CHAPITRE X
Juo s’étonnait du calme avec lequel il envisageait sa situation. Il avait rompu définitivement les liens qui l’attachaient à la sinistre confrérie des Écumeurs du silence. Il ne serait jamais officier de Surveillance, ni rien de ce genre.
Mais la rupture n’excluait pas l’idée d’une négociation. Il lui faudrait étudier les modalités d’un éventuel marché avec le Commandant Voldok en même temps qu’une rationalisation de ses moyens de défense. Se promener dans le canot, d’un bout à l’autre du couloir central, son fusil sous le bras, son écharpe de grenades autour du cou, était un peu court comme technique. S’il avait été en bonne santé, il aurait pu envisager de veiller toute la nuit sans défaillance. Et à l’aube…
Mais, malgré la deuxième phase du traitement, il se sentait très affaibli et atteint d’une pénible raideur musculaire. Ses réflexes devaient être diminués d’au moins cinquante pour cent. Et le sommeil coulait dans sa tête, sur ses yeux, comme une poudre d’or salée.
Il fit une fois de plus le tour du canot, cherchant une idée ou un moyen d’agir, d’une façon ou d’une autre. Par exemple, comment faire sauter le blocage qui retenait le canot prisonnier dans son logement. Ou encore : quelle menace imaginer pour forcer le Commandant à libérer le véhicule ?
À cette question au moins, il y avait une réponse : le sabordage du canot, qui pouvait causer de graves dommages au Mina-Jona. Mais c’était un moyen désespéré, un chantage qui risquait de précipiter la contre-attaque du commando. Voldok tenait certainement à sauver son canot, mais il n’en était pas à quelques hommes près.
Il songea à l’autre solution : quitter le canot en se faisant déposer à terre ou en sautant avec un ballon parachute. Sauter présentait des risques terribles, encore aggravés par son mauvais état physique. Comment pouvait-il éviter d’être poursuivi et abattu avant même d’avoir atteint le sol ?
Il s’aperçut qu’il réfléchissait avec une certaine sérénité. L’idée de sauter en ballon ne l’effrayait plus du tout. Une seule explication à cela : il n’était plus tout à fait lui-même. Un programme d’origine extérieure, à l’œuvre dans son cerveau, modifiait ses réactions naturelles. Peut-être était-ce une chance. Il pouvait raisonnablement considérer que le programme l’avait déjà sauvé une fois.
Il retourna au poste de pilotage et s’assit devant le tableau de bord du canot. Il se mit à mâcher une « ration vitalisée », prescrite par le moniteur médical pour la deuxième phase du traitement. Il observa l’espace, visible devant lui, car le logement découvrait en partie l’avant du canot. Dans la nuit claire, le vent poussait vers l’ouest des nuages gris-bleu, grosses masses arrondies qui se télescopaient, se joignaient, se chevauchaient. Le canot enfilé dans son alvéole, on ne pouvait voir directement le sol. Il aurait fallu passer par l’ordinateur du Mina-Jona pour avoir une image sur l’écran. Juo n’essaya pas.
Il consulta l’anémomètre, qui donnait un chiffre anormalement faible. Oui, les capteurs se trouvaient sous abri, dans l’alvéole. De sa place, Juo apercevait la Lune. À la fin du premier quartier, elle formait un demi-cercle éclatant. Cependant, les nuages occultaient sans arrêt sa lumière dans leur majestueux défilé. Il essaya de se représenter l’effet à terre, puis renonça.
En mangeant, il se détendit un peu. Gagnait-il du temps ou perdait-il les minutes les plus précieuses de sa vie ? Il n’en savait rien, mais cela ne l’angoissait pas trop.
Le silence était complet ; aucune vibration ne lui parvenait par la coque du canot.
Les Surveillants pouvaient l’attaquer à l’extérieur en pénétrant dans l’alvéole par la plateforme. Mais ils ne pouvaient pas le faire sans bruit. Et peut-être pas la nuit. D’ailleurs, le Commandant Voldok oserait-il violer ouvertement la Tradition en ordonnant une véritable opération militaire nocturne ?
