Glossaire

À POT ET À FEU

Les couples vivent souvent ainsi, car le prêtre ne bénit pas encore tous les mariages (ne pas confondre avec le pot-à-feu, le canon).

 

ACAPRISSAT

Têtu (comme une chèvre).

 

ACCOISER (S’)

Se taire, rester silencieux.

 

ACCOLER

Jeter les bras autour du cou pour embrasser.

 

ACCORT

Adroit.

 

ACONIT (OU ACONITUS)

Plante secrétant un poison mortel.

 

ACCUMULATION

Épargne, économies.

 

AFFOUER

Allumer un feu à l’aide d’une pierre à silex, d’une étoupe, et d’un peu de soufre.

 

AFFRONTER

Tenir tête, braver.

 

AIGUILLETTE

Cordon dont les extrémités peuvent être renforcées de métal et servant à attacher deux pièces de vêtement (le pourpoint aux chausses, la braguette aux chausses, par exemple). D’où l’expression : nouer les aiguillettes (jeter un sort qui rend impuissant).

 

ALUMELLES

Nécessaire pour allumer un feu (voir affouer). Le mot allumettes existait au Moyen Âge, mais il désignait des petites bûches utilisées pour démarrer un feu.

 

ALOI

Qualité d’une monnaie, d’une chose, d’un acte. Une monnaie de mauvais aloi est une monnaie dont le cours se dégrade au fil du temps dans les transactions entre les marchands-banquiers.

 

AMALIR (S’)

Faire le méchant.

 

APAZIMER

Apaiser, calmer.

 

ARBALÈTE

Arc d’acier ou de bois monté sur un fût (l’arbrier) qui sert à épauler. La corde, tressée en crin, s’accroche sur une noix en os ou en corne. Elle se bande verticalement à l’aide d’un ressort, d’abord à l’aide d’un crochet fixé à la ceinture, la base étant maintenue par le pied posé dans un étrier fixé à son extrémité (l’estrif). Puis, à partir du XIIIe s., à l’aide d’un levier ou d’un pied-de-biche. Son tir est plus tendu que celui de l’arc, mais elle nécessite la présence de plusieurs hommes d’armes afin de protéger l’arbalétrier qui est très vulnérable le temps qu’il recharge son arme (variantes : arbalète à cric, à levier, à tour).

 

ARBALÉTRIER

Soldat armé d’une arbalète. À partir du XIVe s., des mercenaires sont souvent recrutés. Ils forment une partie importante de l’infanterie mais ils sont parfois montés (à cheval).

 

ARC

Arme formée d’une verge de bois courbée au moyen d’une corde de fils de lin, de chanvre ou de crin entrecroisés. Bandée, elle permet de décocher des flèches à une grande cadence (jusqu’à douze coups à la minute, en tir de barrage). On distingue les arcs bourguignons et sarrasins, plus courts, et les arcs gallois, plus longs, encore appelés long bow. Ces derniers sont élaborés en if massif, la combinaison de l’anbier au dos et du cœur au centre, le rend plus solide. Sa forme transversale en D et sa grande taille lui permettent une grande allonge et, par voie de conséquence, une portée pouvant atteindre les 200 m. Au Moyen Âge, il est couramment tiré avec des puissances de 100 à 120 livres anglaises (45 à 54 kg). Meurtrier à moins de 200 m sur une cotte de mailles et à 100 m sur une armure de plattes. Les flèches pouvaient mesurer jusqu’à 90 cm de long et leur poids variait entre 60 et 100 g.

 

ARCHER

Soldat équipé d’un arc. Il est monté ou démonté (à cheval ou à pied). Les archers anglais, équipés de long bow, contribuèrent largement aux défaites françaises de Crécy (1346), Poitiers (1356) et Azincourt (1415).

 

ARCHÈRE

Embrasure de tir verticale à ébrasement intérieur pratiquée dans le mur d’une fortification pour faciliter le tir d’un archer ou d’un arbalétrier.

 

ARCHÈRE CRUCIFORME

Embrasure de tir verticale à double ou triple ébrasement intérieur en forme de croix pour élargir la zone de couverture, faciliter la vision et le tir. La ou les croix de l’archère pouvaient servir de viseur en fonction de l’arme utilisée (arc ou arbalète). Elle présentait cependant l’inconvénient de réduire la résistance des murailles lorsqu’elles étaient pilonnées par des engins d’artillerie (mangonneaux, pierrerières, trébuchets, couillards, etc.).

 

ARÇONS (VIDER LES)

Choir de son cheval (après avoir déchaussé ou vidé les étriers).

 

ARDER

Brûler de ses rayons (soleil).

 

ARMURE

Ensemble des défenses métalliques protégeant le corps des combattants (voir plattes, mailles, cotte de mailles, haubert, harnois, heaume, bacinet et casque).

