8 – QUI EST CETTE ÉTRANGÈRE ?

La nuit tombait.

Aux environs de Bonnières sur les rives de la Seine entre lesquelles le fleuve s’écoule large et paisible, le silence s’affirmait au crépuscule. Une brume légère et tiède succédait à la journée caniculaire qui venait affirmer les premières manifestations du printemps.

Sur la route de halage, un homme cheminait lentement.

Son pas lourd et pesant faisait crier le gravier du sol ; c’était un vieillard, un paysan qui portait sur ses robustes épaules une hotte remplie de légumes.

Après avoir remonté le cours du fleuve pendant cinq cents mètres environ, et avant d’arriver au village de Rolleboise qui au pied d’une colline borde la Seine, uniquement séparée de la rivière par la grande route nationale, le vieillard s’arrêta devant une maisonnette de modeste apparence, mais d’aspect coquet.

Trois marches de pierre permettaient d’accéder au jardinet surélevé d’un mètre environ au-dessus du niveau du chemin.

Le vieillard, après avoir frappé la pointe de ses souliers contre la première des marches pour débarrasser ses semelles de la terre glaise qu’elles avaient apportée des champs et des vergers, ouvrit la petite barrière de bois.

À peine était-il dans l’enclos qu’une voix jeune et fraîche le saluait d’un joyeux :

— Bonsoir, grand-père !

— Bonsoir, grommela le vieillard… bonsoir, ma petite Berthe… comment as-tu passé la journée ?

Puis, sans attendre la réponse, le vieux paysan poursuivait :

— Fichu temps, les petits pois étaient rares cet après-midi…

L’interlocutrice du vieillard se récriait :

— Vous osez dire, « fichu temps », grand-père …. vraiment vous êtes difficile…, jamais depuis que l’hiver s’est achevé, nous n’avons encore eu une aussi belle journée. De la chaleur, du soleil, des oiseaux qui gazouillent, du bleu plein le ciel…

— Ta ta ta… interrompit le vieillard, va toujours, petite, une jeunesse comme toi ça ne pense qu’à regarder autour de soi et ça ne voit dans les paysages qu’un objet d’amusement. Moi je dis que c’est un fichu temps parce que lorsqu’il fait beau, la terre est trop sèche et les pois ne poussent pas…

Le vieillard jeta avec dédain sur un petit carré de gazon dessiné devant la maisonnette, sa maigre récolte. Il haussa les épaules et résigné :

— Bah ! À chaque jour suffit sa peine, les vents sont d’ouest ce soir, nous aurons de la pluie demain…

Tendrement, il se pencha alors sur le front de la jeune personne qui l’avait appelé grand-père. Il déposait à la naissance de ses cheveux blonds un affectueux baiser.

— Vraiment, tu te sens mieux, fillette ?

Pour toute réponse la jeune femme embrassa l’aïeul…

***

À quelques centaines de mètres du village de Rolleboise, dans cette maisonnette entourée d’un jardin propret, vivaient deux excellents vieillards : le père Yxier et sa femme, la mère Catherine.

Ils avaient une modeste aisance, possédaient en toute propriété le lopin de terre sur lequel s’élevait leur demeure.

Leur existence durant, ils avaient travaillé, économisé. Leurs derniers jours s’achèveraient, sinon dans l’opulence, du moins dans le calme et la paix, sans le souci du lendemain.

Depuis déjà trois ou quatre ans, ils avaient avec eux leur petite-fille, jeune et jolie femme de vingt-cinq ans environ, Mlle Berthe, comme on l’appelait dans le pays.

À la mort de ses parents, survenue dès son enfance, ils l’avaient élevée avec la plus grande tendresse, lui faisant donner une éducation soignée.

Puis la jeune fille partit pour Paris où elle exerçait diverses professions. Ses grands-parents ne la virent plus qu’à de rares intervalles, il leur sembla même que peu à peu elle se détachait d’eux.

Or, un certain jour, il y avait de cela près de quatre ans, Berthe leur était venue relevant, semblait-il, d’une grande maladie au cours de laquelle son existence avait été en danger.

