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Toutes fondées que fussent ses intentions, Tamir dut abandonner l’espoir de partir pour Atyion de sitôt. Il y avait encore trop à faire à Ero.
Les pluies de printemps sporadiques continuaient.
Les allées qui couraient entre les rangées de cabanes édifiées à la hâte et les tentes s’apparentaient plus souvent à des canaux qu’à des chemins. On avait manqué de temps pour établir des postes de garde. Les gentilshommes assez malchanceux pour ne pas posséder de domaine où se retirer se retrouvaient coude à coude avec des familles de commerçants, quand ce n’était pas avec des mendiants à demi morts de faim qu’avaient fait affluer jusque-là les générosités éventuelles de la reine.
Elle était sur pied ou en selle depuis l’aube jusqu’au crépuscule, quand elle n’avait pas en plus à tenir sa cour. Ses repas se réduisaient souvent à un morceau de viande et un croûton de pain qu’on lui passait pendant qu’elle se démenait.
La situation n’offrait qu’un seul avantage; pour l’instant du moins, personne n’avait essayé de lui faire porter une robe ailleurs que dans la maison d’Illardi. Hors de celle-ci, elle était libre de circuler en bottes et haut-de-chausses.
Les premiers secours d’Atyion arrivèrent enfin, sous la forme d’une caravane conduite par Lady Syra, dont Lytia avait fait son sous-intendant.
Tamir se porta à sa rencontre quand le train de fournitures se présenta aux abords du camp.
« Altesse ! » Syra fit une révérence puis lui remit un état minutieux de ce qu’elle convoyait. « J’ai apporté de la toile de tente, des couvertures, de la bière, de la farine, du mouton salé, du poisson séché, du fromage, des haricots secs, du bois de chauffe et des herbes médicinales. De nouveaux charrois sont en route. Lady Lytia a organisé des logements temporaires dans la ville et dans les cours du château pour les réfugiés que vous enverrez s’abriter là-bas.
— Merci à vous. Je savais qu’elle ferait les choses comme il sied. » Elle extirpa de la manche de sa tunique un document scellé qu’elle lui tendit. « Voici un acte par lequel je transfère la propriété des cent acres de terres en jachère sises entre le mur nord et la mer afin de pourvoir à une extension de la ville. Libre aux gens d’y construire et de s’y installer, quitte à verser un loyer au château. Je compte sur vous pour le transmettre à Lady Lytia.
— Je n’y manquerai pas, Altesse. Mais cela signifie-t-il que vous avez décidé de ne pas rebâtir Ero ?
— D’après les drysiens, les puits et le sol y sont trop grièvement infectés. Il faudra plus d’un an pour les assainir. Et les prêtres déclarent d’une seule voix que le site est maudit. On m’a conseillé de brûler ce qui reste afin de purifier le pays. Skala doit se doter d’une nouvelle capitale, et plus forte. Pour l’heure, c’est Atyion qui en tiendra lieu.
— Sous la simple réserve que nous réussissions jamais à t’y faire aller ... » , marmotta Ki, ce qui fit glousser quelques-uns des autres Compagnons.
La rumeur de l’arrivée d’approvisionnements s’étant répandue comme une traînée de poudre à travers les baraques, les gens s’amassaient déjà. Tamir lut bien de la gratitude sur les traits de certains, mais la plupart des physionomies exprimaient l’avidité, la rogne, l’impatience et le désespoir. Ils étaient encore près de huit mille dans la plaine, compte non tenu des soldats, et l’on n’avait eu jusque-là que trop d’incidents violents à déplorer. Dans les rapports quotidiens de ses prévôts, il n’était question que de vols, de viols et autres crimes. Les lois demeurant en vigueur, elle avait ordonné plus de pendaisons que son esprit ne supportait seulement de le concevoir, mais c’était une situation intenable.
Et le répit d’aujourd’hui n’était que provisoire, se rappela-t-elle. Ce que la rouille avait épargné des moissons d’hiver pourrirait bientôt dans les champs si on ne le récoltait pas, et la plupart de celles de printemps n’étaient toujours pas semées. Il fallait absolument que, d’ici à l’hiver prochain, tout ce monde ait un toit solide au-dessus de la tête et engrange de quoi manger, sans quoi la mort ferait de nouveaux ravages.
Tout épuisants que fussent ces tas de problèmes, Tamir était à cent lieues de se plaindre d’avoir tant de choses à faire durant la journée. Ses occupations lui fournissaient un bon prétexte pour éviter les magiciens, tout en l’empêchant de penser à ce que lui réservaient les nuits.
Le jour, Frère lui fichait la paix mais, à la faveur des ténèbres, l’esprit teigneux faisait irruption dans sa chambre où la harcelait en rêve, exigeant justice.