 

ARRÊT DE MAIN

Pièce conique située à l’avant de la poignée d’une lance pour retenir la main et éviter qu’elle ne glisse lors de l’impact.

 

ASPERSOIR D’EAU BÉNITE

Voir fléau d’armes (Morgenstern, étoile du matin).

 

AUCUNS (D’)

Certains (certaines personnes).

 

AUMÔNERIE (L’)

L’Aumônerie des pauvres (Elemosina pauperum), institution charitable installée en Avignon, prend une extension considérable au XIVe s. sous l’impulsion du pape Jean XXII. Désormais connue sous le nom de Pignotte (de l’italien pagnotta : petit pain), l’Aumônerie dispose d’un budget considérable, pouvant atteindre 20 % du budget pontifical. L’Aumônier général, le maître de la Pignotte, était secondé par deux frères aumôniers qui dirigeaient une vingtaine de serviteurs divers : cuisiniers, bouteillers, huissiers, manutentionnaires, etc.

 

AUMONIÈRE

Bourse pendant à la ceinture.

 

BACHELIER

Chevalier sans fief ni fortune. Qualifié pour cette raison de “pauvre homme”. À distinguer d’un chevalier banneret, capable, comme le qualificatif l’indique, de lever une bannière, c’est-à-dire de rallier plusieurs autres chevaliers.

 

BACINET (OU BASSINET)

Heaume à visière mobile (mézail).

 

BAGASSE

Putain, prostituée, femme de mauvaise vie.

 

BAILLER

Payer un bien ou un service ; par extension, remettre, donner.

 

BALÈVRE

Balafre.

 

BALISTE

Sorte de très grosse arbalète fixe, fonctionnant sur le même principe (artillerie nevrobalistique).

 

BAN

Pouvoir de commandement dont bénéficient, à partir du Xe siècle, les seigneuries “banales”. Il donne également lieu à des “banalités”, c’est-à-dire à des redevances perçues à l’occasion de la jouissance de certaines installations dont l’utilisation était soumise au paiement de droits, de taxes (moulin, four, pressoir, forge, etc.). À ne pas confondre avec le service d’ost dû gratuitement par les vassaux.

 

BANNERET

Voir bachelier.

 

BANNIÈRE

Pièce d’étoffe carrée, attachée sur la hampe près du fer d’une lance, susceptible de recevoir les armoiries d’un seigneur (ou d’un chevalier banneret). Signe de commandement et de reconnaissance au combat.

 

BARBACANE

Ouvrage connu dès l’antiquité, mais dont l’usage n’est réintroduit en Occident qu’au moment des croisades ; la barbacane est un rempart avancé (le plus souvent de forme circulaire), parfois séparé de la place par un fossé protégeant les accès principaux. Elle constitue un sas entre l’extérieur et le château, ainsi qu’un bouclier pour défendre la porte.

 

BARBIER

Artisan dont la profession est de raser et parer la barbe. Il est aussi chargé d’effectuer des opérations chirurgicales et des soins ordinaires (saignée).

 

BASSE-COUR

Espace ouvert réservé aux dépendances et au travail domestique, eu opposition avec la cour d’honneur (ou haute-cour), cour de réception située près du logis seigneurial.

 

BATAILLE

Unité tactique d’une armée entre le XIIIe et le XIVe s. Composée de plusieurs échelons.

 

BATELLERIE

Imposture, charlatanerie.

 

BESANT (OU BEZANT)

Le mot comporte deux sens.

1. Monnaie byzantine d’or ou d’argent ; puis toute monnaie orientale en or (besant sarrasinois) ou en argent (besant de Chypre, valant le 1/3 du précédent).

2. Figure d’héraldique où les meubles sont composés de cercles au centre du blason (exemple : de gueules à trois besants d’argent).

 

BISCOTTER

Peloter (un homme, une femme).

 

BISSAC

Besace. Long sac s’ouvrant en son milieu et dont les extrémités forment des poches.

 

BLASON

Armoiries (ou écu). Voir héraldique.

 

BLÈZE

Bégayant (e).

 

BLIAUD (OU BLIAUT)

Longue tunique de dessus portée par les hommes ou les femmes en laine ou en soie, aux manches très courtes, serrée à la taille par une ceinture. Souvent porté par-dessus l’armure ou le pourpoint.

 

BOMBARDE

Pot-à-feu, encore nommé bouche-à-feu. Artillerie à poudre du milieu du XIVe au XVIe.

 

BONNETTE

Voile supplémentaire.

 

BOUGRE

Hérétique, puis homosexuel à partir du XVIe siècle.

 

BOURDON

Long bâton de pèlerin terminé à sa partie supérieure par un ornement en forme de gourde ou de pomme.

 

BOURSE

Voir aumônière.

 

BOUTER

Chasser par la force, jeter hors d’une pièce, d’un territoire.

 

BRAIES

Pantalon ample, souvent fendu par-devant et retenu à la ceinture par une courroie ou par des aiguillettes.

