LETTRE 7
AU MÊME
Barbacena [16 mars 1942].
Mon cher ami,
Je vous aurais certainement écrit au sujet de votre article de dimanche dernier, mais je pensais que vous viendriez ici à l’occasion de l’anniversaire dont vous m’aviez parlé. Me voilà maintenant horriblement confus de le faire après avoir lu votre article d’hier que j’ai peur de ne pouvoir juger avec l’impartialité nécessaire… Tant pis. Je veux simplement vous dire que vous devez continuer à parler au public de votre pays, à lui parler de plus en plus franchement, fermement, avec cette espèce de gravité passionnée qui donne à tout ce que vous écrivez un magnifique accent. Vous savez ce que je me désole tant d’ignorer : vous savez ce que l’opinion brésilienne est déjà capable d’entendre, vous pouvez ainsi l’élever graduellement au niveau qu’il faut – qu’il faut absolument pour que votre pays remplisse sa tâche, c’est-à-dire maintienne en face de la force matérielle écrasante de l’Amérique du Nord, du géant au cerveau de baby, un certain nombre de positions intellectuelles et spirituelles. Vous savez aussi que je n’ai jamais cru que la défense de ces positions était seulement l’affaire des écrivains, ou plus généralement des élites. Rien d’efficace ne se fait sans le peuple – ce qui revient à dire que rien ne se fait sans amour – et vous avez ici bien mieux que des élites nombreuses et puissantes – un peuple capable de comprendre spontanément, par un élan du coeur, ce que les élites ont tant de mal à lui définir, comme l’a prouvé son attitude en face du désastre français, sa résistance instinctive à la casuistique du déshonneur. Peut-être que vous, Brésiliens, n’appréciez pas à son juste prix l’importance de cette réaction, vous ignorez à quel point l’Europe est avilie. Les simples conversations sur l’armistice échangées il y aura bientôt deux ans rue Ouvidor entre de simples commerçants brésiliens auraient pu passer chez nous, hélas ! pour des dialogues cornéliens. Non, cher ami, cela n’est pas un petit signe.
C’est pourquoi il faut absolument que vous et le très petit nombre de ceux qui sont capables de le faire, continuent d’entretenir cette conversation avec leur pays. S’il était possible de parler tout à fait librement, quelles grandes et utiles choses nous aurions pu faire ensemble ! En dépit de tout ce dont on m’assure, j’ai peur de n’avoir jamais pris réellement contact avec votre public, je me sens de plus en plus réduit à rien dans ma solitude et submergé par le bavardage des imbéciles. D’ailleurs, je trouve cela très normal, puisque le génie et la passion de ma race, c’est de tout dire, de remettre tout en question, d’être lucide jusqu’au déchirement, et que je ne puis rien écrire que par allusion, qu’il ne m’est même pas permis de montrer la double faillite de deux conceptions de la vie également contraires à la tradition que je m’efforce de servir, le germanisme, dans sa caricature tragique, – la prussienne, – et l’anglo-saxonne, dans sa caricature yankee. Mais lit-on seulement mes articles ? J’en doute. Et ce doute m’est insupportable quand je pense au profit matériel que je tire d’eux, si disproportionné aux services que je rends. Cher ami, vous savez que pour vous parler ainsi, je dois souffrir beaucoup. Il n’y a plus un instant à perdre, il n’y a plus une faute à commettre.
J’espère vous voir la semaine prochaine.
Votre vieil ami,
G. BERNANOS.
LETTRE 8
AU MÊME
Barbacena [3 juin 1942].
Cher ami,
Votre télégramme, comme il arrive toujours aux témoignages spontanés de l’amitié, m’est parvenu au moment où j’en avais bien besoin. Je suis un peu découragé par certaines manifestations « d’incompréhension systématique » – ou même enthousiaste – au sujet de mon livre. Si je n’ai pas été compris, c’est ma faute. Cette idée me hante cruellement au cours de mes promenades solitaires.
