CHAPITRE V
Jeudi 1° avril, soirée
— Une poupée de chiffon, voilà ce que je suis ! Ah ! Mon pouls ralentit ! Je n'ai plus qu'à disparaître !
Perdue dans un lit gonflé d'énormes édredons, Olga Vologda tendait un visage livide vers Eudoxie Maxismova.
— Allons, bois ta tisane et cesse de délirer. Tu vas guérir, le médecin est formel, il te faut du repos, dors.
— Je périclite, je me fane, je suis seule, abandonnée de tous !
Eudoxie eut un mouvement d'humeur.
— Ça suffit, Olga, je suis là, moi.
— Oh, toi, c'est différent ! Quand je pense qu'Amédée Rozel batifole à Biarritz avec cette gourgandine d'Aphrodite d'Enghien et qu'il a osé m'écrire qu'il veille sa grand-mère à l'agonie ! L'ère de la chevalerie est bien morte ! Mon unique consolation, c'est qu'il pleut à seaux sur la côte atlantique !
— Mais tais-toi donc ! Tu t'énerves et tu t'épuises. Bois.
— Aide-moi à me lever, je suis nauséeuse.
Eudoxie soutint Olga jusqu'au cabinet de toilette et s'assit dans le salon d'apparat grignoté par l'ombre crépusculaire. Elle frissonna, mal à l'aise au milieu de cet ameublement ostentatoire. Amédée Rozel avait abusé du palissandre sculpté, des marbres italiens, de la porcelaine de Saxe et des négrillons couronnés de becs de gaz en verre dépoli. Le pourpre et le jaune paille s'efforçaient en pure perte de repousser les assauts du vert agressif d'une marée végétale répartie dans une profusion de pots et de jardinières. Une harpe dont personne ne savait jouer et deux tableaux monumentaux, représentant l'un les éléphants d'Hannibal, l'autre le triomphe de Jules César sur le Forum romain, complétaient le décor. Eudoxie alluma une lampe Rochester et tira les doubles rideaux. Elle tombait de fatigue, ses yeux rougis étaient bordés de cernes sombres, elle n'aspirait qu'à une chose : dormir.
Olga réapparut, pâle et bancale, les doigts crispés sur les pans de sa robe d'intérieur rehaussée de zibeline. Elle s'effondra sur une méridienne.
« Ses pupilles sont dilatées, a-elle forcé sur la drogue ? » pensa Eudoxie.
Malgré la pénombre, elle pouvait voir qu'Olga avait le nez pincé, la peau cireuse. Elle pria pour que le Dr Margery ait posé le bon diagnostic. Soudain, elle se sentit envahie par une peur irraisonnée. Et s'il s'était trompé ?
— Écoute, Olga, tu dois absolument te souvenir de que tu as avalé avant d'entrer en scène.
— Laisse-moi tranquille. Tu sais parfaitement que j'observe une diète intégrale les jours de première. Quelques gorgées d'eau, de quoi m'humecter le gosier.
— De l'eau du robinet ?
— Non, des bouteilles scellées en provenance des monts d'Auvergne, livrées par l'épicier de la rue Rochambeau en qui j'ai une totale confiance. J'en bois a chaque repas, Amédée aussi, ce gros porc, il aura une belle surprise à son retour, j'ai ordonné qu'on change les serrures des... Oh !
Olga s'était redressée, paumes pressées sur les tempes. Sous son déshabillé, le cache-corset dénoué révélait sa poitrine. Elle s'affaissa, languide.
— Oh, mon Dieu, Olga ! Ça va ?
— Oui... Oui... Ce mot... Porc... Le cochon !
— Tu as mangé du cochon ? Du jambon ? Du cervelas ? Du museau ?
— Non... Du pain d'épice ! Melchior Chalumeau, l'avertisseur, m'a déposé une boîte de la part d'un admirateur... J'avais égaré mes mitaines. Drôle de cadeau, j'ai cru à une plaisanterie. Un cochon, une de ces bestioles censées porter bonheur avec ton prénom écrit en lettres de guimauve.
