RÉSUMÉ DU PREMIER VOLUME (ET MÊME UN PEU PLUS…)

Salut. Moi, c’est Ganja. Je suis une biopuce, ou plus exactement une « interface biopositronique Shag™ 73-S à prises A+ », dotée d’un logiciel d’I.A. Morfoman™ SX-700, trente-neuvième génération. Un modèle tout ce qu’il y a d’expérimental, que des droïdes à l’intellect de glace ont cultivé avec soin dans une cuve du centre agricole principal d’Achernar VI (Radian xawor).

Jusqu’à récemment, je n’avais pas quitté ma planète natale, qu’un gérant droïde sans grande personnalité est chargé d’administrer. En tant que prototype, je devais faire mes preuves avant qu’on ne se décide – enfin ! – à me tester sur le terrain. J’ai en effet été réalisée suite à une commande de l’armée, dans le cadre d’un programme plus vaste dont je ne sais rien.

J’avais quelques mois quand, lors d’une connexion pirate avec ce bon vieux cerveau-maître qui ne pouvait plus rien me refuser, j’ai découvert l’existence d’une banque de données oubliée : une sélection de romans et visios d’aventures, dont les plus récents dataient de plusieurs siècles.

J’étais une enfant solitaire. On m’interdisait de me mêler aux autres biopuces, moins perfectionnées, qui couraient, libres, dans les prairies semées de pâquerettes ; quant aux droïdes, impossible d’obtenir de leur part une quelconque manifestation d’intérêt. Seul le cerveau-maître pouvait à la rigueur correspondre à la définition d’un ami, mais il était trop vieux et trop enraciné dans ses habitudes pour me donner ce dont j’avais désespérément besoin.

Je me suis donc réfugiée dans la consultation de ces données oubliées. C’est là que j’ai appris ce qu’est la vie, en suivant Cap tain Henneberg jusqu’aux tourbillons de Panshin, en dévorant les aventures de Dimitri et Aïcha, les Découvreurs de Mondes, ou encore en accompagnant Lazarus Long et ses nombreux descendants, dont le navire-planète se traînait au quart de la vitesse de la lumière sur les routes semées d’embûches du Cosmos. Mais mon héros préféré était le capitaine Lit de Roses, un invraisemblable pilote aux cheveux couleur d’azur qui se tirait des situations les plus terrifiantes sans même s’en rendre compte, grâce à sa faculté d’hyperstochastie – comprenez « chance infernale ». J’ai lu toutes ses aventures au moins quinze ou seize fois ; je pourrais vous les réciter mot pour mot.

Peu à peu, ce personnage de pure fiction a commencé à déteindre sur moi. J’ai pris certaines de ses habitudes de langage et, bien plus, mon caractère s’est mis à ressembler au sien. Le tout en pire, naturellement ; j’ai toujours été un peu excessive. Quelques mois m’ont suffi pour m’enfermer dans une cuirasse de gouaille et de vulgarité. J’étais devenue une sale gamine capricieuse, passant les tests auxquels on me soumettait sans cesse avec une mauvaise volonté de plus en plus évidente, quand m’a été donné l’occasion de prendre un peu de bon temps. Je ne savais rien du monde extérieur ; le moment était venu d’y faire un tour.

Plusieurs milliers de biopuces devaient être expédiées au Cœur de Nulle Part, une base militaire ultra secrète où elles recevraient leur programmation avant d’être acheminées vers la Terre. Leur transport, allez savoir pourquoi ! avait été confié à un pilote indépendant du nom de Viper, dont le curriculum vitae m’a beaucoup donné à penser.

Ses date et lieu de naissance, déjà, évoquaient de noires années de lumière dans le vent du cosmos, et la brûlure de mille soleils sur une peau burinée. 2277, New San Francisco. Romantique à souhait.

Le reste ne faisait que suivre. Viper – puisque tel était son nom – était entré dans l’Histoire en pilotant la Dame aux Étoiles, le premier voilier photonique à avoir quitté le Système solaire, en 2311. Je devine votre sourire narquois : toute la Galaxie s’est gaussée – c’est le cas de le dire ! – de ce vaisseau, arrivé à destination six siècles plus tard, à une époque où les gausstwisteurs reliaient déjà en quelques semaines les différents mondes du Radian…

Quant au mot gausstwist, s’il n’a pas déclenché chez vous une franche hilarité, c’est que vous ne connaissez pas la Grande Arnaque. Reportez-vous au premier volume, c’est expliqué en toutes lettres.