Pour ne rien gâcher, Ki s’était mis en tête, au bout de quelques nuits embarrassantes passées ensemble et plus ou moins blanches pour tous les deux, d’aller coucher dans la garde-robe attenante à la chambre à coucher. Sans souffler mot, il avait tout bonnement déménagé en douce. De temps à autre, il lui prenait aussi fantaisie de prendre congé pour partir de son côté se balader à cheval, après le repas du soir. Il n’avait jamais éprouvé jusque-là le besoin de s’isoler d’elle. Elle se demanda s’il n’était pas à la recherche d’une fille - d’une vraie fille, rectifia-t-elle avec amertume à culbuter.
Il eut beau sortir de sa réserve et se remettre à la traiter comme il l’ avait toujours fait, il y avait quelque chose d’irrévocablement changé dans leurs relations, prétendre le contraire ne servait strictement à rien. Lorsqu’il disparaissait chaque nuit dans la petite pièce contiguë, Ki laissait soigneusement ouverte la porte de séparation, belle différence ! Il aurait tout aussi bien pu se trouver à Atyion.
Et, ce soir, tout à fait pareil. Il affichait une belle humeur lorsqu’il s’était joint à elle et au reste des Compagnons pour disputer des parties de bakshi, mais quand le jeu s’acheva, quelques heures plus tard, il inventa un prétexte pour se défiler. Lynx se glissa dehors à sa suite, ainsi qu’il le faisait parfois. Tamir mourait d’envie de le cuisiner pour savoir où Ki se rendait, mais la fierté lui ferma la bouche.
« Ce n’est quand même pas comme si j’étais sa femme, grommela-t-elle en retournant vers sa chambre. - Vous disiez, Altesse ? demanda Una, qui la talonnait de beaucoup plus près qu’elle ne croyait.
— Rien » , répondit-elle sèchement, gênée.
Baldus avait tout préparé pour la nuit. Son regard s’attarda derrière elle, dans l’expectative, lorsqu’elle entra. Il cherche Ki, songea-t-elle.
Una l’aida à se défaire de son diadème et de ses bottes, et Baldus accrocha son baudrier d’épée au râtelier, avec son armure.
« Merci. Je peux me débrouiller toute seule pour le reste. »
Mais Una traîna les pieds un moment comme si elle avait quelque chose à dire.
Tamir haussa un sourcil. « Eh bien ? Qu’y a-t-il ? » Una hésita, non sans lancer un coup d’œil vers le garçonnet. Puis elle se rapprocha et, baissant la voix . « Ki ... Il n’est pas allé voir une maîtresse, vous savez. »
Tamir se détourna vivement pour cacher l’embrasement de ses joues. « Comment le savez-vous ?
— Le hasard a voulu que j’entende Tharin essayer de le taquiner pour le lui faire avouer, l’autre jour. Ki était passablement furieux de ce que le capitaine insinuait.
— L’évidence est-elle si criante ? Est-ce que j’alimente maintenant les conversations de tous mes Compagnons ? s’enquit-elle pitoyablement.
— Non. J’ai simplement pensé que cela pourrait un peu vous alléger le cœur, de connaître la vérité. » Tamir s’effondra sur son lit en poussant un gémissement puis resta sans bouger, le visage enfoui dans les mains. « Je ne suis pas douée pour être une fille. - Bien sûr que si. Vous n’y êtes pas encore habituée, c’est tout. Une fois que vous serez mariée et que vous commencerez à avoir des enfants ...
— Des enfants ? Par les couilles de Bilairy ! » Elle tâcha de s’imaginer avec un gros ventre et ne put réprimer un mouvement d’horreur.
Una éclata de rire. « Mais une reine ne fait pas que mener des guerres et que prononcer des discours ! Il vous faudra un héritier ou deux. » Elle marqua une pause. « Vous n’ignorez quand même pas comment...
— Bonne nuit, Una ! » la congédia Tamir d’un ton ferme, les joues empourprées de nouveau.
Una pouffa doucement. « Bonne nuit. »
Tamir aurait presque été contente de recevoir une visite de Frère en cet instant précis. Plutôt cela que de rester là, seule, comme une potiche, à remâcher pareilles pensées. Après avoir envoyé Baldus se coucher sur sa paillasse, elle alla se changer dans la garde-robe puis revint s’installer au coin du feu pour siroter un hanap de vin.
Évidemment, qu’une reine devait avoir des enfants. Si elle mourait sans postérité, le pays se retrouverait en proie au chaos, déchiré par des factions rivales prêtes à tout pour imposer une nouvelle ligne de succession. Mais, lorsqu’elle tenta de s’imaginer en train de s’accoupler avec Ki ... ou avec n’importe qui d’autre dans ce but-là, elle se sentit toute chose.
Bien sûr, qu’elle savait comment on faisait l’amour.