— Un cochon en pain d'épice ? Comme dans les fêtes foraines ?
— Oui, accompagné d'un mot qui disait : « Croque-moi et... » J'ai la tête qui tourne.
— Tu en as goûté ?
— Juste une bouchée, je suis superstitieuse, alors... Je t'en prie, Eudoxie, j'ai tellement sommeil !
Vendredi 2 avril
Tasha voyageait loin du monde des désirs et des passions. Elle geignait doucement, son bras gauche retombait vers le sol où la chatte Kochka se frottait contre le sommier. Victor rêvait qu'il déchiffrait un parchemin dont les mots s'effaçaient au fur et à mesure.
Le vaste atelier sentait le benjoin. Les livres et les gouaches qui tapissaient les murs formaient un rempart multicolore. Des châssis, des chevalets, des godets hérissés de pinceaux, des vêtements disséminés çà et là faisaient de la pièce un pittoresque capharnaüm.
L'aboiement du chien des concierges éveilla Victor. Il ouvrit les yeux, mais à la vue du tableau accroché face à l'alcôve, il les referma. C'était un portrait de son père adoptif peint par Tasha. Négligemment assis dans un fauteuil, jambes croisées, un livre à la main, Kenji Mori semblait sur le point d'émettre un de ses proverbes favoris. L'aboiement retentit à nouveau, suivi du bavardage des filles du menuisier qui tiraient de l'eau à la pompe de la cour.
Qu'y avait-il donc d'écrit sur ce parchemin ?
Victor se glissa hors du lit. Un objet voleta. Aussitôt, une frénésie de bonds, de coups de patte et d'esquives s'empara de Kochka.
— Arrête, vilaine ! Donne-moi ça !
Victor ramassa un petit bouquet composé d'une tige de buis, d'une plume de tourterelle et d'un épi de blé, le tout noué d'un brin de paille. En dépit de son interdiction, Euphrosine Pignot s'obstinait à dissimuler ce fétiche sous le traversin afin que le futur bébé soit robuste. Bientôt, ils seraient trois. Le mot « responsabilité » clignotait ainsi qu'un phare dans la brume de l'avenir. Est-ce que son amour de plus en plus exigeant pour Tasha résisterait à la venue de cet enfant ? De quel caractère hériterait-il, à qui ressemblerait-il ?
Cette grossesse après sept années de vie commune l'avait d'abord empli de fierté, mais plus le terme approchait, plus s'amplifiait l'appréhension qu'un accident survienne au cours de l'accouchement. Non, il ne fallait pas penser à cela, ne pas se laisser envahir par des idées négatives.
On frappa. Le concierge lui remit une lettre, un mot d'Eudoxie Maximova.
Cher Victor Legris,
Vous êtes le seul capable de me venir en aide. J'ai peur. Depuis ma visite à la librairie il s'est produit des événements dramatiques qui m'ont plongée dans l'angoisse. Je connais votre réputation de fin limier et je vous supplie de me secourir. J'ai besoin de vos conseils. Je vous joins une invitation pour ce soir. Venez, nous ferons semblant de nous rencontrer par hasard parmi les convives. Je compte sur vous. En souvenir du bon vieux temps et de notre longue amitié, ne me faites pas défaut.
Fifi Bas-Rhin
Il lut l'invitation :
Vous êtes priés d'assister au concert spirituel et profane qui se fera le vendredi 2 avril 1897, à 11 heures du soir, en l'ossuaire des Catacombes de Paris, par le concours d'artistes musicaux très éminents.
Invitation pour deux personnes.
Victor hésitait. Était-ce un traquenard destiné à le séduire ? Il eut envie de balancer lettre et invitation au feu. Il se ravisa et les rangea dans son portefeuille posé sur une table, puis alla tisonner le poêle et remonta les couvertures sous le menton de Tasha. Elle marmonna : — Il y a du café ?.... Tu as nourri la chatte ?
