CHAPITRE II

Lundi 15 mars

 

« Peu donne à son serviteur qui son couteau lèche, prétend Kenji. Ce pingouin-là, je l'imagine suçant son eustache entre deux bouchées tant il est mesquin », songea Joseph Pignot.

— Non, monsieur le duc, je regrette, je reconnais que ces ouvrages ont de la valeur, cependant ces titres sont communs.

Joseph secoua la tête et rendit les livres au solliciteur penché au-dessus du comptoir de la librairie.

— Mais ils viennent de chez vous, c'est l'écriture de M. Mori !

Joseph examina les signes cabalistiques tracés au crayon sur la page de garde des Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré. Il pensa expédier le bonhomme chez son parrain, Fulbert Bottier, bouquiniste quai Voltaire, spécialisé en éditions numérotées, parchemins, grimoires et autographes, puis il se ravisa, inutile d'emmouscailler le meilleur copain de feu son père.

— Ma parente par alliance, la comtesse de Salignac, les a offerts aux fils de mon neveu, M. de Pont-Joubert !

« Ton neveu, ton neveu ! rumina Joseph. Ce gommeux à particule qui, autrefois, m'a soufflé Valentine, mon amour de jeunesse, attends voir ! »

Il toisa le duc de Frioul.

« Tu déclines, tu es fatigué, tu parais aux abois... Dettes de jeu ? »

Le duc revenait à la charge :

— Je possède de magnifiques reliés, vous pourrez venir les voir rue Michel-Ange si vous m'achetez ceux-ci. Je suis sûr que vous dénicherez des premières éditions...

— Non, je... Nous sommes en plein inventaire et... Joseph lut la consternation sur les traits de son interlocuteur.

— D'accord, je les prends au tiers du prix de vente, grommela-t-il en se traitant d'imbécile.

Il sortit des billets du tiroir-caisse et suivit des yeux le duc de Frioul qui s'éloignait d'un pas victorieux.

 

C'était une belle matinée pour une escapade. Victor eut soudain envie de vagabonder, de chasser son angoisse de la paternité. Une idée l'obsédait. Il lui fallait libérer l'ancienne salle à manger de l'appartement qu'il avait transformée en laboratoire photographique. Les émanations des produits de développement seraient nocives à l'enfant qui se devait d'occuper une chambre saine et indépendante. Où trouver un local équipé d'une prise d'eau ? Investir de nouveau la réserve de la librairie ? Impossible. Joseph lui en voudrait, il y classait désormais sa documentation. Restait la solution d'émigrer à l'extrémité de la cour dans l'atelier de Tasha, mais il se refusait à empiéter sur ce lieu de travail encombré de chevalets, de toiles, de châssis. De toute façon, sa méticulosité confinant à la maniaquerie était incompatible avec le laisser-aller de Tasha.

Il se résigna et remonta la rue des Saints-Pères en poussant sa bicyclette. À la hauteur de la librairie Elzévir il heurta un quidam corpulent. La concierge de l'immeuble mitoyen arrosait le pavé en chantant à tue-tête :

Je suis brésilien, j'ai de l'or,

Et j'arrive de Rio-Janeire

Elle avisa Victor.

— Vous êtes matinal, monsieur Legris. Mme Tasha va bien ?

— Bonjour, madame Ballu, oui, elle va bien. Et votre cousin ?

— Alphonse peigne la girafe, c'est un fainéant patenté et quand il se décide à rentrer les boîtes poubelles, même les cloches de Notre-Dame, elles, font moins de ramdam. Alors, Poulot, ça vient ? Remue-toi ! cria-t-elle à l'adresse d'un grand dadais affalé sur un tabouret devant le porche.

Victor coinça du pied la porte de la boutique, introduisit sa bicyclette à l'intérieur et s'immobilisa, effaré.

— Joseph, qu'est-ce que c'est que ça ?

— C'est M. Mori. Il veut absolument qu'on ajoute des chaises, résultat : on vit à l'étroit. Je me suis cogné deux fois contre la table. Dites donc, vous faites du zèle ? C'est votre jour de congé !

— Je ne m'attarde pas, j'ai oublié mon Kodak sous le comptoir, je file place Daumesnil photographier un couple d'athlètes qui logent rue de la Durance, ils vont s'exhiber à la foire du Trône.

— Oui, ben, allez garer votre engin sous l'auvent de la cour.

— Il est là ?

— Qui ça ?

— M. Mori.

— Beau-papa est sorti, il sera de retour à la fermeture. Je dois trier et répertorier les acquisitions de la salle des ventes, vingt cartons bourrés jusqu'à la gueule. Je suis harassé d'avance !

