CHAPITRE V
Nick demeura un long moment à la même place, plongé dans ses pensées. Il savait qu’il ne reverrait jamais Mullins, pas plus que la pièce dorée que celui-ci lui avait empruntée. Il s’était dissuadé de partir à sa recherche. Sur ce terrain, le garçon avait l’avantage. Aussi s’était-il rapidement fait à l’idée de poursuivre seul son périple. Son intention était maintenant de gagner Logom City, que sa mère lui avait si souvent décrit. La mégapole d’où partaient les vaisseaux de l’espace, le centre névralgique de la planète… Dans son esprit, il ne s’agissait pas là du but. Tout au plus d’un tremplin pour « l’ailleurs », un ailleurs dont il se trouvait incapable, pour l’heure, de définir la forme et surtout l’endroit.
En somme, il n’était rien d’autre qu’un pèlerin en quête de son origine véritable. Le bavardage de Mullins l’avait d’ailleurs un peu éclairé sur ce point. Les êtres comme lui pouvaient courir sur les lignes de fumée du ciel, et ils étaient manifestement les seuls. Il n’imaginait pas en effet que les humains incapables seulement de les discerner, puissent les utiliser. Donc, il devait gagner ces lignes. C’était évident. Cela recoupait certaines réflexions que sa mère avait récemment laissé échapper. Et les Chants devaient l’y aider. Quant à savoir où tout cela le conduirait…
Le souvenir de ses rêves passa fugitivement devant ses yeux. Le Gardien. Et la forêt de cristal. Le monde bleu. Et si tout cela existait réellement, quelque part ? Si c’était là, ce vers quoi cette force inconnue l’entraînait et…
— Qu’est-ce que tu fabriques ici, mon gars ? J’espère pour toi que tu ne joues pas les mendiants transis, sinon ça va te valoir un détour par chez nous.
Nick sursauta. Tout absorbé qu’il était dans ses raisonnements, il n’avait pas décelé l’approche des deux humains en uniforme sombre et casquette. Son regard alla de l’un à l’autre avec affolement. C’était trop bête d’avoir à ce point manqué de vigilance. Il eut toutes les peines du monde à contrôler la panique qui montait en lui. Il bredouilla son nom en guise de réponse et ajouta :
— J’attends un copain qui est parti acheter de quoi manger…
— On t’observe depuis un moment. Nous n’avons vu personne t’adresser la parole. T’as froid ? Ou tu te caches la figure derrière ce col…
— Non… Euh, oui…
Le policier échangea avec son collègue un coup d’œil indécis.
C’est à ce moment précis que Mullins surgit comme par miracle, avec un sac de beignets quelconques, et qu’il s’interposa entre eux et lui.
— Bon, ça y est, on va manger ! lança-t-il. Amène-toi, Nick !
Et sans attendre le consentement des flics, il le prit par la main et l’entraîna rapidement vers un passage souterrain. Mais ils n’avaient pas fait dix pas que l’un des deux donna un coup de sifflet impératif qui leur glaça le sang à tous deux. Ils démarrèrent comme des fous, se faufilant comme des anguilles dans la cohue. Nick prit à ce jeu plusieurs longueurs d’avance sur le pauvre Mullins aux jambes alourdies par la peur. Ils n’eurent le courage de se retourner que quelques rues plus loin, pour constater que les policiers avaient été semés. Ou qu’ils n’avaient même pas fait l’effort de les poursuivre.
— Ce n’est pas bon, ça. Ce n’est pas bon, haleta Mullins, livide, en quête d’oxygène. C’était moins une. S’ils t’avaient démasqué, tu y passais. Les flics, ce sont eux les principaux pourvoyeurs de Cages. Ils attrapent les Vorkuls pour des délits mineurs, et puis… Et puis ils se remplissent les poches, c’est la combine. Méfie-toi d’eux, ce sont des vendus.
Nick l’observa avec une sorte de bienveillance fraternelle :
— Pourquoi tu n’es pas parti ?