Juo consulta le chronomètre du tableau de bord : 23 h 10. Le temps avait passé vite. Encore six heures ou un peu plus, et ce serait l’aube…
Altitude corrigée : 1 837 m. Le Mina-Jona dérivait lentement dans le sens du vent. Juo pensa à Ella et au bébé. Les officiers s’étaient servi de la jeune femme pour leur comédie, sans doute après l’avoir droguée. Pour l’humilier, lui ? Ou simplement pour s’amuser, eux ? Qu’allaient-ils faire d’elle maintenant ?
Et s’il sabordait le canot pour endommager le Mina-Jona, elle risquait d’être tuée avec son bébé, en même temps qu’une bonne partie de l’équipage.
Il songea aussi qu’il lui faudrait quitter le canot et se hisser sur le rebord de l’alvéole pour sauter. Il sortirait par le cockpit du toit et serait, pendant quelques secondes, effroyablement vulnérable. Et après…
Il devrait en tout cas régler le gonflage sur moins de cinq cents mètres, peut-être trois cents, pour être au sol le plus vite possible. Il y aurait sûrement une fiche d’instructions avec le parachute… Ses chances de survie lui semblaient minces.
Le voyant du communicateur s’alluma. Il appuya machinalement sur la touche de réception. Le Commandant se montra sur l’écran, l’air grave, mais sans trace de fureur.
— Tu as du cran, Juo Jombro, dit-il. Plus que je ne pensais : ça ne te ressemble pas. Initiation ou pas, tu es peut-être digne d’être officier de Surveillance. Je regrette. Surtout pour toi… Nous pourrons te déloger du canot assez facilement. Mais j’admets que tu pourrais nous tuer deux ou trois hommes et nous causer des dommages matériels. Je voudrais parler un peu avec toi. Il n’est pas encore trop tard pour te rendre à la raison. Je reconnais que j’ai une part de responsabilité dans cette affaire. À l’aube, tu seras pris et tué. Tu as six heures pour changer d’idée et te rendre. En attendant, on peut discuter.
Juo hocha la tête :
— On peut discuter. Six heures !
— Écoute, dit le Commandant, la punition a peut-être été trop dure. On a eu tort d’envoyer la fille avec les hommes. Mais il fallait que tu souffres pour que tes capacités d’officier te soient révélées !
— Je ne comprends pas, dit Juo qui comprenait très bien.
Cela faisait partie de la tactique qu’il avait décidé d’adopter pour tromper la vigilance du Commandant.
— Quand tu t’es échappé du bar, tu as bien dû te rendre compte que tes forces étaient décuplées, non ? Tu crois que tu te serais débarrassé des Surveillants aussi facilement si tu n’avais pas eu ton conditionnement spécial ?
— Je ne sais pas. D’où vient ce conditionnement ?
— C’est celui de tous les officiers. D’où il vient, nous ne le savons pas. Et nous voulons le découvrir. Nous pensions que tu étais bien placé pour nous aider en raison de ton amitié avec Farrad Braddick, qui doit certainement connaître la vérité. Peut-être s’agit-il d’un programme transmis par NEM, neuro-enzymes magnétiques, ou par des éléments ribo-mémoriels qu’on nous injecte je ne sais où ni comment… Nous voudrions aussi savoir quelles possibilités nous donne ce programme et quelles sont ses limites. L’initiation des officiers est un moyen parmi d’autres de poursuivre nos recherches dans ce sens. Nous formons une société fraternelle et relativement secrète parmi le personnel de la Surveillance. Si tu refuses d’être des nôtres, nous devrons te tuer !
— Je déciderai à l’aube.
— Pourquoi attendre si longtemps ?
— Était-il prévu que je tirerais sur Goruma ?
