Chapitre 20

Le président Cheng et les autres membres du jury de la bourse entrent en me saluant aimablement avant de s’asseoir. Je vérifie mes notes et pour la troisième fois, je m’assure que mon ordinateur portable et le système de projection sont bien connectés. J’attends que les derniers retardataires arrivent dans la salle de conférence. Les glaçons s’entrechoquent dans les verres des gens qui se servent de l’eau. Mes collègues discutent à voix basse ; de temps en temps un éclat de rire discret trouble le silence.

Collègues.

Je ne me suis jamais sentie aussi seule. M. Julian n’a même pas pris la peine de venir à la présentation pour me soutenir. Je ne m’attendais pas à sa défection.

La pièce ressemble tellement à une certaine salle de conférence, à dix-sept blocs de là… Je me suis arrêtée devant la tour Ryan Media ce matin. Dans ma tête, j’ai remercié tous ceux qui devaient se trouver à l’intérieur pour m’avoir aidée à devenir qui je suis. Et je suis partie, en comptant les blocs pour ignorer la douleur dans ma poitrine. Je sais que Bennett ne sera pas là aujourd’hui – stoïque, en train de jouer avec ses boutons de manchette, le regard me scrutant au-delà de mon calme apparent.

Mon projet me manque. Mes collèges me manquent. L’exigence impitoyable de Bennett me manque. L’homme qu’il est devenu pour moi me manque. C’est affreux : j’ai dû choisir entre les deux Bennett et finalement je n’ai pu avoir ni l’un ni l’autre.

On frappe à la porte : une assistante passe la tête dans l’embrasure. Je croise son regard. Elle s’adresse à M. Cheng :

— Je dois faire signer quelques formulaires à Chloé. J’en ai pour une minute.

Je la suis sans lui poser de question. Mes mains tremblent le long de mon corps. J’espère que je vais réussir à surmonter mon stress. Tu peux le faire, Chloé. Vingt slides tout simples détaillant une campagne marketing médiocre à cinq chiffres pour une société locale de nourriture pour animaux. Du gâteau.

Je dois juste en finir avec ça et je foutrai le camp de Chicago pour tout recommencer de zéro à des centaines de kilomètres de là. Pour la première fois depuis que j’ai emménagé ici, la ville me semble totalement étrangère.

Pourtant, je ne suis pas absolument convaincue que déménager soit la bonne solution.

Au lieu de nous arrêter dans le bureau de l’assistante, nous longeons le couloir et entrons dans une autre salle de conférence. Elle ouvre la porte et me fait signe de passer devant elle. J’avance. Au lieu de me suivre, elle ferme la porte derrière moi et me laisse seule.

Enfin, pas tout à fait.

Bennett est là.

Mon estomac s’évapore, ma poitrine se noie. Il est debout devant la baie vitrée de l’autre côté de la pièce, dans un costume bleu marine, avec la cravate violet foncé que je lui ai offerte pour Noël. Un dossier épais sous le bras. Ses yeux sont sombres, indéchiffrables.

— Salut.

Sa voix se brise en un seul mot.

Je déglutis évitant son regard. Je supplie mes émotions de rester là où elles sont. Être loin de Bennett, ça a été l’enfer. J’ai passé mes journées à fantasmer mon retour chez Ryan Media ou son irruption dans mon bureau, façon Richard Gere dans Officier et gentleman. Ou encore, son arrivée devant ma porte avec un sac Aubade pendant au bout de son index.

Mais je ne m’attendais pas à le voir ici après cette longue absence. Même ce mot maladroit me bouleverse. Sa voix m’a manqué – ses lèvres, ses mains… Sa manière de me regarder, d’attendre que je parle, cette évidence qu’il est tombé amoureux de moi.

Bennett est ici. Il a l’air dévasté.