 

BRAQUEMART

Épée courte à deux tranchants, en usage aux XIVe et XVe siècles.

 

BRANLE (PRENDRE LE)

Ordonner le branle-bas de combat.

 

BRASSE

À l’époque médiévale, elle valait 3,16 m. Aujourd’hui, elle vaut 1,66 m. Les marins anglais emploient encore de nos jours la brasse de 6 pieds (1,83 m).

 

BRASSÉE

Accolade.

 

BRAVERIE

Défier, provoquer (faire une braverie).

 

BRIDES (À BRIDES AVALÉES)

À bride abattue : abattre les rênes pour laisser galoper le cheval à fond.

 

BROÇAILLES

Broussailles.

 

BURE

Gros vêtement de laine brune ou drap grossier.

 

CALENDES

Premier jour du mois selon le calendrier romain en vigueur au Moyen Âge (calendrier Julien).

 

CAPE

Long manteau souvent assorti d’une capuche (ou capuchon) dont on portait fréquemment les deux pans relevés et jetés de part et d’autre par-dessus les épaules.

 

CARÊME PRENANT

Les trois jours précédant le carême.

 

CARREAU

Trait d’arbalète dont le fer, de section carrée ou triangulaire, est forgé de trois ou quatre faces et doté d’une grande force de pénétration (voir vireton).

 

CASLIN

Le lin ; cette matière végétale était très prisée au Moyen Âge et souvent utilisée pour la confection des chemises des gens fortunés.

 

CATAPULTE

Engin de jet déjà utilisé par les Romains ; l’extrémité de la verge, tendue par torsion de fibres, est constituée d’une sorte de demie sphère pouvant recevoir toute sorte de projectiles (artillerie névrobalistique).

 

CATARRHE

Rhume.

 

CÉANS

Ici (à ne pas confondre avec “séant”, assis).

CEINTURE

Courroie vendue par les merciers ; demi-ceints ornés de laiton, de fer.

 

CHABROL

Rasade de vin versée dans un fond de soupe et bue à même l’écuelle.

 

CHACUN (EN SA CHACUNIÈRE)

Chacun en sa maison ; chacun chez soi.

 

CHAFFOURER

Barbouiller.

 

CHAINSE

Chemise.

 

CHALLER (PEU ME CHAUT) OU CHÂLER

Importer (peu m’importe).

 

CHÂLIT

Sorte de sommier destiné à recevoir une paillasse (matelas).

 

CHAMPART

Part du produit des champs due par le paysan tenancier au seigneur possédant la terre.

 

CHANCELLERIE

La Chancellerie apostolique complète la Chambre apostolique (Camera apostolica) de la curie avignonnaise. Sa tâche est considérable. À sa tête, un vice-chancelier, de rang cardinalice, recueille les demandes adressées au pape, ordonne l’expédition des lettres et examine les candidats au notariat apostolique. Quatre à six notaires apostoliques assistent le vice-chancelier.

L’État-major de la Chancellerie comprend un correcteur, dont la fonction très importante consiste à vérifier la teneur des lettres rédigées par de simples rédacteurs (scriptores papae) et les secrétaires (secretarii) assermentés qui tenaient lieu de secrétaires particuliers du pontife. Deux bullateurs, choisis parmi des convers cisterciens illettrés (pour qu’ils ne puissent pas divulguer le contenu des lettres qu’ils authentifient), sont chargés de sceller les lettres et les minutes (minuta : lettre minuscule), c’est-à-dire les originaux des lettres secrètes. La copie sur les registres est assurée par quelques dizaines d’abréviateurs et de grossoyeurs.

 

CHANFREIN

Partie antérieure de la tête du cheval de la base du front au nez.

 

CHAT

Machine de siège roulante constituée d’un tunnel de bois protégé par un toit à deux pentes souvent recouvert de peaux tannées ou détrempées (pour limiter son embrasement) permettant aux assaillants de s’abriter pour approcher les murs d’une fortification.

 

CHÂTELET

Ouvrage de défense avancé construit entre les lignes de contrevallation et de circonvallation pour appuyer les postes de défense principaux d’un château fort, par exemple.

 

CHATEMITE

Hypocrite.

 

CHATONIE

Friponnerie (voir chatterie)

 

CHATTERIE

Friponnerie (voir chatonie).

 

CHAUDE (À LA)

Dans le feu de l’action.

 

CHAUSSE (S)

Caleçon couvrant les jambes, de la ceinture jusqu’aux pieds.

 

CHEMIN DE RONDE

Passage à l’intérieur d’un mur d’enceinte, protégé par un parapet en principe crénelé, destiné à l’observation et à la défense.

 

CHEVAUCHÉE

Raid de chevaliers ayant pour but principal d’intimider l’adversaire en accroissant l’insécurité, de piller, de réaliser un butin et plus généralement de commettre des ravages (incendies de bâtiments et de récoltes, arrache d’oliviers, de vignes, etc.). La guerre de Cent Ans a connu un grand nombre de chevauchées particulièrement dévastatrices.