— On avait poussé les hommes à te provoquer. Il était prévu que tu aurais des ennuis avec l’un ou l’autre, un jour ou l’autre. Ni Goruma ni Hemi n’étaient responsables. Mais si tu as tiré c’est qu’il y avait un conflit entre ta nature et le programme supérieur.
— Le programme commande la violence ?
— Non, ce n’est pas si simple. Nous sommes les gardiens du Moratoire. Le programme est là pour nous aider à accomplir cette tâche, mais il nous laisse une grande liberté. Peut-être aussi s’est-il affaibli avec le temps. Et quand la Promesse s’accomplira, nous serons les agents privilégiés et le bras séculier des Maîtres.
— La Tradition ne le dit pas.
— Mais c’est évident. Le programme nous prépare sûrement aussi à cette nouvelle fonction.
— Et vous voulez pourtant vous en débarrasser ?
Le Commandant regarda Juo d’un air indigné.
— Le rejeter ? Tu es fou ! Nous voulons le connaître mieux et, si possible, le contrôler pour en tirer le meilleur parti. Nous respectons les Maîtres… Euh, nous les vénérons… Mais nous avons un rôle important à jouer et…
— La Promesse ne sera jamais tenue ! dit Juo.
— Tu blasphèmes, maintenant, imbécile !
— Quelle importance, puisque vous allez me tuer ?
Le Commandant Voldok soupira.
— Je ne suis pas encore résigné à te perdre.
— Supposons que le jour de la Promesse arrive quand même, dit Juo. Supposons que les Dormeurs se réveillent et qu’ils reprennent possession de la Terre…
— La Terre rénovée et purifiée par le Moratoire !
— Oui… La Terre dont ils se disent les Maîtres !
— Ils sont les Maîtres !
— Pourquoi ? Pourquoi sont-ils les Maîtres ? Mais poser cette question est encore un blasphème, n’est-ce pas ?
— Un terrible blasphème, approuva le Commandant.
— Bon, et combien seront-ils ?
— La Tradition ne le dit pas.
— C’est vrai : la Tradition ne le dit pas. Mais tout a été prévu pour accueillir, le jour de la Promesse, et en principe dans les sanctuaires, les zones interdites, un nombre relativement faible d’Éveillés.
— Oui, peut-être. Un nombre assez faible. Eh bien ?
— Et combien y avait-il d’habitants sur notre planète, avant le Moratoire ?
— La Tradition…
— Ne le dit pas ! Je sais. Elle s’en garde bien… Certainement plusieurs milliards. Cinq, dix milliards. Tout le monde l’ignore, car la Tradition le cache, Voldok. Et il n’y a pas besoin d’être un grand initié pour comprendre ce qui s’est passé. Quelques milliards d’humains sont entrés dans les cavernes d’hibernation. Mais un sur mille, ou sur dix mille peut-être, a réellement été mis en animation suspendue. Les autres… Qu’a-t-on fait des autres ? Réfléchissons, Commandant. Ceux-là n’étaient pas destinés à revivre sur une Terre purifiée et rajeunie ! C’était de la chair à pétrole, tout simplement ! Chaque hibernant vrai emmenait donc avec lui mille ou dix mille fois son poids de carburant ! Enfin, vu la teneur en eau du corps humain, il faut diviser ce chiffre par quatre ou cinq. Une belle réserve, quand même ! De quoi faire marcher les installations un sacré bout de temps. Avec l’aide des centrales géothermiques, naturellement. Je veux dire que cinq ou dix milliards de cadavres représentaient un apport énergétique non négligeable !
— C’est monstrueux, dit le Commandant à voix basse. Tu es fou, Jombro, complètement fou !
— Oui, je suis peut-être fou. Ou bien c’est mon programme qui l’est… Mais quand je serai mort, votre société, « fraternelle et secrète », devrait bien étudier la question d’un peu plus près !
— C’est absurde ! C’est dément !
