CHAPITRE II
Samedi 4 octobre
Doña Johana Marça était assise près de la fenêtre du boudoir attenant à sa chambre. Le soleil de cette fin de matinée qui entrait à flots accentuait la pâleur de son visage et les cernes sous ses yeux. Elle se penchait sur son ouvrage et travaillait avec acharnement à une robe de bébé. Des pas sur le dallage du vestibule l’informèrent de l’arrivée de quelqu’un, mais elle ne leva pas les yeux et ne s’arrêta pas de travailler. La porte s’ouvrit sur une femme vêtue d’une robe simple mais élégante.
— On m’a assuré que vous seriez ici, dit enfin la femme. Il paraît que vous ne sortez jamais.
— Margarida ! s’écria Johana en abandonnant ses travaux de couture. J’ignorais que vous étiez attendue.
— Bien sûr, puisque je ne l’étais pas. Mais la princesse Constança en a eu assez de m’écouter et m’a envoyée ici préparer son arrivée.
— Quand la princesse doit-elle venir ?
— Bientôt. Demain, peut-être, ou peut-être dans une semaine, dans trois, dans quatre. Pendant que Leurs Majestés sont en Sardaigne, Son Altesse Royale n’a plus à se soucier du temps. Mais je m’inquiète davantage pour vous, ma chère Johana.
— Ce sont des paroles réconfortantes, mais je vous assure que je vais très bien.
— Ce n’est pas ce qu’on dit. Il paraît que vous évitez tout le monde. Vous refusez toute conversation, de vous promener avec les autres, d’apporter votre ouvrage à la cour ou même d’écouter dame Angelica faire la lecture.
— Justement, c’est parce que c’est dame Angelica. Ah, Margarida, si c’était vous, je vous écouterais pendant des heures.
— Vous me flattez. Je sais que vous n’allez pas bien. On craint que vous ne cédiez au chagrin avant la naissance de votre enfant, Johana, et, d’après ce que je vois, ces craintes sont justifiées.
— Je ne supporte ni leur sympathie ni leur curiosité, Margarida, dit Johana qui serra les poings à en faire blanchir ses articulations. Ils ont entendu tant de choses à notre propos qu’ils nous assaillent comme une meute et cherchent à connaître dans le moindre détail ce que je sens ou ce que je sais.
— Vous ne pouvez les blâmer. Je m’occupe fort bien avec mon ouvrage et mes livres, mais leur vie est souvent maussade quand Leurs Majestés sont à l’étranger. Cela ressemble plus à une garnison qu’à une cour royale.
— Je remarque à peine les soldats, Margarida.
— C’est parce que vous ne quittez jamais cette pièce, Johana. Vous auriez scandalisé ma vieille nourrice.
— Pourquoi ? demanda vaguement Johana. Asseyez-vous, Margarida, et parlez-moi. Cela me fera du bien. Parlez-moi de cette vieille nourrice.
— Il fait trop chaud ici. Venez dans la galerie, où il y aura plus d’air. Si vous le souhaitez, nous pourrons emprunter le passage privé jusqu’à la chambre à coucher de Sa Majesté le roi. Là, nous pourrons vider notre cœur dans un cadre agréable… et discret.
— Je resterais coincée si je voulais passer par là. C’est trop étroit, et je suis trop grosse. Mais parlez-moi de votre nourrice. Pendant des heures, vous avez écouté mes doléances, et vous ne m’avez jamais dit quelles sont vos origines.
— Venez d’abord, dit-elle en lui tendant la main.
Johana quitta son siège, lissa sa robe et s’en alla bras dessus bras dessous avec Margarida dans la galerie dallée qui dominait la petite cour du palais.
— Je viens d’Écosse, déclara Margarida. Ce n’est pas aussi loin, aussi sauvage et aussi froid qu’on veut bien le dire, mais je dois tout de même avouer que ce n’est pas comme ici. Chaque jour, qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve, ou même lorsque les vents hurlaient sur la lande, porteurs de neige et de glace, ma nourrice m’obligeait à sortir.