 

CHEVAUCHEUR

Messager chargé de transporter un pli.

 

CHIÉ CHANTÉ (C’EST)

C’est réussi !

 

CHILINDRE

Cylindre.

 

CLABAUDER

Bavarder.

 

CLEPSYDRE

Horloge d’origine égyptienne mesurant le temps par écoulement d’eau dans un récipient gradué.

 

CLIC ET CLAC (DE)

Complètement.

 

CODEX

Livre écrit sur des cahiers de papyrus, de parchemin ou de papier de coton maintenus ensemble par une couture dorsale et reliés. S’oppose aux rouleaux, pouvant être roulés en volumes reliés les uns aux autres.

 

COI

Silencieux.

 

COILLONS

Testicules (les couilles, en argot).

 

COL

Cou.

 

COLÉE

Geste rituel d’adoubement : tape de la paume de la main ou du plat de l’épée sur le cou par lequel un chevalier admet un écuyer à la chevalerie en lui offrant des éperons en or.

 

COLOMBIN

Blanc, pur, innocent.

 

COMBE

Vallée étroite entre deux collines (par pechs et combes : par monts et par vaux).

 

COMMANDERIE

Structure de base dans l’organisation des ordres militaires. Circonscription regroupant des terres, des biens et des maisons, dont l’une est chef-lieu et dont les autres sont membres (nommées comenda en Italie, encomienda, en Espagne et Komtur en Allemagne).

 

COMMODITÉ

Agrément ou lieu où l’on peut faire ses ablutions (sur le mariage : la commodité est bien courte et le souci bien long…).

 

COMPAIN

Compagnon, qui partage le pain avec quelqu’un.

 

COMPÈRE, commère

Parrain, marraine de baptême.

 

CONSUL

Collège de magistrats (de 6 à 24 selon l’importance de la ville) qui assumait les responsabilités de la gestion dans les villes dites consulaires (Domme, Cahors, Sarlat, Périgueux, etc.).

 

CONVERS (MOINE)

Religieux (moine, moniale ou membre d’un ordre) voué à des activités matérielles.

 

COQUARDEAU

Sot, vaniteux.

 

COQUART

Coquin (péjoratif).

 

COQUEFREDOUILLE

Sotte.

 

COQUILLE

Braguette (souvent renforcée, pour les hommes, par une protection de l’appareil génital en forme de coquille).

 

COTTE D’ARMES

Tunique souple portée sur l’armure sur laquelle figurent les armoiries du combattant.

 

COTTE DE MAILLE

Chemise composée de petits anneaux de fer finement entrelacés sur une à trois épaisseurs superposées (voir haubert).

 

COUDÉE

Environ 50 cm (distance entre les coudes).

 

COUILLARD

Machine de jet à contrepoids la plus perfectionnée (XIVe – XVe s). Ses deux huches (ou bourses) articulées facilitent la manutention de l’engin en divisant par deux les charges à manier. La construction s’en trouve simplifiée puisqu’un seul poteau suffit, solidement fixé dans le sol ou, plus souvent, sur un châssis en bois. Les contrepoids des premiers couillards sont de grands sacs en cuir remplis de terre. Puis, ils sont remplacés par des huches en bois et en fer riveté, remplies de métal. Leur poids varie de 1,5 à 3 tonnes.

1. Portée : jusqu’à 180 m

2. Boulets : de 35 à 80 kg

3. Cadence de tir : jusqu’à 10 coups/h

4. Servants : 4 à 8 personnes, outre les artisans (artillerie névrobalistique)

 

COURTINE

Comprend deux acceptions.

1. Sorte de rideaux pendus à l’intérieur des maisons, le long des murs ou autour d’un lit pour protéger du froid.

2. Mur compris entre deux tours d’enceinte fortifiée.

 

COUVRECHEF

De toile fine ou grossière : coiffure la plus répandue, portée de jour et de nuit par les femmes et les hommes.

 

CRÉNEAU

Partie ouverte d’un parapet au-dessus d’un rempart ou d’une tour (par opposition à merlon).

 

CROIX

Cousue sur l’épaule droite lors de la première croisade.

 

CUIR

Pourpoint de chamois ou de cuir.

 

DAME-JEANNE

Grosse bouteille de grès ou de verre contenant de 20 à 50 litres, souvent clissée, utilisée pour le transport et le stockage d’un liquide.

 

DESCHARPIR

Déconfire, détruire, tailler en pièces.

 

DÉCOLER

Décapiter ; décolleter signifie dégager le cou (le col).

 

DÉDUIT

Jeu amoureux.

 

DÉMONTÉ

Cavalier ayant mis pied à terre, quel qu’il soit (s’emploie souvent à propos des gens d’armes), pour mieux combattre.

