30.

En proie à la pire des angoisses, Kate plongea une main dans l'élégante pochette prêtée par Mona, assortie à la robe. L'écran de son téléphone annonçait « Numéro inconnu ».

— Allô ?

— Bonsoir, madame White.

C'était lui. D'un mouvement de tête, elle le fit comprendre à Tom, qui se raidit, empoigna le talkie-walkie accroché à sa ceinture et s'éloigna pour donner des ordres.

— Où est mon fils ? demanda Kate.

— Je vous le dirai... dès que vous nous aurez rendu un petit service.

Il y avait beaucoup de friture sur la ligne, ainsi qu'un léger vrombissement, assez sourd, ponctué de tintements. Clic-clic-clic. Elle en déduisit qu'il appelait d'un portable.

— Vous m'écoutez ? demanda l'homme.

— Oui.

Vrombissement. Clic-clic-clic.

— Je veux que vous alliez dans les toilettes pour femmes qui se trouvent dans le couloir, près des cuisines, et que vous ouvriez la fenêtre.

Pour que quelqu'un puisse se glisser à l'intérieur ? Un tueur, peut-être ?

Tom l'avait rejointe. D'un geste, il lui fit signe de prolonger le plus possible la conversation. Ils essayaient de localiser l'appel.

— Vous m'avez bien entendu ? demanda l'homme.

— Je veux d'abord parler à Ben, dit Kate, ainsi qu'on le lui avait recommandé. Je ne ferai rien tant que je n'aurai pas parlé à mon fils.

— Madame White...

Vrombissement. Clic-clic-clic.

— J'exige de parler à Ben. Je ne ferai ce que vous me demandez que si j'entends sa voix

! lâcha-t-elle, au bord de l'hystérie.

Sans doute fut-elle convaincante, car l'homme soupira, avant de répondre :

— Attendez un moment.

Elle entendit des voix étouffées, comme si deux personnes discutaient pour savoir que faire. Puis son interlocuteur reprit le combiné.

— Deux secondes.

Quelques instants plus tard, elle entendit la voix de Ben.

— Maman ?

— Ben ? Ben, mon chéri, comment vas-tu ?

— Tu te souviens du cauchemar que j'avais fait sur le tyrannosaure ?

Il avait une petite voix, mais un drôle de ton, qui alerta Kate.

— J'ai refait le même hier soir.

Il y eut un bruit d'étoffe, suivi d'un coup, et d'un « aïe ! » étouffé de Ben.

— Ben ! hurla Kate.

Mais il ne pouvait plus l'entendre, et elle le savait. En dehors de la friture, elle ne percevait plus rien.

— Ben !

Elle n'arrivait plus à respirer et crut qu'elle allait s'évanouir.

Ne perds pas pied. Tu dois tenir bon pour Ben. — Allez ouvrir la fenêtre, madame White, fit l'homme, qui avait repris le téléphone.

— Vous l'avez frappé ! Je vous préviens, si vous lui avez fait du mal...

Elle n'alla pas plus loin. Il avait raccroché.

Elle regarda Tom, qui demanda aussitôt à ses collègues s'ils avaient repéré l'origine de l'appel. A la grimace qu'il fit en écoutant la réponse, elle comprit que non. Épuisée par le stress, elle se laissa tomber contre le mur. D'un peu partout arrivaient les gars de l'équipe qui avait été mise sur pied par le FBI et la police de Philadelphie. Il y avait même une femme en perruque blonde et robe de soirée noire, dont la mission était de prendre la place de Kate une fois le coup de téléphone reçu. Mais Kate les remarqua à peine. Elle saisit le bras de Tom.

— Je crois que je sais où il est.

— Quoi ?

— Cet été, je l'ai emmené au port pour voir les bateaux. Il y avait un immense panneau annonçant une exposition au musée, avec un tyrannosaure. Ce soir-là, à cause du tyrannosaure, il a fait un cauchemar. Et là, il vient de me parler de ce cauchemar, pour me dire qu'il avait refait le même. D'où il se trouve, il a dû voir ce panneau. Il essayait de me dire où il est.