Il a maigri et, même s’il est bien habillé et parfaitement rasé, ses vêtements flottent un peu sur son grand corps. Il ne doit pas dormir depuis des semaines. Je comprends tout à fait. Ses yeux sont cerclés de noir, le sourire suffisant – sa marque de fabrique – a disparu. Sa bouche est devenue une ligne horizontale triste. La flamme que je croyais enracinée en lui s’est éteinte.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? demandé-je.

Il lève une main, la passe dans ses cheveux. Ce qui réduit à néant ses efforts pour être bien coiffé. Mon cœur se serre à la vue de ce désordre familier.

— Je suis là pour te dire que quitter Ryan Media, c’était vraiment très con.

Je suis stupéfaite par son ton de voix. L’adrénaline s’infuse dans mes veines :

— J’ai fait beaucoup de conneries dans ma vie. Merci d’être venu. Super retrouvailles.

Et je tourne les talons pour partir, mais il m’arrête :

— Attends.

Sa voix est basse, suppliante. De vieux souvenirs me submergent, je tourne vers lui. Il se rapproche :

— Nous avons été cons tous les deux, Chloé.

— Ça, c’est sûr. Tu as raison de dire à tes clients que tu t’es donné beaucoup de mal pour m’apprendre le métier. J’ai appris que j’étais conne grâce au plus gros con de la terre. Tout le reste, je l’ai appris grâce à ton père.

Il encaisse le coup. Il recule. J’ai eu mille émotions ces derniers mois : beaucoup de colère, un peu de regrets, de la culpabilité, souvent, et un bourdonnement constant de fierté morale. J’ai tout de même dit quelque chose d’injuste. Je le regrette. Il m’a poussée, même sans le vouloir. Je lui dois quelque chose.

Être dans cette grande pièce silencieuse avec lui – avec ce silence maudit qui s’installe – me fait prendre conscience que je me suis trompée de A à Z. Il m’a donné l’opportunité de travailler sur les projets les plus importants. Il m’a amenée à toutes les réunions. Il m’a fait écrire des rapports critiques, passer des appels compliqués, gérer la livraison de documents essentiels.

Il a réellement été mon mentor. C’était important pour lui.

J’avale ma salive.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire.

— Je sais. C’est écrit sur ton visage, dit-il en passant la main sur sa bouche. Mais c’est aussi vrai. Tu ne dois toutes tes qualités qu’à toi-même, bien que j’apprécie que ton mérite rejaillisse sur moi. Non seulement parce que je suis égocentrique, mais aussi parce que je te trouve impressionnante.

La boule dans ma gorge ne semble pas vouloir disparaître. Elle m’empêche de respirer. Depuis que je suis entrée dans cette salle, je suis en apnée. Elle se met à descendre dans mon ventre. Je m’assois sur la chaise la plus proche de moi :

— Pourquoi es-tu venu ici, Bennett ?

— Parce que si tu déconnes avec ça, tu ne travailleras jamais dans l’une des entreprises du classement Fortune 500 et ce sera de ma faute.

Je ne m’attendais pas à ça. Ma colère se rallume à la seconde.

— Je ne vais pas déconner avec ça, espèce d’enculé. Je suis prête.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je t’ai apporté tes slides et tes documents pour Papadakis.

Il me tend une clef USB et un dossier.

— Si tu ne les éblouis pas tous avec cette présentation, je te scalperai personnellement.

Pas de sourire suffisant, pas de jeu de mot intentionnel. Derrière ce qu’il dit, il y a un écho.

Nous. Ça, c’est nous.

— Ce que tu as dans les mains ne m’appartient pas, répliqué-je en désignant la clef USB. Je n’ai pas préparé les slides Papadakis. Je suis partie avant de les organiser.

Il fait « non » de la tête comme si j’étais une simple d’esprit.

— Les contrats ont été établis pour être signés au moment de ta démission. J’ai organisé les slides à partir de ton travail. C’est ce que tu vas présenter aujourd’hui, pas une campagne marketing pour de la bouffe de merde pour chiens.