 

DENIER

Unité constituant avec la livre (tournois ou parisis), la base de tout le système monétaire. On taillait environ 240 deniers dans une livre d’argent.

 

DÉPORTER

Transporter un corps.

 

DÉPRIS (OU DÉPRISEMENT)

Mépris.

 

DÉROBER

Enlever sa robe à (quelqu’un).

 

DESFORER

Dégainer (il en vient le mot fourreau).

 

DÉVERGOGNÉ

Sans pudeur.

 

DEXTRE

Droit (à droite).

 

DISSENTERIE

Dysenterie.

 

DROLASSE

Mauvaise, méchante fille.

 

DROLETTE

Fille.

 

DROMON (OU DRÔMON)

Vaisseau de guerre à rames en usage en Méditerranée orientale jusqu’au XIIIe s.

 

ÉCHELONS

On parle aujourd’hui d’escadrons : fraction d’une troupe articulée en profondeur.

 

ÉCU

Le mot recouvre plusieurs sens.

1. Bouclier porté par les hommes d’armes. Au XIIIe s., il est de grande dimension (targe), constitué de planches de bois recouvertes de cuir et de bandes de fer. Durant la bataille, l’écu est tenu par l’intermédiaire d’énarmes disposées à l’intérieur du bouclier. Une courroie (guigue) permet de le suspendre au côté.

2. Support des armoiries, l’écu donne aussi son nom à la surface sur laquelle sont placés les métaux, les émaux, les fourrures, les meubles.

3. Monnaie d’or à l’écu de France et à la croix fleuronnée, frappée par Saint-Louis de 1263 à 1266, puis régulièrement émise dont le poids initial de 4,19 g varia à mesure du rognement. Au XIVe s., Philippe VI de Valois frappe une pièce d’or fin appelée écu à la chaise (où le roi est assis sur son trône).

 

ÉCUYER

Jeune noble ou damoiseau qui exercent des fonctions de domestique auprès d’un chevalier qui le nourrit et qui l’héberge. Il doit s’occuper des chevaux (à l’escurie), porter l’écu de son seigneur lors des chevauchées, le servir et apprendre à ses côtés le métier des armes. Il est appelé à devenir chevalier (dérivés : écuyer-tranchant : officier domestique chargé de la coupe des viandes).

 

EMBÉGUINÉE

Sotte.

 

EMBUFER

Contrarier, braver, rebuffer.

 

EMBURLUCOQUER

Embrouiller (emburlucoquer une embûche).

 

ÉMERVEILLABLE

Admirable, qui émeut.

 

ÉMEUVEMENT

Agitation, émoi.

 

EMMISTOYER (S’)

Faire l’amour.

 

ÉMOTION

Émeute, tumulte.

 

ÉPÉE

Arme blanche dont les types sont variés : épée longue et droite, à deux mains, à une main, ou à une main et demie, plate, à dégorgeoir ou à profil en diamant, à deux tranchants, forgée pour porter des coups de taille par opposition à l’épée d’estoc, plus fine, à l’extrémité pointue et acérée, plus adaptée pour porter des coups de pointe.

 

ÉPERON

Pièce de métal fixée au talon des cavaliers, terminée par une molette (petite roue à dents pointues) servant à aiguillonner un cheval en lut piquant les flancs. Argentés pour un écuyer, les éperons sont en or ou dorés lorsqu’ils sont portés par un chevalier. S’il venait à être "dégradé" on lui couperait les éperons près du talon.

 

ÉPILENCE

Épilepsie.

 

EPYDEMIE

Épidémie.

 

ESBIGNER (S’)

Disparaître, s’évanouir (filer à l’anglaise).

 

ESBOUFFER (S’) À RIRE

Éclater de rire, s’esclaffer.

 

ESCAMBILLER (S’)

Ouvrir voluptueusement les jambes.

 

ESCHALFAUD (OU ESCHALFAUT)

Échafaud.

 

ESCHAQUIER

Échiquier.

 

ESCUMER (S’)

Transpirer.

 

ÉSCREMIR

Art de manier l’épée (escrime viendra de ce mot).

 

ESPINCHER

Lorgner.

 

ESTAMPIE

Danse (souvent endiablée).

 

ESTOC

Pointe d’une arme (voir épée).

 

ESTOURBIR

Détourner à son profit, dérober.

 

ÉTARQUER

Raidir, tendre une voile le long de sa draille, de sa vergue ou du mât.

 

ÉTENDARD

Enseigne ou bannière arborée pendant une bataille (voir aussi pennon).

 

ÉTOILE DU MATIN

Voir fléau d’armes.

 

FAGILHÈRE

Sorcière.

 

FARMACIE

Pharmacie, au sens de médicaments, potions, tisanes et électuaires.

 

FAUCRE (ARRÊT DE CUIRASSE)

Pièce de métal recourbée, fixée sous l’aisselle, sur le côté d’une armure et destinée à supporter le bois d’une lance lors d’une charge à cheval.

