11
« Ne bouge pas. Reste comme ça. » Adam était debout au pied du lit. Il m’épiait derrière l’objectif d’un appareil photo, un Polaroid. Je me tournai pour le regarder, toute sommeilleuse. J’étais allongée sur les draps, nue. Seuls mes pieds étaient cachés. Le soleil d’hiver traversait faiblement le voilage tiré.
« Je me suis rendormie ? Depuis combien de temps es-tu là ?
— Ne bouge pas, Alice. » L’éclair du flash m’éblouit quelques instants, puis, dans un ronronnement, le carton plastifié émergea. On aurait dit que l’appareil me tirait la langue.
« Au moins tu n’iras pas porter ça chez Boots pour le faire développer.
— Mets les bras au-dessus de la tête. C’est ça. » Il s’approcha pour m’écarter les cheveux du front, puis recula à nouveau. Tout habillé, armé de son appareil, il était animé d’une concentration froide. « Ouvre un peu plus les jambes.
— J’ai froid.
— Je te réchaufferai bientôt. Attends. »
À nouveau l’appareil émit un flash.
« Pourquoi tu fais ça ?
— Pourquoi ? » Il posa l’appareil et s’assit à côté de moi. Les deux photos gisaient sur le lit. Je m’observai prendre forme. Les clichés me semblaient cruels. J’avais la peau boursouflée, pâle, granuleuse. Je songeai au photographe de la police qu’on voit s’activer sur le lieu du crime dans les films, mais tentai d’écarter cette image. Il me prit la main, qui reposait encore placidement au-dessus de ma tête, et la pressa contre sa joue. « Parce que je le veux. » Il enfouit sa bouche dans ma paume.
La sonnerie du téléphone retentit. Nous échangeâmes un regard. « Ne décroche pas, dis-je. Ça va encore être lui.
— Lui ?
— Ou elle. »
Nous attendîmes que la sonnerie cesse.
« Et si c’était Jake ? m’exclamai-je. Le responsable de ces coups de fil ?
— Jake ?
— Qui d’autre veux-tu que ce soit ? Ces appels ont commencé dès que je me suis installée, tu m’as dit que tu n’en recevais pas avant. » Je le regardai. « Ou alors c’est peut-être une amie. »
Adam haussa les épaules. « Peut-être. » Il reprit l’appareil photo, puis je m’assis tant bien que mal sur le lit.
« Il faut que je me lève. Tu peux allumer le radiateur de la salle de bains pour moi ? »
L’appartement, situé au dernier étage d’un immeuble victorien, était Spartiate. À peine meublé, il n’était pas pourvu du chauffage central. Mes vêtements occupaient un coin de la grande armoire sombre, tandis que les affaires d’Adam étaient empilées avec soin au bout de la chambre, dans leur valise. Les tapis étaient usés, les rideaux effilochés. Une ampoule nue pendait au-dessus de la petite gazinière dans la cuisine. Nous cuisinions rarement. Au lieu de cela, nous dînions chaque soir dans de petits restaurants mal éclairés avant de retrouver le lit surélevé et nos caresses enflammées. J’étais aveuglée par la passion. Tout ce qui se trouvait en dehors de moi et d’Adam me paraissait flou, irréel. Durant toute ma vie auparavant j’avais été un sujet libre, maîtresse de mon existence et sûre de mes mouvements. Aucune de mes aventures ne m’avait vraiment écartée de cette voie. À présent j’étais à la dérive, perdue. J’étais prête à donner n’importe quoi pour sentir ses mains sur mon corps. Parfois, quand je me réveillais la première dans les heures sombres du petit matin, allongée dans le lit d’un inconnu, alors qu’il était encore plongé dans le monde secret des rêves, ou bien quand je quittais le bureau, avant de voir Adam et de sentir l’extase continue de sa présence, j’étais prise de panique à l’idée de me perdre dans un autre.