On recommandait à la jeune fille du repos, du calme, de la campagne. Les bons vieillards, bien que n’étant pas riches, faisaient très volontiers à leur enfant chérie une place confortable et affectueuse à leur foyer.

Lentement la jeune fille s’était remise.

… Cependant une voix retentit du fond de la maison :

— À la soupe… à la soupe… il est sept heures passées…

La mère Catherine, femme du père Yxier, sortait de sa cuisine et apparut, toute rouge de la chaleur du fourneau.

Prestement, Berthe se leva de la chaise longue en osier sur laquelle elle était étendue et gagna la maison.

Son grand-père, lui, délaçant ses gros souliers maculés de boue, se déchaussait sur le seuil de la porte, puis pénétrait ensuite dans l’intérieur, ayant, pour ménager le parquet ciré, mis au préalable des chaussons de laine.

— Je t’ai fait une soupe au lait spéciale pour toi, déclara la mère Catherine à sa petite-fille, puisque ton estomac ne te permet pas de manger le pot-au-feu…

***

Soudain, dans le silence du soir, un grondement sourd se perçut.

— Une automobile qui passe, dit le père Yxier en allumant sa pipe.

— On voit bien que nous entrons dans la belle saison… la route de Paris à Rouen recommence à être fréquentée par ces machines-là… c’est au moins la dixième que j’entends aujourd’hui… dit la mère Catherine.

— Ma foi, tant mieux, grand-mère, dit Berthe, cela fera du mouvement dans le voisinage.

— Possible, grogna encore le père Yxier, mais ça fait bien de la poussière sur les fruits… et puis ce tapage qu’elles font, les mécaniques…

— Écoutez, interrompit Berthe…

Au loin on venait d’entendre une explosion.

— Ce doit être un pneu qui éclate, dit la mère Catherine, il y a quinze jours, tout près de chez la mère Denis, j’ai entendu le même bruit. C’était une grosse voiture, dont le caoutchouc trop gonflé avait crevé comme une vessie…

— Écoutez, fit Berthe, je viens d’entendre quelqu’un.

Il y eut des pas crissant sur le gravier du chemin de halage, se rapprochant, s’éloignant, s’approchant encore…

Le père Yxier se leva brusquement.

Il lui semblait que la petite barrière du jardin venait d’être ouverte.

Yxier se dirigea vers la porte, il l’entrebâilla, écouta une seconde. Tout se taisait de nouveau :

— Qui va là ? demanda le vieillard.

Berthe poussa un léger cri.

Une forme noire se projetait dans le faisceau de la lampe à pétrole. Une silhouette de femme surgit, grande, mince…

À peine eut-elle vu que l’on ouvrait la porte, qu’elle supplia :

— Monsieur… madame… je vous en prie, au secours…

Il était tard pour la campagne, huit heures et demie passées, presque neuf heures…

L’inconnue, comme une fugitive effrayée, pénétra dans l’intérieur de la pièce. Elle s’écroula sur la première chaise venue, incapable, semblait-il, de prononcer une parole.

Berthe la regardait, curieuse.

C’était une grande femme blonde aux yeux clairs, vifs et brillants, jolie, autant qu’il était possible de s’en rendre compte à travers le voile de gaze qui lui recouvrait le visage, élégamment vêtue d’une robe noire que l’on apercevait par l’entrebâillement d’un long cache-poussière qui l’enveloppait des pieds à la tête. L’inconnue tenait à la main d’épaisses lunettes d’automobiliste.

Lorsqu’elle eut repris son souffle, la visiteuse s’expliqua, à mots entrecoupés, rapides :

— Je vous demande pardon, mesdames, d’être ainsi venue chez vous, mais j’avais peur… j’ai frappé à la première maison. Je me rendais au Havre en automobile… Au Havre où j’allais embarquer… il faut vous dire que je suis étrangère, Américaine, je m’appelle Mme … je m’appelle Maud… simplement. Ce mécanicien conduisait comme un fou… il allait beaucoup trop vite, nous devions avoir un accident… depuis vingt minutes je ne vivais plus. Tout à l’heure, au bas d’une descente, son pneumatique a éclaté… nous avons failli chavirer. J’ai eu trop peur. J’ai payé cet homme et je suis partie… Je ne veux plus entendre parler de remonter dans sa voiture…

— En effet, c’est dangereux, dit le père Yxier.