— Bon Dieu... souffla Tom. Il est futé, ce môme.

Le port de Philadelphie se trouvait tout au bout de South Broad Street et s'ouvrait sur la baie de Chesapeake. Le long de plusieurs kilomètres de quais étaient amarrés des bateaux de toutes sortes : bâtiments militaires, parfois en cale sèche, porte-avions, quelques sous-marins, mais aussi des navires marchands et des cargos de l'autre bout du monde, ainsi que quelques bateaux de pêche. A l'écart, le long d'un quai un peu plus avenant, on trouvait les bateaux de croisière. Des dizaines d'entrepôts en tôle grise s'alignaient en regard de ces quais. D'énormes conteneurs empilés les uns sur les autres attendaient d'être vidés dans les entrepôts ou chargés sur les bateaux. Un peu partout, grues, ponts roulants et chariots à palettes attendaient la reprise du travail, à l'aube du jour suivant. Entre les entrepôts, parallèlement

aux

quais,

couraient

d'étroites voies bétonnées. Partout ailleurs, le sol était recouvert de gravier parsemé d'herbes folles. D'immenses lampadaires inondaient les quais de lumière, mais la zone des entrepôts, elle, était plongée dans l'obscurité. Un seul et unique gardien se tenait dans une guérite à l'entrée de la partie réservée aux bateaux de croisière.

Deux autres gardiens patrouillaient sur les quais à hauteur des bateaux de commerce.

En dehors d'une poignée de dockers qui finissaient de décharger un cargo, le reste du port semblait désert.

Six véhicules, en file indienne, s'arrêtèrent sans bruit sur une des voies bétonnées. Il y avait là deux voitures de patrouille, sirènes éteintes, deux véhicules de police banalisés, et deux voitures appartenant au FBI. En tout, vingt personnes. Le temps étant compté, on avait déjà appelé les renforts

qui,

au

même

moment,

encerclaient le périmètre du port. Les communications radio étaient interdites, pour le cas où les ravisseurs auraient accès à un scanner de la police.

—Ça va être coton, de fouiller tout ça, marmonna Fish.

Il était à l'arrière de la voiture de Tom.

Kate, à l'avant, regardait dehors, en direction de l'immense panneau situé en bordure nord de la zone portuaire, juste au-dessus de l'autoroute toute proche, perchée sur de hauts piliers métalliques.

Il était visible de n'importe où dans le port, et probablement à plus de quatre cents mètres alentour. Face à l'ampleur de la tâche,

elle

eut

un

instant

de

découragement. Sans indice permettant de réduire le périmètre de fouille, chercher Ben allait relever de la proverbiale quête de l'aiguille dans la botte de foin.

Ben, où es-tu ?

— À ton avis, pourquoi ne s'est-il encore rien passé au théâtre ? demanda Kate.

Tom avait eu ses collègues restés sur place.

L'agent à la perruque blonde avait ouvert la fenêtre des toilettes, et une véritable armée attendait, prête à arrêter quiconque s'approcherait de l'endroit.

Or, pour l'instant, personne ne s'était manifesté.

— Il était prévu que Wolf se retire par le couloir qui passe juste à côté de ces toilettes. Peut-être qu'ils attendent ce moment-là pour passer à l'action. Son départ a été fixé à 22 heures, et ce n'est que dans vingt minutes. Il n'y a donc pas lieu de penser que les choses ont mal tourné.

Cela faisait maintenant dix minutes qu'elle avait parlées à Ben au téléphone. Dix minutes, c'était une vie, dans une situation pareille.

Et s'ils savent déjà que leur plan a échoué

? S'ils pensent qu'ils n'ont plus besoin de Ben ?

Tom gara la Taurus, et ils descendirent.

Kate accueillit l'air frais avec soulagement.

Elle avait le sentiment d'étouffer en permanence. La soirée était froide. Elle avait passé son manteau par-dessus sa robe de soirée, mais ses pieds nus dans les sandales à talons aiguilles prêtées par Mona étaient gelés. La brise marine était chargée d'iode. On entendait le clapotis de l'eau contre les coques des bateaux.

