III

Ce fut peut-être cet instant de silence, ce temps mort en bout de vague nocturne – entre deux règnes, l’un naissant, l’autre mourant – qui réveilla Jen Mahutri. Ce fut cela ou une sorte d’instinct. Il ouvrit les yeux, et vit dans la pénombre le visage de Soorg penché sur lui.

Soorg sourit, retira cette main qu’il s’apprêtait à poser sur l’épaule de Jen. L’un comme l’autre se redressèrent, Soorg debout, Jen assis dans l’enveloppe isolante qui avait protégé son sommeil des fraîcheurs de la nuit.

— Eh bien ?

Dans un coup d’œil rapide qu’il porta au-delà de Soorg, il aperçut les corps de Mal Ken et Gow, toujours couchés et apparemment endormis dans leurs enveloppes de couleur métallisée. Un rond de braise distillait encore un maigre filet de fumée. Et puis, plus loin, à la lisière de cette minuscule trouée dans la jungle, la silhouette de Batbury, debout.

— Que se passe-t-il ? s’inquiéta Jen, le front plissé.

— Batbury a découvert quelque chose…, quelque chose de bizarre. Viens voir cela.

Jen s’extirpa de l’enveloppe isolante, et il se demanda distraitement pourquoi les hommes l’avaient éveillé, lui, et non Mal Ken ou Gow. Il suivi Soorg, traversant rapidement le petit espace du campement. Il se sentait la tête lourde, fatigué, avec comme une sorte de mauvais brouillard devant la vue après chaque clignement d’yeux.

Batbury accueillit Jen par un hochement de la tête. Il dit, indiquant le sol à ses pieds :

— Voilà.

Tout d’abord, Jen ne put distinguer nettement : l’ombre était encore drue, le fouillis des mousses tentaculaires très serré. Puis, son regard accoutumé, il distingua parmi les herbes trois ou quatre objets étranges, qui n’avaient rien à voir avec le milieu végétal.

Une faible exclamation s’échappa de ses lèvres et il échangea un rapide coup d’œil avec Batbury, puis, s’agenouilla.

— Je n’ai rien touché, dit Batbury. C’était ainsi.

Ce fut à peine si Jen entendit.

Il y avait quatre objets. Des couteaux, selon toute évidence. Jen en ramassa un, l’examina avec attention, le palpa, le caressa.

Un joli couteau ! La lame dépassait en longueur un avant-bras humain, et à cette dimension s’ajoutaient les douze ou quinze centimètres de la poignée. L’arme était taillée d’une pièce dans une sorte de bois très dur, très noir. La lame avait très exactement la forme d’une feuille – la feuille d’un de ces arbrisseaux rampants que Jen avait repérés, et mentalement baptisés « fers de lances ». Elle avait été dégrossie à l’aide d’une pierre tranchante, très probablement, puis polie. Le fil de cette lame était d’une finesse inouïe, et devait trancher tout autant qu’une lame d’acier. Aucune garde ne protégeait la poignée, qui était ronde, terminée par un pommeau noueux, mais à la place il y avait une série de petites encoches, un étranglement dans lequel était nouée une tresse végétale.

Jen reposa le couteau. Les trois autres étaient du même modèle, parfaitement identiques.

Il leva les yeux vers Batbury. Celui-ci expliqua :

— Je me suis éveillé. J’ai fait quelques pas et je les ai trouvés là. Comme tu les as vus.

Soorg, à son tour, renseigna :

— C’était mon temps de garde, près du feu. Je n’ai absolument rien entendu… Mais cette jungle craque sans arrêt… J’ai vu Batbury se lever, comme il a dit. Il m’a appelé…

— Pourquoi, dit Jen, n’avez-vous point prévenu le Premier ?

Dans les yeux des deux hommes passa comme une ombre de gêne. Avec un ensemble parfait, ils haussèrent doucement les épaules.

— Faites-le maintenant, dit Jen.