L’étrangère poursuivait :

— Mais je vous dérange sans doute, excusez-moi… voyons, n’y a-t-il pas un hôtel dans les environs où je pourrai passer la nuit ?

La mère Catherine se mit à rire :

— Un hôtel, vous n’en trouverez pas avant Bonnières…

— Bonnières, est-ce loin ?

— Une pièce de six à sept kilomètres.

— Mon Dieu, jamais je ne ferai cela à pied… pourrait-on trouver une voiture ? Une voiture avec un cheval, bien entendu…

— Il n’y a pas plus de voitures que d’hôtels par ici… peut-être le boucher de Rolleboise… mais non. son cheval doit être fatigué, rapport à ce qu’il est allé plus loin que Pacy-sur-Eure cet après-midi… non, vous ne trouverez rien avant demain matin…

— Que devenir ? mon Dieu, que devenir ?

— Restez ici, madame, restez avec nous…, dit Berthe.

Elle se tourna vers sa grand-mère :

— Je donnerai ma chambre à madame.

Les vieux parents approuvaient l’offre charitable de leur petite-fille.

Solennellement, le grand-père déclara :

— Vous êtes ici, madame, chez de braves gens. Le père et la mère Yxier. On nous connaît bien dans le pays, allez… et la jeunesse qui est là, devant vous, c’est notre petite-fille, Berthe, une Parisienne.

L’Américaine qui, certes, ne s’attendait pas à une aussi cordiale réception, s’était levée.

Avec une grâce, un charme qui révélaient la vraie grande dame, elle alla vers ses hôtes, serra la main de Berthe, de la vieille Catherine, remercia du regard le père Yxier :

— Vous êtes aimables, vous êtes excellents, déclara-t-elle, vous ne pouvez vous imaginer l’importance du service que vous me rendez… vous avez mis tant de simplicité, tant de bonne grâce à m’offrir l’hospitalité, que de mon côté je ne ferai pas de manière… je vous dis merci, simplement, mais de tout cœur…

***

Cela se passait dix jours avant la mort du fils de Nini Guinon.

Il faut croire que l’hospitalité des braves campagnards convenait à l’étrangère, puisque deux semaines après son arrivée, elle était encore chez eux. Dès l’aube elle avait manifesté le désir de partir. Elle semblait si défaite que Berthe l’avait retenue. On l’avait gardée jusqu’à l’après-midi, jusqu’au soir, jusqu’au lendemain. Depuis, elle était là.

Elle avait accompagné Berthe au village pour y faire des provisions et commandé à son compte des provisions qui facilitaient la préparation des repas à la mère Catherine.

Les deux jeunes femmes, l’étrangère et Berthe, s’étaient, dès le début, senties instinctivement attirées l’une vers l’autre.

La jeune Berthe qui, depuis son séjour à la campagne, était fort privée de distractions, aurait désormais éprouvé un réel chagrin si l’étrangère, son amie Maud, comme elle disait, était soudain partie. L’Américaine, d’autre part, ne paraissait plus songer qu’elle devait embarquer. Elle se laissait gagner par la quiétude de cette vie calme, en pleine campagne.

Elle aussi, paraissait éprouver pour Berthe une affection très sincère.

Les deux femmes cependant n’étaient ni de même origine, ni de même condition. On devinait, rien qu’à la regarder, qu’à l’entendre, la grande dame, en l’étrangère.

Elle avait une extrême distinction dans la tournure, dans les manières et la démarche.

Berthe, de son côté, s’attachait de plus en plus à elle, lui faisait des confidences. Elle n’avait plus l’impression de parler à une inconnue.

Une après-midi, quinze jours après l’arrivée de la mystérieuse étrangère, celle-ci et Berthe se promenaient le long de la Seine.