Margarida se pencha à la balustrade pour observer les arbustes bien taillés dans la cour ensoleillée.
— L’Écosse ne ressemblait en rien à cela, reprit-elle avec un geste qui englobait la cour et ses arbres, le soleil et l’air chaud. Mais ma nourrice avait coutume de dire que le vent frais fait des enfants robustes. « Il faut marcher chaque jour, Mary », disait-elle quand elle me prenait par la main et m’entraînait dans la campagne alors que je tremblais sous ma pèlerine.
— Mary ? répéta Johana en hésitant sur ces sonorités peu familières.
— Oui. Ne vous ai-je pas dit qu’on m’appelait ainsi ? Ce n’est pas un nom compliqué, mais notre défunte reine était comme vous, ma chère Johana, elle ne parvenait pas à le prononcer. Elle a donc décidé de m’en donner un nouveau.
— Pourquoi pas Maria ?
— La reine Maria disait qu’il y en avait déjà assez à la cour, et elle n’en voulait pas une de plus. Comme c’est l’un de mes autres prénoms, elle a choisi de m’appeler Margarida. Je m’y suis faite. Venez, dit-elle en la prenant par la main.
Les galeries qu’elles parcouraient et les pièces qui donnaient dessus relevaient des appartements royaux, installés pour Sa Majesté la reine et pour les filles du roi ainsi que pour leurs dames de compagnie. Elles dominaient la cour et, des fenêtres au sud, on voyait le verger de Sa Majesté. Cette disposition permettait aux dames royales de vaquer à leurs activités sans subir les regards des jeunes officiers désœuvrés et parfois tapageurs en garnison au palais.
Les officiers avaient pour eux la grande cour : ils y jouaient aux cartes ou aux dés, ils s’entraînaient à l’arc en visant les murailles, à moins qu’ils ne tirent sur des lapins assez fous pour s’échapper de la devesa royale, la réserve de chasse située au sud du palais.
— Cela m’a fait un plaisir extrême de parler d’autre chose que de mes infortunes, Margarida, dit Johana avec un sourire forcé, mais je crois que je vais devoir regagner mes appartements.
— Certainement pas. Vous allez m’accompagner dans la cour de Sa Majesté la reine. J’ai demandé qu’on nous apporte des rafraîchissements sous les arbres. Nous nous assiérons, nous mangerons et nous bavarderons. Je ne vous ai pratiquement pas parlé depuis le jour où vous avez quitté les bons soins des sœurs. Vous m’avez manqué, Johana. Venez, vous n’êtes pas trop grosse pour descendre dans la cour.
— Je marche toujours, dit Johana. Je sors tôt le matin. C’est ainsi que j’échappe aux regards appuyés des officiers et à la sympathie des dames. Mais puisque vous insistez, Margarida, je n’ai plus la force de résister.
Elle suivit docilement son amie jusqu’à l’escalier. Elles s’assirent à l’ombre d’un citronnier ; entre elles, une servante disposa une petite table où fruits, viandes froides, olives et noix étaient particulièrement tentants.
— Vous devez manger, lui conseilla Margarida. On m’a dit que vous n’avalez quasiment rien.
— Je ne peux pas, répondit-elle. Une olive m’étoufferait.
— Pour l’amour de l’enfant que vous portez, vous devez manger, insista Margarida.
Elle prit une poire mûre et en découpa une tranche que Johana mangea lentement avec un sourire d’impuissance.
— J’ignore comment vous parvenez à me traiter comme un petit enfant. Nul autre que vous n’y arrive, Margarida. Pas même mon père.
— Il est temps qu’on s’occupe de vous, répondit Margarida en coupant une autre tranche.
— Quand êtes-vous revenue à la cour ? demanda Johana en repoussant le morceau qu’on lui offrait. Je croyais que vous aviez décidé de vous tenir à l’écart de toutes ces frivolités. Je pensais même que vous aviez prononcé vos vœux.
— Peu de temps après votre mariage. Une des relations de mon époux m’a trouvé cette situation et, peu après, je suis revenue comme dame de compagnie de la princesse Constança.
