NOTES:

[1] Tissot (Simon-André), illustre médecin, né en Suisse en 1728, mort en 1797. Ses œuvres choisies forment 8 vol. in-8º (Paris, 1809). Beaumarchais fait ici allusion à deux de ses principaux écrits: De la santé des gens de lettres (1769, in-32), et Essai sur les maladies des gens du monde (1770, in-12), dont le succès fut populaire et considérable.

[2] Allusion à un journaliste de Bouillon qui avait fort malmené Beaumarchais et sa pièce.

Il avait déjà parlé de ces critiques aux comédiens eux-mêmes dans une lettre intime qu'il leur adressait quelque temps avant d'écrire cette épître-préface: «Tant qu'il vous plaira, Messieurs, de donner le Barbier de Séville, je l'endurerai avec résignation. Et puissiez vous crever de monde, car je suis l'ami de vos succès et l'amant des miens... Si le public est content, si vous l'êtes, je le serai aussi. Je voudrais bien pouvoir en dire autant du Journal de Bouillon; mais vous avez beau faire valoir la pièce, la jouer comme des anges, il faut vous détacher de ce suffrage; on ne peut pas plaire à tout le monde.

«Je suis, Messieurs, avec reconnaissance, etc...

«Signé: Caron de Beaumarchais

(Lettre citée par M. de Loménie, tome II)

[3] Eugénie et les Deux Amis.

[4] Mémoires judiciaires contre les sieurs de Goëzmann, Marin, Lablache et d'Arnaud (1774).

[5] Ce sera l'opéra de Tarare.

[6] On peut ainsi préciser facilement l'époque où Beaumarchais écrivait cette préface, la 17e représentation du Barbier ayant eu lieu le mercredi 16 août 1775, et la 18e le samedi suivant.

[7] Imbroglio.

[8] Mot de l'invention de Beaumarchais.

[9] La résille.

[10] Célèbre astrologue-nécromancien du temps de Henri II. Catherine de Médicis le fit venir à Paris et eut souvent recours à lui pour les expériences de divination auxquelles on sait qu'elle se livrait.

[11] Beaumarchais présente ici par avance la scène de la reconnaissance de Figaro, que nous retrouverons dans la Folle Journée.

[12] La citation est inexacte, d'autant mieux que le mot principal «le hasard», sur lequel repose l'argumentation de Beaumarchais, ne s'y trouve même pas. Voici d'ailleurs le passage même dans son intégrité: «J'avois besoin d'un homme que je pusse, dans ces conjonctures, mettre devant moi. Il me falloit un fantôme, mais il ne me falloit qu'un fantôme, et, par bonheur pour moi, il se trouva que ce fantôme fut petit fils d'Henri le Grand, qu'il parla comme on parle aux halles, ce qui n'est pas ordinaire aux enfants d'Henri le Grand, et qu'il eut de grands cheveux bien longs et bien blonds. Vous ne pouvez vous imaginer le poids de cette circonstance; vous ne pouvez concevoir l'effet qu'ils firent dans le peuple.» (Mémoires de Retz, édition Charpentier, 1865, tome Ier, page 267.)

[13] Vieux mot.

[14] Terme chirurgical: celui qui pratique la saignée. Il vaudrait mieux phlébotomiste. D'ailleurs, usuellement, on n'emploie ni l'un ni l'autre mot.

[15] Hédelin, abbé d'Aubignac, né en 1604, mort en 1676. Il a composé, d'après Aristote, un ouvrage assez médiocre, Pratique du théâtre (1669, in-4º), auquel Beaumarchais fait ici allusion. Il détestait Corneille, dont il était jaloux, et il a donné une tragédie, Zénobie, qui n'eut aucun succès.

[16] Elle en supporta, et de la meilleure, comme tout le monde le sait. Voici les titres des principales œuvres musicales inspirées par le Barbier:

Le Barbier de Séville, opéra bouffe de Païsiello, joué pour la première fois à Saint-Pétersbourg en 1780, et à Paris le 12 juillet 1789, deux jours avant la prise de la Bastille;

Le Barbier de Séville, opéra de Nicolo Isouard, joué à Malte à la fin du siècle dernier;

Le Barbier de Séville, ballet en trois actes, de Blache et Duport, représenté à l'Opéra le 30 mai 1806;

Le Barbier de Séville, opéra bouffe en deux actes, du maestro G. Rossini, joué pour la première fois à Rome en décembre 1816, et à Paris le 26 octobre 1819;

Almaviva et Rosine, pantomime avec musique, sans nom d'auteur, jouée à la porte Saint-Martin le 19 avril 1817;

Enfin plus tard la Folle Journée servira de thème à la musique de Mozart.