— Oui, ma douce. Je dois y aller, c'est mon jour la librairie. Euphrosine sera là vers dix heures, elle préparera, le déjeuner dès qu'elle aura terminé 1 ménage. Évite l'appartement, les peintures ne sont pas sèches. Je te téléphonerai, sois sage, ma chérie.
Victor se grisait de vitesse dans les rues assoupies où seuls quelques balayeurs stationnaient aux carrefours. Il pédala longtemps et atteignit une place carrée plantée de paulownias. Le marché aux fleurs soulevait ses paupières. Ses auvents libéraient une marée de roses, de capucines, de primevères, de violettes. La ville adoptait l'aspect d'un coin de campagne enchâssé dans le rugueux épiderme des pavés. S'il avait été muni d'une caméra, il aurait volontiers mis en scène les clientes, riches ou pauvres, qui se disputeraient au cours des heures prochaines orchidées ou humbles bouquets. Il se serait même satisfait du joueur d'orgue de Barbarie et du vielleux auvergnat dont le seul public était constitué de deux matous dolents et d'une commère en cheveux.
Quai des Grands-Augustins, deux militaires croisèrent une porteuse de pain. Les libraires, les marchands d'estampes et d'instruments d'optique ôtaient leurs auvents. Aux fenêtres cintrées des entresols s'entrelaçaient des pois de senteur. La veille encore, c'était l'hiver, et voilà que le printemps s'installait en catimini sur Paris. Le ciel bleuissait, cela sentait le café et le crottin, une jolie fille lui lança une œillade et, brusquement, Victor oublia ses alarmes et déborda de félicité.
Ni cheveux blancs, ni favoris gris : L'eau Charbonnier, 6 francs le flacon !
Accoudé au zinc du Temps perdu, Joseph broyait du noir. La réclame suspendue au-dessus du percolateur décuplait son abattement.
— Bonjour, beau-frère ! Venez profiter de notre escale avant le boulot !
Joseph accueillit Victor d'un regard morose et s'affala face à lui dans un des box du bistrot.
— Vous en faites une tête ! Des ennuis ?
— Si ça continue, je vais casser ma tirelire et m'offrir des bidons d'eau Charbonnier, parce que, au train où vont les choses, je risque de me dégazonner plus vite qu'une pelouse grignotée par un troupeau de moutons — Pourquoi ?
— J'en ai soupé des cornichons et des fondants ! Si je tenais l'alcool, ce qui me ravigoterait, c'est un tremblement de terre8.
— Si tôt ? Nous nous contenterons de café et de tartines. Lulu ! Deux déjeuners complets ! Il faut rester sobre, mon vieux, j'ai besoin de vous à la librairie. Des cornichons et des fondants ? Le titre de votre futur feuilleton ?
— C'est ça, ricanez ! C'était une allusion à votre sœur. Iris est l'ange de ma destinée ! J'ai dû courir à l'aube au Petit Maure et tirer du lit Mme Bouchardat qui a eu l'obligeance de me vendre des concombres marinés dans la saumure !
— Tasha est plus classique, elle consomme des litres quotidiens de thé au citron.
— Je dois aussi supporter ma mère !
— Remerciez la Providence, Euphrosine est une perle. Je voudrais tant prononcer « maman ! » en d'autres occasions que lorsqu'un omnibus me fonce dessus. Lulu, l'addition !
En ouvrant son portefeuille, il tomba sur la lettre d'Eudoxie et l'invitation au concert des Catacombes.
— Joseph, j'ai une faveur à vous demander. Pouvez-vous me servir d'alibi ce soir. Je dois sortir et...
— Moi, je veux bien, mais c'est impossible. Si je suis avec vous, c'est que je ne suis pas chez moi et si je ne suis pas chez moi, quel prétexte vais-je inventer pour justifier mon absence ? Iris ne s'en laisse plus compter.