— Quoi qu'il arrive, tu restes avec moi, lui dit Tom. Je te dirais bien de m'attendre dans la voiture, mais c'est trop risqué. Et puis, je sais qu'à la première occasion, tu filerais.

— C'est le panneau en question ? demanda Willets, l'agent du FBI chargé de l'opération.

— Oui, répondit Kate.

Les mains sur les hanches, Willets fit un tour sur lui-même, puis laissa échapper un petit sifflement.

— Et merde... Ce truc se voit de partout dans le port.

— S'il vous plaît, faites vite, supplia Kate.

Willets hocha la tête, puis rejoignit les autres. Cinq minutes plus tard, la zone avait été divisée en carrés, et chaque entrepôt était fouillé systématiquement, avec la plus grande discrétion. Seuls Tom et Kate étaient restés près des voitures.

Kate parce que, en tant que civile, elle n'avait pas le droit de participer aux opérations, et Tom parce qu'il se refusait à la laisser seule.

— On peut faire quelques pas, au moins ?

demanda Kate en frissonnant.

Elle était gelée, mais savait que la peur plus que le froid était responsable de son état. La peur de s'être trompée, la peur que Ben ne soit pas là et que... Elle ne parvenait même pas à aller jusqu'au bout de sa pensée.

— Je n'en peux plus de rester immobile.

Tom regarda autour d'eux, puis glissa un bras sous celui de Kate.

— Allez, viens.

Ensemble, ils avancèrent le long de l'allée où étaient garées les voitures. Les grands entrepôts se fondaient dans l'obscurité, anonymes. Penser que son fils était peut-

être prisonnier dans l'un d'eux donnait à Kate envie de courir et de faire coulisser toutes les portes en hurlant son nom. La seule chose qui l'en empêchait, c'était de savoir qu'au premier doute, les ravisseurs abattraient Ben. Mais le temps filait. Dès 22 heures, ils sauraient que les choses avaient mal tourné pour eux... Elle s'arrêta soudain et ferma les yeux.

— Qu'y a-t-il ? murmura Tom.

— Chut. Je veux juste voir si j'arrive à sentir sa présence.

C'était peut-être idiot. Mais peut-être pas.

Ben était toute sa vie. Elle l'aimait de tout son être et savait qu'il l'aimait de la même manière. Le lien qui les unissait était presque tangible. Elle le sentait, tel un câble invisible qui s'étirait dans l'obscurité.

Elle n'avait jamais été tentée par la parapsychologie. Ce lien, c'était autre chose. C'était l'amour, et elle espérait qu'il agirait comme un aimant.

Ben. Où es-tu, Ben ?

Quelque chose, elle ignorait quoi, trottait aux limites de son esprit. Obéissant à son instinct, elle tourna la tête sur la droite, puis bifurqua dans cette direction, entre deux entrepôts, attirée par quelque chose.

Avec ses talons aiguilles, dans les gravillons, elle avançait d'une démarche mal assurée.

Ben. Tu es là ?

— Kate...

Tom, qui lui avait emboîté le pas, lui reprit le bras.

— Chut.

Elle ignorait où elle se dirigeait, ignorait ce qui l'attirait, mais cela lui semblait important. Ils longèrent un premier entrepôt, traversèrent l'allée bétonnée, en longèrent un deuxième, s'enfoncèrent dans l'obscurité. Sans le regarder, elle devina que Tom avait sorti son arme.

Puis elle l'entendit.

Un vrombissement, puis clic-clic-clic.

C'était le bruit qu'elle avait entendu au téléphone.

Son cœur fit un bond. Elle tourna brusquement la tête en direction du bruit.

Cela venait de l'entrepôt qui se trouvait sur leur gauche, et dont la porte coulissante était ouverte sur une largeur d'un mètre environ. À l'intérieur, c'était le noir complet, en dehors d'un éclat argenté terne.

Kate fit quelques pas et comprit qu'il s'agissait d'un reflet sur un pare-chocs.

Plus précisément, le pare-chocs d'un 4 x 4

noir.

— Tom.