Sans tenir compte de l'injonction, Victor louvoya entre les chaises et casa son deux-roues dans l'arrière-boutique, puis il s'approcha du comptoir et fit un effort pour sourire

— Détendez-vous, Joseph, à cette heure, d'habitude, vous n'avez rien d'autre à faire que découper des faits-divers dans les journaux. Tiens, d'où proviennent ces Hetzel ?

— Le duc de Frioul m'a tanné et...

— Ah, c'est lui que j'ai croisé. Toujours à court d' argent ?

— Faut croire, pour en venir à chaparder les étrennes de ses petits-neveux...

— Je prends le Perrault pour ma future héritière.

— Comment savez-vous que ce sera une fille, vous êtes extralucide ?

— Une prémonition. Joseph, êtes-vous certain que...

— Je devine vos pensées. Rassurez-vous. Quand Daphné est née je m'en faisais un monde, maintenant je suis rodé. C'est pour quand ?

— Juin. Et vous ?

— Mai.

— Ah ! Iris nous avait annoncé que c'était pour avril.

— Elle avait calculé de travers, l'émotion. Cette fois, je veux un garçon.

Ils éclatèrent de rire.

— Si nos épouses nous entendaient !... Il va falloir se tenir à carreau, plus question d'échappées.

— Je n'avais pas envisagé la paternité sous cet angle, dit Victor.

Il hésita.

— Joseph, à la naissance de... Vous et ma sœur... Enfin, je... Vous me comprenez...

— La venue de Daphné n'a pas émoussé nos sentiments réciproques. Ça peut sembler idyllique, mais entre Iris et moi rien de changé, nous avons désiré ce deuxième enfant et... Remarquez, les premiers mois ce n'est qu'un paquet de langes vagissants, et puis ça finit par devenir un bambin qui rampe partout, qui attrape tout. Faut surv...

Escortée d'un gandin aux cheveux longs, une femme brune venait de pousser la porte de la librairie, vêtue d'une robe en cachemire lavande à col Médicis et d'un chapeau de fantaisie noir. Elle jeta son mantelet de mohair sur le comptoir.

— Bonjour, la compagnie ! Kenji Mori est-il visible ? claironna-t-elle.

Victor identifia Eudoxie Maximova, ce succube langoureux qui, après avoir tenté de le séduire, était parvenu à dévergonder son père adoptif.

— M. Mori est rue Drouot, répondit-il d'une voix altérée.

— Dommage... Mais je manque à mes devoirs ! Voici un bon camarade, Tony Arcouet, clarinettiste à l' Opéra.

— Et professeur d'harmonie au Conservatoire national de musique, précisa le gandin.

— Bien sûr, Tony, bien sûr, affectez donc une passion littéraire et priez le commis de vous dégoter un ouvrage sur les ballets russes.

— Je ne suis plus commis, protesta Joseph, je...

— Cessez de palabrer, jeune homme ! J'ai à causer avec votre patron, allez, vous deux, ouste !

Tony Arcouet s'exécuta. Joseph nota qu'il était pâle d'humiliation. Il l'entraîna au fond du magasin. Près d'une armoire vitrée comportant des collections d'objets exotiques, il avisa deux volumes in-16 reliés en maroquin rouge et, afin de se donner une contenance, ouvrit l'un d'eux. Le visage en feu, il le referma illico. C'était, à n'en pas douter, un achat de Kenji destiné à sa bibliothèque personnelle de livres érotiques. Tony Arcouet s'en empara, lut à voix haute le titre :

Le Meursius françois3, ricana en détaillant une gravure libertine et constata :

— On ne s'ennuie pas chez vous ! C'est une bonne adresse, je ferai passer le mot !

Sans piper, Joseph se concentra sur Eudoxie Maximova qui dédiait un sourire enjôleur à Victor.

— Ah, non, mon petit Legris, ne m'imposez pas une tête d'enterrement ! Je n'ai nullement l'intention d'enlever M. Mori à sa dulcinée. Il est chez lui oui ou non ?

— Ma chère, faites comme si je n'étais pas là, cherchez, fouillez, l'appartement est à l'étage, rétorqua Victor en indiquant l'escalier à vis.

Elle l'observa d'un air amusé.

— Je suis une fille toute simple, Legris, je dis ce que je ressens et si je ne me comporte pas toujours de façon adéquate, c'est que souvent je suis dépourvue de jugeote. Vous lui remettrez ceci de ma part.

Elle eut une moue ironique qui montrait qu'en dépit de son apparente modestie elle avait parfaitement conscience de ses atouts.

