13

Obtenir une faveur

Athéna se jeta sur son lit et enfouit son visage dans son oreiller, sanglotant de gêne et… et de quelque chose d’autre, aussi… de désarroi. La tentative de baiser d’Héraclès l’avait chamboulée. Soudainement, elle n’était plus aussi certaine qu’elle avait cru l’être de ses sentiments envers lui. L’aimait-elle plus que simplement en ami ? Il était mignon, et elle avait du plaisir à être en sa compagnie. Comment faisait-on pour savoir avec certitude ?

Aphrodite et Perséphone croyaient qu’il l’aimait bien. Mais s’il n’avait fait que profiter d’elle pour qu’elle l’aide dans ses travaux, comme Artémis l’avait laissé entendre ? Elle aurait aimé savoir ce qu’il pensait vraiment d’elle. Elle boxa son oreiller. Cela faisait trop de choses à régler dans sa tête. Si seulement elle pouvait s’enfermer dans sa chambre et ne plus jamais en sortir !

Mais bien entendu, elle ne le pouvait pas. La cloche-lyre allait retentir d’un moment à l’autre. Ainsi, après avoir essuyé ses larmes, elle attrapa encore une autre barre d’énergie (bien qu’elle commençât à s’en lasser) et se fit violence pour descendre assister à ses cours de l’après-midi. Elle examinait toutefois avec soin le couloir avant de tourner chaque coin, pour s’assurer de ne pas tomber sur Héraclès, car elle n’était pas encore prête à l’affronter. Ignorant les regards curieux qu’on lui jetait et les murmures qui l’entouraient, elle garda le nez dans ses rouleaux de texte pendant la durée du cours.

Ses trois meilleures amies l’attendaient à la sortie de la classe.

— Avez-vous… commença Athéna.

— Oui, nous avons entendu les rumeurs, dit Aphrodite comme elles passaient devant des étudiants qui les dévisageaient.

— C’est pourquoi nous sommes là, dit Perséphone en hochant la tête d’un air grave.

— On va s’assurer que personne ne t’embête avec ça, ajouta Artémis.

Ses trois amies l’entouraient comme un bouclier protecteur lorsqu’elles se mirent en marche dans le couloir.

Comme les filles approchaient de l’escalier de marbre, Héraclès apparut.

— Athéna, lui lança-t-il. Est-ce que je peux te parler ? S’il te plaît ?

Il semblait imperméable aux ricanements qui provenaient de plusieurs petits groupes d’étudiants qui passaient par là au même moment.

Les amies d’Athéna lui jetèrent des regards noirs.

— Va voir ailleurs, homme-lion, aboya Artémis. Tu as fait assez de mal pour aujourd’hui.

Émettant des grondements de gorge, ses chiens retroussèrent leurs babines pour montrer les dents.

— Ne vois-tu pas que tes attentions ne sont pas les bienvenues ? dit Aphrodite en haussant un sourcil.

— Il vaudrait mieux que tu gardes tes distances pendant un certain temps, lui conseilla Perséphone.

— C’est à Athéna que j’ai parlé, dit Héraclès d’un air têtu.

Ignorant les remontrances des autres filles, il fit un pas de plus en sa direction.

— Voudrais-tu me parler, s’il te plaît, Athéna ? poursuivit-il.

Elle voulait refuser, mais cela ne serait-il pas en contradiction avec ce qu’elle avait essayé de lui faire comprendre toute la semaine, qu’il valait mieux résoudre les problèmes en parlant ? De plus, il avait l’air si malheureux !

— D’accord, dit-elle enfin.

— Tu en es certaine ? demanda Aphrodite.

— C’est ce que tu veux réellement ? dit Perséphone en scrutant le visage d’Athéna.

— Peut-être devrions-nous rester avec toi, dit Artémis. Au cas où il essaierait de faire quelque chose.

Athéna fit un geste de la main pour leur signifier de s’en aller, légèrement amusée de voir leur férocité à la protéger.