Vos deux derniers articles sont très beaux, très émouvants.
Je viens de lire la conclusion de l’étude d’Affonso. La première partie dit tout ce qu’Alvaro Lins n’a pas dit, et qui est pour moi l’essentiel. Car je ne me crois nullement un opposant systématique. Comme disaient ces crétins de droite, dans ma jeunesse : « Nous sommes DANS l’opposition. » J’ai toujours essayé d’être un réconciliateur. Réconcilier les hommes de bonne volonté, aux dépens des imbéciles et des imposteurs.
Mon affectueux merci à Affonso. La prochaine fois nous reparlerons ensemble de l’Amérique. Je ne désespère nullement des Yankees. Je crois volontiers qu’au terme de leurs expériences, ils finiront par trouver une civilisation originale. Je déplore seulement que leur richesse et leur puissance leur permettent d’obliger les peuples qui ne leur ressemblent nullement à les suivre dans leurs expériences, et à en courir les risques.
De coeur à vous,
G. BERNANOS.
LETTRE 9
À EDGAR DE MATA MACHADO
[Barbacena 16 juin 1942].
Mon cher ami,
Vous êtes trop modeste et vous me faites beaucoup trop d’honneur lorsque vous vous dites incapable de parler convenablement de mes livres. Chaque fois, au contraire, que vous écrivez sur votre vieil ami – et complice –, vous débordez de sympathie profonde, c’est-à-dire de véritable compréhension.
Cependant, lorsqu’on vous accusera de devenir chaque jour plus bête depuis que vous êtes mon ami, ne vous fâchez pas, c’est vrai. Dans la démocratie de demain, dont les Intellectuels Brésiliens saluaient l’autre jour l’avènement, nous tiendrons le rôle d’idiots. Et ça durera longtemps, ça durera peut-être toujours, nous passerons peut-être directement de l’humiliation dans la mort, et de la mort en paradis. J’ai passé une grande partie de ma vie à entendre ridiculiser ou blasphémer les vérités que je m’efforce de servir. Je commence à comprendre que cela n’était rien encore. La pire épreuve, l’épreuve que j’attends, c’est de voir retourner contre nous ces mêmes vérités déformées et trahies. Depuis deux mille ans, les générations de chrétiens n’ont rien d’autre à faire que revivre les unes après les autres la Passion du Seigneur, mais la nôtre entre dans le plus intime et le plus profond secret de cette agonie – la Solitude totale, le total abandon. Je crains qu’on ne nous fasse même pas l’honneur de nous tuer.
Enfin, ça n’est pas une raison pour s’attrister outre mesure.
Votre vieil ami,
G. BERNANOS.
LETTRE 10
À RAUL FERNANDES
Barbacena [1942],
Mon bien cher ami,
C’est bien vrai que Darlan dupe les démocraties, mais par qui ne se sont-elles pas laissé duper depuis dix ans ? Je crois, d’ailleurs, qu’on trouverait, à cet aveuglement chronique, des raisons moins honorables qu’un défaut de psychologie ou de discernement. Elles ne peuvent renoncer tout à fait à l’espoir de découvrir une combinaison plus ou moins honnête qui dispenserait des sacrifices nécessaires, et elles comptent, dans ce but, se servir des corrompus. Malheureusement, sur ce chapitre-là, Hitler est le maître des maîtres, et toutes les consciences à vendre lui appartiennent depuis longtemps. Il n’y a plus de salut pour les démocraties que dans la vérité, le désintéressement, la générosité, l’honneur. Rompre avec l’esprit de Munich, ou périr. C’est dur…
Je suis bien un peu découragé moi aussi, parfois. Ce qui me tourmente le plus, c’est de travailler sans rien connaître et sans pouvoir rien prévoir des résultats de mon travail. Je comprends maintenant combien j’étais sensible, dans mon pays, aux moindres mouvements de l’opinion, c’était comme un sixième sens. Comme je savais bien alors choisir les questions à poser, celles auxquelles l’homme de la rue répond spontanément, sans méfiance ! Et les conclusions que je tirais de si minces renseignements pouvaient bien paraître présomptueuses, elles étaient presque toujours justes. Au lieu qu’ici, je ne dispose d’aucun contrôle. J’ai si souvent l’impression de manquer le but, d’intriguer ou d’intéresser les intelligences sans jamais toucher les consciences – émouvoir, en un mot. À la grâce de Dieu !