« Elle me provoque, pensa Victor. Elle ne comprend rien à rien. Elle sait pertinemment que Kenji s'est mis en ménage ! »

— Mme Kherson est ici, chuchota-t-il en désignant le plafond.

— La mère de votre épouse vivrait-elle le tympan collé au plancher ? Nous ne faisons rien de répréhensible que je sache !

Elle agita une enveloppe.

Exaspéré par l'incurable légèreté d'Eudoxie, Victor pianotait nerveusement sur le comptoir sans esquisser le moindre geste.

— Je compte sur vous, Legris. Ce sont deux invitations pour assister à une représentation de Coppélia à l'Opéra le 31 de ce mois. Je souligne : deux invitations, une pour Mme Djina Kherson, une pour M. Kenji Mori. Mon amie Olga Vologda me les a procurées, elle tient le rôle éponyme du ballet.

Dissimulé derrière un amoncellement de cartons, Tony Arcouet écoutait leur conversation. Joseph tenta une diversion.

— Vous jouez du piccolo ?

— De la clarinette, grommela le chevelu, le regard mauvais.

— Moi, je suis romancier.

— En voilà une nouvelle ! Vous la connaissez, celle-là ? Elle est d'Aurélien Scholl : « Autrefois les bêtes se contentaient de parler, aujourd'hui elles écrivent. »

— Je vous demande pardon ?

— Je lis peu, jeune homme, je ne suis sensible qu'à la musique.

— Ah ! Alors vous devez vous sentir gêné aux entournures dans cette librairie.

— Effectivement, trop de poussière, ça me dessèche les bronches, c'est préjudiciable à mon souffle. Laissez tomber les ballets russes, mon vieux, j'en ai soupé !

Il rejoignit Eudoxie et lui susurra :

— Ma chère, il est tard, votre rendez-vous...

— Je sais, je sais... Monsieur Legris, pourquoi suspecte-t-on une femme d'user de coquetterie parce qu'elle est indépendante ?

Victor perçut une raillerie voilée sous cette tirade. Le considérait-elle comme assez stupide pour y prêter foi ?

— Il ne s'agit pas de cela, dit-il d'un ton dégagé.

— Oh, crotte ! J'en ai marre, à la fin ! Votre bras, Tony, nous partons.

Tony Arcouet se précipita pour lui tenir la porte. Il se retourna et, sans cacher sa satisfaction, lança à la cantonade :

— Messieurs, j'ai bien l'honneur.

Joseph s'exclama :

— Eh ben, elle en a du culot, cette ex-gambilleuse de cancan ! Son archiduc de mari devrait la surveiller.

— Cela me paraît improbable. Fédor Maximov quitte rarement sa résidence de Saint-Pétersbourg, il est garde équestre de Nicolas II. Espérons que l'affriolante Eudoxie ne fomente pas de desseins nuisibles, murmura Victor en triturant l'enveloppe.

— Une fois encore, remarqua Joseph, Kenji a raison quand il affirme : Si du malheur veux te préserver, au bal ne va pas danser.

La gravure dénichée dans l'ouvrage gaillard refusait de s'effacer de son esprit.

 

Comment était-il possible de peindre des horreurs pareilles avec une telle minutie ? Mélie Bellac ferma le portfolio et le flagella de son plumeau. Mais ce fut plus fort qu'elle, il lui fallut derechef étudier les estampes polychromes que M. Mori conservait entre deux serpentes. Un examen superficiel n'établissait pas d'emblée le sport auquel s'adonnaient, avec un certain détachement, l'Asiatique vêtu d'un kimono orné de figures géométriques et sa compagne drapée de soie. Seul un œil attentif parvenait à déceler les attributs de leur genre livrés à une besogne censurée par la décence. Tandis qu'elle s'abîmait dans la contemplation de cet étrange accouplement, Mélie se souvint de ses lointaines fiançailles avec un mitron bourguignon en apprentissage à Tulle. Ils n'avaient échangé que deux ou trois baisers avant que Tiénou ne continue son tour de France. Depuis lors, nul homme n'avait touché Mélie et franchement, au vu de ce qu'elle découvrait à l'intérieur du carton à dessins de son patron, elle n'en éprouvait pas le moindre regret.

Elle poursuivit son ménage en fredonnant :

Ce n'est pas l'état des filles

De courir les garçons.

Mais c'est l'état des filles

D'nettoyer les maisons,

D'nettoyer les maisons, zon, zon, zon !

Le miroir de la salle de bains lui révéla deux rides et quelques cheveux gris. Elle choisit d'en rire et se tira la langue... Du moment qu'on lui fichait la paix !