Elle se retourna pour lui signaler ce qu'elle venait de voir. Ils se regardèrent. Tom faillit dire quelque chose, mais ses yeux glissèrent sur Kate pour aller se poser au-delà, et il se figea.

— Maman.

Kate suivait le regard de Tom lorsqu'elle entendit la voix de Ben. Un instant, un bref instant, ce fut la plus belle chose qu'elle ait jamais entendue... mais cette petite voix était faible, et vacillante.

Elle vit alors ce que Tom regardait fixement : Ben, dans l'embrasure de la porte, éclairé par le faisceau d'une lampe torche, un bras vêtu de noir replié sur son cou et le canon d'un pistolet posé sur sa tempe.

— Ben !

Instinctivement, Kate avança vers son fils.

Tom l'attrapa par le bras pour l'en empêcher.

— Ne bougez pas, ne faites pas un bruit, ou je bute le gamin, ordonna une voix derrière eux.

Kate sursauta. C'était celle de l'homme du 4 x 4, de son interlocuteur au téléphone.

— Ike ?

L'incrédulité de Tom était palpable. De toute évidence, il savait à qui appartenait cette voix.

— Pose ton flingue, Tom. Gentiment, sans faire d'écart. Et madame White, si j'étais vous, je ne bougerais pas. C'est votre gamin, là-bas. Avec un trou dans la tête, il ne serait plus aussi mignon.

— L'endroit est truffé de flics, dit Tom. Le périmètre est bouclé. Vous ne pourrez pas sortir de là.

— Tu me sous-estimes. On pourrait vous buter tous les trois et débouler comme si de rien n'était en disant qu'on est venus aider aux recherches. Personne ne poserait la moindre question. Allez, pose ton flingue. Ne me force pas à buter le môme.

L'homme qui tenait Ben dut serrer sa prise un peu plus fort, car l'enfant émit un petit gémissement. Kate aurait voulu courir le prendre dans ses bras, mais elle savait qu'à la moindre tentative de ce genre, on abattrait son fils sans hésiter.

Tom lui lâcha le bras et posa lentement son arme par terre.

— Maintenant, recule, dit Ike. Et fais en sorte que je puisse voir tes mains.

Tom obtempéra, et Ike récupéra son arme.

— Pourquoi ? demanda Tom.

— Disons qu'on est un certain nombre à avoir besoin d'arrondir nos fins de mois. Je bosse pour Genovese depuis déjà un moment. Wolf lui a fait une crasse, et Genovese a lancé un contrat d'un million sur sa tête. On devait introduire un type à nous habillé en serveur. Wolf boit toujours un thé avant de reprendre la route, après ce genre de raout. On avait prévu de l'empoisonner.

Kate ne put réprimer une exclamation étonnée.

— L'empoisonner ?

— C'est plus discret. Une balle, ça laisse toujours des indices sur celui qui l'a tirée.

Le poison, ça ne fait pas effet tout de suite, et ce n'est pas facile à retrouver. Et puis il y a un message, derrière. Et c'est justement ce que voulait Genovese.

— Et Ed Curry ? demanda Tom. Il bosse aussi pour Genovese ?

— Non, c'est juste un type qu'on peut faire chanter. Comme Mme White. Alors, il fait ce qu'on lui demande, quand on le lui demande.

— Plus maintenant. Il a été arrêté.

— Merde.

Cette idée sembla réellement perturber Ike, et Kate devina qu'il craignait que Curry ne devienne trop bavard.

— Mais non, reprit-il d'un ton plus assuré.

Tu es en train de me mener en bateau, là.

Je te connais.

— Pas du tout. Curry est sous les verrous.

Mais il n'est pas trop tard pour essayer de passer un accord avec nous. L'immunité contre Genovese.

— Ça ne risque pas. Énerver Genovese, ce n'est pas une bonne idée. Bon, allez, fini de discuter. Tu crois que je ne vois pas où tu veux en venir ? Hop, tout le monde dans l'entrepôt. Et pas d'embrouille.

Kate ne quittait pas le visage de Ben du regard. Il était pâle, semblait épuisé, et paralysé par la peur. Elle connaissait ce sentiment.

