérienne, ces deux-là ne lui servaient plus à rien, mais les tuer lui aurait demandé trop de temps. De plus, il lui était doux de laisser Lev avec la fragmentation de Connor sur la conscience.
Nelson ne se sentait pas sérieusement menacé par le déserteur nerveux qui assurait toujours la défense de l’entrée. Le premier avait tiré n’importe comment, et il était persuadé que le deuxième ne savait pas vraiment non plus comment manier un fusil. Ils étaient probablement entraînés à tirer des balles tranquillisantes, avec des armes dont le recul et la puissance étaient bien plus faibles. Nelson, qui savait se servir des deux, était bien armé pour cette mission. En fait, il se faisait une idée romanesque de cette capture, se voyant comme une sorte de tireur d’élite. Il possédait trois pistolets prêts à être dégainés et un fusil semi-automatique en bandoulière. Un seul des pistolets n’était pas chargé des balles tranquillisantes à action rapide, bien plus efficaces que les balles réelles. Les vraies munitions pouvaient égratigner leur objectif, toucher un membre et même se planter au beau milieu du corps, et pourtant la cible avait encore des chances de riposter. Avec une balle tranquillisante, peu importait l’endroit touché, elle écartait une inconnue de l’équation instantanément. Quant au pistolet chargé à balles réelles, Nelson le considérait comme son assurance-vie.
Il était sur le point de jeter un coup d’œil à Lev pour s’assurer de la justesse et de l’efficacité de son tir lorsque la situation prit un tour radical qu’aucun tireur d’élite n’aurait pu prévoir.