Elle s'attela à la préparation du déjeuner : endives au jus, filet de bœuf, crème renversée. Elle roussissait la farine quand un pas lourd lui signala que son ennemie jurée, Euphrosine Pignot, la mère du gendre de M. Mori, se livrait à une tournée d'inspection. Elle marmonna

— Quel salmigondis, cette famille ! Un dragon qui m'cherche des poux, des Jaunes, des Blancs, des Ruskofs, des English ! Y a d'quoi y perdre son latin !

Elle rentra les épaules pour affronter l'orage.

— Ma pauv'fille ! Des légumes insipides, c'n'est pas c'qui convient à un monsieur fin gourmet, surtout maintenant qu'y a quelqu'un dans sa vie. Décidément, vous battez la campagne.

— J'me contente de battre des œufs.

— Et insolente, avec ça ! De mon temps on profitait des plaisirs de la table !

Du seuil de la cuisine, Euphrosine Pignot décocha sa flèche du Parthe.

— Y a des grumeaux dans votre roux ! La classe, c'est ce qui vous fait défaut, godiche. Ça me désole, je me retire.

— C'est ça, ôte-toi de mon soleil, mâchonna Mélie Bellac, elle me pigougne cette baluche4. La prochaine fois je leur mitonnerai un infâme rata de rutabagas, ils se pourlècheront.

Euphrosine descendit dignement l'escalier. Elle se réjouissait d'exhiber sa jupe en satin garance, son chapeau à plume et son caraco vert amande à son amie Micheline Ballu.

Ployée vers le carrelage, la concierge du 18 bis tordait sa serpillière au-dessus d'un seau empli d'une eau noirâtre, quand un bougnat s'engagea sous le porche.

— Stop, on ne passe pas ! cria-t-elle. J'viens d'laver !

— Faut qu'je livre, ma p'tite dame.

— Vous salopez les escaliers, gronda Euphrosine, plaquée au mur. Ah, c'est fort, hein, Micheline, un peu plus, il m'tachait ma toilette. Vous avez vu si elle est belle ?

— Attention, madame Pignot, vous allez faire flotter ! Les plumes de votre bibi chatouillent les nuages ! riposta rageusement la concierge, honteuse de sa robe de pilou.

— Jésus-Marie-Joseph, une chance que je loge ailleurs, c'est pire qu'une basse-cour, ici ! Ah, je vais en avoir des choses à noter dans mon journal, ce soir, se promit Euphrosine, en quête de l'omnibus qui la mènerait rue Fontaine au domicile de M. et Mme Legris.

 

L'omnibus se traînait avenue du Général-MichelBizot. Pauline Drapier était assise près de la vitre. Autour d'elle, l'apport ordinaire de femmes à paniers, d'employés, de petits vieux, d'ouvrières somnolentes formait le contingent d'une voiture au complet. L'avenue était embouteillée de fiacres et de camions. La guettait-elle dans cette cohue, l'ombre qui, cinq jours auparavant, avait jeté au fond d'un puits le corps sans vie de Suzanne Arbois ?

C'était en début d'après-midi, place Daumesnil, qu'elle avait remarqué le cycliste brun et mince en grande conversation avec M. Honoré Célestin. Il voulait obtenir l'autorisation de faire des photos de ses fils. Cet homme avec sa boîte mystérieuse en bandoulière générait la sympathie. Il ne s'imposait pas, prenait le temps d'observer, s'informait des difficultés du métier. Finalement, il s'était installé au milieu du cercle des badauds et avait opéré tandis qu'Alfred et Ludo exécutaient leur numéro d'antipodistes.

Elle avait discuté avec Mme Célestin qui l'avait priée de dispenser des leçons à la fille du briseur de chaînes et au fils du mangeur de feu, une aubaine ! Quand elle était arrivée à l'arrêt des omnibus, le photographe était en stationnement sur sa bicyclette à l'angle de la rue Proudhon.

Lorsque l'omnibus s'ébranla, elle le vit pédaler dans son sillage et soudain la panique surgit :

« Il me suit ! »

Pauline Drapier se souleva à demi, puis se laissa retomber sur son siège, serrant nerveusement son sac entre ses doigts. La peur s'insinuait en elle. Elle revit l'ombre à la houppelande s'éloigner le long du chemin, elle ressentit de nouveau l'angoisse éprouvée quand elle s'était aperçue de la disparition des bons points. Non, ce n'était pas un rêve, c'était un cauchemar devenu réalité.

Elle descendit près du cimetière et dut se dominer pour ne pas courir. Elle se retourna en une attitude de défi. Hormis un chien en maraude, il n'y avait pas âme qui vive.

09 - Le petit homme de l'Opéra
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