Chapitre 3
Affaire classée sans suite
Dans le hangar de maintenance de Sentinelle, Tarkin faisait les cent pas le long d’une haute cloison anti-souffle. La tempête était passée et le cours des choses avait repris sur la base, mais un grand nombre de soldats et de techniciens étaient encore secoués par l’attaque que venait de subir Sentinelle. Pour les plus jeunes d’entre eux, recrues ou volontaires, c’était le premier combat auquel ils assistaient.
De l’autre côté d’une série de panneaux en transparacier massif intégrés dans la cloison, plusieurs experts vêtus de combinaisons de protection examinaient les vestiges de la bataille et effectuaient des tests sur trois chasseurs-droïdes accrochés à des nacelles suspendues à de grands portiques. Ailleurs dans le hangar, des droïdes de levage et de manutention triaient des tas de débris. L’air était imprégné de la forte odeur de lubrifiant et de métal brûlé, et le niveau sonore engendré par les droïdes-ouvriers devenait exaspérant. Comme l’avait prédit Tarkin, la plupart des droïdes Vautour s’étaient transformés en bombes au moment où ils avaient perdu contact avec l’ordinateur central de contrôle du vaisseau. Toutefois, les équipes de sauvetage de Burque avaient réussi à récupérer un droïde dont le mécanisme d’autodestruction, endommagé pendant le combat, ne s’était pas déclenché.
Suspendu en configuration terrestre avec ses ailes latérales séparées en deux et équipées de canons blaster, le Vautour de trois mètres cinquante de long ressemblait plus à un quadrupède à tête de cheval haut sur pattes qu’à son homonyme charognard. Avec sa nacelle centrale ouverte et son cerveau informatique mis à nu, bardé d’instruments, le droïde semblait davantage subir une séance de tortures qu’une autopsie. Les deux autres prisonniers suspendus – des chasseurs à trois bras dont la silhouette s’inspirait de l’espèce qui les avait conçus – étaient, eux aussi, dépiautés et truffés de sondes.
Tarkin avait perdu le compte du nombre de va-et-vient qu’il avait effectués et se tenait face au droïde Vautour lorsqu’un des sas de décontamination de la cloison s’ouvrit pour laisser apparaître un technicien. Retirant la capuche de sa combinaison anti-radiations, l’homme essuya de sa main nue la sueur qui perlait sur son front et sur le sommet de son crâne dégarni.
Tarkin se tourna pour venir à sa rencontre.
— Qu’avez-vous découvert ?
— Pas autant que nous l’aurions souhaité, monsieur, répondit le technicien. L’analyse des données reçues par le Transpondeur d’identité Amie ou Ennemie du centre de commandement confirme que le vaisseau capital est une version réduite d’un croiseur séparatiste de classe Providence, modifié à l’aide de modules empruntés à des frégates et à des Destroyers de la CSI. Les vaisseaux comme celui-ci ont fait parler d’eux pendant la guerre en brouillant des signaux et en détruisant des relais HoloNet. Certaines parties de la tour dédiée au réseau de senseurs, que les Séparatistes montaient habituellement à l’arrière plutôt qu’à l’avant, semblent provenir de la Voix Lucide, un croiseur ayant combattu à Quell, Ryoth et deux ou trois autres systèmes disputés.
Tarkin fronça les sourcils.
— Comment se fait-il que les équipes de saisie n’aient pas confisqué ce vaisseau ?
— Elles l’ont fait, monsieur. Les archives indiquent que la Voix Lucide a été démantelée aux chantiers navals de Bilbringi il y a quatre ans.
Tarkin prit l’information en considération.
— Autrement dit, certains composants de ce vaisseau ont disparu.
— Perdus, volés, vendus, impossible à dire. Il semblerait que d’autres parties du cuirassé viennent de l’Invincible.
Tarkin ne prit pas la peine de masquer sa surprise.
— Mais c’était le vaisseau de l’amiral séparatiste Trench… détruit lors de la Bataille de Christophsis !