L’Américaine dit à la petite-fille du père Yxier :

— Mais d’où vient cette longue maladie que vous soignez chez vos grands-parents ?

— J’ai voulu mourir, dit Berthe, je me suis empoisonnée…

Berthe n’hésita pas à raconter sa vie :

— Il y a six ou sept ans, j’ai débuté à Paris comme infirmière dans une maison de santé…

— Vous étiez chez les fous ?

— En effet, déclara la jeune fille, j’avais fait quelques études préalables dans les hôpitaux. C’est dans cette maison de santé que j’ai connu une certaine femme, une malade qui a été la cause de mes ennuis.

— Elle s’appelait ?

— Son nom ne vous dira rien. Mais son fils était un journaliste… Jérôme Fandor.

— Parlez, parlez, dit l’Américaine. Vous avez connu ce journaliste ?

— Non, dit Berthe, ou du moins… C’est ce qu’il y a eu de plus abominable dans ma vie… Madame, je ne veux rien vous cacher car je vous respecte et je vous aime, mais celle que vous avez devant vous en ce moment a commis des crimes… Par ma faute, un homme est mort… Il y a de cela quatre ans… c’était un officier… Le capitaine Brocq. J’étais sa maîtresse.

La grande dame américaine pâlit affreusement :

— Berthe, murmura-t-elle, la voix troublée, Berthe, ne seriez-vous pas celle que l’on appelait Bobinette ?

La jeune fille tressaillit, ses lèvres frémirent, son front se couvrit d’une sueur froide.

Oui, c’était bien elle, Mlle Berthe, que l’on avait connue sous le nom de Bobinette…

Mais quoi, tout cela était encore si familier à l’esprit du public ? Elle poursuivit l’évocation de ses souvenirs : Naarboveck, ou plus exactement le sinistre bandit Fantômas ; la gentille Thérèse Auvernois dont elle avait été la dame de compagnie…

À ce nom, machinalement, l’Américaine déclara :

— Thérèse Auvernois, l’épouse du lieutenant Henri de Loubersac ?

Berthe se tut, interdite. Quelle était cette mystérieuse personne qui connaissait si bien tous les personnages des drames où elle avait été mêlée ?

Bobinette, comme tout le monde, savait que dans l’histoire de l’insaisissable Fantômas, figurait avec un rôle des plus importants, une femme, à la fois séduisante et fatale, qui tour à tour se trouvait être, ou l’adversaire la plus acharnée du bandit, ou sa collaboratrice la plus dévouée.

Cette femme dont l’existence véritable était ignorée de tous, était à maintes reprises apparue comme une silhouette vague et floue à l’esprit de la jeune Berthe.

Pendant longtemps elle avait été accoutumée à considérer cette femme, connue sous le nom de lady Beltham, comme une véritable sainte, sans cesse préoccupée des malheureux, toujours à l’affût des infortunes à secourir, et dont l’immense fortune ne servait qu’au bien.

C’était le portrait que lui en avait fait jadis la petite Thérèse Auvernois et, à maintes reprises, Berthe était allée avec sa compagne prier au cimetière sur la tombe de la grande dame.

Longtemps Berthe n’avait eu aucune raison d’en douter, mais voici que soudain les drames auxquels elle avait été mêlée s’étaient précipités.

Bobinette convaincue d’une compromission honteuse, d’avoir voulu trahir…, avait tenté de s’empoisonner, pour échapper aux rigueurs de la Justice.

Un homme alors l’avait sauvée, tirée d’affaire. Cet homme, c’était Juve.

Or, par Juve, Berthe avait appris que lady Beltham n’était pas la sainte qu’elle croyait…, qu’elle n’était pas morte, qu’elle vivait encore…

L’Américaine paraissait de plus en plus émue.

Les deux femmes étaient arrivées à l’ombre d’un bouquet d’arbres. Elles se regardèrent les yeux dans les yeux et soudain Berthe poussa un grand cri.