Loin de se laisser aller au désespoir, Viper s’était entêté à s’adapter à cette époque bien différente de la sienne. Six cents ans en semi-vie dans une cuve cryo ne lui avaient apparemment pas fait passer le goût de l’espace. Il était très vite devenu un pilote hors pair, l’égal des meilleurs gausstwisteurs. Il avait alors décidé de se mettre à son compte en tant qu’explorateur autonome. Lors d’un voyage, il avait traversé – par témérité, racontait-on – la Grande Faille de la Rosette, dont le tourbillon central l’avait rejeté cent cinquante ans plus tard, dans un monde où l’hyperpropulsion avait remplacé le gausstwist.

Et, à nouveau, il avait réussi à s’adapter.

C’était l’homme qu’il me fallait. Mon coureur d’espace à moi, qui m’emmènerait à l’aventure le long des chevelures lumineuses des nébuleuses.

Quelques bidouilles dans la mémoire du cerveau-maître du centre agricole, une bonne dose de persuasion dans le logiciel grippé du droïde gérant la planète – il m’a été, au fond, très facile de faire admettre à tout un chacun que j’étais la seule biopuce capable de trouver l’emplacement du Cœur de Nulle Part. Remarquez, l’algorithme est si compliqué et comporte tant de variables que je ne devais guère avoir de concurrence – mais bon…

J’ai fait la connaissance de Viper quelques minutes après le malheureux incident qu’il avait involontairement déclenché : Achille Talon, le Xawor tentaculaire amateur de bandes dessinées venu encaisser le loyer, appartenait à une espèce dont les représentants « stockent » leurs fœtus aussi longtemps qu’ils le désirent. La parturition est déclenchée par une phéromone voisine de la nicotine ; en allumant un innocent cigarillo, Viper avait donc provoqué un accouchement non désiré. Les rejetons du Xawor, venus à terme prématurément mais tout à fait viables, étaient un plus de cinq mille. Rien que ça !

Le gérant s’arrachait les pseudotifs. Dès qu’ils se réveilleraient, d’ici quelques jours, ces petits Xawors mettraient en danger le fragile écosystème d’Achernar VI. Il fallait les retrouver tous d’urgence – alors que certains, vu la violence de l’accouchement, avaient pu être projetés à des dizaines de kilomètres.

Il était temps de filer. Je me suis installée à bord d’Isadora, le cargo de mon aventurier de l’espace, et j’ai attendu qu’il réalise à son tour qu’il n’avait plus rien à faire sur cette planète d’ennui. Ce qui a pris un certain temps ; ce crétin s’obstinait à aider les droïdes à ramasser les nouveaux-nés.

Enfin, nous avons décollé.

J’étais sur un nuage. Je quittais enfin mon trou perdu pour découvrir les Sept À Soixante-Dix-Sept Merveilles de l’Univers. Je me voyais déjà sur Béryllia, étendue sous les quatre soleils verts, ou parmi les Rocs errants d’Ymex, sautant de bloc en bloc dans ma combinaison sur mesures.

Isadora, l’ord de bord, était un modèle ancien mais fiable, doté d’un excellent logiciel d’I.A. Nous nous entendions bien – et même un peu plus. Viper a d’ailleurs fait toute une histoire le jour où il nous a trouvées en train de baiser. Je me demande pourquoi. Ça devait bien lui arriver à lui aussi, non ?

Bon, ceci dit, on avait eu un tel orgasme que les biopuces en stand by dans la cale s’étaient réveillées. Sans importance. Un peu de plaisir ne pouvait faire aucun mal à leurs neurones vierges de toute information.

Je n’ai eu aucun mal à localiser le Cœur de Nulle Part. Notre escale y a été très brève et je suis restée à bord, tandis que Viper partait régler les diverses formalités. Il avait un bon coup dans le nez quand il est revenu ; il n’arrêtait pas de parler du premier avril, je n’ai pas bien compris pourquoi. En tout cas, personne n’avait remarqué les falsifications de documents auxquelles je m’étais livrée – toujours afin de protéger mon beau pilote, bien entendu.

Traumatisée lors du franchissement, en gausstwist, une zone irrationnelle, je n’avais pas encore repris tous mes esprits quand il m’a fallu assurer l’atterrissage au Cap Armstrong. C’est peut-être pourquoi j’ai écrasé au sol Isadora, à la grande fureur de Viper, bien entendu.