— Pourquoi avoir changé d’avis ?
— C’est à cause de vous, d’une certaine façon. Quand vous êtes partie, et que vous avez emporté toute votre vivacité, toute votre énergie, avec vous, le couvent m’est apparu comme une tombe. Brusquement j’ai eu de nouveau envie de compagnie, j’ai voulu pouvoir parler avec des dames comme vous.
— Mais vous étiez heureuse chez les sœurs, s’étonna Johana. Ou, tout au moins, plus heureuse que moi.
— Pas vraiment. Mon mari était mort, mes fils avaient été envoyés au loin pour devenir des hommes. N’ayant pas ma place à la cour d’Écosse et pas de possibilité de me remarier là-bas, j’en ai conclu qu’il m’était impossible d’y retourner. Je me suis réfugiée chez les religieuses, chez qui je mourrais en paix. Mais vous êtes arrivée, tel un moineau perdu dans la tempête qui a besoin de réconfort. En vous aidant, j’ai retrouvé la joie de vivre. Vous m’avez sauvé la vie, Johana, et je me propose de faire de même pour vous, que vous le vouliez ou non. Mais à propos de moineau, je vous trouve bien chétive pour une femme aussi grosse. Auriez-vous des problèmes ? Je veux dire, d’autres que je ne connaîtrais pas ?
— Rien de surprenant, hélas, dit Johana d’une voix mourante.
— Qu’est-ce ?
— Aujourd’hui, le procurateur m’a adressé une lettre pour m’expliquer qu’il a examiné attentivement les charges retenues contre mon époux et qu’il regrette de ne pouvoir influer sur le cours de la justice.
— Cet homme est un sauvage, cracha Margarida. Je pourrais vous raconter de ces choses sur son compte… mais je m’en abstiendrai. Pour le moment, en tout cas. Qu’allez-vous faire ?
— Je l’ignore, Margarida. J’ai tout essayé, en vain.
— Vous ne pouvez pas abandonner. Où est donc votre courage, petit moineau ? Je vous aiderai si je le puis, mais vous devez d’abord vous confier à moi. Nous sommes seules ici, ajouta-t-elle en baissant la voix, et si nous parlons doucement, nul ne nous entendra. Dites-moi, qu’est-il arrivé à Arnau ? Où est-il ?
Johana secoua la tête.
— Dans un endroit sûr, du moins je l’espère. Je ne sais même pas s’il est en vie.
— Comment, vous ignorez vraiment où il se trouve ?
— Margarida, si je le savais, je le rejoindrais et je m’assiérais à ses côtés jusqu’à ce qu’il se remette ou qu’il meure dans mes bras. Mais si j’allais le retrouver… Pour l’heure, je représente un danger pour lui. Je ne puis sortir d’ici sans être remarquée.
— Je sais qu’il a été jeté en prison, dit sobrement Margarida. De manière injuste, certainement.
Elle regarda son amie dans les yeux.
— Je sais aussi qu’une âme courageuse a organisé son évasion.
— C’est vrai, répondit simplement Johana.
— Ne vous inquiétez pas, petit moineau. Je n’en parlerai pas aux autres. J’ignore qui est l’auteur de cette évasion, mais je ne connais qu’une femme qui ait assez de courage pour entreprendre une telle action et assez de perspicacité pour réussir. Que s’est-il passé ?
— Je n’ai pu tout organiser moi-même, se résigna à révéler Johana. Les circonstances m’ont contrainte à m’appuyer sur de fidèles serviteurs. Quelqu’un a parlé. Arnau a été agressé alors qu’il quittait la ville.
— Et grièvement blessé, paraît-il.
— C’est la vérité.
— Combien de serviteurs avez-vous mis dans le secret ? Beaucoup ?
— Deux seulement. À l’un d’eux, je confierais mes jours. S’il a trahi Arnau, les mots vérité et honnêteté n’ont plus leur place en ce monde. Quant à l’autre… Arnau a foi en lui. Je n’ai aucune raison de douter de lui, mais j’en suis moins sûre. Bien entendu, un des geôliers que nous avons soudoyés a pu l’être une seconde fois pour nous trahir.