 

FÉLONIE

Insulte ou trahison commise par un vassal à l’encontre de son seigneur, ou inversement. Elle implique la rupture du lien vassalique qui les unit.

 

FENDANT (L’AIR ASSEZ)

Fier (l’air assez fier).

 

FERLER

Serrer pli sur pli une voile contre un espar (bôme, vergue) et l’y assujettir (par exemple, à l’aide de rabans, encore appelés matafians en Méditerranée, ou de garcettes).

 

FÉTOT

Espiègle.

 

FIERGE (OU FIERCE)

La Reine, aux échecs, se nommait ainsi au Moyen Âge.

 

FIEF

Tenure noble.

 

FIERTÉ (CONDAMNATION POUR MAUVAISE)

Condamnation par contumace.

 

FLÉAU D’ARMES

Arme offensive composée d’une grosse boule de fer incrustée de pointes métalliques retenue par une chaîne ou par une lanière de cuir à l’extrémité d’un manche de bois.

Encore appelé étoile du matin ou aspersoir d’eau bénite (Morgenstern en allemand).

 

FLÈCHE

Trait propulsé par un arc. Carreau ou vireton, s’il s’agit d’une arbalète

 

FLORIN

Nom d’une monnaie frappée à Florence à l’effigie de saint Jean Baptiste et décorée de l’empreinte d’une fleur de lis ; contenant à l’origine 3,54 g d’or. Elle est copiée à partir du XIIIe s. en Europe.

 

FOLIEUSE

Prostituée (putain, en argot).

 

FORCER

Violer ; imposer quelque chose à autre chose ou à quelqu’un.

 

GAMBESON (OU GAMBISON, GAMBAISON)

Pourpoint rembourré porté sous un haubert, du XIIIe au XIVe s. afin de protéger le cavalier du contact de la cotte de mailles.

 

GARCETTE

Lien utilisé en marine pour maintenir serrée à la vergue, une voile carguée ou ferlée dans laquelle on a pris des ris pour en réduire la surface

 

GELER LE BEC

Clouer le bec, avoir le dernier mot.

 

GENTILHOMME

Depuis le XIe s., homme de naissance noble (ou de naissance roturière lorsqu’il fait preuve de générosité et de noblesse dans ses sentiments).

 

GIBET

Branche fourchue ; par extension, potence ou pilori servant à l’exécution par pendaison.

 

GODON (OU GODDON)

Nom péjoratif donné par les Français aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans, par allusion au cri qu’ils prononçaient, parait-il (God’am ou god’dam !).

 

GORGERIN

Partie d’un haubert (cotte de mailles) recouvrant le cou, la gorge et tombant sur les épaules pour protéger un combattant.

 

GRABELER

Prêcher, tenter de convertir quelqu’un à une idée.

 

GRÉGEOIS (feu)

Moyen pyrotechnique inventé par les Grecs et utilisé par les Arabes consistant à projeter à l’aide d’une catapulte ou d’une arme de trait, un liquide très inflammable à base de naphte, de résine (poix) et de soufre.

 

GUEULE BEC (BAISER À)

Embrasser à bouche que veux-tu.

 

GUEULE (ÊTRE BIEN FENDU DE LA)

Avoir la langue bien pendue.

 

GUEULE BEC (RIRE À)

Rire à gorge déployée.

 

HAQUENÉE

Monture particulièrement docile, trottant l’amble (palefroi).

 

HARNOIS (PLAIN, GRAND OU BLANC HARNOIS)

Armure plus ou moins complète formée de plattes de fer articulées, couvrant le chevalier de pied en cap.

 

HAUBERGEON

Haubert court (voir haubert).

 

HAUBERGIER

Artisan fabricant des hauberts (cottes de mailles).

 

HAUBERT

Longue chemise en mailles de fer entrelacées munie de manches, d’un gorgerin et d’un capuchon que portaient les hommes d’armes au Moyen Âge.

 

HAUT À LA MAIN

Impétueux, impatient, impulsif.

 

HAUTE-COUR

Le mot comprend deux sens.

1. Intérieur de la dernière enceinte d’un château fort, avant le donjon.

2. Cour de justice souveraine (Haute Cour).

 

HEAUME

Véritable boîte enfermant l’ensemble de la tête. Peut être cylindrique, oblong (ou en "tonnelet" : la partie faciale est allongée pour laisser un espace entre le heaume et le nez) ou en "pain de sucre" (le sommet est coiffé d’un cimier héraldique ou non). La visière mobile (ventail ou mézail), destinée à faciliter la vision et la respiration, se généralise au XIVe s.