[17] Fameux danseur de l'Opéra (1748-81) qui s'était baptisé lui-même le Dieu de la danse. Il est mort en 1808, à soixante-dix-neuf ans. Sa femme, qui a été aussi très-célèbre comme danseuse, est morte la même année, à cinquante-six ans.

[18] Bercher, dit Dauberval, danseur comique, mort en 1806, à soixante-quatre ans. Il a appartenu à l'Opéra de 1761 à 1783, classé dans ce qu'on appelait les danseurs seuls, c'est-à-dire les grands premiers sujets. On l'avait surnommé le Préville de la danse. Il a composé quelques ballets.

[19] Verbe de la composition de Beaumarchais.

[20] L'un des manuscrits du Théâtre-Français orthographie Figaro, tout le long de la pièce, Figuaro.

[21] Ce qu'on nomme chez nous un «beau»; mais un «beau» vulgaire, une sorte de coq de village ou d'artisan endimanché.

[22] Dans le manuscrit de la Comédie-Française Basile est qualifié «organiste et musicien italien».

[23] Capitale de l'Andalousie, dit le manuscrit.

[24] Cette petite partition est de nos jours difficile à trouver. La Bibliothèque du Conservatoire de musique en possède un exemplaire, en assez mauvais état, et que nous avons eu sous les yeux. C'est une partition grand in-4º arrangée pour orchestre avec l'indication des jeux de scène, des paroles et des voix. On lit sur la première page cette note manuscrite: On croit que cette musique est de Beaumarchais, et au verso, de la même main: Cette musique est de M. de Beaumarchais. La musique du Barbier n'accompagnant pas, comme dans les Deux Amis, la pièce imprimée, et n'offrant d'ailleurs, à cause de sa médiocrité, aucun véritable intérêt, nous avons jugé inutile de la reproduire.

[25] Variante 1.

[26] Variante 2.

[27] Variante 3.

[28] Variante 4.

[29] Variante 5.

[30] Variante 6.

[31] Variante 7.

[32] Variante 8.

[33] Variante 9.

[34] Variante 10.

[35] Variante 11.

[36] Variante 12.

[37] Variante 13.

[38] Variante 14.

[39] Mot fabriqué par Beaumarchais à l'adresse du censeur Marin, l'un de ses adversaires dans l'affaire Goëzmann.

[40] Encore un mot inventé pour désigner les journalistes, les critiques, etc., qu'il appelle encore «les puces» dans le manuscrit du Théâtre-Français.

[41] Variante 15.

[42] Variante 16.

[43] Variante 17.

[44] Bartholo n'aimoit pas les drames. Peut-être avoit-il fait quelque Tragédie dans sa jeunesse. (Note de Beaumarchais.)

[45] Variante 18.

[46] Variante 19.

[47] Variante 20.

[48] Variante 21.

[49] Variante 22.

[50] Variante 23.

[51] Variante 24.

[52] Variante 25.

[53] Variante 26.

[54] Variante 27.

[55] Variante 28.

[56] Variante 29.

[57] Variante 30.

[58] Variante 31.

[59] Variante 32.

[60] Variante 33.

[61] On dit aujourd'hui besoigneux.

[62] Variante 34.

[63] Variante 35.

[64] Variante 36.

[65] Variante 37.

[66] Variante 38.

[67] Variante 39.

[68] Variante 40.

[69] Variante 41.

[70] Variante 42.

[71] Le mot enfiévré, qui n'est plus françois, a excité la plus vive indignation parmi les Puritains Littéraires; je ne conseille à aucun galant homme de s'en servir: mais M. Figaro!... (Note de Beaumarchais.)

[72] Variante 43.

[73] Variante 44.

[74] Variante 45.

[75] Variante 46.

[76] Variante 47.

[77] Variante 48.

[78] Vieux mot: à me sentir de la douleur.

[79] Variante 49.

[80] Variante 50.

[81] Variante 51.

[82] Variante 52.

[83] Variante 53.

[84] Variante 54.