— C'est important.
— Je suis à court d'idées.
— Et si je vous disais qu'il s'agit d'épauler une femme en détresse ?
— Ah ! C'est la meilleure ! Quelle femme ?
— Eudoxie Maximova. Non, ce n'est pas ce que vous imaginez, elle m'a fait parvenir ceci.
Il lui tendit l'invitation et la lettre. Joseph renonça à dissimuler son excitation.
— Fifi Bas-Rhin ? Je soupçonne cette finaude de duplicité, mais je brûle d'explorer les Catacombes, donc je vous accompagne, condition sine qua non à mon silence. Nous allons estimer une bibliothèque.
— Procédé éculé, nos moitiés ne nous croiront pas, Kenji aura des doutes.
— Non, puisque le duc de Frioul pourra attester notre présence rue Michel-Ange. C'est décidé, je lui téléphone illico. Je passerai à son domicile en fin d'après-midi. Il coopérera, je sais qu'il brade en douce les livres de ses neveux. Je le tiens.
— C'est du chantage.
— Je suis expert en la matière.
Joseph et Victor surprirent Kenji en extase devant une théorie de reliés ordonnés sur la table qui encombrait l'espace central de la librairie. Les yeux brillants, il affichait l'expression épanouie d'un gourmet s'apprêtant à déguster un repas raffiné.
— Ces chasses ornées, ces gardes de soie bleue ! Remarquable. Parfait état de fraîcheur, pas une rousseur Il caressa les raretés en maroquin rouge à long grain, les dos lisses à caissons, les tranches jaunes mouchetées.
Joseph s'appuya au comptoir et déplia le journal du matin.
— Voilà l'inconséquence des journalistes ! Trois lignes sur la mort de Jules Jouy, un de nos excellents chansonniers, guère plus sur celle de Rodolphe Salis9, et une tartine sur le malaise d'une certaine Olga Vologda, du cours du premier acte d'un ballet à l'Opéra ! Olga Vologda, j'ai entendu prononcer ce nom ici même. Ah, je sais ! C'est une amie de Fifi Bas...
Il s'arrêta net sous le regard courroucé de Victor. Kenji ne pipa mot. Il reposa le livre qu'il tenait en et joua avec ses demi-lunes.
— Joseph, avez-vous classé les œuvres de Balzac ? demanda-t-il d'une voix maîtrisée.
— C'est fait. Victor et moi avons rendez-vous chez le duc de Frioul en début de soirée. Il m'a proposé des curiosa10, nous partirons vers les quatre heures, vous chargerez-vous de la fermeture ?
Kenji assujettit posément ses lunettes.
— Victor est plus habilité que vous pour ce genre de tractation. Cela nécessite du tact et une connaissance fouillée des graveurs. Vous avez encore beaucoup à apprendre.
— Mais, je...
Joseph fut interrompu par l'intrusion de Mme Chaudrey, l'épouse de M. Chaudrey, apothicaire rue Jacob.
— Bonjour, messieurs. Je recherche Partie du pied gauche, un roman de Marie-Anne de Bovet, chez Lemerre, Mme Ballu me l'a recommandé, il paraît que c'est sublime.
— Joseph, trouvez Partie du pied gauche, c'est dans vos cordes.
Un concert cavernicole à onze heures du soir, quel plan farfelu ! Échafauder des mensonges au téléphone eût été moins périlleux que de les servir en direct à Tasha, mais Victor se fût senti coupable de délaisser sa chérie en cette période où il la savait sujette à la neurasthénie, donc il rentra dîner rue Fontaine.
Il appuya sur le pédalier et fit une queue-de-poisson au Madeleine-Bastille. Le cocher, trogne rouge et gibus de cuir bouilli, lui inculqua les règles de la circulation en des termes aussi peu choisis que possible. II lui sourit. Baguenauder, humer cet air de Paris empli d rumeurs, d'odeurs, de couleurs. Le printemps et l'été l'attendaient. Quelles aventures lui réservaient-ils ?