— Si absurde et si dément, en effet, que le système s’est détraqué. Je ne sais pas où, ni quand, ni comment. Mais on peut l’imaginer. Peut-être le secret du projet n’était-il pas assez bien gardé. La chair à pétrole a été avertie du sort qu’on lui réservait, d’une façon ou d’une autre, et elle s’est révoltée. Ou du moins, elle a essayé. Que s’est-il passé ? Nous ne le saurons sans doute jamais. L’opération devait obéir à un système centralisé, unique, qui a été endommagé ou détruit. Dans les cavernes d’hibernation, il n’y a sans doute plus que des corps réduits en poussière… ou peut-être transformés en hydrocarbures ! Quelques millions de tonnes de pétrole : ce n’est pas grand-chose, à l’échelle d’une planète rajeunie et purifiée. Mais ça peut toujours servir !
— Je n’en crois pas un mot ! rugit le Commandant. Rien que pour avoir inventé ça, tu mérites qu’on te tue !
Juo sourit, étonné de son propre cynisme, et promena sur son front, sur son visage une main lasse et hésitante.
— Mais si j’avais compris plus tôt, dit-il comme en se parlant à lui-même, je ne serais pas ici aujourd’hui. J’avais toutes les données et je ne savais pas les interpréter ni les rassembler. À croire que le programme m’a aussi rendu plus intelligent… C’est une conséquence positive de mon initiation. Merci, Commandant !
— Tais-toi ! dit le Commandant avec un geste de menace. Tu déshonores notre rite fraternel !
Mais il restait figé devant son télécran, apparemment écrasé par la stupeur.
— Je me rendrai à l’aube, dit Juo. Vous avez le temps d’y penser et d’en parler aux officiers.
— Aux officiers ?
Il se leva et tituba comme un cheval blessé qui se cabre avant de mourir.
— Je me battrai ! dit-il.
— Contre qui ou contre quoi ? fit Juo sur un ton moqueur.
— Je me battrai ! dit-il. Contre… pour… Je te tuerai !
Il tourna le dos à l’écran et s’éloigna d’un pas lourd, sans couper la communication. Juo appuya sur une touche et l’image implosa en silence.
Il s’éveilla angoissé, tendit la main et saisit immédiatement son fusil. Il regarda autour de lui, dans la lueur pâle des veilleuses. Son cœur cognait follement. Le calme qui régnait dans le canot lui parut étouffant.
L’heure… 4 h 19. Bientôt l’aube. Effet du traitement phase 2 conjugué avec la fatigue : il s’était endormi dans un siège du poste de pilotage, son fusil thermique en travers des genoux. Il avait perdu ainsi des heures très précieuses. Mais qu’aurait-il pu faire ?
Apparemment, le Commandant Voldok n’avait pas cherché à le déloger. La trêve avait été respectée.
Juo se leva. Il avait soif et il devait prendre les médicaments prescrits par le moniteur. Il se demanda si le mystérieux programme était toujours en action dans sa tête. Il crut avoir trouvé un moyen de s’en assurer. Mais il n’osait pas effectuer cette vérification.
Il s’immobilisa au milieu du poste. Il ne lui fallait pas plus de cinq secondes pour savoir. Pas plus de deux secondes. Penser au saut, simplement… « Imagine que tu sautes du Mina-Jona en ballon parachute, dans quelques minutes et…» Et sans le secours du programme, il serait paralysé de terreur ! Oui, c’était simple.
Il vit les gestes qu’il devait accomplir. Il ouvrait le toit du canot, accédait à l’air libre. Il découvrait le ciel gris de l’aube au-dessus de lui et, tout autour de lui, la masse sombre et luisante du vaisseau. Et au-dessous, très loin…
Il se mit à trembler d’appréhension. Le programme ne fonctionnait plus. Pourtant, les images du saut l’effrayaient moins qu’il l’attendait. Peut-être bénéficiait-il d’une sorte de protection résiduelle. Ou bien il commençait à s’aguerrir, après cette rude nuit…
Il n’avait pas encore décidé de tenter le saut, bien que ce fût probablement sa seule chance. Il avait un peu espéré qu’un événement quelconque changerait la situation pendant la nuit. Il ne voulait pas saborder le canot. Le risque était trop grand pour le Mina-Jona et il pensait à Ella et à l’enfant. Mais il pouvait peut-être provoquer une petite explosion qui créerait une diversion… Non, mauvaise tactique. Au contraire, il lui fallait sortir du canot en silence et le plus tôt possible. À cette heure, la vigilance des hommes de garde devait être au plus bas. Il avait une bonne chance de les surprendre et d’atteindre la terre avant qu’ils aient pu réagir.