[85] Variante 55.

[86] Variante 56.

[87] Variante 57.

[88] Variante 58.

[89] Variante 59.

[90] Trait emprunté textuellement par Beaumarchais à une petite comédie d'à-propos de Brécourt, l'Ombre de Molière (1674).

[91] Variante 60.

[92] Variante 61.

[93] Variante 62.

[94] Variante 63.

[95] Variante 64.

[96] Variante 65.

[97] Variante 66.

[98] Variante 67.

[99] Variante 68.

[100] Variante 69.

[101] Variante 70.

[102] Variante 71.

[103] Variante 72.

[104] Variante 73.

[105] Variante 74.

[106] Variante 75.

[107] Variante 76.

[108] Variante 77.

[109] Variante 78.

[110] Variante 79.

[111] Variante 80.

[112] Variante 81.

[113] Variante 82.

[114] Variante 83.

[115] Variante 84.

[116] Variante 85.

[117] Variante 86.

[118] Variante 87.

[119] Variante 88.

[120] Cette Ariette, dans le goût Espagnol, fut chantée le premier jour à Paris, malgré les huées, les rumeurs et le train usités au Parterre en ces jours de crise et de combat. La timidité de l'Actrice l'a depuis empêchée d'oser la redire, et les jeunes Rigoristes du Théâtre l'ont fort louée de cette réticence. Mais si la dignité de la Comédie Française y a gagné quelque chose, il faut convenir que le Barbier de Séville y a beaucoup perdu. C'est pourquoi, sur les Théâtres où quelque peu de Musique ne tirera pas autant à conséquence, nous invitons tous Directeurs à la restituer, tous Acteurs à la chanter, tous Spectateurs à l'écouter, et tous Critiques à nous la pardonner, en faveur du genre de la Pièce et du plaisir que leur fera le morceau. (Note de Beaumarchais.)

[121] Encore un vieux mot: se déranger souvent à propos de rien, perdre son temps en «flâneries» inutiles.

[122] Variante 89.

[123] Variante 90.

[124] Variante 91.

[125] Variante 92.

[126] Variante 93.

[127] Variante 94.

[128] Variante 95.

[129] Variante 96.

[130] Variante 97.

[131] Variante 98.

[132] Variante 99.

[133] Variante 100.

[134] Variante 101.

[135] Variante 102.

[136] Variante 103.

[137] Variante 104.

[138] Variante 105.

[139] Variante 106.

[140] Variante 107.

[141] Variante 108.

[142] Variante 109.

[143] Variante 110.

[144] Variante 111.

[145] Variante 112.

[146] Variante 113.

[147] Variante 114.

[148] Variante 115.

[149] Variante 116.

[150] Variante 117.

[151] Variante 118.

[152] Variante 119.

[153] Variante 120.

[154] Variante 121.

[155] Rôle du dragon dans le Déserteur de Sedaine et Monsigny, joué pour la première fois à la Comédie-Italienne le 6 mars 1769.

[156] Sans doute pour «irréfutable».

[157] Sauvage du Canada.

[158] Jambe grosse et enflée.

[159] Bartholo coupe le signalement à l'endroit qu'il lui plaît. (Note de Beaumarchais.)

[160] A cette tourière Beaumarchais substitua en variante sur le manuscrit (provenant de Londres) «un vieux avare», et le couplet commençait alors ainsi:

Cet avare, chargé d'or,
Vêtu d'un habit de bure,
Tient la clef de son trésor...

L'autre manuscrit, celui de la Comédie, donne encore une autre variante:

AIR: Robin Turelure.

Pour irriter nos désirs,
Bartholina sous la bure
Tient la clef de nos plaisirs.

D'ailleurs, tout le passage relatif à sœur Vénus est raturé sur le manuscrit, mais assez légèrement cependant pour être très-facilement lu.

[161] Bouilloire à large ventre, avec un bec pour diriger le liquide et une anse pour saisir le vase.

[162] Voyez, sur cette librairie, la lettre suivante.