L'homme qui le tenait s'écarta lorsqu'ils entrèrent.

— Maman, gémit Ben comme elle passait devant lui.

— Ça va aller, mon chéri, mentit-elle.

Elle aurait voulu se ruer sur lui et l'embrasser, le serrer contre elle, mais quelqu'un l'attrapa par le bras et l'attira brusquement à l'intérieur. Elle se tordit la cheville. L'homme lui fit une clé dans le dos, et elle ne put retenir un cri de douleur.

L'entrepôt était vide, en dehors d'une pile de palettes, dans un coin. Près du petit groupe se trouvaient deux chaises de jardin et un sac de couchage, ainsi qu'un poêle à essence. Dès qu'elle le vit, Kate comprit que c'était de là que venait le bruit qu'elle avait entendu au téléphone, puis à l'approche

de

l'entrepôt

:

le

vrombissement régulier du brûleur, et le cliquètement du mécanisme faisant pivoter la source de chaleur.

Du coin de l'œil, elle vit aussi que le gardien de Ben ne le serrait plus aussi fort et ne pointait plus son arme sur sa tempe.

Malgré sa propre terreur, elle chercha le regard de son fils et lui sourit.

Tom entra derrière elle, les mains en l'air, suivi de près par Ike. Kate eut la certitude qu'ils allaient mourir, tous les trois, d'ici quelques minutes. Tom connaissait Ike ; Kate et Ben pouvaient identifier les autres.

Et dans la mafia, on ne laissait pas de témoins.

— Bon Dieu, Ike, tu ne vas quand même pas buter une femme et un gamin ! s'écria Tom.

Le faisceau de la lampe torche fonça sur lui.

Au même moment, l'homme qui tenait Ben hurla.

— Aïe ! Il m'a mordu ! Ce petit con m'a mordu !

Si incroyable que cela puisse paraître, Ben s'était libéré et se ruait vers la sortie en hurlant.

— Merde !

— Attrape-le !

— Coince-le !

— Vas-y, mon grand, fonce !

— Cours, Ben ! Ne t'arrête pas !

Sentant que la prise de son gardien se relâchait sur son bras, Kate ne réfléchit pas et, avec l'énergie du désespoir, lui enfonça un talon aiguille dans le genou. Il hurla et elle parvint à se dégager. A son tour, elle courut vers la sortie en criant. Mais Tom, aux prises avec Ike et l'homme qui avait laissé filer Ben, bloquait la porte, et l'empêcha de courir derrière son fils, qu'elle entendait crier dehors. Pour échapper à son gardien, qui s'était redressé, elle courut vers la pile de palettes. Au moment où elle se retournait, elle vit Tom, plié en deux, sur le point de tomber.

Il y eut deux détonations.

Un cri s'éleva, rauque. Était-ce Tom ?

L'espace d'un instant, Kate eut le sentiment que tout se passait au ralenti.

Non, il ne fallait pas. Pas Tom.

Puis la voix de Willets retentit, puissante, autoritaire. Et tellement bienvenue...

— FBI ! On ne bouge plus !

Très vite, la lumière fut allumée dans l'entrepôt, les ravisseurs menottes, et Kate retrouva Tom, qui n'était pas blessé et avait réussi à prendre son arme à Ike et à lui mettre une balle dans la jambe.

Quelques minutes plus tard, Ben arriva en compagnie de Fish. Il était toujours pâle et fatigué, mais la peur avait disparu de son visage. Il courut vers Kate, qui le serra plus fort que jamais dans ses bras.

— Tu as été tellement courageux, mon chéri, souffla-t-elle au creux de son oreille.

Je n'arrive pas à croire que tu aies mordu cet horrible individu.

Ben se dégagea.

— Il fallait bien que quelqu'un prenne les choses en main, sinon on y restait tous.

Puis il se tourna vers Tom avant d'ajouter :

— Bon, moi, j'ai fait ma part, je lui ai sauvé la vie. Maintenant, c'est à toi de prendre le relais.

Tom éclata de rire.

— Ça me paraît honnête, comme marché !

Et il referma ses bras autour de Ben et de sa mère.