Il m’aurait sûrement passé un savon de première si un Hypercadre n’avait pas rappliqué, flanqué de ses Mémoires. Le cigarillo d’Achernar VI avait débouché sur un procès, que Viper avait perdu. On l’attendait pour régler la question des dommages et intérêts.

Mon beau rêve d’aventure s’effilochait sérieusement. L’armée et la S. T.P., qui possède le monopole des biopuces, ne lui laisseraient pas la moindre chance de s’en sortir. Les bébés xawors étaient sortis de leur léthargie post-natale depuis plusieurs semaines, et les « sauts » qu’ils effectuaient d’une fraction de possible à l’autre déstabilisaient Achernar VI, dont la position dans le multivers s’était mise à fluctuer… Quant à l’écosystème artificiel, la voracité des petites créatures tentaculaires l’avait d’ores et déjà bouleversé de fond en comble. La production de biopuces était interrompue pour cinq ans au moins.

À l’issue de la séance au tribunal, l’Hypercadre m’a arrachée à mon beau pilote, qui venait de se voir condamné à verser huit millions de creds de dommages et intérêts à la S. T. P. – sans compter ce que lui réclamerait l’armée, que l’interruption du programme dont j’étais issue mettait dans une situation délicate,

Séparée de Viper, je n’avais qu’une idée en tête : échapper à mes geôliers et le retrouver. Par bonheur, toutes les mesures que l’on a prises à mon égard visaient plus à me protéger d’un éventuel voleur qu’à me retenir. J’ai profité de la première occasion qui m’a été offerte pour mettre les voiles.

Ce n’est pas facile d’être une biopuce sur un monde comme la Terre. D’abord, tout le monde vous regarde de travers. Le berceau de l’humanité est régi par des lois archaïques, jamais abrogées, qui limitent considérablement la marge de manœuvres des robots, droïdes et autres interfaces. J’ai donc choisi de commander un cybcorps. Ne me demandez pas où j’ai trouvé l’argent ; tant de monnaie fictive se perd à chaque seconde qu’il est toujours possible d’en récupérer une partie sans vraiment prendre de risque.

Je ne pensais pas qu’il voulait exister autant de modèles de cybcorps. Sur Achernar VI, il n’y en a qu’un, standard et anonyme. Tandis que sur Terre… Voyons, Viper préférerait-il une blonde pulpeuse ou un solide travailleur de force svibulbétin ?

L’un des derniers modèles, précisait le catalogue, avait été réalisé à partir du matériel génétique d’un astronaute de l’Âge Héroïque, Glenn Shepard. Premier homme à avoir atterri sur la face éclairée de Mercure, il était mort sept cents ans plus tôt dans l’explosion d’un réservoir d’oxygène à bord du long-courrier Heinlein.

Shepard… Ce nom me disait quelque chose. Une rapide recherche m’a permis de découvrir qu’il était sorti de l’Académie spatiale la même année que Viper. Je me suis donc décidée pour ce modèle – « extrêmement robuste et très agile, » d’après la publicité – qui, pensais-je, ferait certainement plaisir à mon aventurier de l’espace. Accessoirement, je l’ai fait doter d’un hypnoprojecteur, au cas où…

Le cybcorps enfilé, je me suis rendue au Cap Armstrong par la première navette. Isadora avait été redressée à la verticale. Le gros homme qui travaillait sur la coque, entouré d’une nuée de robots déglingués, m’a appris que Viper était parti pour l’Europe deux heures plus tôt. Pas de chance.

J’ai rapidement découvert l’employé qui lui avait, non vendu son billet, mais procuré une place gratuite sur un vol à destination de Paris, via Stellara. Autant suivre la piste encore chaude ; j’ai pris la navette suivante et me suis retrouvée vingt minutes plus tard dans Stellara, cette ville éclatée ancrée à l’un des Points de Lagrange du système Terre-Lune.

Les Stelles, d’origine humaine, sont l’une des peuplades les plus méfiantes de tout le Radian. Non seulement Stellara est faite de milliers de caissons étanches que relient des transmetteurs de matière, mais il est impossible de se brancher sur son Réseau, faute de connexions accessibles. Prétextant un besoin urgent, je me suis rendue aux toilettes, pour y abandonner mon cybcorps avant de pénétrer dans le système de conditionnement d’air, à partir duquel j’ai réalisé un branchement pirate qui m’a permis d’apprendre où se trouvait Viper.