C’était d’ailleurs Ki qui lui avait fourni les premières explications, dans la prairie du fort, avec pour figurants deux brindilles de bois fourchues, et, en petit rustre qu’il était alors, sans se soucier de la crudité des termes. Que ne pouvait-elle maintenant rire de cette ironie du sort !
Elle acheva de vider son hanap et sentit la chaleur du vin se répandre dans tout son être. Cela, joint au roulis des vagues sous sa fenêtre, la rendit un peu somnolente, et elle laissa son esprit dériver. Alors qu’elle commençait à s’assoupir, il lui revint une chose dont Lhel lui avait une fois parlé. Il s’agissait d’un pouvoir propre au corps des femmes, lors du flux et du reflux du sang qui suivait la lune.
Tamir s’était remise à saigner la veille et avait depuis passé pas mal de temps à maudire l’inévitable tyrannie des hémorragies, des serviettes-éponges et des douleurs qui lui tordaient les tripes à l’improviste. Encore une blague cruelle du sort, tout comme d’avoir à s’accroupir pour pisser. Et cependant, il y avait un fond de vérité dans les propos désinvoltes d’Una. Un dessein se trouvait derrière tout cela.
L’idée d’une énorme bedaine ronde faisant ballonner par-devant sa tunique n’en persistait pas moins à la perturber.
Profondément endormi, Baldus s’agita sur sa couche en geignant tout bas. Tamir alla lui remonter sa couverture jusqu’aux épaules et l’y borda, puis demeura plantée là, à contempler son visage auquel le sommeil donnait tant de douceur et d’innocence. À quoi pouvaient bien ressembler les sentiments que l’on éprouvait, se demanda-t-elle, lorsqu’on regardait un enfant de sa propre chair ? Le sien aurait-il ses yeux bleus ?
Ou bruns ?
« Enfer et damnation ! » maugréa-t-elle, avant d’aller se resservir de vin.
Le cheval emprunté par Ki fit un écart lorsqu’une bourrasque humide lui jeta aux naseaux une âcre bouffée des fumées qui s’élevaient d’un tas de décombres calcinés juste au-delà des vestiges de la porte nord. À ses côtés, Lynx brida sa propre monture, tout en scrutant nerveusement les ténèbres de la place où ils patrouillaient actuellement.
« Calme, calme. » Ki flatta l’encolure de l’animal pour le tranquilliser puis rajusta le linge trempé de vinaigre qui lui couvrait la bouche et le nez. Quiconque allait s’aventurer dans les ruines devait porter l’un de ces masques, afin de se protéger de la peste. Ki savait qu’il prenait un risque absurde, en venant ici. Officiellement, c’était pour participer à la traque des pillards, et il en avait tué quelques-uns, mais, à la vérité, ce qui l’y attirait plus qu’à son tour, c’était la recherche de lieux familiers. Et pourtant, lorsque d’aventure il tombait sur l’un de ceux-ci - auberges, théâtres et tavernes hantés naguère avec Korin -, leur vue ne faisait qu’empirer son chagrin.
L’odeur du vinaigre avait beau être infecte, elle était toujours préférable aux relents que dégageaient encore les venelles et les rues. Des humeurs fétides et la puanteur de chair en décomposition, les effluves de l’incendie s’enchevêtraient aux brumes nocturnes pour vous suffoquer.
Ils chevauchèrent près d’une heure sans rencontrer âme qui vive. Lynx n’avançait que l’épée au clair, et ses yeux sans cesse en alerte, au ras du masque, étaient à l’affût du moindre danger.
Il y avait encore beaucoup trop de cadavres abandonnés de tous côtés. Les quelques Charognards restants s’affairaient jour et nuit à charreter les corps désormais putréfiés jusqu’aux terrains de crémation. Les morts étaient noirs, enflés, et nombre d’entre eux avaient été salement déchiquetés par des chiens affamés, des porcs ou des corbeaux. Le cheval de Ki fit un nouvel écart lorsqu’un énorme rat fusa d’une ruelle adjacente avec dans la gueule ce qui avait tout l’air d’être une main d’enfant.
L’ardeur des flammes à tout dévaster s’était montrée telle que, même au bout de près de deux semaines, des poches de braises continuaient à se consumer sous les ruines, pièges mortels pour les pillards ou pour les habitants malchanceux cherchant à sauver tout ce qu’ils pouvaient. Au sommet du Palatin ne se détachaient plus en noir sur le ciel constellé d’étoiles que des façades de pierre éventrées, là où l’on avait vu se dresser des palais immenses et des demeures somptueuses. Les lieux étaient désormais déserts, mais leur solitude s’accordait, ces dernières semaines, avec les états d’âme de Ki.
« Nous devrions prendre le chemin du retour, murmura finalement Lynx en tripotant son masque. Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à venir traînasser dans ces parages. C’est déprimant.