— C’est bien ce que j’ai failli faire, avoua le garçon, et franchement, je ne sais pas ce qui m’a retenu…
— Tu m’as tiré d’un mauvais pas.
— Je ne voulais pas me sauver avant d’en être quitte.
— Tu ne seras jamais quitte, Mullins.
— Oui… Oui, je sais, renifla le garçon.
Nick saisit au vol quelques bribes de ses pensées et décela le changement qui commençait à s’opérer en lui. Mullins éprouvait l’exaltation de l’aventure, et aussi une sorte de responsabilité morale vis-à-vis de lui, qui, pour l’heure, voilaient sa lucidité. Il ne songeait plus à l’inquiétude de ses parents, ni aux événements tragiques de la nuit. Il se contentait de faire face à la réalité immédiate.
— On ne devrait pas rester là, ils nous cherchent peut-être, remarqua Nick. Tu as l’air de connaître un peu cette ville. Dis-moi comment je peux me rendre à Logom City ?
— Logom City, mais c’est très loin d’ici… Il y a plusieurs moyens, mais le plus utilisé, c’est le jet, parce que c’est le plus rapide. C’est une sorte de train qui vole à basse altitude. Mon père m’y a emmené, une fois, quand j’étais petit. Mais c’est cher. Toutes tes pièces vont y passer.
— Je dois aller là-bas. Ma mère y travaillait. Elle m’en parlait souvent. Elle disait qu’on pouvait joindre n’importe quel point de l’Univers à partir de cette ville.
— C’est peut-être vrai, je ne sais pas.
— D’où partent les jets ?
— De la gare, à l’autre bout de la ville, mais c’est plein de flics, là-bas, c’est risqué…
— Conduis-moi…
Mullins haussa les épaules, visiblement peu enthousiasmé par le projet de son compagnon. Il ne le guida pas moins à travers le lacis de passerelles aériennes avec beaucoup de célérité. Si bien qu’ils furent arrivés en peu de temps dans le grand hall de départ. La première impression de Nick fut que ça ressemblait à une termitière géante. Ses tympans souffraient du vacarme ambiant, et il grimaça.
— Qu’est-ce que tu as ? demanda Mullins.
— Trop de bruit… Arrange-toi pour qu’on puisse monter dans l’un de ces engins.
Il lui confia tout son argent et l’observa qui se dirigeait vers les distributeurs. Sans l’ombre d’une arrière-pensée. Il avait confiance en Mullins, et commençait même à trouver sa compagnie plaisante. Il flâna en attendant à proximité des impressionnantes rampes de lancement. Il était terriblement intéressé par tout ce qu’il découvrait. C’était un monde neuf, pour lui, dont chaque image s’imprimait de façon indélébile dans son cerveau vierge. Il étudiait le comportement de tous ces inconnus pressés, aux figures anonymes et fermées. Tous n’étaient pas humains. Certains présentaient même des différences morphologiques considérables, et cependant ils se mouvaient dans la foule sans être autrement inquiétés. Nick fut tenté de retirer l’écharpe qui l’étouffait. De montrer son visage au grand jour, lui aussi. Mais quelque chose l’en dissuada. Une peur instinctive, ou un réflexe atavique…
Mullins revint avec deux jetons.
— Il ne faut pas traîner. Le jet pour Logom s’envole dans quelques minutes.