 

HÉRAUT (D’ARMES)

Le héraut d’armes a pour fonctions la transmission des messages (défis, sommations, déclarations de guerre, etc.), les proclamations solennelles, l’ordonnance des cérémonies (fêtes publiques, tournois, ordalies, etc.) Dans les tournois, il annonce le nom des chevaliers d’après la connaissance et la description qu’il fait de leurs armoiries et il énumère leurs exploits passés. Spécialistes de la science héraldique, ils prennent une grande importance dans le monde de la chevalerie au Moyen Âge : ils sont chargés d’en surveiller l’usage et de contrôler la composition des nouveaux blasons afin d’éviter des confusions.

 

HERSE

Grille de fermeture d’une porte d’accès d’un château-fort, en bois ou en fer, glissant dans des rainures verticales et manœuvrée au moyen d’un treuil ou d’un contrepoids.

 

HEUR (L’)

Bonheur. Se dit aussi de l’heure de la journée.

 

HEUSE, HOSE, HOUSEAU

Botte, jambière.

 

HOUSSURE, HOUSSE

Caparaçon qui équipait et protégeait le corps d’un destrier de l’encolure à la croupe et arborait souvent les armes d’un chevalier lors d’un tournoi ou d’une bataille.

 

HUCHER

Hurler.

 

HURLADE

Hurlement (épouvantable).

 

IDES

Division du mois qui tombait le 15 en mars, mai, juillet et octobre, et le 13 les autres mois. Notion de temps utilisée au Moyen Âge, d’après le calendrier romain encore en vigueur (calendrier Julien). Dans certaines archives, les dates mentionnaient déjà le énième jour du mois.

 

IMMUTABLE

Fidèle, immuable.

 

INCONTINENT

Immédiatement.

 

INDIGO

Couleur bleu foncé, légèrement violacée.

 

JASER

Parler, bavarder.

 

JUGEUR

Juge.

 

LANCEGAYE

Petite lance, fine, souvent utilisée pour la chasse.

 

LANGUE (BIEN JOUER DU PLAT DE)

Avoir le verbe facile, la langue bien pendue.

 

LATTIS

Planches de menuiserie utilisées pour la fabrication des planchers.

 

LAUDES

Office liturgique matinal souvent chanté à l’aurore et composé principalement de psaumes. À ces psaumes s’est ajoutée au XIIe s. une antienne à la Vierge (entre 5 heures et 7 heures du matin, selon les usages de chaque communauté).

 

LIBRAIRIE

Bibliothèque qui regroupe un nombre parfois considérable d’ouvrages enluminés et de manuscrits.

 

LIEUE

Mesure de longueur variable : anciennement en marine, 3 milles (5,556 km) et terrestre (4,445 km).

 

LIVRE

Comporte deux acceptions.

1. Unité de poids d’origine romaine, la livre équivaut au Moyen Âge, à 490 g en moyenne, soit 12 onces.

2. Monnaie de compte qui vaut 20 sous ou 240 deniers (livre tournois).

 

MAMELLE (S)

Les seins, la poitrine d’une femme.

 

MAMELUK (OU MAMELOUK)

À l’origine, les Mamelouks sont des esclaves turcs achetés pour former les principaux corps d’armée des sultans d’Égypte. Héritiers de Saladin, ils portèrent leurs chefs au pouvoir à partir de 1250 (pendant la septième croisade). Leurs dynasties régnèrent sur l’Égypte, la Syrie, la Palestine et l’Arabie jusqu’à leur éviction par les Turcs ottomans (1516-1517).

 

MANANT

Habitant d’une seigneurie et depuis le XIe s., paysan fixé sur une terre.

 

MANGONNEAU (À ROUES DE CARRIER)

Engin de jet à contrepoids fixe et non articulé (par différence avec le couillard ou le trébuchet) de plusieurs tonnes (XIIe – XVe s). Pour rabattre la verge, des efforts considérables doivent être déployés, nécessitant un treuil et un jeu de poulies entraînés par de grandes roues actionnées par des servants. La masse de terre ou de pierre contenue dans la huche du contrepoids finit toujours par se déplacer, provoquant des à-coups et des vibrations nuisibles à la puissance ou à la précision,

1. Portée : jusqu’à 150 m

2. Boulets : jusqu’à 100 kg

3. Cadence de tir : 2 coups/h

4. Servants : 12 personnes outre les artisans (artillerie névrobalistique).

 

MANTEL

Manteau.

 

MANTELET

Cape de femme, à capuchon, en tissu léger, à pans longs devant et écourtée derrière.

 

MAROUFLE

Forte colle appliquée sur une toile peinte, un panneau de bois.

 

MASSE D’ARMES

Sorte de gourdin de bois renforcé à son extrémité par des pièces de métal grossièrement cloutées.

 

MATINES

Vers 3 heures du matin. Office liturgique du matin, premier office du bréviaire qui se chante ou se récite au milieu de la nuit entre une heure et 3 heures du matin, selon la période de l’année.

 

MAZELERIE

Boucherie (au sens figuré).

 

MÉZAIL

Visière mobile (voir heaume, bacinet).