— Détruit partiellement en tout cas. Le vaisseau possédait une structure modulaire, et les modules qui ont survécu devaient être en assez bon état pour être récupérés et remis sur le marché. Les vendeurs de pièces détachées de la Bordure Extérieure sont sans cesse en quête de réapprovisionnement, et il se peut donc que les modules aient atterri dans l’Amas de Tion ou à un endroit du même acabit.
Le technicien ôta son deuxième gant et s’essuya à nouveau le visage avant de poursuivre :
— Le bioscanner d’Idellian a isolé trente formes de vie – un équipage constitué d’humains et de presque-humains –, ce qui est conforme à la pratique consistant à placer des êtres doués de conscience aux commandes de la majorité des Destroyers de classe Providence. Mais pour un vaisseau de cette taille et doté d’un tel armement, un équipage de trente personnes seulement s’avère plus que réduit. Il arrivait parfois que les Séparatistes se servent de droïdes de combat OOM pilotes, et je soupçonne que c’était le cas à bord de notre cuirassé sautillant, sachant que la personne qui a assemblé cette chose, qui qu’elle soit, l’a remis à jour avec un ordinateur de contrôle droïde rudimentaire – sans doute un appareil obsolète comme ceux que l’on trouvait dans les Lucrehulk de première génération de la Fédération du Commerce.
— Qui qu’elle soit, comme vous dites.
— La Voix Lucide a été construite par des Quarren du Corps des Ingénieurs Volontaires Libres de Dac, au grand dam des Mon Calamariens qui partagent leur planète avec eux. Nous cherchons à savoir si les Quarren du CIVLD ou leurs anciens partenaires, les Chantiers de Pammant, pourraient avoir supervisé ce réassemblage. De la technologie séparatiste et de la Fédération du Commerce est réapparue ces derniers temps dans le Secteur Corporatif, alors nous explorons également l’hypothèse selon laquelle le vaisseau aurait été construit là-bas. Les Chasseurs de tête aperçus dans l’holovid auraient pu venir de n’importe où. Les chasseurs Tikiars sont produits dans le Senex, mais il n’est pas rare d’en croiser dans cette partie de la Bordure Extérieure.
Tarkin acquiesça et montra le hangar du doigt.
— Les droïdes ?
Le technicien se tourna pour se poster face aux baies d’observation.
— Relativement peu de changements par rapport au Vautour. Même système propulsif à carburant solide, même système d’armes. L’identification alphanumérique indique que ce vaisseau appartenait à un groupe de combat de la Confédération connu sous le nom de « Légion de Grievous ».
— Et il a également réussi à atterrir sur le marché noir…
— Apparemment, monsieur.
Tarkin longea la cloison.
— Et les tri-chasseurs ?
— Rien à signaler. Mais nous n’avons trouvé aucun indice concernant leur provenance. Pas encore, du moins.
Tarkin souffla par le nez.
— Êtes-vous parvenu à récupérer des données sur le lieu d’origine du cuirassé ?
Le technicien secoua la tête.
— Négatif, monsieur. Les modules de mémoire des droïdes n’enregistrent pas d’informations relatives aux sauts dans l’hyperespace.
— D’accord, répondit Tarkin après un certain temps. Continuez les analyses. Je veux que chaque soudure et chaque rivet soient passés au peigne fin.
— C’est en cours, monsieur.
Le technicien remit la capuche sur sa tête, enfila ses longs gants et repartit par le sas.
Tarkin le regarda entrer dans le hangar puis se remit à faire les cent pas en se repassant mentalement l’intégralité de l’attaque.