[163] Le principal employé de la maison Dulau m'en fit voir la mention sur le Catalogue de cette année-là. Le prix en était marqué 300 francs. C'était bien modeste, pour ne pas dire bien modique: il ne vint cependant pas un seul amateur. Pour les Anglais, en dehors de nos grands classiques, notre littérature n'existe guère, comme la leur au reste n'existe pas pour nous, en dehors de Shakespeare, Milton, Byron, Scott et quelques autres. Beaumarchais, en 1828, était presque un inconnu pour eux. L'est-il beaucoup moins aujourd'hui? En tout cas, ce ne sont pas ses pièces qui l'auront popularisé à Londres. On sait que, pour ne pas froisser la gentry, le Mariage de Figaro, cette satire de toutes les noblesses en décadence, est défendue encore aujourd'hui sur les mêmes théâtres où l'on joue la Grande Duchesse d'Offenbach!

[164] C'était un billet de banque de 500 francs[A]. La maison Dulau, qui n'avait pas trouvé marchand à 300 francs, en 1826, avait cru faire une affaire excellente par cette plus-value de 200 francs en 1863.

[165] Ils n'y arrivèrent que six semaines après, à cause du retard que la personne qui s'était chargée de les rapporter dut subir pour son retour de Londres à Paris. Édouard Thierry se hâta de m'en faire part. Voici son billet:


«Mon cher ami,

«Nous avons les manuscrits de Beaumarchais entre les mains. Quand vous voudrez les venir voir, ou pour mieux dire les revoir, je mettrai mon cabinet à votre disposition.

«Tout à vous.

«Édouard Thierry.

«16 novembre 1863.»


[A] Le prix précis de l'achat a été de 509 fr. 10 c. J'ai relevé, moi-même, ce chiffre porté, à la date du 26 septembre 1863, sur le registre des dépenses journalières de la Comédie-Française, qui m'a été obligeamment communiqué par l'aimable secrétaire du théâtre, M. Verteuil.

GEORGES D'HEYLLI.

[166] Il s'était fait, dit Chateaubriand, «libraire du clergé français émigré.» (Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 273.)—Il publia, en 1799, une des premières éditions du Génie du Christianisme.

[167] Le fait fut raconté, non sans dépit, par le principal employé de la librairie Dulau, à la personne chargée de rapporter les manuscrits, et qui à son tour le raconta à Édouard Thierry, de qui je le tiens.

[168] J'aurais pu songer à la famille même de Beaumarchais, mais la seule personne que j'y connusse, M. Lemolte Chalary, conseiller à la Cour royale d'Orléans, fils d'une des sœurs de Beaumarchais, était alors en voyage comme tout bon magistrat qui prend ses vacances, et je ne savais où l'atteindre. Quand je le vis à son retour, il en fut très-fâché, moins encore pourtant que M. Delarue, petit-fils de Beaumarchais, qui vint me voir après ma lettre au Temps. Il doutait d'abord de la réalité de la découverte, mais lorsque je l'en eus convaincu, il eut le plus vif regret de n'en pas avoir été instruit le premier à cause des révélations parfois compromettantes que pouvait contenir la partie politique des manuscrits.

[169] Ce furent ses propres expressions.

[170] On sait de quelle faveur il jouissait près de ce ministre, qui le remit à flot. Je lis dans les Nouvelles de la cour, conservées aux archives du château d'Harcourt, sous la date du 13 septembre 1776: «Les affaires du sieur Caron de Beaumarchais commencèrent à se trouver en meilleur état, grâce au goût qu'a pris pour lui M. de Maurepas, que ses saillies amusent beaucoup.»

[171] Au mois de janvier 1776.—C'est cette négociation, où le plus beau rôle ne fut pas pour Beaumarchais, et que l'on connaît déjà par les publications de M. Frédéric Gaillardet, qui tenait surtout au cœur de M. Delarue quand il vint me parler des manuscrits de son grand-père. Elle est ici plus complète que partout et ne tient pas moins d'un volume.

[172] Voyez l'appendice IV.

[173] Nous avons donné cette pièce dans notre notice sur le Barbier.

[174] La Comédie-Française était alors au faubourg Saint-Germain, rue de l'Ancienne-Comédie.

[175] Pièce de vers badine et médiocre dont je donne seulement la première et la dernière strophe.

[176] Avec un curieux post-scriptum resté inédit.

[177] Cette lettre fait partie de la correspondance publiée par Gudin, lettre XXXIX, 7º vol. des Œuvres complètes.

[178] Cette lettre ne figure pas dans l'édition de 1809.