Il se souvint de ce malaise qui l’habitait lui aussi, et qu’il ne parvenait plus à enfouir au fond de sa conscience… Ce malaise qu’il avait cru reconnaître dans les yeux des deux hommes. Batbury se dirigea vers les corps endormis, et Soorg demeura. Il demanda :

— Qu’est-ce que cela signifie, Jen ?

Jen ne répondit pas. Il saisit de nouveau l’une des armes, la tourna et la retourna entre ses doigts. Après quelques secondes, Mal Ken et Gow furent là, le visage encore barbouillé de sommeil. Très rapidement, leurs yeux s’allumèrent après qu’ils eurent, eux aussi, examiné les couteaux de bois.

Mal Ken reposa au sol celui qu’il tenait dans ses mains, et il redressa. Ils l’imitèrent tous, et comme lui, pendant quelques instants, leurs regards glissèrent sur l’insondable mur embrouillé de la jungle alentour.

Enfin, Jen dit :

— De toute évidence, cette jungle de champignons possède d’autres habitants que les abeilles et animaux… Il y a quelque part dans ce fouillis des êtres humains d’un niveau intellectuel relativement éveillé. Suffisamment éveillé, en tout cas, pour permettre le façonnage de tels… outils, qui sont en plus de véritables œuvres d’art. Cette finesse, cette élégance pure alliées à l’efficacité, car une telle arme, bien maniée, doit être, je le présume, terriblement efficace !

— Je suis d’accord, dit Mal Ken. Et ces êtres intelligents sont peut-être à deux pas, en train de nous épier… Cette jungle est leur milieu naturel ; tout ce qui est embûche pour nous est pour eux, certainement, complicité. Ils peuvent présenter un danger aussi féroce que ces sacrées abeilles…

Jen hocha négativement la tête et dit :

— Excuse-moi, Premier, si je ne pense pas comme toi… Bien sûr, la jungle est leur élément naturel. À mon avis, ils nous suivent depuis un certain temps déjà, et ils ne nous veulent aucun mal. Capables de réflexion, ils ont dû s’apercevoir à quel point nous étions différents de ce qu’ils doivent être, eux. Nous les intriguons peut-être, les impressionnons certainement. Ces couteaux, déposés ici à la limite de notre campement, ne sont nullement des signes d’agressivité. Ils sont une offrande, et qui sait, une sorte de préliminaire pour une éventuelle prise de contact amicale. J’en suis certain.

Mal Ken, le sourcil froncé, avait écouté sans dire un mot. Lorsque Jen Mahutri se tut, le Premier échangea avec Gow un rapide coup d’œil, puis reporta son attention sur l’étudiant des peuples. Il sourit brièvement, dit :

— Quel est ton conseil, Jen ?

— Ramasser ces présents. En laisser d’autres, pour leur faire comprendre que nous acceptons l’éventualité d’une rencontre… S’ils agissent comme je le pense, bien entendu…

Gow dit :

— Et à quoi pourrait nous servir une rencontre avec ces… ces gens ?

— À beaucoup de choses, rétorqua sèchement Jen.

(Jusqu’à présent, il n’avait ressenti que des impressions confuses : cette gêne, ce malaise lové au fond de lui, qui parfois, pour un bref instant, venait crever en surface. Le soupçon se durcit brutalement, dans cette fraction de seconde pendant laquelle il se mesura au regard de Gow. Il sut que Mal Ken et le chef d’équipage avaient trahi la vérité, que leurs paroles étaient fausses et qu’ils agissaient non plus comme des sujets de Melech-Dieu, mais comme des monstres infernaux. Il sut qu’ils avaient transgressé l’enseignement de Melech et des Haut-Penseurs, que leur conduite obscure était un blasphème honteux. Il le ressentit non seulement dans sa conscience, mais dans toute sa personne physique, par tous les pores de sa peau.)