— Vas-y. Je ne t’ai pas demandé de m’accompagner. » Il poussa son cheval dans une allée.
Lynx l’y suivit. « Ça fait des jours et des jours que tu n’as pas dormi.
— Je dors. »
Un regard alentour lui révéla qu’ils avaient abouti dans la cour du théâtre. Les environs autrefois familiers ressemblaient à un paysage de cauchemar. Ils donnèrent à Ki le sentiment de n’être plus lui-même qu’un fantôme, à l’instar de Frère. Mais mieux vaut cela que de me tourner et retourner sans trêve sur ma couchette solitaire, songea-t-il avec amertume.
Les choses étaient plus faciles durant le jour.
Comme Tamir s’opiniâtrait à ne s’habiller en femme que le moins possible, il y avait des moments où Ki parvenait à se faire accroire qu’il avait Tobin sous les yeux. Mais, lorsqu’il se laissait aller à dormir, ses rêves lui montraient le regard navré de Tobin perdu dans une figure étrangère.
Aussi préférait-il au lieu de cela se contenter furtivement de petits sommes et, la nuit, venir à cheval piétiner ses songes dans ces coins-là. Si Lynx s’était mis à l’escorter volontiers, c’était sans qu’il l’en eût sollicité. Il ignorait si c’était à la requête expresse de Tamir que celui-ci veillait sur lui, ou si c’était de son propre chef. Il pouvait d’ailleurs aussi bien s’agir d’une habitude contractée du temps où il était un simple écuyer. De toute manière, cela faisait plusieurs nuits successives que Ki n’arrivait pas à s’en débarrasser. Non que Lynx ne se montrât de bonne compagnie. Il parlait peu, et il lui laissait toute latitude pour ressasser les idées noires qui s’acharnaient à le harceler, quelque violence qu’il se fit pour les expédier au diable.
Comment ai-je pu vivre dans l’ignorance, toutes ces années ? Comment Tobin est-il arrivé à garder un tel secret vis-à-vis de moi ?
Ces deux questions brûlaient toujours aux confins de son âme, mais il aurait été mortifié de les proférer à haute voix. C’était Tobin qui avait souffert le plus. Il - elle - n’avait supporté seul - seule - le poids de ce secret qu’afin de les protéger tous. Arkoniel avait bien mis ce fait en évidence.
Tous les autres, même Tharin, s’en étaient accommodés assez aisément. Seul Lynx avait l’air de comprendre. Ki s’en avisa là, soudain, en jetant par-dessus l’épaule un coup d’œil vers son silencieux ami. En un sens, ils avaient tous les deux perdu leur seigneur et maître respectif
Tamir était encore éveillée quand Ki rentra dans la chambre en catimini. Il crut qu’elle dormait, et elle se garda de le détromper, soigneusement immobile et muette sous ses courtepointes, tout en épiant son visage à la lueur diffuse de la veilleuse, pendant qu’il traversait la pièce à pas feutrés vers la garde-robe. Il avait l’air fatigué, et empreint d’une tristesse qu’elle ne lui avait jamais vue durant la journée. Elle fut tentée de le héler au passage pour l’inviter à venir la rejoindre dans le lit trop vaste. Il n’était pas juste qu’il ait à souffrir de la fermeté qu’il s’imposait. Mais elle n’eut pas le temps de rassembler son courage ni de surmonter l’embarras que lui causait la présence entre ses cuisses de la serviette détrempée qu’il avait déjà disparu. Elle l’entendit se déshabiller, puis perçut le grincement des sangles du sommier.
Elle se tourna du côté du seuil qu’il venait de franchir et où sa chandelle faisait vaciller des ombres. Était-il couché, là-bas, sans pouvoir s’endormir, comme elle, et lui aussi les yeux attachés sur l’embrasure de la porte ?
Le lendemain matin, elle le regarda bâiller sur son petit déjeuner et lui trouva une mine singulièrement pâle et tirée. Leur repas terminé, elle rassembla son courage pour l’attirer à part.
« Est-ce que tu préférerais qu’Una prenne ta place, pendant la nuit ? »
Il eut l’air sincèrement surpris. « Non, bien sûr que non !
— Mais tu ne dors pas ! Tu ne me serviras plus à grand-chose, une fois à bout de forces. Qu’est-ce qui cloche ? »
Il se contenta de hausser les épaules avant de lui sourire. « Des rêves anxieux. Je serai beaucoup plus tranquille quand tu te seras installée à Atyion, c’est tout.
— Tu es sûr ? »
Elle attendit, lui offrant ainsi l’occasion d’en révéler davantage. Elle souhaitait de tout son cœur la lui voir saisir, bien qu’elle n’eût pas envie d’entendre ce qu’il risquait de dire, mais il se borna à sourire en lui administrant une tape sur l’épaule, et ils laissèrent inexprimées tous deux leurs pensées véritables.