— Je vais m’en tirer, mais merci, les filles.

— Nous serons dans ma chambre si tu as besoin de nous, lança Aphrodite par-dessus son épaule pendant que les trois déesses montaient l’escalier.

— Je vais aller vous rejoindre bientôt, répondit Athéna.

Elle se retourna vers Héraclès. Et elle remarqua alors seulement que les poignées de deux grands sacs étaient passées sur son gourdin.

— Tu nous quittes ? demanda-t-elle avec un serrement dans la poitrine et tentant de ne pas laisser transparaître la panique qui s’emparait d’elle.

— Zeus me renvoie sur Terre, dit-il, mal à l’aise en haussant les épaules.

— Mais pourquoi ?

Elle avait tellement envie qu’il ne parte pas !

— Je t’ai dit hier, dit Héraclès en fixant le sol, que je ne m’étais encore jamais retrouvé dans une situation que je n’avais pas pu maîtriser. Eh bien, ce n’est plus le cas maintenant. J’ai complètement loupé ce neuvième travail. J’étais censé gagner les faveurs d’une fille forte. Et puisque tu es la fille la plus forte que je connaisse, j’ai essayé de trouver le moyen de faire en sorte que tu m’aimes. J’ai pensé que t’embrasser ferait l’affaire. Mais je… j’ai fait une erreur.

Il leva les yeux vers elle.

— Je suis désolé. Je t’aime vraiment beaucoup, Athéna.

Pas besoin d’être déesse de la sagesse pour savoir qu’il était sincère.

« Dis-lui que tu l’aimes aussi », pensa-t-elle, mais sa langue se fit aussi lourde qu’une pierre dans sa bouche.

— J’ai raconté à Zeus ce qui s’est passé, continua-t-il en rougissant un peu. Puisque j’ai échoué, ce n’est que justice que je doive quitter le mont Olympe et demeurer un mortel.

Il fit une pause.

— Mais je ne pouvais pas partir avant de t’avoir remerciée de ton aide, même si tu ne l’as fait que parce que Zeus te l’avait demandé.

Ce fut au tour d’Athéna de rougir.

— C’est mon père qui t’a dit ça ?

Héraclès hocha la tête.

— Il m’avait demandé de ne pas t’en parler, dit-elle. Mais à vrai dire, j’étais contente qu’il m’ait demandé de t’aider. Je… j’ai aimé ça, dit-elle en lui jetant un regard gêné.

— Merci de me l’avoir dit, fit Héraclès en hochant la tête.

Et comme il transférait son gourdin et ses sacs d’une épaule à l’autre, les paroles de madame Némésis revinrent en trombe à l’esprit d’Athéna : « Il faut parfois plus de force pour pardonner un affront que pour s’efforcer de se venger. » Si elle laissait partir Héraclès à ce moment-là, elle serait vengée de sa gêne et de son désarroi relativement à ce baiser présomptueux. Mais était-ce ce qu’elle voulait vraiment ? Elle sourit, se rappelant le jour où, dans le cours de madame Némésis, il avait fait tomber son gourdin sur son pied. Et lorsque madame Némésis lui avait demandé si tout allait bien, il avait répondu :

— Aucune blessure. Sauf à mon orgueil.

Eh bien, sa « blessure » à elle n’était pas pire que la sienne. Au fond de son cœur, elle l’avait déjà pardonné. Et pendant qu’ils se tenaient là l’un devant l’autre, une idée commençait à germer dans son esprit. Peut-être pourrait-elle arranger les choses pour qu’il puisse rester à l’AMO.

— Dans combien de temps dois-tu partir ? demanda-t-elle.

— Hermès doit venir me chercher dans une heure avec son char. Je vais aller l’attendre à la bibliothèque.

— Hum, dit-elle en hochant la tête. Je dois aller faire quelque chose, là, maintenant. Mais ensuite, je…

— Tu es occupée, l’interrompit-il en reculant d’un pas. Pas de problème. Nous pouvons nous dire au revoir maintenant. Je comprends.