Nick prit pensivement les laissez-passer. Il était subitement mal à l’aise. Jeta un coup d’œil aux alentours. Quelque chose n’allait pas. Il se creusait les méninges à comprendre quoi lorsqu’il aperçut les uniformes des policiers qui fendaient le torrent de voyageurs en partance. Il cria à l’intention de Mullins, mais sa voix fut couverte par une annonce du haut-parleur. Une bousculade se produisit. Des mains se tendirent vers lui pour le saisir, comme dans un rêve. Il réagit vivement, un Chant au bord des lèvres. En deux bonds, il se trouva hors d’atteinte. Les coups de sifflet lui écorchaient les tympans. Il appela Mullins. L’aperçut aux prises avec deux hommes et comprit qu’il était trop tard pour espérer le sauver. Il ne devait plus penser qu’à lui, à sortir indemne de cette gare brusquement transformée en souricière. Il tourna les talons, la mort dans l’âme. Incapable de réaliser tout à fait ce qui était en train de se produire. Très vite, son agilité naturelle creusa l’écart avec ses poursuivants. Mais dans sa course, il perdit son chapeau et l’écharpe glissa. Alors des cris se mirent à fuser de part et d’autre de ce couloir qu’il perçait avec difficulté à travers la marée humaine.
— Un Vorkul ! Je l’ai vu, c’est un Vorkul !
— C’est un Vorkul ! Il faut prendre sa Cage !
— Un Vorkul dans la gare ! Coupez-lui la route ! Empêchez-le de filer !
Comme sur un signal, des types abandonnèrent là leurs bagages et se mirent à courir dans son sillage. D’autres moins audacieux essayaient de le retenir, de l’agripper par un pan de son manteau, et lâchaient prise dès que sa résistance était trop forte. Mais cela n’en ralentissait pas moins son avance. Il devait déployer toutes ses facultés physiques pour échapper à tous ces pièges spontanés qui se glissaient sur son chemin. Il avait de plus en plus de mal à se faufiler dans la masse compacte des voyageurs, à briser l’écran d’hostilité passive. Il aurait voulu entonner un Chant, mais celui-ci restait suspendu au bord de ses lèvres. Nick ne voulait pas de mal à ces gens. Il ne voulait pas tuer. La mort lui faisait horreur. Il avait encore trop en mémoire le corps de Gwyn glissant dans le vide…
Bientôt, il se retrouva pris comme dans un étau, hors de souffle, incapable d’avancer ou de reculer. Des gens l’enserraient de toutes parts, volontairement ou non. Des mains tâtaient son corps sans pudeur. Il serra sa Cage contre lui, terrorisé, sentant qu’un terrible malheur le guettait. Les coups de sifflet rageurs de la police se rapprochaient dangereusement. Et il ne voyait aucune issue. De plus, il sentait le malaise de tout à l’heure revenir à la charge. Le moment était mal choisi, mais tout ce bruit, tous ces corps, ces mouvements…
La tête lui tourna. Il était sur le point de perdre connaissance lorsqu’une poigne vigoureuse s’abattit sur son épaule et le tira d’un côté. La gangue humaine éclata brusquement autour de lui. Il put de nouveau respirer. Son sauveteur inespéré ne s’embarrassait pas de fioritures. Il envoyait bouler tous ceux qui prétendaient lui interdire le passage, et bientôt sa haute taille tout autant que sa force extraordinaire suffirent à dissuader quiconque d’entraver sa marche. Il portait Nick plus qu’il ne l’entraînait, sans se soucier des cris de la foule.
Ils se retrouvèrent à l’extérieur en n’ayant rencontré que peu de résistance. L’homme prit une coursive, puis une autre. Il semblait connaître à merveille la topographie des lieux. Bientôt, le tumulte du hall s’estompa, et les sifflets perçants aussi. Il ralentit son allure. Nick put prendre le temps de le dévisager. Il avait une figure humaine, un front haut, un nez droit, une bouche hautaine au pli naturellement maussade. Ses cheveux gris tombaient dru sur ses épaules voûtées. Mais l’attention de Nick était surtout captivée par la fixité de son regard sombre et farouche, où dansait par intermittence une lointaine clarté rougeâtre. Et aussi par sa jambe gauche manifestement frappée d’atrophie, qu’il traînait derrière lui comme un boulet.
Ils n’échangèrent pas une parole avant d’avoir mis une bonne distance entre eux et leurs éventuels poursuivants. Quand ils s’arrêtèrent enfin, ils se trouvaient à l’abri d’une ruelle où la lumière du jour ne filtrait que difficilement, entre des murs lépreux maculés de graisse.