Ce matin j’avais mal. Dans la glace de la salle de bains, je découvris une écorchure livide le long de mon cou. J’avais les lèvres enflées. Adam entra et se planta derrière moi. Nos yeux se croisèrent dans le miroir. Il se lécha un doigt qu’il fit courir le long de la griffure. J’enfilai mes vêtements puis me tournai vers lui.
« Qui était la fille avant moi ? Non, ne hausse pas les épaules. Je ne rigole pas. »
Il s’arrêta un instant, comme pour soupeser les possibilités qui s’offraient à lui.
« Pourquoi ne pas faire un marché », déclara-t-il. La proposition me parut horriblement formelle. Mais, à vrai dire, il ne pouvait peut-être pas en être autrement. D’habitude les détails de notre vie amoureuse passée s’échappent lors de confessions consenties tard dans la nuit, durant les conversations qui suivent l’amour, où chacun lâche des bribes d’information en signe d’intimité ou de confiance. Nous n’étions pas passés par là. Adam me tendit ma veste. « Nous allons descendre prendre un petit déjeuner tardif, après quoi il faudra que j’aille récupérer des affaires. Ensuite… (Il ouvrit la porte.)… nous nous retrouverons ici et tu pourras me dire qui tu as connu, puis ce sera mon tour.
— Tu me diras tout ?
— Tout. »
« … Et avant lui, il y a eu Rob. Un infographiste qui se prenait pour un artiste. Il avait pas mal d’années de plus que moi, et puis une fille de dix ans qu’il avait eue avec sa première femme. C’était un type assez calme, mais…
— Qu’est-ce que vous faisiez ?
— Comment ?
— Que faisiez-vous ensemble ?
— Eh bien, on allait au ciné, au pub, on se baladait…
— Tu sais très bien ce que je veux dire. »
Bien sûr que je le savais. « Bon Dieu, Adam. Un tas de trucs. C’était il y a des années. Je ne me souviens pas des détails. » Ce qui était un mensonge, bien entendu.
« Tu étais amoureuse de lui ? »
Je revis avec mélancolie le bon visage de Rob, les moments heureux que nous avions vécus. Je l’avais adoré, du moins pendant quelque temps. « Non.
— Continue. »
Cette conversation me déplaisait. Adam était assis en face de moi, derrière la table. Il avait les mains jointes, son regard perçait le mien. J’avais déjà du mal à parler de sexualité en règle générale, mais c’était encore plus pénible sous le feu de cet interrogatoire.
« Ensuite il y a eu Laurent, mais ça n’a pas duré », marmonnai-je. Un type marrant, mais impossible.
« Oui.
— Et puis Joe, un type avec qui je travaillais.
— Tu étais dans la même boîte que lui ?
— En un sens. Et non, nous n’avons pas fait l’amour derrière la photocopieuse. »
Je poursuivis cette pesante confession sans joie. Je m’étais attendue à des aveux mutuels pimentés d’érotisme, qui se seraient terminés au lit. Au lieu de quoi je me retrouvais à égrener avec froideur le nom des hommes qui avaient occupé une place à la fois accessoire et importante dans ma vie d’une façon que je ne pouvais pas expliquer à Adam, pas ici à cette table. « Avant lui il y a eu le lycée et l’université, enfin, tu comprends… » Je laissai la phrase en suspens. L’idée de passer en revue la liste assez courte des petits copains et des aventures d’un soir de beuverie me semblait au-dessus de mes forces. Je pris une profonde inspiration. « Bon, si c’est ce que tu veux. Michael. Ensuite Gareth. Et puis Simon, avec qui je suis sortie un an et demi, et puis un type qui s’appelait Christopher, une fois. » Il me regarda. « Et un mec dont je n’ai jamais su le nom, à une fête où je ne voulais pas aller. Voilà.
— C’est tout ?
— Oui.
— Avec qui as-tu fait l’amour pour la première fois ? Quel âge avais-tu ?
— J’étais âgée comparée à mes copines. C’était Michael. J’avais dix-sept ans.
— Comment c’était ? »
Bizarrement, la question ne me parut pas embarrassante. Peut-être parce que cela me semblait très loin, parce que l’adolescente d’alors était très éloignée de la femme que j’étais maintenant. L’expérience s’était révélée captivante. Étonnante. Fascinante.