— Non, tu ne comprends pas, dit-elle en tendant la main pour toucher son bras avec délicatesse. Viens me rejoindre au bureau du directeur Zeus dans 45 minutes, d’accord ? Ne quitte pas l’AMO avant ça. Promis ?

— D’ac, dit-il en haussant un sourcil interrogateur, mais en faisant néanmoins un signe de tête.

En souriant, Athéna grimpa l’escalier au pas de course jusqu’à sa chambre. La tapisserie qui était encore sur son métier était presque terminée ; il ne manquait qu’une seule scène. Ses doigts voletaient alors qu’elle tissait la scène finale. Une fois la tapisserie terminée, une demi-heure plus tard, elle la retira du métier et la roula. Puis elle prit la première tapisserie, celle qu’elle avait faite lors de la compétition, et mit les deux dans un sac, puis quitta sa chambre.

Aphrodite ouvrit la porte à la volée avant même qu’Athéna ait pu y cogner. À l’intérieur, Perséphone et Artémis se levèrent d’un bond du lit recouvert de coussins où elles s’étaient installées pour jouer au jeu de dames grec.

— Que s’est-il passé ? demandèrent-elles d’une seule voix.

Athéna leur raconta tout ce que lui avait dit Héraclès. Lorsqu’elle eut terminé, Perséphone poussa un grand soupir.

— Héraclès a certainement agi à la légère. Mais il s’est également excusé. Je crois qu’il est plutôt gentil, tout comme Hadès.

— Alors, tu le crois ? demanda Artémis. Tu penses qu’il était sincère ?

— Je le crois, dit Athéna en hochant la tête.

— La fille la plus forte qu’il connaît, répéta Aphrodite.

Les yeux brillants, elle serra un coussin en forme de cœur sur sa poitrine et poussa un soupir d’aise.

— Oh, il t’aime, ça, c’est sûr. Quel dommage qu’il doive partir !

— Ça ne sera peut-être pas nécessaire, dit Athéna.

En montrant son sac, elle exposa son plan à ses amies.

— Héraclès doit venir me rejoindre au bureau de mon père dans quelques minutes, dit-elle en terminant. Vous voulez venir aussi ? Votre soutien ne me fera pas de tort, et il se pourrait bien que j’aie besoin de témoins.

Les trois acceptèrent sur-le-champ et quelques instants plus tard, les quatre apprenties déesses passaient la porte du bureau de Zeus. Elle ne put dire s’il la tenait pour responsable de l’échec d’Héraclès, bien que les nouvelles marques de roussi qu’elle remarqua sur les meubles donnaient à penser qu’il était plutôt d’humeur massacrante. Les filles venaient juste de tirer des chaises autour de son bureau lorsqu’Héraclès arriva à son tour.

— Tu es encore là ? grogna Zeus en se levant de son trône doré.

Le visage d’Héraclès vira au rouge. Il commença à marmonner des excuses et à reculer, mais sautant de sa chaise, Athéna lui fit signe d’approcher. Tenant toujours son sac, elle se pencha au-dessus du bureau de Zeus.

— Héraclès aurait encore le temps de terminer sa dernière tâche avant la fin de la journée, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Oui, dit Zeus en fronçant les sourcils, mais je croyais…

Osant interrompre son père, Athéna se retourna de nouveau vers Héraclès.

— S’il te plaît, mets-toi à genoux devant moi.

Une lueur de perplexité traversa les yeux d’Héraclès, mais il s’agenouilla tout de même aux pieds d’Athéna.

Alors que son père et ses amies l’observaient, Athéna tira les deux tapisseries de son sac.

— Avec ce présent, moi, Athéna, jeune déesse forte, je t’octroie une faveur, dit-elle en tendant à Héraclès les tapisseries roulées.

— Je ne comprends pas, dit-il en les prenant. Qu’est-ce que c’est ?