— Qui haïrait assez Don Arnau pour cela ? Je suis persuadée que vous l’avez déjà très bien payé et que vous lui en avez promis davantage s’il restait fidèle à sa parole. Et l’on vous dit toujours très riche. N’est-ce pas vrai ?
Johana ignora cette ultime question et préféra secouer la tête.
— Oui, il a été grassement payé, et il devait l’être encore plus si l’évasion réussissait. J’ignore qui est notre ennemi. Tout ce que je sais, c’est que mon mari est comme mort. S’il se remet, il sera jugé, condamné et exécuté avant que je puisse le faire sortir du pays. J’ai supplié le procurateur, Margarida. Et le connaissant comme vous, je lui ai offert de l’or – beaucoup d’or. De tout évidence, il refuse de m’entendre.
— Je veux bien le croire, il est en effet sourd aux suppliques des femmes. Mais à votre or… cela m’étonne. Il y a peu de choses que ses amis et lui-même ne feraient pour s’enrichir encore et toujours. Il doit penser qu’il gagnera plus à rejeter votre demande qu’à l’écouter.
— Vous voulez dire que quelqu’un aurait surenchéri sur moi ?
— Vous voyez une autre raison à son refus ? Il vous faut chercher de l’aide ailleurs.
— À qui d’autre puis-je m’adresser ? À l’oncle de Sa Majesté, le prince Pere ? Il ne me connaît pas et, je le crains, ne fait pas confiance à Arnau.
— Je vais écrire à Sa Majesté la reine, dit Margarida. Et quand la princesse Constança arrivera, elle écrira à son père le roi.
— J’ai peur qu’il ne soit trop tard, ma pauvre Margarida. Mon mari sera déjà mort.
— Nous allons nous en occuper, dit Doña Margarida d’une voix assurée.
Après le dîner, qu’elle prit dans sa chambre, Johana sortit une fois de plus. Elle ne supportait pas la frivolité de la conversation des dames demeurées au palais, mais elle acceptait encore moins la solitude. Margarida avait réveillé en elle la soif de parler à quelqu’un. Elle était, hélas, introuvable. Johana s’assit dans la petite cour ; la chaleur de l’après-midi et les nuits d’insomnie concouraient à la rendre somnolente. Elle ferma les yeux et s’efforça d’oublier un bref instant tout ce que la vie lui avait pris.
— Vous semblez bien paisible, dame Johana, dit une voix masculine. Après tout ce que j’ai entendu dire, je m’attendais à vous trouver abîmée dans le chagrin et incapable de parler.
— Vraiment, monseigneur ? répliqua Johana en haussant un sourcil. Et pourquoi donc ?
— Je croyais que la douleur d’une veuve s’exprimait ainsi, dit Bernard Bonshom, seigneur de Puigbalador.
— Je n’ai pas encore été informée de mon veuvage. Quand le moment viendra, s’il vient, j’exprimerai sans doute mon affliction.
— C’est vrai, mais un homme dont l’épouse bien-aimée est sur le point de trépasser la pleure autant que s’il l’avait déjà perdue. Je ne croyais pas les femmes si différentes.
— Peut-être ne le sommes-nous pas, dit Johana en bâillant. Mais vous, monseigneur, que je pensais libre de tout souci, me semblez fort préoccupé.
— Je le suis, en effet, dame Johana. Ce ne sont pas des choses importantes, je l’avoue, plutôt tout un fatras de bêtises. Je sors de dîner avec maître Pere Vidal, un homme ridicule qui, deux heures durant, m’a servi en plus de son vin toute une litanie de jérémiades.
— De quoi maître Pere Vidal a-t-il à se plaindre ? demanda vivement Johana.