Affection
G. BERNANOS.
LETTRE 11
À VIRGILIO MELLO-PRANCO
Cruz das Almas [28 décembre 1942].
Cher fidèle ami,
… Je vous souhaite le seul bonheur que je trouve digne de vous, c’est-à-dire celui de remplir toute votre destinée, de prendre toute la part de vie que vous êtes capable de porter. Présentez à votre charmante femme – ce mot de charmant lui convient si bien qu’il cesse d’être banal dès qu’on se permet de l’écrire à son intention – mes voeux respectueux et affectueux. Mon souvenir à tous les vôtres – y compris Affonso !…
Je vois, en cette fin d’année, s’établir sur des positions politiques qu’il croit naïvement solides, l’esprit de l’isolationnisme américain, c’est-à-dire la plus basse espèce de réalisme, un réalisme de bazar. Mais il est aussi dangereux de s’occuper des affaires d’Europe que de mettre la main dans le nid d’un chat sauvage. L’Europe des cathédrales est un morceau beaucoup trop dur pour M. Hoover. L’Europe va faire sa révolution, et ça sera bien autre chose que la guerre de Sécession ! L’unité de l’Europe, manquée par Louis XIV, manquée par Bonaparte, va sortir du désespoir de ses peuples, et on ne la reconnaîtra pas tout d’abord, car elle éclatera comme la foudre. L’ordre véritable, l’ordre substantiel, l’ordre de la vie, est aussi méconnaissable, à première vue, que le diamant dans sa gangue. Ils vont le prendre pour le Désordre et ils tâcheront, naturellement, de l’écraser à coups de canon. N’importe ! Je crois, si incroyable que cela paraisse, que les ressources spirituelles de l’Europe sont intactes. Elles auront, tôt ou tard, raison de tout.
Votre vieil ami,
(tonitruant et prophétique)
(A Manha !…)
G. BERNANOS.
LETTRE 12
À MADAME RAUL FERNANDES
Cruz das Almas [28 décembre 1942].
Chère parfaite amie,
J’ai presque honte de vous présenter mes souhaits de bonne année, comme si je devais attendre cette occasion pour vous écrire, alors que j’ai plusieurs fois chaque jour l’intention de le faire à propos de tout et de n’importe quoi. Vous êtes bien, en effet, la seule amie que je possède sur ce continent, capable de recevoir sans ennui, et même avec une tendre compassion, les pauvres secrets d’une vie où la douleur entre souvent, mais sans prendre la peine de mettre ses habits du dimanche. Je ne sais plus quelle femme du monde imbécile se vantait devant le Père de Ravignan de n’avoir jamais commis que des péchés distingués. Mes peines, hélas ! ne sont pas plus « distinguées » que mes péchés. Si le bon Dieu m’a donné parfois des joies un peu au-dessus de la moyenne des joies, il m’a fait la grâce de souffrir comme le premier imbécile venu. Je me trouve accablé sous le poids de ces petites misères comme un vieil âne sous un sac de pommes de terre trop gros pour lui. Quelques pommes de terre de plus ou de moins, l’âne n’en sera pas moins vieux, ni le fardeau moins lourd.
Votre vieil ami,
G. Bernanos.
LETTRE 13
À AUSTREGESILIO DE ATHAYDE
[Barbacena] 1er janvier [1943].
Cher fidèle ami,
Je vous envoie bien tard mes compliments de nouvelle année, mais les moeurs françaises, toujours indulgentes, ont fait du mois de janvier tout entier l’époque des voeux et des souhaits.