— Des tapisseries, dit Athéna. Déroule-les.

— Oh, dit-il, l’air heureux lorsqu’il comprit enfin. Tu les as faites toi-même ? Pour moi ?

Elle fit un signe de la tête.

— MAIS DÉROULE-LES, BON SANG ! tonna Zeus, ce qui fit sursauter tout le monde.

Il tassa une pile de papyrus, une montagne de magazines et des bouteilles de jus de Zeus vides sur son bureau gigantesque pour faire de la place. Héraclès disposa les deux tapisseries sur le bureau, et tout le monde s’approcha pour les regarder. Athéna ne pouvait s’empêcher de se sentir fière que la douzaine de scènes qu’elle avait tissées soit accueillie avec autant d’exclamations d’admiration.

— Elles… elles sont merveilleuses ! dit Héraclès en examinant chaque scène avec soin. Je n’arrive pas à croire que tu aies fait tout ça ! Les 12 travaux y sont ! Personne ne m’a jamais offert quoi que ce soit d’aussi beau.

En entendant ces louanges, Athéna ressentit un petit chatouillement étranger dans son estomac. Elle se prit à se demander l’effet que cela lui aurait fait si elle n’avait pas tourné la tête au moment où Héraclès avait essayé de l’embrasser. Si son plan réussissait et qu’il restait, peut-être devrait-elle demander des conseils à Aphrodite après tout !

— Est-ce que ce garçon est caché dans une urne ? demanda Aphrodite en montrant la scène représentant Héraclès tenant le sanglier d’Érymanthe au-dessus de l’urne dans laquelle son cousin était recroquevillé.

Athéna et Héraclès hochèrent tous les deux la tête en riant.

— Je vous présente mon incroyablement courageux cousin Eurysthée, dit Héraclès.

— Et ça, c’est ma biche ? s’étonna Artémis en regardant la scène montrant Delta qui sortait la tête du baluchon qu’Héraclès portait sur son dos. Elle est si belle ! Et elle a l’air si vraie qu’on aurait envie de la flatter ! poursuivit Artémis en passant les doigts sur les fils avec stupéfaction.

— Regarde, c’est Cerbère ! dit Perséphone en examinant la deuxième tapisserie. Et là c’est toi à la fin, dit-elle à Athéna, tu tends les tapisseries à Héraclès sous le regard de Zeus !

Ils se retournèrent tous pour regarder son père. Zeus avait été inhabituellement tranquille pendant tout ce temps, mais là, il asséna une claque sur l’épaule d’Athéna. Elle sursauta un brin alors qu’une décharge la traversa.

— C’est fantastique, tout ça, Athé ! dit-il. Encore mieux que ce que j’avais espéré. Bien entendu, je ne savais pas que tu tisserais ces scènes lorsque je t’ai demandé de… euh… lorsque tu as décidé d’aider Héraclès, mais…

Il s’arrêta de parler, et ses yeux devinrent vagues.

— Oui, Métis, ma chérie, dit-il. Les tapisseries d’Athé sont des œuvres d’art ! Et non, je n’allais pas présumer simplement qu’elle me laisserait les copier. J’allais lui demander.

— Les copier ? dit Athéna.

Zeus sourit en la regardant avec une fierté non dissimulée.

— Avec ta permission, j’aimerais que mon architecte copie tes tableaux pour décorer mon nouveau temple !

Il fit un signe vers la maquette, qui se trouvait maintenant sur une étagère.

Des exclamations de surprise remplirent la pièce. Athéna savait que c’était tout un honneur.

— Oui, ça me semble fantastique, dit-elle, enchantée qu’il eût aimé son travail à ce point.

— Fantastique, ça, c’est sûr.

Des étincelles volèrent dans tous les sens lorsque Zeus se frotta les mains. Tous se baissèrent pour se mettre à l’abri.

— Il se trouve justement qu’il y a 12 surfaces libres pour des fresques, poursuivit-il. Et les artistes devront commencer dès demain afin d’avoir terminé à temps pour les grandes cérémonies d’inauguration.