— Il ne faut pas s’attarder en ville, dit alors l’homme. La police va nous rechercher. Il y a longtemps qu’elle n’a pas eu de Vorkul à se mettre sous la dent. Tes semblables ne sont plus assez fous pour rôder dans des endroits pareils ! Et toi, quelle drôle d’idée de te balader au milieu de ces braillards. Tu en as déjà assez de la vie, à ton âge ? Tiens, j’ai pu ramasser ton écharpe et ton chapeau. Ils te seront encore utiles, d’ici à ce que nous soyons en sécurité sur les routes.
Il lui tendit ses affaires d’un geste un peu brusque, puis plongea sa main dans l’une de ses poches. Nick eut un réflexe de méfiance que l’autre perçut.
— Oh non, ricana-t-il, non, mon jeune ami, ta Cage ne m’intéresse pas. Je dirais même que j’ai la nausée rien qu’en la regardant. Je ne suis pas un de ces chasseurs prêts à tout pour quelques pièces. Encore moins un collectionneur. Mais je l’étais autrefois. Et cela m’a vite passé. Tout de même, garçon, cache-là bien, cela t’évitera d’allumer des convoitises sur ton passage. Et t’aidera à rester vivant.
L’homme prit une clé au fond de sa poche et la fourra dans la serrure d’une porte basse devant laquelle ils avaient fait halte. Pour la première fois, Nick retrouva l’usage de la parole.
— Pourquoi avez-vous pris ce risque pour me sauver de la foule, si ma Cage ne vous intéresse pas ?
— Je n’aime pas la vue du sang vert des Vorkuls, répliqua sèchement le personnage.
Nick trouva l’explication plausible, sinon suffisante. Il rajusta son écharpe et son large couvre-chef. N’osant suivre son nouveau compagnon à l’intérieur de ce qui semblait n’être qu’une remise. De fait, celui-ci ne l’y avait pas invité. Il en ressortit quelques instants plus tard en tirant une charrette à bras pleine de bibelots et de chiffons hétéroclites.
— Ceci est mon gagne-pain, expliqua brièvement l’homme. Et aussi notre visa de sortie.
— Vous êtes un camelot ?
— Quoi ? Oh, un petit détail, mon garçon : regarde-moi quand tu parles, et articule correctement, car j’ai beau donner l’impression d’entendre parfaitement, je suis malheureusement sourd comme un pot. Je donne le change en lisant sur les lèvres. Tu as compris ?
— Oui. Je m’appelle Nick Donovan. Je viens de la lande, par là…
— Ah, je vois. Comme ça c’est parfait, Nick Donovan. Je te comprends très clairement. Moi, c’est Hagon Balger. Mais Hagon suffira. Ou le Désossé, c’est ainsi qu’on m’appelle aussi, à cause de ma patte folle. Un sale accident, il y a longtemps, loin d’ici. Le passé est le passé. Mais Nick Donovan, ce n’est pas un nom de Vorkul ? Que fais-tu si jeune dans ces parages ?
— Je voyage, répondit prudemment Nick en constatant combien sa voix était différente de celle de l’humain, plus douce et plus chantante.
— Oh, bien sûr ! Que pourrait faire d’autre un Vorkul ! En somme, ma question est stupide. Vous autres, les Vorkuls, passez votre temps dans les étoiles en quête de sons toujours neufs. Le cosmos est votre royaume, à ce qu’on dit ! Tu dois connaître plus d’un Chant, eh ? Peut-être celui de la Grotte de Lykimann, dans l’archipel de Méon, où l’on raconte que les pierres fredonnent ? Ou bien celui des chimères d’Isor à l’approche d’un orage magnétique ? Ou le cri d’amour des Filaments d’Argent sur la côte de Torred Fingul, alors ? Non ? Aucun de ceux-là ?
— Non, fut bien forcé de reconnaître Nick, un peu vexé. Mais je sais celui du vent, et de la mer… et… du tonnerre, aussi !