— Je comprends votre courroux, dit Bonshom. Comparé à la situation de votre mari, il atteint à la perfection. Mais c’est un homme ambitieux, madame, très ambitieux. Si ambitieux même qu’il abandonnerait une partie de son or pour voir sa fille épouser un personnage titré. S’il se plaignait, c’est que l’entreprise qu’il a montée avec votre mari pourrait bien sombrer dans la tempête.
— La tempête ?
— Celle qui vous a fait tomber si bas, pardonnez-moi de le dire. Si cela se produit, comment pourra-t-il donner à son enfant une dot digne d’un noble ?
— Qu’attendait-il de vous, monseigneur ?
— Il pensait que je pourrais régler le problème en chuchotant quelques paroles à la personne idoine.
— Et le pourriez-vous ?
— Si cette demande m’était exprimée par quelqu’un de précis, je le pourrais, oui, dit-il en se penchant vers sa main qu’il effleura de ses lèvres.
— Avant d’examiner plus attentivement cette question, monseigneur, je crois qu’on vous appelle.
Il se retourna et vit un serviteur en livrée royale traverser la cour et se diriger vers eux.
— Encore ? C’est ce qui me déplaît ici, dame Johana. Le service apporte certaines compensations, mais on est toujours à la merci d’autrui. Il y a si peu d’endroits où se cacher. Mais peut-être est-ce vous qu’il cherche, madame.
Ce n’était pas le cas. Le serviteur s’approcha de Bonshom et chuchota poliment à son oreille.
— Tu en es sûr ?
— Oui, monseigneur. Il attend près de l’escalier de la grande cour. Désirez-vous que je vous y accompagne ?
— Je peux le trouver moi-même. Quel insolent, ajouta-t-il à l’adresse de Johana. Mais je crains de devoir vous abandonner.
— Monseigneur, je vous excuse de me priver de votre présence, fit dame Johana, qui encore une fois ferma les yeux.
— Je vous remercie, madame, dit le noble Bonshom.
Le seigneur de Puigbalador abandonna le calme de la petite cour du palais pour le tumulte de la grande.
— Je vous ai dit de ne pas me déranger ici, commença-t-il. Vous y êtes trop connu et, un jour, je trouverai ça gênant.
— Je le regrette infiniment, monseigneur, mais je ne désirais pas confier mon rapport au parchemin ni vous le faire porter par un messager.
— Au fait, et vite.
— Oui, monseigneur, murmura l’homme. Ici ?
— Vous avez mieux à me proposer ? Qui pourrait nous entendre ?
Il est vrai qu’entre ceux qui travaillaient et s’interpellaient bruyamment et ceux qui passaient leur temps à jouer, on aurait eu du mal à entendre le tintement des pièces de monnaie sur le pavé, encore moins le murmure d’une conversation à voix basse.
— Je suis désolé, monseigneur, mais je n’ai pas encore trouvé ce que vous cherchiez. J’ai essayé tous les endroits que vous m’avez suggérés, ainsi que plusieurs autres, en vain chaque fois. Il a apparemment disparu sans laisser de trace.
— Et la femme ?
— Elle ne l’a pas, quoi qu’on ait pu nous dire. Je le jure. J’ai fouillé personnellement. Pas la moindre trace, je vous le répète. Mon informatrice me dit aujourd’hui qu’elle n’était pas sûre que la femme l’avait en sa possession, elle le croyait simplement. Je ne doute pas qu’elle savait qu’on ne la paierait pas tant qu’elle n’aurait pas apporté quelque chose de précis.
— J’espère que vous avez récupéré ce que vous lui avez donné, dit Bonshom avec un air vicieux. Je veux ce titre de propriété. Il a une grande valeur.
— Dois-je continuer à chercher ? demanda l’homme.
— Essayez le domaine. Posez des questions.
— Oui, monseigneur.
— Mais ne mettez pas un mois. Le temps compte.
— Désirez-vous que je me rende au manoir d’Elna ?
— Il ne s’y trouve probablement pas. Je m’en occuperai. Vous savez où me contacter si vous avez du nouveau.
— Oui, monseigneur.
— Je reviens ici la semaine prochaine.
— Fort bien, monseigneur.