« Hein ? pensa Athéna, un instant. Serait-ce possible que Zeus ait fait faire tout ça à Héraclès et à moi juste pour avoir des idées de fresques à temps, pour que ses artistes puissent les peindre sur les murs de son temple ? » Ses yeux tombèrent sur un exemplaire de Temples d’aujourd’hui qui était tombé sur le sol lorsque Zeus avait poussé le fouillis de son bureau afin de faire de la place pour les tapisseries. Son regard s’arrêta sur l’un des titres en couverture, « Tendance du jour : décorez votre temple en illustrant les exploits des mortels ».

Athéna ne savait pas si elle devait rire ou… ou quoi ? Mais Zeus avait l’air aussi heureux qu’un petit enfant format géant lorsqu’il ordonna à madame Hydre de faire appeler les artistes pour qu’ils puissent copier les tapisseries et décorer son temple en illustrant les incroyables exploits d’Héraclès.

Athéna rit intérieurement. Tout lui apparaissait si clairement, maintenant. Par le truchement de cet oracle, Zeus avait fomenté l’histoire des 12 travaux, puis l’avait convaincue d’aider Héraclès à les accomplir, tout ça au profit de son nouveau temple ! Il était bien ratoureux, son cher vieux papa. Mais elle ne pouvait néanmoins s’empêcher de l’aimer.

Se raclant la gorge en émettant un son de tonnerre qui roule au loin, Zeus annonça que la période d’essai d’Héraclès était terminée et qu’il pouvait désormais rester au mont Olympe.

— Tu as accompli ce que l’oracle t’avait demandé, dit-il. Mais pour ce qui est de l’immortalité, nous devrons en reparler plus tard, une fois que tu seras devenu adulte.

— Merci, Monsieur le directeur Zeus, dit Héraclès en faisant un sourire qui lui fendait le visage. Je ne vous décevrai pas, c’est promis. J’aime vraiment fréquenter l’AMO, et je ne ferai rien qui pourra me valoir d’être expulsé !

— Merci, Athé, dit Zeus en lui chuchotant à l’oreille après avoir approché son énorme tête alors que tout le monde quittait son bureau. Je savais que je pouvais compter sur toi.

Athéna le dévisagea avec surprise. Non seulement à cause de ce qu’il venait de lui dire, mais aussi parce qu’elle n’avait aucune idée jusque-là qu’il fût capable de chuchoter !

En se relevant, Zeus tonna à l’endroit d’Héraclès :

— Apporte tes tapisseries à mon bureau dès demain matin, mon garçon ! Je veux te les emprunter pour quelques jours.

— À vos ordres, Monsieur le directeur Zeus !

Héraclès colla les tapisseries sur sa poitrine comme si elles avaient autant d’importance à ses yeux que son fameux gourdin.

Alors que tous sortaient, Athéna se retrouva à côté d’Héraclès. Aphrodite, Artémis et Perséphone étaient à quelques pas derrière, se frayant prudemment un chemin hors du bureau de Zeus et s’émerveillant sur les objets bizarres qu’elles rencontraient ce faisant.

— Je suis heureuse que tu puisses rester, dit Athéna à Héraclès.

— Vraiment ? dit-il d’un ton aguicheur en levant un sourcil.

— Vraiment, répondit Athéna.

Et avant de pouvoir se dégonfler, elle glissa sa main dans la sienne.

Héraclès faillit en laisser tomber les tapisseries de surprise, et il jeta un coup d’œil à ses pieds.

— Nous ne portons pas de sandales ailées.

— Je sais, dit Athéna.

S’il y avait un seul moment et un seul endroit pour faire ce que lui dictait son cœur, c’était bien celui-là.

Il serra sa main et se mit à siffler, faux, alors qu’ils continuaient à marcher dans le couloir. Et lorsqu’il se tourna pour lui sourire, elle lui sourit en retour avec sagesse.