Que des pirates et des révoltés s’en prennent aux installations impériales était chose fréquente, mais, sauf exception, les assauts se limitaient à des sorties éclairs, et aucun n’avait eu lieu si près de la planète solidement défendue de Géonosis. La fausse holotransmission en temps réel avait été conçue pour attirer les vaisseaux de la Base Sentinelle vers la Station Rempart, dans l’espoir de rendre la première vulnérable. Mais dès le départ, c’était sans nul doute une attaque-suicide qui avait été planifiée. Même s’il avait dépêché l’Electrum vers la station militaire – même en imaginant que, berné par cet appel de détresse, il ait envoyé la moitié de sa flottille –, les boucliers énergétiques et les canons laser qui protégeaient Sentinelle auraient suffi à repousser n’importe quelle attaque, surtout s’agissant de droïdes. Le cuirassé aperçu dans l’holovid transmise par les assaillants via le relais HoloNet local s’était bien rendu à Sentinelle, mais où étaient donc les chasseurs stellaires modifiés, probablement conduits par des pilotes faits de chair et d’os ? Bien que manœuvré par un équipage doué de conscience, le mystérieux croiseur n’avait utilisé aucune de ses armes de défense ponctuelle ou de combat à distance. Si l’objectif était de détruire la base, pourquoi la personne derrière cette attaque ne s’était-elle pas servie du vaisseau comme d’une bombe en sortant de l’hyperespace plus près de la lune ? Des corps planétaires plus grands que Sentinelle avaient été ébranlés par de tels événements.
Tout aussi inquiétante était la question de savoir comment les faussaires avaient su pour le lieutenant Thon, dont la récente affectation sur Rempart aurait dû être top secret. Les créateurs de la fausse holovid avaient réussi à improviser en transmettant en temps réel un hologramme du jeune officier lorsque le Moff lui avait ordonné de se montrer. Thon était-il impliqué dans cette conspiration, ou les assaillants avaient-ils simplement trafiqué une séquence d’archive, probablement récupérée sur l’HoloNet public ou à partir d’une autre source ?
S’il était troublant d’accepter que l’emplacement des Bases Sentinelle et Rempart ait été divulgué, il n’arrivait toujours pas à s’expliquer l’attaque en elle-même. Quel était l’intérêt pour des pirates ou des mercenaires de lancer une attaque de drones vouée à l’échec ? Et, au demeurant, quel serait l’intérêt pour des dissidents politiques ?
S’agissait-il d’une vengeance ?
Un groupe spécifique semblait correspondre : le Gotra Droïde, un gang meurtrier constitué de droïdes de combat recyclés ayant ce que certains considéreraient comme des griefs légitimes contre l’Empire pour les avoir abandonnés après la Guerre des Clones. Mais, d’après de récents rapports du Renseignement, les membres du Gotra Droïde demeuraient cantonnés dans un complexe industriel situé dans les entrailles de Coruscant où ils servaient d’hommes de main à l’organisation criminelle du Crymorah dans le cadre de vols, de kidnappings, de pillages et d’extorsions. Peut-être que le groupe diversifiait ses activités – il était même possible qu’il ait obtenu des informations sur Sentinelle – mais il semblait peu probable que les droïdes aient utilisé des armes obsolètes pour envoyer un message à l’Empire.
Tarkin secoua la tête, agacé. La station spatiale mobile de combat était en partie censée mettre un terme à toute forme de harcèlements, qu’ils soient guidés par l’avidité, la dissidence politique ou la vengeance pour des actes commis pendant ou depuis la Guerre des Clones. Une fois que tous les habitants de la galaxie auront compris le potentiel de cette arme, une fois la peur des représailles impériales enracinée en eux, le mécontentement des peuples ne sera plus un problème. Mais pour le moment – et malgré la nature secrète du projet de Géonosis –, le Bureau de la Sécurité Impériale et le Renseignement Naval passaient leur temps à étouffer les rumeurs et à éviter les fuites d’information. Depuis trois ans que Tarkin commandait Sentinelle ainsi que les centaines d’avant-postes de garde et de ravitaillement voisins, et qu’il administrait une grande partie de la Bordure Extérieure, aucun groupe n’avait réussi à pénétrer l’espace de Géonosis.
Or la possibilité que cela puisse changer l’ébranlait, lui, au plus haut point.