Ce fut, pour une terrible seconde, un gouffre noir, béant, un tournoiement enivrant qui l’emporta.

(Pourquoi cette certitude ? Les indices étaient trop nombreux, simplement, et ils prouvaient que la conduite de Mal Ken et Gow était celle d’étrangers au culte de Melech. Leurs efforts étaient grands, certes, pour paraître toujours bons sujets de l’Empire… Et ils révélaient la malédiction. Nul ne peut vivre en dehors de la route tracée. Nul ne peut suivre deux chemins à la fois, l’un aux regards de tous et l’autre souterrain.)

C’était pourtant ce qu’il allait faire, lui, Jen Mahutri. Mais il ferait pour Melech, pour la grandeur de Melech, et parce que Melech l’avait placé là afin de veiller, justement, à ce que sa Parole soit toujours respectée, son Vouloir accompli.

Une onde vibrante de force vive grimpa en lui. Cette explosion intérieure avait duré une seconde, guère plus. Elle était l’aboutissement fatal de mille et un tâtonnements, conscients ou inconscients.

— J’aimerais savoir, dit Gow.

Jen sourit ; il était plus fort que Mal Ken, plus fort que Gow. Il dit :

— Il serait souhaitable que nous entrions en contact avec ces êtres. C’est le but premier de toute exploration, non ?

Son regard, comme une lame, était planté dans celui de Mal Ken. Celui-ci laissa couler quelques secondes avant de répondre calmement :

— C’est vrai, Jen. Mais tu ignores, et nous ignorons tous, quel est le but de cette mission présente. Nous avons une route à suivre, qui doit nous mener à un point précis. C’est tout.

Cette assurance dans le ton, dans l’attitude, faillit bousculer les convictions de Jen. Il en pressentait le danger et se hâta de poursuivre :

— Je ne peux m’empêcher de penser que l’aide des « indigènes » pourrait nous être utile. Ne serait-ce que pour surmonter les embûches qui se dresseront encore devant nos pas. Pour nous guider vers ce but dont tu parles, Mal Ken…

Mal Ken acquiesça, souriant. Il frappa l’épaule de Jen du plat de la main, et là encore, ce n’était pas l’attitude « normale » d’un Premier vis-à-vis d’un inférieur…

— Tu dis vrai, Jen, dit Mal Ken. Puisse Melech-Dieu t’entendre.

— Melech-Dieu m’entend, dit Jen.

Ces paroles à peine prononcées, affreusement, horriblement, Jen n’était plus certain qu’elles fussent le clair reflet de sa conviction. Un nouveau gouffre s’ouvrait sous ses pas, et il était véritablement insondable, aspirant le bloc dur de sa foi dans mille directions. Jen Mahutri n’aurait su dire pourquoi, ni comment, ce gouffre-là était né. Pourquoi, en cet instant précis qu’il croyait être – qu’il avait cru être – celui de la victoire…

*
*   *

La progression au cœur de la jungle molle avait repris son cours.

La même jungle, les pieds des champignons mêlés aux troncs des arbres, les mycéliums volants et les mousses amalgamées aux fougères naines… la même nature ébouriffée, échevelée et puante, le même et éternel fatras qu’il fallait crever patiemment à coups de fusil radiant. Le même rythme de marche, et les caresses gluantes des lianes, l’odeur, cette odeur ! montant du sol brûlé par les faisceaux désintégrants, cette odeur qui tombait des corolles, des asques et des lamelles…

L’atmosphère pesante… L’air comme une onde verte, figée, que l’on respirait presque en mâchant…

Toujours les gélules régénératrices, régulièrement absorbées, et qui abolissaient les frontières entre le jour et la nuit, qui effaçaient le Temps.

Toujours cette lourdeur au crâne… Ces éclairs fulgurants qui traversaient la vision, de plus en plus nombreux, inquiétants…

Depuis l’instant où ils avaient découvert les couteaux de bois noir, deux jours et deux nuits s’étaient écoulés. Mal Ken et Gow, qui possédaient des compte-temps individuels, l’affirmaient.