M’envoyer ça à la figure, c’est humiliant. Je rétorque :

— Va te faire foute, Bennett. J’ai travaillé comme un âne pour toi, idem pour Julian. Je travaillerai comme un âne où que je sois plus tard – que ce soit pour vendre de la pâtée pour chiens ou des campagnes de promoteur immobilier à un million de dollars. Tu n’as pas à me dire comment je dois gérer ma carrière. Tu ne me contrôles pas.

— Je n’ai pas envie de te contrôler, fait-il en avançant d’un pas.

— Foutaises.

— Je veux t’aider.

— Je ne veux pas de ton aide.

— Si, Chloé. Prends-ça. C’est ton travail.

Il est assez proche de moi pour avancer la main et me toucher. Il se rapproche encore. Je sens la chaleur de son corps, l’odeur du savon et de sa peau, combinés dans un effluve familier. Il ajoute :

— S’il te plaît, tu le mérites. Ça impressionnera le jury. »

Il y a un mois, j’aurais tué pour présenter ce dossier. J’y ai consacré des mois de ma vie. Il m’appartient. Les larmes se forment dans mes yeux, je les ravale.

— Je ne veux rien te devoir.

— Ce n’est pas une faveur. C’est seulement un juste retour des choses. J’admets que j’ai déconné. C’est moi qui te dis que tu as l’un des esprits les plus aiguisés pour les affaires que je connaisse.

Ses yeux s’adoucissent, il replace une mèche de cheveux derrière mon épaule.

— Tu ne me seras redevable de rien. À moins que tu le veuilles… d’une manière totalement différente.

— Je ne pense pas pouvoir retravailler pour toi, dis-je.

Les mots sautent par-dessus le mur de mon cœur brisé dans ma gorge. Je rassemble toutes mes forces pour ne pas le toucher.

— Ce n’est pas ce que je veux dire. Je te dis que j’ai déconné en tant que patron, fait-il, nerveux.

Il inspire profondément.

— Et que j’ai déconné encore plus en tant qu’amant. Je veux que tu prennes ces slides.

Il me tend la clef.

— Et je veux que tu me reprennes.

Je le fixe :

— Il faut que je retourne dans la salle de conférence.

— Non. Ils ont du retard.

Il jette un coup d’œil à sa montre.

— Il y a quelques minutes, j’ai demandé à Henry d’appeler Cheng et de le distraire pour que j’aie le temps de te parler seul à seule. Pour te dire : a) tu es une idiote ; b) je veux une deuxième chance.

Je me mets à sourire, les coins de ma bouche se relèvent et je mords ma lèvre inférieure pour l’empêcher de trembler. Les yeux de Bennett s’enflamment, victorieux.

— J’apprécie l’intention, lâché-je avec précaution. J’ai beaucoup travaillé sur ce dossier et j’ai l’impression qu’il m’appartient. Si ça ne te dérange pas, j’aimerais que le jury prenne connaissance des détails de Papadakis dans les documents que tu as apportés. Mais je vais quand même présenter le pitch pour Sanders.

Il réfléchit un instant, ses yeux examinant mon visage. Un muscle de sa mâchoire se contracte en signe d’impatience :

— OK. Alors donne-moi un aperçu ici. Convaincs-moi que tu n’es pas en train de te suicider.

Je retrouve une contenance :

— La campagne joue sur une référence à Top Chef. Chaque épisode, ou publicité, propose un ingrédient différent. Le défi, c’est d’en faire de la nourriture haut de gamme pour animaux.

Les yeux de Bennett sont voilés, mais il sourit sincèrement :

— Bien vu, Chloé.

Je rayonne. Le moment est délicieux.

— Pas vraiment. C’est le truc. Les ingrédients de Sanders sont basiques : bonne viande. Des céréales. Les chiens se foutent que leur bouffe présente bien. Ils veulent de la viande. Sur un os. Que ce soit bon. Mon père donnait à manger à ses chiens tous les jours du riz brun et du blé vert. C’est vrai. Et pour leurs anniversaires, il leur offrait un os plein de viande premier prix. C’est le maître qui fait attention à la verdure, au riz brun et à tous ces trucs. Pas les animaux.