Si déterminer l’identité des ennemis de Sentinelle s’avérait déjà pénible, faire la lumière sur l’origine de la station de combat relevait presque de l’impossible. Tous sans exception, depuis les illustres architectes navals jusqu’aux brillants ingénieurs, souhaitaient s’attribuer le mérite de cette super-arme. Tarkin lui-même avait discuté de la nécessité d’une telle arme avec l’Empereur bien avant la fin de la Guerre des Clones. Mais personne, mis à part Palpatine, ne connaissait l’histoire complète de ce projet aux dimensions d’une petite lune. Certains prétendaient qu’au départ il s’agissait d’une arme séparatiste conçue par la colonie de ruches de l’archiduc géonosien Poggle le Bref pour le Comte Dooku et la Confédération des Systèmes Indépendants. Mais si cela était le cas, les plans avaient dû tomber entre les mains de la République avant la fin de la Guerre des Clones, parce que la coque sphérique et la parabole de focalisation laser de l’arme étaient déjà en cours d’élaboration la première fois que Tarkin avait posé les yeux sur le chantier, juste après sa promotion au rang de Moff, lorsqu’il s’était rendu sur Géonosis dans le plus grand secret, escorté par l’Empereur lui-même.
Cependant, il n’avait aucune raison impérieuse de résoudre l’énigme des débuts de la station de combat. Ce qui le contrariait c’était que, conformément à la stratégie voulant qu’aucun commandant de base – qu’il soit Moff, amiral ou général – n’ait accès à l’ensemble des informations relatives aux cargaisons, plannings et avancées des travaux, il n’y avait pas de responsable unique à la tête de ce projet, sauf bien sûr si l’on considérait que c’était le rôle de l’Empereur. Mais les visites de Palpatine avaient été rares et espacées, et personne ne savait vraiment quelle quantité d’informations le Conseil Impérial, dont dépendaient les Moffs et les autres, transmettait à l’Empereur. On le tenait certainement au courant de ce qui se passait, mais cela ne suffisait plus. L’avancée du projet exigeait désormais la coopération d’innombrables fournisseurs ; et même si chacun d’entre eux était tenu dans l’ignorance concernant la destination finale de leurs contributions, des millions, voire des dizaines de millions d’êtres à l’échelle de la galaxie, étaient désormais impliqués, d’une façon ou d’une autre, dans la construction de la station de combat. Certes, le projet nécessitait la présence sur site d’un panel de scientifiques, de spécialistes en armement et d’architectes, mais que savaient tous ces gens sur la démarche à suivre pour protéger la station des saboteurs ?
Si cela ne tenait qu’à lui, et à cet instant ce n’était pas certain que cela arrive un jour, Tarkin adopterait les mesures hégémoniques mises en place sur Coruscant et ailleurs, et nommerait un superviseur pour coordonner toutes les questions liées à la construction et à la sécurité. Un seul superviseur à qui tous les autres rendraient des comptes… sous peine de condamnation.
Si la personne responsable de cette attaque bancale contre Sentinelle espérait seulement attirer son attention, elle avait atteint son objectif, parce qu’en fin de compte, tout cela avait soulevé plus de questions que ça n’avait apporté de réponses.
Ses va-et-vient incessants furent interrompus par l’entrée précipitée de son adjudant dans la zone de sécurité du hangar de maintenance.
— Un communiqué en provenance de Coruscant, monsieur.
Tarkin pensa qu’il s’agissait du Renseignement Militaire, en réponse au compte rendu post-action qu’il avait rempli, et fit part de sa supposition.
— Non, monsieur. Cela vient de plus haut dans la chaîne de commandement.
Tarkin haussa un sourcil.
— À quel niveau ?
— Au niveau suprême, monsieur.
Tarkin se raidit légèrement.
— Alors je vais prendre la transmission dans mes quartiers.
À l’endroit précis où, deux jours auparavant, le double holographique de Tarkin s’essayait à un nouvel uniforme, l’holotable projetait maintenant une image gigantesque du Grand Vizir Mas Amedda, richement drapé de bordeaux, la teinte bleu cyan de l’holo-champ assombrissant la pigmentation naturellement bleue du Chagrien. Une paire de cornes pointues, semblable à celle qui couronnait son crâne chauve, pendouillait au bout des protubérances de chair qui saillaient de part et d’autre du cou épais d’Amedda.
— Tout va bien sur Sentinelle, gouverneur ?