Le groupe avait marché, sans arrêt, opiniâtre, têtu. La distance parcourue devait être considérable, même en tenant compte de l’allure relativement réduite. Deux cents kilomètres, au moins.

— Deux cents kilomètres…, murmura Jen.

Cette distance accomplie n’avait rien changé au décor. Rien. Et pendant combien de temps, sur quelle distance, encore ?… Quelles étaient les limites de cette forêt, de cette… Les dimensions effarantes de cette infernale mer de champignons à l’odeur… L’odeur…

Quel est le but ?

Y a-t-il un but ?

Melech-Dieu ! Ô Melech !…

Endormie par les drogues régénératrices, une certaine partie de la conscience de Jen s’éveillait. Et, avec, le tourment, avec elle ces milliards d’aiguilles qui vous percent le cœur et le crâne…

Melech !

Gow et Batbury, qui avançaient en tête de colonne, s’arrêtèrent soudain, et tout le groupe se trouva rassemblé à leur hauteur.

Ce fut à cet instant que le malaise éclata tout à fait en Jen. Une vague de douleur crue lui traversa le crâne, fouilla son ventre. Cela ne dura qu’un éclair, mais c’était tellement brutal !… Lorsqu’il ouvrit de nouveau les paupières, le paysage tremblait, ondulait devant lui.

Pour la première fois depuis, semblait-il, une éternité, la jungle changeait de visage. Oh ! pas de façon radicale, pas jusqu’à se transformer en désert…, mais la trouée était cependant d’une relative importance.

Une sorte de clairière, oui, couverte de ces champignons sphériques, et sans pied, qui ressemblaient à de véritables boules. Les « boules » s’entassaient les unes sur les autres, ou plus exactement elles en donnaient l’impression, étant de tailles différentes. De ce magma, des arbres jaillissaient, levant au-dessus de cette marée les entrelacs serrés de leurs branches.

Une clairière de sclérodermes et lycoperdons… Ils atteignaient parfois une dizaine de mètres de hauteur. Certains avaient une « peau » lisse et blanche, d’autres au contraire étaient semés d’une multitude de petits ergots.

Tout cela palpita très désagréablement devant les yeux de Jen. De très loin, monta la voix de Mal Ken :

— Nous avons bien marché, et le but n’est plus éloigné…

Le but n’est plus éloigné… Plus éloigné… Nous avons bien marché…

— Il faut franchir ces… collines, dit quelqu’un.

Peut-être Gow ?

Jen fit un effort, s’efforçant de repousser le tremblement qui montait dans ses membres. Pour quelques secondes, sa vue se stabilisa.

— Nous allons escalader cela, dit Mal Ken. Et sur l’autre bord, nous nous reposerons. Je préfère avoir ces collines derrière moi et profiter de mon repos.

Ils se mirent en marche, et quelques minutes plus tard se trouvaient au pied du premier champignon. Un lycoperdon barbu.

Batbury le premier entreprit l’escalade, s’agrippant aux ergots qui hérissaient la surface du champignon. La chair molle permettait d’enfoncer le pied sans pour autant disparaître totalement.

— Ça va ! cria Batbury, au sommet du dôme.

Soorg le suivit, puis Jen. Ensuite, venaient Mal Ken et enfin Gow.

La petite colonne parcourut ainsi une cinquantaine de mètres, escaladant puis dévalant les champignons. Plusieurs fois, Jen ou un autre manquèrent de s’étaler dangereusement, glissant sur la chair visqueuse et molle, ou bien se retrouvant avec un ergot cassé net dans la main.

Ils atteignaient le sommet du cinquième lycoperdon lorsque se produisit l’accident.