« Horrible, répondis-je. Douloureux. Sans plaisir. »
Il se pencha en avant, toujours sans me toucher.
« Tu as toujours aimé l’amour ?
— Euh, non, pas toujours.
— Tu as déjà fait semblant ?
— Comme toutes les femmes.
— Avec moi ?
— Jamais. Oh ça non.
— On peut baiser, maintenant ? » Il était toujours assis assez loin de moi, très raide sur la chaise de cuisine inconfortable.
Je parvins à rire. « Certainement pas. C’est ton tour. »
Il soupira, s’inclina contre le dossier de sa chaise, et se mit à lever les doigts, faisant le pointage de ses aventures à la manière d’un comptable. « Avant toi, il y a eu Lily, que j’avais rencontrée l’été dernier. Avant elle, il y a eu Françoise, pendant quelques années. Avant, c’était… euh…
— Tu as du mal à te souvenir ? » Derrière le sarcasme, je ne pus réprimer un tremblement dans ma voix. Je priai pour qu’il ne le remarque pas.
« Non. Lisa. Et avant Lisa une fille nommée Penny. » Il marqua une pause. « Une bonne grimpeuse.
— Combien de temps ? » Je m’étais attendue à un catalogue de conquêtes, pas à cette liste pragmatique de liaisons sérieuses. Je ressentis soudain comme une brûlure d’estomac.
« Dix-huit mois, quelque chose de cet ordre.
— Oh. » Nous restâmes assis en silence. « Tu étais fidèle ? » Je me forçai à poser la question. Ce que je voulais savoir, c’est si elles avaient toutes été belles, plus que moi.
Son regard se posa sur moi. « Ce n’était pas comme aujourd’hui. Je n’éprouvais pas pour elles cet amour exclusif.
— Combien de fois les as-tu trompées ?
— Je voyais d’autres filles.
— Combien ? »
Il fronça les sourcils.
« Je t’en prie, Adam. Une fois ? Deux, vingt fois ? Quarante ou cinquante ?
— Quelque chose comme ça.
— Quelque chose comme quarante ou cinquante ?
— Alice, viens ici.
— Non ! Non, tout cela est… C’est épouvantable. Je veux dire, pourquoi suis-je différente ? » Une pensée me frappa. « Tu ne m’as pas…
— Non ! » Le ton de sa voix était cassant. « Bon sang, Alice, tu ne vois pas ? Tu ne sens pas ? Il n’y a personne à part toi aujourd’hui.
— Comment puis-je savoir ? » Je m’entendis geindre. « J’ai l’impression d’arriver un peu tard à la fête. » Toutes ces femmes qui peuplaient sa vie. Je n’avais aucune chance.
Il se leva, fit le tour de la table. Il me redressa et prit mon visage entre ses mains. « Tu sais ce qu’il en est, Alice, n’est-ce pas ? »
Je secouai la tête.
« Alice, regarde-moi. » Il me força à lever la tête et me transperça d’un regard profond. « Peux-tu me faire confiance ? Est-ce que tu veux faire quelque chose pour moi ?
— Ça dépend, répondis-je d’une voix boudeuse, tel un enfant contrarié.
— Attends.
— Où ça ?
— Ici. Je serai de retour dans une minute. »
Ce fut un peu plus long, mais il revint au bout de quelques minutes. Je n’avais pas encore eu le temps de finir une tasse de café que la sonnette retentit. Il a une clé, me dis-je. Je ne répondis pas, mais il n’entra pas et appuya à nouveau sur le bouton. Du coup, je descendis avec un soupir. J’ouvris la porte. Adam n’y était pas. Un coup de klaxon me fit sursauter. Je tournai la tête : il était assis dans une voiture, une vieille guimbarde informe. Je me dirigeai vers lui, me penchant au niveau de la vitre avant.
« Qu’en penses-tu ?
— Elle est à toi ?
— Pour l’après-midi. Monte.
— Où allons-nous ?