— Mmmh, rien que des Chants élémentaires ! Je comprends : tu es sans doute à l’aube de ton voyage d’initiation. Tu n’as jamais décollé tes semelles de ce sacré monde ! Cela explique mieux ton inconscience. Avoir tenté de se mêler d’aussi près aux gens, aux non-chantants… Pure folie.
Nick ne comprenait pas grand-chose aux évocations sibyllines de Hagon, mais il décida de faire semblant, par fierté puérile.
— Vous semblez bien connaître les Vorkuls ?
— J’ai passé une partie de ma vie à les étudier de près. Mais c’est la première fois que j’en rencontre un d’aussi inexpérimenté.
— Je ne suis pas si ignorant que cela.
— Et orgueilleux, avec ça ! Mais c’est un trait commun à ta race. Plus menteurs et plus voleurs, non, y a pas !
Hagon le Désossé hochait la tête tout en parlant. Nick n’appréciait pas tellement ce genre de verbiage, mais il décida de passer outre. Pendant ce temps, le camelot avait refermé la porte de la remise.
— Tu vas m’aider à pousser cette fichue charrette, et je te promets que nous pourrons quitter cette ville sans trop d’ennuis. Ce n’est peut-être pas le dernier cri de la technique, mais y a pas mieux pour la route. Quand on a pas les moyens…
— Que vont-ils faire du garçon qui m’accompagnait ? demanda Nick que cette question n’avait cessé de tracasser jusqu’à présent.
— Oh, je n’en sais rien. C’est toi qu’ils auraient préféré tenir. Je présume qu’ils le renverront chez lui avec un coup de pied dans le derrière. Vas-y, aide-moi, un bon coup d’épaule, pour l’élan… Je dois me rendre à Logom City pour une affaire. Si la direction te convient, tu peux m’accompagner. Tu auras la pitance en échange d’un coup de main. Correct comme marché, non ? Et en prime, je t’enseignerai quelques petites choses que tu sembles ignorer…
Nick accepta, sans faire la fine bouche. Il avait perdu son modeste pécule en même temps que la compagnie de Mullins. Il se sentait désemparé. La solitude lui semblait décidément plus lourde ici. Cet humain n’offrait pas un aspect très engageant, mais il lui avait sans doute évité un mauvais sort, tout à l’heure. Il pouvait donc être jugé digne de confiance, pour le moment, même s’il n’était pas question pour lui de relâcher sa vigilance. Hagon parut satisfait. Il s’attela à la charrette terriblement branlante, avec une vigueur peu commune pour un infirme.
Nick s’efforça de lire à la dérobée dans ses pensées, tout en s’arc-boutant à l’arrière, mais il se heurta à un champ de protection tel qu’il n’en avait jamais rencontré jusqu’alors, même chez sa mère.
— Inutile de te fatiguer, lui lança soudain le camelot sans daigner se retourner. Tu ne découvrirais rien de bien passionnant sous ce vieux crâne. Tout y est déjà mort. Plein de cadavres et de fantômes du passé. Comme tu peux constater, je préfère les boucler solidement ; ne le prends pas en mal. D’ailleurs, je peux sentir que tu ne tiens pas tellement non plus à ce qu’on jette un œil dans ton propre grenier à pensées, hein ?
Nick resserra aussitôt son écran mental, pris d’une crainte irraisonnée. Cela provoqua l’hilarité rugueuse et désagréable du Désossé, qui lui coula un regard étrange par-dessus son épaule. Le jeune Vorkul décida de ne pas trop prêter attention aux manies du bonhomme. Tout au moins jusqu’à ce qu’il se trouve hors de danger.
Ils s’extirpèrent dans cet équipage de la ruelle moite et poursuivirent à travers la basse ville jusqu’à la périphérie de Läke sans rencontrer de patrouilles curieuses. C’est avec soulagement que Nick regarda décroître derrière lui les tours grisâtres de l’agglomération.
Devant, la route était déserte à perte de vue.