Son sourire s’élargit.

— C’est une manière de se moquer de notre habitude de traiter nos animaux comme s’ils étaient nos propres enfants. Sanders fournit la pâtée et les os remplis de viande avec lesquels vous pouvez les gâter tous les jours. Les animaux « jurés » choisissent toujours la recette de Sanders.

— C’est toi qui as imaginé ça ?

— La campagne ? C’est le but !

— Oui, je sais que tu peux le faire. Je veux dire, la manière de faire le pitch. Tu m’as embobiné. Tu m’as eu.

Je ris, apte à reconnaître un compliment émis par Bennett.

— Merci.

— Reprends-moi, Chloé. Dis-moi maintenant que c’est ce que tu veux.

J’éclate de rire et je frotte mon visage avec mes mains :

— Toujours un connard autoritaire.

— Tu vas me dire que je ne t’ai pas manqué, peut-être ? Tu ne ressembles à rien, toi non plus. Julia m’a appelé hier soir pendant que j’organisais les slides…

Je le regarde bouche bée :

— Julia t’a appelé ?

— … et m’a dit que tu étais ravagée, que je devais prendre mon courage à deux mains et venir te trouver. Je lui ai dit que j’y comptais bien. J’allais le faire de toute façon, mais son appel a appuyé ma décision de venir ici et de te supplier.

— Est-ce que tu sais comment supplier, au moins ? souris-je.

Bennett humecte ses lèvres, les yeux sur ma bouche.

— Sûrement pas. Montre-moi comment tu rampes.

— Avec tout le respect que je vous dois, mademoiselle Mills, je vais devoir vous demander d’aller vous faire foutre.

— Seulement si tu me supplies.

Ses yeux s’agrandissent. Sans lui laisser le temps de dire autre chose, je saisis le dossier Papadakis et je sors de la pièce.

J’entre dans la salle de conférence, Bennett sur mes talons. Les murmures s’arrêtent quand nous apparaissons.

Je tends le dossier au président Cheng et il passe au crible les documents relatifs à Papadakis :

— Comment avez-vous fait pour mener deux projets à leur terme ? demande-t-il.

Je bégaye, prise au dépourvue.

— Elle est très efficace, dit Bennett, en me contournant. Il s’assoit à la table. Quand elle a mis le dossier Papadakis dans la boîte, nous lui avons suggéré de faire un stage court ailleurs jusqu’à l’obtention de son diplôme. Quoi qu’il en soit, nous espérons qu’elle reviendra chez Ryan Media très bientôt.

Je lutte pour masquer ma surprise. Mais de quoi parle-t-il, putain ?

— Fantastique, commente un vieil homme âgé en bout de table. Pour travailler sur Papadakis ?

Bennett acquiesce :

— Pour travailler pour mon père. Il a besoin de quelqu’un à temps plein pour gérer ce dossier. Le choix de Chloé s’est imposé. Si elle accepte, bien sûr.

J’étouffe quelques milliers de réactions différentes. La première, de l’irritation – il parle de ça devant le comité ! Et puis, il y a de la gratitude, de l’excitation, de la fierté. J’engueulerai Bennett plus tard.

— Eh bien, commençons, lance Cheng en s’appuyant sur le dossier de sa chaise.

J’attrape mon pointeur laser et j’avance sur des sables mouvants. À deux sièges du centre de la table, Bennett éclaircit sa gorge en me regardant.

Il faudra que je lui parle de ça aussi. Parce que je suis sûre qu’avant le début de ma présentation, il a formé les mots : « Je t’aime » sur ses lèvres.

Connard sournois.

Ils m’ont dit qu’ils utiliseraient ma présentation dans la brochure, sur le site Internet et pour la newsletter de la compagnie.

Ils m’ont fait signer quelques papiers, poser pour des photos et serrer beaucoup de mains.

Ils m’ont même offert un job chez JT Miller.