— Fais-moi confiance.
— Ça a intérêt à valoir le coup. Je ferais mieux d’aller fermer la porte, non ?
— Je m’en charge. J’ai un truc à prendre. »
Je songeai sérieusement à désobéir, pourtant je finis par faire le tour et par m’installer du côté passager. Pendant ce temps Adam se précipita dans l’immeuble. Il en ressortit une minute plus tard.
« Qu’est-ce que tu es allé chercher ?
— Mon portefeuille. Et puis ça. » Il projeta le Polaroid sur le siège arrière.
Oh, mon Dieu ! pensai-je. Mais je ne dis rien.
Je gardai les yeux ouverts suffisamment longtemps pour voir que nous quittions Londres par la M1, à la suite de quoi, comme toujours quand on me conduit quelque part, je m’endormis. À un moment, une légère embardée me réveilla, et je découvris que nous avions quitté l’autoroute et traversions à présent un paysage broussailleux et sauvage.
« Où sommes-nous ?
— C’est une promenade mystère », répondit Adam avec un sourire.
Je me laissai aller à un demi-sommeil. Quand je revins à moi, je ne manquai pas de remarquer une vieille église saxonne au bord de la route, dans un paysage sans autres signes distinctifs. « Eadmund avec un A, dis-je d’une voix endormie.
— Il a perdu la tête, répondit Adam à côté de moi.
— Comment ?
— C’était un roi anglo-saxon. Quand les Vikings l’ont attrapé, ils l’ont zigouillé puis découpé en morceaux. Ils ont éparpillé son corps dans tous les coins. Son armée n’arrivait pas à le retrouver. Alors il y a eu un miracle. Sa tête s’est mise à crier “Je suis là” jusqu’à ce qu’ils la retrouvent.
— Si seulement les clés pouvaient faire pareil. Combien de fois j’ai espéré que les clés de la maison me fassent signe pour m’éviter de fouiller la moindre de mes poches jusqu’à ce que j’arrive à remettre la main dessus. »
La route bifurquait devant un monument aux morts alambiqué, surmonté d’un aigle, à la mémoire des pilotes de la RAF. Nous prîmes à droite.
« Nous y voilà », déclara Adam.
Il se rangea sur le côté de la route avant de couper le moteur.
« Où ça ? »
Adam se tourna pour récupérer l’appareil photo sur la banquette arrière. « Viens.
— J’aurais dû mettre mes bottes.
— On en a pour deux cents mètres, pas plus. »
Adam me prit la main. Nous nous écartâmes de la route pour suivre un chemin. Puis nous le quittâmes pour pénétrer dans une forêt. Ensuite nous grimpâmes une côte glissante, encore couverte des feuilles de l’automne en voie de décomposition. Adam était resté silencieux, perdu dans ses pensées. Je faillis sursauter quand il se mit à parler.
« J’ai escaladé le K2 il y a quelques années. » J’accueillis ces paroles d’un petit signe de tête accompagné d’une formule d’acquiescement, mais il semblait perdu dans son monde à lui. « Un tas de très très grands alpinistes ne l’ont jamais fait, un paquet de grands grimpeurs sont morts dans l’ascension. Une fois au sommet j’ai eu conscience que c’était presque certainement la plus belle ascension que je ferais jamais, mais je n’ai rien ressenti. J’ai regardé autour de moi, mais… » Il fit un geste méprisant. « Je suis resté là-haut environ un quart d’heure, à attendre que Kevin Doyle me rejoigne. Pendant tout ce temps j’ai calculé le temps qu’il nous restait, vérifié mon équipement, évalué les provisions dans ma tête, décidé de la voie à prendre pour la descente. Alors même que je regardais la vue, la montagne ne représentait rien d’autre qu’un problème à mes yeux.
