CHAPITRE XLIV

Ils avaient déposé le Barone devant une propriété munie de hautes grilles, d'une allée de gravier et d'une maison, qui, étant sise à plus de dix kilomètres de tout objectif militaire, avait eu la bonne fortune de ne pas être bombardée.

Le colonel avait dit au revoir, et Alvarito l'avait invité à revenir chasser lors d'un prochain week-end, ou même tous les week-ends s'il le désirait.

– Vous ne voulez pas entrer, bien vrai ?

– Non, je dois rentrer à Trieste. Voulez-vous transmettre toute mon affection à Renata ?

– Je n'y manquerai pas. C'est son portrait, ce paquet que vous avez à l'arrière ?

– Oui.

– Je lui dirai que vous avez eu bonne chasse et que le portrait était en excellente santé.

– Et aussi toute mon affection.

– Et aussi toute votre affection.

– Ciao, Alvarito, et merci beaucoup.

– Ciao, mon colonel. Si ciao peut se dire à un colonel.

– Ne me considérez pas comme un colonel.

– C'est très difficile. Au revoir, mon colonel.

– En cas d'événement imprévu, voudriez-vous la prier de faire prendre le portrait au Gritti ?

– Oui, mon colonel.

– C'est tout, je pense.

– Au revoir, mon colonel.