— Elle est déjà prise, a lancé Bennett, en me faisant asseoir à côté de lui.

Il me contemple sans parler jusqu’à ce que tout le monde soit enfin sorti de la pièce.

— Ouais, à propos de ça…, dis-je en essayant d’avoir l’air en colère.

Je suis toujours sur un nuage après la présentation, notre conversation, la journée entière. Et avoir Bennett à portée de baisers n’est pas pour m’en faire redescendre.

— Ne dis pas non, s’il te plaît. J’ai volé la vedette à mon père, il va t’appeler ce soir.

— Et il va vraiment m’offrir un job ?

— Tu vas accepter ?

Je hausse les épaules, prise de vertige.

— Qui sait ? Là maintenant, j’ai seulement envie de faire la fête.

— Tu as été géniale.

Il se penche et m’embrasse sur la joue.

— Merci. Je me suis bien amusée – ça faisait longtemps…

— Les documents étaient les bons, n’est-ce pas ?

Je roule des yeux :

— Oui, mais tu as commis une erreur fatale.

Son visage se décompose.

— Laquelle ?

— Tu as admis que tu savais utiliser PowerPoint…

Il rit et me prend ma pochette d’ordinateur des mains. Il la pose sur une chaise derrière lui et s’approche avec un sourire diabolique :

— J’ai fait beaucoup de slides pour mon boss, à une certaine époque. J’ai aussi été stagiaire, tu sais…

Ma peau se couvre de chair de poule.

— Est-ce que ton patron criait ?

— Parfois, répond-il en caressant mon bras.

— Et critiquait ton écriture ?

— Tout le temps.

Il se penche et embrasse le coin de ma bouche.

— Ton patron t’embrassait ?

— Mon père a toujours été plutôt du genre à me serrer la main.

Je ris en passant les mains sous sa veste pour le prendre dans mes bras.

— Ça y est, je ne suis plus ta stagiaire…

— Non, tu es ma consœur…

Je fredonne. J’aime entendre ça.

— Et ma compagne ?

Je m’entends répondre « oui », et je comprends enfin la signification du mot « soulagement ». Bennett doit sentir mon cœur battre contre lui.

Il mord mon oreille :

— Je vais devoir trouver de nouvelles excuses pour te faire monter dans la salle de conférence et te mettre nue contre la fenêtre.

Mon sang court dans mes veines, épais et chaud.

— Tu n’as plus besoin d’excuses pour me ramener chez toi.

Bennett embrasse ma joue et me plante un baiser très doux sur la bouche :

— Chloé ?

— Oui, Bennett ?

— Le flirt, c’est bien beau, mais je sais que je ne pourrais pas supporter que tu me quittes encore une fois. Ça m’a presque brisé.

Mes côtes me font mal, rien que l’idée que l’on se sépare de nouveau me crucifie.

— Je ne pense pas que je referai une chose pareille. Je ne veux plus être loin de toi.

— Donne-moi une chance de réparer les choses quand je merde. Tu sais que je suis un connard, parfois.

— Parfois ?

Il grogne avant de souffler :

— Et en plus, je déchire la lingerie.

Je repousse une boucle de son front :

— Et tu la stockes. N’oublie pas le stockage angoissant.

— Mais je t’aime, dit-il en me regardant dans les yeux. Et je tutoie la plupart des vendeuses chez Aubade. J’ai fait beaucoup de shopping en ton absence. Je suis aussi plutôt sûr d’être celui qui te baise le mieux. Donc, avec un peu d’espoir, ça compense le rest…

— Vendu !

Je l’attire à moi.

— Viens par là.

Je colle ma bouche sur la sienne en mordillant sa lèvre inférieure. J’attrape les revers de sa veste, je me retourne et le plaque contre la fenêtre. Je monte sur la pointe des pieds pour être plus près, aussi près que je peux.

— Mais dis-moi, tu es autoritaire maintenant que c’est officiel entre nous !

— Tais-toi et embrasse-moi, lancé-je en riant.

— Oui, chef.