Est-il nécessaire, est-il même exact de dire que je pense plus particulièrement à vous, en cette époque de l’année ? Réfléchissez un moment, et tâchez de compter sur vos doigts les noms de ceux dont le souvenir me vient à l’esprit dès que je ressens un peu trop douloureusement la solitude de l’exil. Vous comprendrez tout de suite que ces noms ne sont pas très nombreux, et que le vôtre est parmi eux.
Ne croyez d’ailleurs pas, cher ami, que je me plaigne de la solitude ! L’exil est l’exil, je n’ai jamais désiré que le mien fût un exil truqué et doré. Chaque jour qui passe m’apporte une certitude nouvelle des épreuves qui attendent la France. Le pire danger qui puisse menacer un pays comme le mien, c’est qu’on ne le comprenne plus. Et de cette incompréhension croissante, universelle, les preuves s’accumulent, grandes et petites. Ma modeste solitude est donc aussi celle de notre peuple.
Permettez-moi de vous rassembler tous les deux, Marie-José et vous, dans la même pensée du coeur, et je puis bien dire aussi, dans la même prière.
Votre vieil ami,
G. BERNANOS.
LETTRE 14
À CHARLES MAURICE
Cruz dus Almas Barbacena [fin avril 1943]
Cher Monsieur,
Je vous remercie profondément et affectueusement : votre lettre est de celles qui tout au long de ma vie m’ont apporté le pain quotidien, c’est-à-dire cette part indispensable de confiance et d’espérance dont il ne reste pas une miette chaque soir, et qui se retrouve mystérieusement chaque matin.
Il y a d’ailleurs longtemps que je crois qu’un véritable écrivain n’est que l’intendant et le dispensateur de biens qui ne lui appartiennent pas, qu’il reçoit de certaines consciences pour les transmettre à d’autres, et s’il manque à ce devoir, il est moins qu’un chien.
( – Ceci, selon moi, n’est qu’un aspect de cette coopération universelle des âmes que la théologie catholique appelle la Communion des Saints. Que ce nom de Saints ne vous fasse pas peur, si vous n’êtes pas chrétien !… Il est pris ici dans son sens évangélique. C’est le synonyme d’hommes de bonne volonté. – )
Croyez que je pense à vous, sans vous connaître, comme à un ancien et fidèle ami.
G. BERNANOS.
LETTRE 14
À MADAME RAUL FERNANDES
Cruz das Almas [9 septembre 1943].
Chère Sainte Lucie, ne me reprochez pas mon silence, je crois que je mérite votre indulgence, mais que vous dire ? Même à une amie comme vous, je n’espère pas beaucoup faire comprendre ce que je comprends moi-même si mal. Il est d’ailleurs si facile à un écrivain de donner l’impression qu’il joue un peu la comédie, fût-ce à lui-même ! Mais vous, vous save2 bien que je ne suis pas un poète surréaliste, mais un homme très peu compliqué, incapable de prendre des attitudes devant son miroir, sans risquer de s’éclater de rire au nez. – Bon ! – D’autre part, pour expliquer mon silence, je n’aurais pas besoin d’autre excuse que ma maladive et insurmontable négligence. Mais, puisque je me décide à vous écrire, je serais incapable de vous cacher la vérité, car vous êtes bien les seuls, Raoul et vous, à qui je me sente envie de la dire, et qui pourront y trouver de l’intérêt… Hé bien, c’est vrai que depuis six mois, dix mois – je ne sais plus – je n’ai cessé de ressentir un besoin irrésistible, indicible, de silence et de solitude, au point que si je n’avais été retenu ici par un devoir évident, indiscutable, je serais parti je ne sais où, le plus loin possible. Que j’aie vécu si longtemps dans cet état de crise intérieure sans éveiller l’attention ni l’inquiétude de personne, cela m’étonne un peu maintenant quand j’y pense.