Tout net, le « sol » creva sous les pieds de Batbury…

Ce champignon, plus avancé dans le mûrissement que les autres, était un affreux piège. La peau avait perdu de sa souplesse, était devenue rêche et craquante, mais, surtout, la masse intérieure de spores étant arrivée à complète maturité, la gléba avait perdu toute consistance solide pour se changer en poudre. Le simple poids de Batbury, marchant sur le sommet, avait suffi à crever la faible protection.

Il hurla.

Et ce fut à peine si on l’entendit. Une exclamation sourde, immédiatement transformée en bouillonnement, tandis que de la déchirure fusait un véritable geyser de spores jaunâtres, terriblement malodorants. Batbury fut englouti dans le ventre de la fructification, en rien de temps.

Jen hurla lui aussi, dans le nuage sporé. Dans ce brouillard pulvérulent, il vit, devant lui, glisser Soorg – il le vit disparaître à son tour, tandis que sous ses propres pieds l’enveloppe du champignon se creusait, se déchirait doucement. Tandis que lui-même se sentait aspiré.

Un éclair fou traversa le crâne de Jen. Ce n’était pas possible ! Melech ne pouvait l’abandonner dans cet infect piège ! Lui, lui qui avait été choisi ! Et simultanément, au creux de son esprit éclaté, une voix criait : « Choisi ! Choisi par qui, Jen ? Choisi pour quoi ?… Pour finir dans cette écœurante puanteur ? »

Il crut apercevoir une main, devant lui. Un bras. Le bras de Soorg ? Un bras qui s’enfonçait à une rapidité affolante dans le « marais » putride.

Jen ! Jen Mahutri… et sous tes pieds cela fuit, cela s’enfonce, cela s’en va…

Le cri jaillit de sa gorge, sans qu’il n’y prenne garde. Un nouvel éclair blanc lui traversa l’esprit et il se demanda si Marten avait accepté l’idée de la mort, dans ces instants de conscience affreuse pendant lesquels il s’était vu dans les griffes de l’abeille. Pouvait-on accepter sans révolte, et sans que monte en vous cette envie énorme, gigantesque, de repousser l’échéance fatale, la main de Melech ?

— Melech !

« Melech ! » Mais on n’appelait point Melech au secours, puisque Melech choisissait l’heure de la mort.

À cet appel, ce fut la voix de Mal Ken qui répondit, quelque part :

— Ne bouge pas, Jen ! Ne bouge pas !

Où était-il, Mal Ken ?

La voix de Gow :

— Laisse-le, Mal ! Il est perdu, et tu vas t’enfoncer toi aussi. Ça craque, Mal ! Ça craque jusqu’ici !

« Laisse-le »… La voix de Gow – qui parlait pourtant comme un parfait sujet de Melech – parut horrible aux oreilles bourdonnantes de Jen. Elle se mêla aux gargouillements des gaz, aux pets nauséabonds qui fusaient de toutes parts.

— Ne bouge pas, par pitié !

Par pitié…

Ne pas bouger… Comment ? Comment se laisser aller à ces caresses répugnantes qui étouffaient, comment ne pas résister à la formidable succion ? Comment ne pas vouloir, de toutes ses forces, s’arracher à la gueule de cet horrible monstre qu’était le ventre de ce champignon mûr ? Comment ne pas se voir, dans de courtes et aveuglantes visions, englouti, avalé, emporté, et pourtant toujours luttant, sous le niveau – sous le niveau ? – de ce piège informe ?

— Accroche-toi, Jen ! Aux rebords de la peau ! Accroche-toi !

De toutes ses forces, Jen se tendit. De tout son être, cherchant des quatre membres un appui, un point quelconque, un lambeau de peau, un ergot, quelque chose. L’espace d’une seconde, le cou tordu, il se haussa pour un regard…

Et il vit…

Dans ce brouillard fou, tourbillonnant, qui masquait la voûte des hauts arbres, il vit plonger vers lui la petite silhouette humaine, pendue au bout d’une liane, comme l’araignée à son fil…