— Alors, pourquoi tu le fais ? »
Il accueillit ma question d’un air renfrogné. « Non, tu ne comprends pas ce que je veux dire. Regarde. » Nous émergions de la forêt pour nous retrouver dans une sorte de prairie, presque une lande. « Voilà le paysage que j’aime. » Il m’entoura de ses bras. « Je suis déjà venu ici une fois auparavant, et il m’a semblé que c’était un des endroits les plus beaux que j’aie jamais vus. Nous habitons une des îles les plus peuplées du monde, mais nous voilà sur un bout de prairie à l’écart d’un sentier lui-même à l’écart d’un chemin éloigné de la route. Regarde avec mes yeux, Alice. Regarde en bas, l’église devant laquelle nous sommes passés, nichée dans ce sol comme si elle y avait poussé. Et regarde ces champs, en contrebas de l’église, même s’ils semblent très près : une table de verdure. Viens te mettre ici, à côté de ce buisson d’aubépine. »
Adam me positionna avec beaucoup d’attention. Puis il se planta face à moi, tournant la tête comme pour s’orienter avec précision. Je me dégageai de ses bras, à la fois déconcertée et mal à l’aise. Qu’est-ce que tout cela avait à voir avec ses dizaines d’infidélités ?
« Et puis il y a toi, Alice, mon seul amour », dit-il, s’écartant d’un pas en arrière pour me contempler, comme si j’étais un bijou précieux qu’il avait placé dans une vitrine. « Tu connais l’histoire selon laquelle nous sommes tous séparés en deux et passons notre vie à rechercher notre autre moitié ? Et l’espoir, que, peut-être, nous l’avons enfin trouvée est présent dans chaque aventure que nous avons, si stupide ou insignifiante soit-elle ? » Ses yeux virèrent soudain au noir, comme la surface d’un lac quand un nuage est venu obscurcir le soleil. Je frémis devant le buisson d’aubépine. « C’est la raison pour laquelle certaines se terminent si mal, parce qu’on a le sentiment d’avoir été trahi. » Il embrassa la scène du regard, avant de revenir à moi. « Mais avec toi je sais, c’est une certitude. » Je sentis ma respiration se bloquer, mes yeux s’emplir de larmes. « Ne bouge pas, je veux te prendre en photo.
— Bon sang, Adam, ne sois pas si bizarre. Embrasse-moi, serre-moi dans tes bras. »
Il secoua la tête, puis leva l’appareil devant son visage. « Je voulais te prendre en photo ici, à cet endroit, au moment où je te demandais de m’épouser. »
Le flash crépita. Mes genoux me lâchèrent. Je m’assis sur l’herbe humide. Il se précipita pour me prendre dans ses bras. « Tu vas bien ? »
Que dire ? Une sensation de joie extraordinaire s’élevait en moi. Je me remis sur pied, j’éclatai de rire et l’embrassai sur la bouche, fermement, pour sceller mon engagement.
« C’est un oui ?
— Bien sûr, idiot. Oui. Oui, oui, mille fois oui.
— Regarde, dit-il. La voilà. »
En effet, j’apparaissais, bouche bée, les yeux écarquillés, je prenais forme, à mesure que les couleurs fonçaient, que les lignes se durcissaient.
« Voilà, dit-il en me tendant la photo. Il s’agit d’un instant, mais c’est aussi une promesse. Pour l’éternité. »
Je pris la photo que je mis dans mon sac. « Pour l’éternité. »
Adam me saisit les poignets avec une impatience qui me surprit. « Tu le penses vraiment, n’est-ce pas, Alice ? Je me suis déjà donné auparavant, et j’ai été abandonné. C’est pour cette raison que je t’ai amenée ici, pour que nous puissions prendre cet engagement ensemble. » Il me lançait un regard féroce, presque menaçant. « Cette promesse est plus importante que n’importe quel mariage. » Puis il se radoucit. « Je ne pourrais pas supporter de te perdre. Je ne pourrais jamais supporter de te voir partir. »
Je le pris dans mes bras. Je lui relevai la tête et l’embrassai sur les lèvres, sur les yeux, sur sa mâchoire si ferme, dans le creux de son cou. Je lui dis que j’étais sienne, qu’il m’appartenait. Je sentis ses larmes sur ma peau, chaudes et salées. Mon seul amour.