[179] M. de Loménie, qui a sans doute de bonnes raisons pour le faire, ayant eu entre les mains tous les papiers de Beaumarchais possédés par sa famille, attribue positivement cette farce à Beaumarchais lui-même, et il la déclare excellente et parfaite en son genre.

[180] Beaumarchais, si fin et si expérimenté en matière de ruses et de supercheries, se laissa pourtant prendre, comme tant d'autres, à l'imposture de la chevalière d'Éon, qui était bien en réalité un chevalier, ainsi que le prouva son autopsie, faite en Angleterre, où d'Éon résidait, le jour même de sa mort, 21 mai 1810, par le docteur Copeland, en présence de plusieurs témoins, et entre autres du Père Élysée, premier chirurgien de Louis XVIII. «D'Éon, dit le rapport, avait été un homme parfaitement conformé.»

[181] Drame représenté pour la première fois au Théâtre-Français le 26 avril 1865.

[182] Nous savons de plus, par des renseignements pris sur place et aux meilleures sources, que M. de Girardin n'a «jamais» mis les pieds aux archives de la Comédie-Française. D'ailleurs sa franchise bien connue et la tournure indépendante de son esprit défendent toute supposition d'imitation ou de plagiat dissimulé.

[183] Le Supplice d'une femme, drame en 3 actes avec une préface. 1 volume in-8º, paru depuis en in-18, Paris, Michel Lévy, 1865.

[184] Le Supplice d'une femme, drame en 3 actes, reçu par le comité du Théâtre-Français le 14 décembre 1864 (tiré à 100 exemplaires).

Lire aussi, pour être tout à fait au courant de la discussion très-vive qui s'éleva entre M. de Girardin et son collaborateur au sujet des remaniements que ce dernier fit subir au Supplice d'une femme, la curieuse brochure de M. A. Dumas fils: Histoire du Supplice d'une femme (réponse à la préface de M. de Girardin). 1 vol. in-8º, Paris, Michel Lévy, 1865.

[185] Cette première version a elle-même beaucoup de variantes; les archives du Théâtre-Français conservent plusieurs textes différents, retouchés et modifiés par M. de Girardin lui-même avant la bienheureuse intervention de M. Dumas fils.

[186] Il est bien entendu que l'analogie que je signale est surtout et beaucoup plus frappante avec le Supplice d'une femme avant les réductions et amputations que lui fit subir l'auteur de Diane de Lys.

[187] Lisez dans la pièce primitive de M. de Girardin la longue et étrange scène d'explication qui a lieu entre les deux amants, rapprochez-la de la scène analogue dans l'Ami de la maison, puis comparez.

[188] Je parle toujours, et ici surtout, du drame même tel qu'il a été conçu et d'abord exécuté par M. de Girardin.

[189] Et je le répète, le lecteur d'ailleurs le verra bien aussi avec l'analyse que je lui donne de l'Ami de la maison, ce drame, sans un remaniement obligé ne serait certainement pas joué, malgré le renom éclatant de son auteur vrai ou supposé, jusqu'à la fin de son troisième acte.

[190] Le dialogue que nous donnons ici n'est pas la reproduction textuelle mais seulement le résumé du dialogue même du drame original.

[191] Quelques-uns de mes lecteurs trouveront peut-être cette scène chargée de longueurs, mais peut-être en a-t-elle la permission. Lecteur, ne t'indipose pas contre moi; je n'ai ni orgueil ni fausse modestie. Écoute-moi aussi, lecteur, et apprenons ensemble à n'être dupes ni des choses ni des mots qui les masquent.

Il faut bien que je ne me croie pas un imbécile, puisque j'écris; il faut bien que je sente en moi du sens, du jugement, de l'esprit même, puisque je mets ces facultés aux prises avec un sujet qui les exige. Il faut bien que je m'avoue quelque mérite, puisque je me compare... Ah! je sens, et je suis heureux de sentir avec qui je puis me comparer! Je distingue mes maîtres et me prosterne, de loin, devant ces grands hommes. Mais pour avoir ou n'avoir que le mérite de cette foule de dramatistes dont les noms ne se lisent, et encore que très-passagèrement, sur les affiches de nos spectacles, que serais-je, quand encore j'aurais appris à m'élever au-dessus de leur glaciale monotonie, de leurs beautés compassées, brillantées, de leur faire conventionnel ou calqué, de leur éclat clinquanté? La fortune de ces gens est celle de ces emprunteurs qui vivent sur les moyens de toutes leurs connaissances. Pour moi, paysan carrier, retiré dans ma chétive demeure, je vis sur mon mince fonds, défriché de mes mains. Comment ne sentirais-je pas ma médiocrité à côté de ces riches terres anoblies par de splendides châteaux qu'occupent l'opulence ou notre antique noblesse? Ami lecteur, adieu; de longtemps je ne te parlerai de moi.

