Par une nuit de tempête de l’an 1286, le roi Alexandre III sortit du château d’Edimbourg, franchit le Firth of Forth et se lança dans une folle chevauchée en direction du manoir de Kinghorn où l’attendait sa toute nouvelle épousée, la princesse Yolande de France. Il n’arriva jamais à destination, car son cheval — dit-on — broncha et s’écrasa avec lui sur les rochers en contrebas de la falaise. La mort d’Alexandre créa un vide à la tête de l’Écosse car il ne laissait aucun héritier. On assista alors, parmi la haute noblesse écossaise, à une lutte acharnée pour le pouvoir, chaque chef de clan s’efforçant de s’emparer de la couronne. La situation était d’autant plus complexe que les grandes nations, telles que l’Angleterre d’Édouard Ier et la France de Philippe IV{1}, voyaient en l’Écosse une zone d’influence. C’est dans ce tourbillon de politique, d’intrigues, de conspirations et d’assassinats que Robert Burnell, chancelier d’Angleterre, va envoyer en mission son fidèle clerc, Hugh Corbett, pour découvrir les vraies causes de la mort d’Alexandre et le lien éventuel entre cette mort et ceux qui aspirent au trône du roi décédé. Assisté de Ranulf, son loyal serviteur, Corbett cherchera la solution de cette énigme embrouillée jusque dans les taudis, les ruines et les cachots du château d’Édimbourg, dans les opulents manoirs royaux et dans l’entourage étrange et presque surnaturel du grand prophète écossais, Thomas de Learmouth, dit Thomas le Rimailleur. Corbett sera menacé, attaqué, emprisonné, mais, tout entier dévoué à sa tâche, il découvrira la vérité mystérieuse et fascinante qui se cache derrière la mort du roi écossais.