Il lui sembla qu’un voile se déchirait, que ses yeux jusqu’alors aveugles, voyaient et voyaient comme il fallait voir…

La grande dame aux cheveux d’or, au regard étrange et clair, aux traits d’une merveilleuse beauté, à la démarche si majestueuse que l’on eut dit une reine, et qui se trouvait devant elle, avec qui elle vivait déjà depuis plus de deux semaines… mais elle la connaissait, elle l’avait maintes fois entendu décrire, elle avait longtemps contemplé ses portraits… son nom lui montait aux lèvres…

La grande dame ne lui laissa pas le temps de parler. Posant affectueusement ses mains sur les épaules de la jeune fille, elle répondit à l’interrogation muette :

— Oui, je suis lady Beltham.

Bobinette atterrée, stupéfaite, demeurait immobile, sans répondre.

Quel parti prendre ?

Lady Beltham était-elle une grande coupable ou une grande victime ? L’étrangère, cependant, lisait dans la pensée de Bobinette.

— Berthe, Berthe, dit-elle, ne me condamnez pas sans me connaître, n’essayez pas de comprendre des choses sur lesquelles moi-même je n’ai pas d’opinion… Nous sommes les unes et les autres, ici-bas, de pauvres épaves qui flottent au gré des flots insurmontables… ne jetez pas la pierre sans avoir entendu la confession du pécheur, ne jugez pas.

Berthe se jeta dans les bras de lady Beltham.

C’était instinctif, spontané.

Cette grande dame, sincère ou fausse, possédait l’art de séduire ou de charmer, à un point tel que nul n’était capable de s’y soustraire…

Berthe, toute secouée par l’émotion que provoquait en elle l’évocation de son terrible passé, sanglota doucement, appuyée sur l’épaule de lady Beltham. Celle-ci brusquement s’arracha à cette étreinte, courut à l’entrée du petit bois, à l’ombre duquel elles se tenaient toutes deux.

— Berthe, appela-t-elle d’une voix inquiète…

— Lady Beltham ?… Qu’y a-t-il ?

La grande dame désignait du doigt des individus qui passaient à l’horizon.

— Ces deux hommes, interrogea-t-elle, sur la route… qui sont-ils ?

— Je ne les connais pas, dit Berthe.

Cependant les individus se dissimulaient derrière un repli de terrain.

Lady Beltham, rassurée en apparence, était venue s’asseoir sur un tapis de mousse. Berthe s’installa à côté d’elle.

Les deux femmes échangèrent d’amères réflexions.

— Oui, disait lady Beltham, laissons ce passé qui m’est odieux, que je voudrais détruire… ah ! si l’on pouvait simplement refaire sa vie, anéantir…

De sa voix douce, Berthe lui demanda :

— Qui êtes-vous désormais, madame… comment vous appelle-t-on ?

Lady Beltham leva ses yeux admirables vers le ciel. Son regard s’assombrit :

— Je suis, déclara-t-elle, la femme d’un homme que j’abhorre et qui me trompe, un homme que j’ai fui, que je fuis encore, tant par dépit que par désir de vengeance.

— Restez ici, madame, restez avec nous, reposez-vous dans la paix et la tranquillité de cette campagne, je vous aime déjà tant, je ne crois pas vous déplaire, nous serons bonnes amies.

Lady Beltham, hésitante, mais séduite assurément par l’offre de la jeune fille, l’enveloppait d’un long regard affectueux, lorsqu’elle frémit à nouveau, se dressa toute droite :

— Berthe, j’ai peur, encore ces hommes, rentrons…

Lady Beltham, sur le pas de la porte acheva le récit de ses malheurs :

— Vous avez entendu parler, peut-être, de ce crime incompréhensible, en Angleterre. Il s’agit d’un docteur, d’un dentiste anglais, un certain M. Garrick, dont la femme a subitement disparu… on accuse cet homme, qui a une maîtresse, d’avoir assassiné sa femme légitime… il s’en défend, mais son épouse demeure introuvable.

— Vous savez quelque chose sur l’affaire Garrick, madame ? La femme de ce docteur Garrick, la femme disparue, si c’était…

— Eh bien ?

— Si c’était… répéta Berthe…

Le pendu de Londres
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