Tarkin ne pouvait savoir avec certitude si Amedda était au courant de l’attaque ni, auquel cas, ce qu’il savait exactement. Sur Coruscant, les secrets étaient une chose que l’on gardait précieusement, ne serait-ce que pour entretenir son prestige, et même le responsable du Conseil n’avait peut-être pas été informé de tous les détails détenus par le Renseignement Militaire et l’Amirauté.
— Oui, rassurez-vous, Vizir, répondit Tarkin.
— Pas de surprises, donc ?
— Seulement celles auxquelles nous nous attendions.
L’amphibien ambitieux se fendit d’un sourire crispé.
Après des années passées à faire obstruction et à pointer les failles de chacun en tant que Vice-Chancelier du Sénat de la République, ce personnage acariâtre était devenu l’un des conseillers les plus précieux de l’Empereur, ainsi que le médiateur le plus redoutable de l’Empire.
— Gouverneur, votre présence est requise sur Coruscant, annonça Amedda au bout d’un moment.
Tarkin se dirigea vers son bureau où il s’assit, face à l’holocam.
— Je ne manquerai pas de trouver un moment pour vous rendre visite, Vizir.
— Si je puis me permettre, gouverneur, cela ne sera pas suffisant. Sans doute aurais-je dû préciser que votre présence était requise de toute urgence.
Tarkin congédia cette remarque d’un revers de la main.
— Je vous prie de m’excuser, Vizir, mais ceci ne change rien au fait que j’ai mes propres priorités.
— Quel genre de priorités ?
Tarkin rendit au Chagrien son sourire narquois. Il n’y avait sans doute aucun mal à informer Amedda des livraisons de matériel prévues entre la Station Désolation et Géonosis, qui comprenaient notamment des composants essentiels pour le générateur d’hyperdrive complexe de la station de combat, mais rien ne l’obligeait à le faire non plus.
— J’ai bien peur que mes priorités ne relèvent du secret confidentiel.
— Effectivement. Alors, vous rejetez ma requête ?
Quelque chose dans les yeux bleu azur cerclés de rose du Chagrien au crâne épais invita Tarkin à réfléchir.
— Disons que je suis réticent à l’idée d’abandonner mon poste en ce moment, Vizir. Si vous le souhaitez, je m’en expliquerai à l’Empereur personnellement.
— C’est impossible, gouverneur. L’Empereur est actuellement occupé.
Tarkin se pencha vers l’holocam.
— Occupé au point de ne pouvoir s’entretenir brièvement avec l’un de ses Moffs ?
Amedda affecta un ton blasé :
— Ce n’est pas mon rôle de répondre à cette question, gouverneur. L’emploi du temps de l’Empereur relève du secret confidentiel.
Tarkin regarda l’hologramme fixement. Son grand-oncle Jova aurait tout donné pour exposer une tête de Chagrien au mur de son cabanon de chasse sur le plateau.
— Peut-être accepteriez-vous de clarifier le motif d’une telle urgence ? demanda-t-il.
Amedda inclina son énorme tête sur le côté.
— C’est un sujet que vous devrez aborder avec l’Empereur, puisque c’est lui qui a requis votre présence sur Coruscant.
Tarkin dissimula une grimace.
— Vous auriez pu le dire dès le début, Vizir.
Amedda lui jeta un regard hautain.
— Et nous priver du plaisir de ces joutes verbales ? La prochaine fois, peut-être.
Tarkin demeura à son bureau après qu’Amedda eut coupé la transmission et que l’hologramme eut disparu. Puis il fit venir son droïde de protocole.
— Je vais avoir besoin de cet uniforme le plus vite possible, dit-il à RA-7 quand il entra dans la pièce.
Le droïde opina du chef.
— Très bien, monsieur. Je vais donner l’ordre à l’holo-unité de fabrication de vêtements de se mettre immédiatement au travail.
Tarkin fit réapparaître son double holographique en uniforme et l’observa, puis, repensant à Eriadu, se remémora à nouveau le commentaire de Jova :
« Il t’ira encore mieux une fois couvert de sang. »