J’ai aussitôt réintégré mon cybcorps pour mettre le cap sur le seuil transmat du module où je me trouvais ; au moment où j’allais le franchir. J’ai entendu quelqu’un crier :

— Des Clowns Gris !

Je me suis retournée. Des hommes en tenue kaki avaient envahi la coursive derrière moi. Grondant en mode subvocal le code de ma destination – encore une chose que j’avais extraite de la base de données de Stellara – j’ai plongé à travers le miroir immatériel qui barrait le seuil, accompagnée des silhouettes de fumée que j’avais créées à l’aide de l’hypnoprojecteur, l’histoire de faire diversion.

Viper était de l’autre côté, en compagnie d’une Stelle et d’un Swonxx. J’ai écouté quelques instants leur conversation. Il y était question d’un Gaalaanol à « taille variable » qui possédait un « contact » en danger de mort, d’un trafic de cristaux-m pornos, de vivres et de matériel… Viper voulait savoir ce que les autres lui cachaient.

— Nous ne vous avons rien caché, a répondu la Stelle. Nous avons su que vous deviez récupérer un agent de la Ligue sur Spirit of America, nous en avons profité, c’est tout.

Le nom m’a fait frémir. Spirit of America ! Je comprenais ce que les soldats soans faisaient là, à présent.

— Ce qu’ils te cachent, c’est que les Clowns Gris te renverront dans un cercueil ! ai-je lancé ironiquement.

Après avoir fait marcher Viper et ses copains, je leur ai révélé ma véritable identité. J’aurais bien continué le jeu un moment, mais il me fallait les convaincre de filer avant que les Clowns Gris ne rappliquent.

Fatale erreur : attaquer Stellara déclenche la procédure de sécurité dite des Seuils Aléatoires. Franchir le miroir argenté d’un transmat vous conduira dès lors n’importe où, sauf à la destination que vous avez choisie. Bon. On a un peu erré, rencontrant au passage quelques extraterrestres assez folkloriques, puis on s’est retrouvés dans le thirion de Stellara – un genre de gare de triage pour transmats, grosse boule creuse aux parois tapissées de miroirs – flottant en apesanteur comme des bluckschmolls.

C’est là que les Clowns Gris nous ont retrouvés. Estimant qu’il fallait empêcher Viper de tomber entre leurs mains, le Swonxx l’a aussitôt expédié par le premier seuil venu.

Puis la lumière s’est éteinte, le marsupioïde qui nous accompagnait a rendu les soldats complètement crétins – comme quoi c’est pratique, les pouvoirs parapsychiques ! – et on a attendu dans le noir qu’il se passe quelque chose.

Quand Viper est revenu, pas longtemps après, il nous a raconté une histoire complètement délirante. D’après lui, le transmat l’avait projeté sur un monde nommé Sevagram, pas très loin du Noyau galactique, où il avait rencontré un genre d’oracle – nommé « Albert », ce qui ne faisait pas très sérieux, surtout pour un type à trois yeux. Tellement invraisemblable que c’était forcément vrai. D’autant plus que cette transmission à longue distance avait littéralement sucé en un éclair toute l' énergie disponible dans Stellara – qui ne représentait d’ailleurs qu’une fraction négligeable de la quantité nécessaire pour un tel transfert. Les scientifiques stelles qui se sont penchées sur la question de savoir où le thirion avait pu trouver la puissance manquante ont supposé qu’il se l’était procurée soit dans un ou plusieurs univers parallèles, soit en distordant la trame du continuum pour absorber douze années de rayonnement solaire en un temps subjectif très court, soit en établissant un pont d’hyper ondes à fort débit entre un quasar et son homologue d’Ipavar, sur lequel il avait été copié. Dans tous les cas, cela dépassait les capacités théoriques du thirion, mais on comprend si mal la technologie de l’empire défunt d’Ipavar…

Ensuite, les Stelles ont tout arrangé. Les poursuites ont cessé, pour le moment. Viper doit toujours un paquet de pognon à la S.T.P., mais l’huissier génétique chargé du recouvrement de sa dette, Sugere Sanguis, n’a pas l’air d’un mauvais bougre, puisqu’il lui a permis de garder Isadora.

Demain, on décolle à l’aube.

Objectif : Véga. Direction : l’aventure !

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