(Note textuelle de l'auteur.)

[192] Je serais peu surpris, si jamais ce drame est représenté, qu'il se trouvât quelque plaisant qui, après ce mot, ajouterait: «que je vous souhaite, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi-soit-il.» (Note de l'auteur.)

[193] A la mort du père Caron, et quand il s'agit de procéder à son enterrement, l'Église lui refusa ses prières, ainsi que le constate son acte de décès, produit à l'époque du mariage de sa fille, en 1720, et où il est dit que «décédé sans avoir reconnu l'Église catholique, apostolique et romaine, cela a été cause que la sépulture ecclésiastique lui a été refusée.»

[194] Beaumarchais n'était donc que «le quatrième fils». Et cependant je lis dans la biographie du docteur Hœfer: «Beaumarchais, seul garçon dans une famille qui comptait cinq filles.» Ce qui est une deuxième inexactitude, puisque le père Caron eut six filles.

[195] Le Clavijo, de Gœthe, fut imprimé pour la première fois en 1774. On trouve parmi les personnages alors vivants qu'il met en scène, et outre Clavijo, la sœur de Beaumarchais Marie, son autre sœur, mariée à l'architecte Guilbert, et qui dans la pièce est prénommée Sophie, Guilbert, son mari, et enfin Beaumarchais lui-même. Le caractère de l'auteur de Figaro y est, comme chacun sait, très-exactement et très-curieusement présenté et dépeint.

[196] La maison de son père était alors située rue Saint-Denis, presque en face la rue de la Feronnerie, et dans le voisinage de celle où naquit, dit-on, Molière.

[197] «Personne d'ailleurs, ajoute-t-il quelques lignes plus bas, très-fine, très-hardie et assez spirituelle, à en juger par ses lettres.» Beaumarchais et son temps, tome Ier, pages 33 et 34.

[198] M. de Loménie dit, «d'après une note de Beaumarchais», qu'elle avait seulement six ans de plus que lui. De son côté, le consciencieux M. Jal cite l'extrait même du mariage, qu'il a eu sous les yeux: «Madeleine-Catherine Aubertin, âgée de 34 ans, veuve de Pierre-Augustin Franquet.»

[199] C'est à la suite de ce mariage, en 1757, qu'il prit pour la première fois le nom de Beaumarchais, qui était celui d'un «très-petit fief» appartenant à sa femme.

[200] Le certificat du chirurgien Lasalle, appelé à constater le décès, et daté du jour même (29 floréal an VII), déclare «que le citoyen Beaumarchais est mort d'une apoplexie sanguine et non autre maladie». Voyez à ce sujet les ingénieuses et véridiques raisons fournies par M. de Loménie contre la supposition du suicide, Beaumarchais et son temps, tome II, pages 526 et suivantes.

[201] Œuvres complètes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, écuyer, conseiller-secrétaire du roi, lieutenant général des chasses, bailliage et capitainerie de la Varenne du Louvre, grande vénerie et fauconnerie de France...., etc. 1809, Paris, chez Léopold Colin, rue Gît-le-Cœur. 7 vol. in-8º. Les deux derniers volumes donnent une cinquantaine de lettres de Beaumarchais. Le 7e volume est terminé par la liste des souscripteurs; on lit en tête de cette liste: S. M. l'Empereur et Roi, un pap. vél., fig.; S. M. la reine d'Espagne, dº; S. M. le roi de Westphalie (Jérôme Bonaparte), 2 pap. vélin, fig.; 3 pap. fin, fig.; puis chacun pour un exemplaire: le roi de Wurtemberg; le prince Eugène Napoléon; la princesse Élisa, grande duchesse de Toscane; le prince Cambacérès..., etc.

[202] Lettre XLVII, tome VII de l'édition précitée.

[203] Archives du département de la guerre.

[204] Archives et personnel des finances.

[205] Bulletin des Lois.

[206] Ministère de l'intérieur (archives) et secrétariat du Corps législatif.