Vous me direz peut-être que je suis en train – comme disent mes confrères imbéciles – de « mûrir » un nouveau livre. Mais pas du tout ! Ou s’il « mûrit », rien ne me révèle cet état de grossesse, je le porterai alors dix ans, comme les éléphants… Lorsque j’essaie de voir au fond de moi, je n’y trouve qu’une espèce de pressentiment vague, diffus, mais absorbant, d’épreuves redoutables pour mon pays, pour ma croyance, où je me trouverai engagé à fond, jusqu’au bout, jusqu’à la fin, jusqu’à la mort.
Et voilà ! Maintenant, chère Sainte Lucie, vous pouvez vous moquer de moi, je suis sûr que vous le ferez si gentiment que je voudrais rire avec vous. D’ailleurs, si tout cela est un avertissement, je l’accepte de bon coeur, je trouve naturellement beaucoup plus honorable pour moi, et plus logique, de finir sur l’échafaud qu’à l’Académie.
Pensez à moi tous les deux avec votre habituelle tendresse. Soyez très indulgents pour votre vieil ami
G. BERNANOS.
LETTRE 15
À AUSTREGESILIO DE ATHAYDE
Oasis de Gabès. Tunisie [1er mars 1948].
Mon bien cher Austrogesile,
Je pense souvent à vous, j’ai si grand désir de vous revoir, si grand regret de vous avoir si peu vu quand je le pouvais ! Hélas ! j’ai toujours passé pour négliger un peu mes amis, et on ne sait pas, ou on apprend toujours trop tard, la crainte presque maladive que j’ai d’être importun. Je ne vais jamais les voir sans arrière-pensée que lorsqu’une invitation me délivre de tous mes scrupules. À quoi bon revenir là-dessus ? Ce qui est manqué est manqué.
Par l’en-tête de ma lettre, vous voyez que je n’ai pas perdu le goût de la solitude. Depuis plus d’un an, je me sens de plus en plus attiré vers ces immenses territoires militaires du Sud. C’est l’endroit du monde où je puis mieux retrouver quelque chose de l’ordre, de la grandeur et de la profonde humanité de mon pays. Quant à la France, elle est inhabitable pour moi. J’y étouffe. Le régime de la libération – je veux dire le régime issu d’elle – se trouve aujourd’hui en pleine décomposition.
Le Mythe Démocratie-contre-Totalitarisme est depuis longtemps hors d’usage. Cette civilisation ( – ou du moins ce qu’on appelle de ce nom, car elle est l’absorption par la technique de toute la Civilisation humaine et, à vrai dire, une « Contre-Civilisation » – ) ne peut que se « totalitariser » de plus en plus. Supposez que l’avance prise par les États-Unis ait été rattrapée par l’U. R. S. S., et qu’ils partent maintenant à égalité tous les deux. Techniquement parlant, l’ordre totalitaire serait d’un rendement matériel et d’une efficience bien supérieure. Dans un monde matérialiste, il ne saurait être question de sacrifier le rendement de la Machinerie à l’honneur et à la sécurité des hommes, car la valeur du Matériel mécanique ne cesse de croître, au lieu que celle du matériel humain s’avilit.
Cher ami, je vois mieux ce que vous êtes et ce que j’ai perdu lorsque je compare des hommes comme vous à ces imbéciles sans talent et sans tempérament dont fourmille l’actuelle presse française ! Dieu protège le Brésil ! Dieu fasse aussi que je le revoie ! L’Alliance française me propose sans cesse de m’envoyer là-bas, comment aurais-je jamais le courage de revenir ? Et si j’y reste, que ferais-je au Brésil avec ce pauvre franc dévalué ? À la grâce de Dieu.
Présentez mes hommages à votre chère exquise femme, mon bon souvenir et mes amitiés à Chateaubriand, et tâchez de m’écrire quand vous pourrez.
Ah ! oui, Dieu veuille que je vous revoie !
Je vous embrasse,
G. BERNANOS.
Vous pouvez me répondre ici. Je vais peut-être aller dans le Sud Marocain, mais on me fera suivre.