D’une démarche raide, il se dirigea vers la salle des équipements : guère plus qu’un grand placard. Il lui fallait une combinaison thermo plus ample, un sac de provisions, une trousse avec des médicaments et des rations vitalisées. Et, naturellement, un ballon parachute.
Il commença à sortir le matériel des armoires. Ses gestes étaient gauches et il se sentait de plus en plus malade. Il n’avait qu’une envie : se jeter sur une couchette du canot et dormir. Dormir en attendant que les Surveillants viennent le tuer !
Il s’habilla en résistant au sommeil. Il fixa à ses épaules et à sa ceinture le harnachement du ballon. Il fourra la fiche d’instructions, sans la lire, dans la poche de poitrine de sa combinaison. Un appel au poste de pilotage !
Mieux valait répondre. Il trébucha et se cogna à la porte. Il brancha le son sans l’image. Il ne voulait pas que le Commandant le voie tout harnaché.
— Nous avons repéré un appareil ennemi, dit Voldok sèchement. C’est un fait de la plus haute gravité. Nous l’attaquerons au jour et nous pouvons avoir besoin du canot. Tu as une minute pour sortir de ton trou ! Terminé.
— Un appareil ennemi ? fit Juo. Quel genre d’appareil ?
Il ne reçut aucune réponse. Plus qu’une minute ? Plus que quarante-cinq secondes. Quarante secondes…
« Pourquoi un appareil ennemi ? » se demandait-il. Et si c’étaient, au contraire, les Maîtres enfin de retour ? Mais il n’y croyait pas. Alors, qui ? Les Technoïs des îles de l’espace ? Ils visitaient parfois, mais très rarement, la Terre de la Présence… Plus que trente secondes !
À peine le temps – même pas le temps – de chercher l’ouverture du toit, de se hisser sur le canot et de sauter. En luttant contre le sommeil… Il s’accrocha à l’échelle, atteignit péniblement l’étage supérieur du canot, simple compartiment de transport, dans lequel on ne pouvait pas se tenir debout, sauf sous le cockpit, à l’arrière. Il entreprit de déverrouiller celui-ci.
La minute de grâce était écoulée. Juo avait les doigts raides et le cerveau embrumé. Quand il serait dehors, il ferait appel au programme pour sortir. Mais il ne voulait pas mobiliser trop tôt ses ressources supérieures. Enfin, le cockpit s’ouvrit. La clarté de l’aube donnait au Mina-Jona une luisance reptilienne. Juo se hissa sur le toit. Tout allait trop lentement. La fraîcheur de l’air le saisit et lui coupa un instant le souffle. Il posa son fusil, se mit à genoux. Il lui fallait maintenant régler le ballon. Il voyait mal le boîtier de commandes et il n’avait plus le temps d’étudier la fiche d’instructions.
Il baissait les yeux sur sa poitrine. Il ne vit pas venir le coup qui l’atteignit derrière l’épaule. Il tomba en avant. Quelque chose le retint au bord du canot, la tête en bas. Un grappin à champ… Il regretta amèrement les minutes et les heures qu’il avait perdues, alors que quelques secondes seulement lui avaient manqué pour réussir son évasion. Il sentit qu’on le remontait sur le toit du canot.
Deux Surveillants se tenaient en équilibre sur la plate-forme, au-dessus du logement du canot. Un autre émergeait du cockpit.
Un deuxième coup l’atteignit sur le côté de la tête et il perdit connaissance.