Il atteignit l'église de la Trinité.
« La trinité, voilà ce qui m'attend en juin !... Et si le bébé s'immisçait entre Tasha et moi ?... Cesse de ruminer, Legris ! Tu t'es hâté de devenir un homme pour t'apercevoir que tu aimerais bien redevenir un petit garçon... Bah ! En réalité, tout n'est qu'apparences et conventions, personne ne grandit jamais. »
Certains jours, Tasha éprouvait une joie profonde à l'idée qu'une vie neuve croissait en elle. Cela ne durait pas, elle sautait subitement d'un accès de gaieté exubérante à des crises de mélancolie. Une angoisse confuse lui serrait le cœur. Elle se désolait de son corps déformé, de cette lassitude constante qui excluait toute intimité avec Victor. Son ventre de plus en plus saillant l'empêchait de peindre, le Dr Reynaud ayant proscrit depuis quelques semaines les longues stations debout. Elle vivait pratiquement en recluse, étendue la majeure partie du temps pour lire ou dessiner au fusain. Elle illustrait parfois les contes de sa belle-sœur, enceinte itou. Iris venait de terminer Le Chat de l’île de Man et n'avait rien perdu de son entrain, en dépit de la présence envahissante de sa belle-mère Euphrosine.
Tasha posa son livre et se massa les reins. Un léger tiraillement du bébé, elle s'attendrit. Son esprit vagabonda vers sa propre enfance... C'était si loin, si &tranger à ce qui l'entourait... Un mirage qui murmurait doucement, l'écho d'une mélodie d'un autre monde ...
Ruhléa ! Ruhléa, reviens ! C'est défendu de s'amuser ici !
Elle course sa petite sœur à travers le marché aux poissons où frétillent les trésors de la mer Noire. Rougets bossus teintés de sang, chabots bruns des falaises, maquereaux moirés bleu clair ou bleu foncé, sardines argentées, soles plates à la peau verte hérissée de piquants...
« Ruhléa, tu me manques ! »
Elle entrevit Victor derrière la vitre. Elle s'allongea et reprit son recueil de poèmes.
— Que lis-tu ? lui demanda-t-il en redressant les oreillers sous sa nuque.
— « Tout y respire l'Europe, tout reflète le Midi, divers, animé, coloré... »
— Pouchkine ? Odessa ? Nous y emmènerons notre fille.
— Notre fils !
— À vos ordres... J'ai faim, dit-il en introduisant une main dans son décolleté. Ils sont imposants.
— Tout en moi est imposant, je suis une baleine échouée.
— Une auguste baleine éminemment désirable.
— C'est ta faute. Tu te changes ?
— Oui. Je mange un morceau avec toi et j'y vais. Joseph doit s'impatienter. Une visite nocturne au duc de Frioul, il brade sa bibliothèque.
Elle le regarda ôter son pantalon et attrapa son calepin.
— Non, Tasha, par pitié, ne me croque plus dans cette tenue !
Dans cette tenue, tu ne tacheras pas tes vêtements, Euphrosine nous a préparé une poularde au jus. Tiens, c'est pour toi.
Elle lui glissa un papier plié en quatre. Il lut : Bon pour une chambre.
— Qu'est-ce que ça veut dire ?
— Le menuisier s'est résolu à louer un de ses hangars. Devine à qui ? Au radieux compagnon de la baleine échouée.
— Tu veux me reléguer dans un hangar !
— Tu vas délester l'appartement de ton matériel photo et aménager ton atelier de prises de vue, ton laboratoire et ton bureau dans le local de M. Baudouin. J'ai contacté un plombier. Tu es content ?
Il s'agenouilla près d'elle et posa ses lèvres sur ses paupières.
— Tu es vraiment un amour.
— Victor, réchauffe-moi, tu as le temps, il n'est que sept heures.