 

MIGNARDER

Caresser (mignonner).

 

MIGNONNER

Caresser (mignarder).

 

MIRE

Praticien exerçant la médecine ou la chirurgie, mais dont la formation n’est pas universitaire. Souvent représenté scrutant le contenu d’un vase, mirant les urines d’un patient (on les goûtait souvent aussi), dont l’examen est une des bases du diagnostic au Moyen Âge (à ne pas confondre avec le physicien, qui a suivi des études à l’université pour acquérir des connaissances théoriques).

 

MISÉRICORDE

Le mot comprend deux acceptions.

1. À partir des XIIe – XIIIe s., poignard à la lame particulièrement effilée, conçu pour percer les mailles d’un ennemi abattu dans le but de le contraindre à demander “merci”. Tient son nom au cri que lançaient les combattants à terre, lorsqu’un coutilier s’apprêtait à les achever au défaut de la cuirasse, soit sous le gorgerin, soit au pli de l’aisselle.

2. Console en bois fixée sur le siège relevable d’une stalle. Elle permet aux membres du clergé de s’y appuyer “par pitié” tout en donnant l’apparence d’être debout.

 

MORGENSTERN

Voir étoile du matin.

 

MORGUER

Le prendre de haut avec.

 

MUGUETER

Faire la cour à quelqu’un.

 

NACAIRE

Instrument de musique militaire, sorte de timbales.

 

NAVRURE

Blessure.

 

NEF

Navire marchand à un ou deux mâts en usage au XIVe s.

 

NIQUEDOUILLE

Sot, sotte.

 

NONE

Vers 15 heures, soit la neuvième heure de la journée. L’une des sept heures canoniales qui se chante ou se récite après sexte (midi). Parfois ramenée à

12 heures au XIIIe s. (à ne pas confondre avec nones ou nonne).

 

NONES

Le 5 de chaque mois et le 7 des mois de mars, mai, juillet et octobre (à ne confondre, ni avec l’heure ni avec les religieuses, les nonnes).

 

NOUES

Terres grasses et arables susceptibles d’être inondées.

 

OCCIRE

Tuer, navrer.

 

OCOCOULER (S’)

Se blottir.

 

ONCE

Unité de poids valant 1/12e de livre, soit entre 22 et 33 g.

 

ONQUES

Jamais.

 

OREILLES ÉTOURDIES (À)

À tue-tête.

 

ORIFLAMME

Bannière de couleur rouge et de forme carrée que le roi fait porter à l’avant de ses troupes aux côtés de son enseigne personnelle (fleurs do lis, en France, léopards et aux lis de France, en Angleterre).

 

ORINER

Uriner. Le mot pisser existait aussi au Moyen Âge, sans connotation vulgaire (les pissats).

 

OST

Armée féodale convoquée par l’autorité légitime par droit de ban. La durée de la présence gratuite que le vassal doit à son suzerain varie selon les époques et les lieux. Elle s’établit en général à 40 jours, entre le printemps et l’automne. Au-delà, le vassal peut rentrer chez lui ou rester moyennant la perception d’une solde journalière versée par le suzerain

 

OST (SERVICE D’)

Assistance militaire constituant l’une des trois obligations vassaliques avec l’assistance financière (aide) et judiciaire (conseil).

 

OUTRECUIDÉ

Qui s’en croit trop, qui ne se prend pas pour rien.

 

OUTRÉE

Charge d’un groupe de chevaliers. Par extension, cri lancé et ordonnant la charge lance couchée.

 

PAGE

Très jeune noble, placé au service d’un seigneur, d’un homme d’armes ou d’une dame. Comme l’écuyer il aide son maître à revêtir une armure, à garder les chevaux de réserve pendant le combat. Il apprend le service des armes et le service d’honneur.

 

PAILLARDER

Faire l’amour (s’emmistoyer). Vient du craquement de la paille…

 

PAILLARDISE

Lubricité.

 

PALEFRENIER

Valet qui soigne les chevaux (de palefroi).

 

PALEFROI

Cheval de marche ou de parade.

 

PALIMPSESTE

Manuscrit gratté par un copiste afin de réutiliser le parchemin, fort coûteux à cette époque.

 

PAONNER (SE)

Se pavaner.

 

PASSAGE (OU GRAND PASSAGE, PÉLERINAGE DE LA CROIX, ÉTC.)

Terme utilisé pour nommer les croisades pendant le Moyen Âge. Le terme de “croisade” ne sera employé qu’à partir de la seconde moitié du XVe s. (Grand Passage, Voyage de Jérusalem, Pèlerinage de la Croix).

 

PASTISSER

Peloter.

 

PASTOUREAUX

Bande de fanatiques qui se réunirent vers 1251 sous la conduite d’un moine de Cîteaux (Jacob), dit le maître de Hongrie. Ils se présentaient comme envoyés de Dieu pour délivrer Saint-Louis lorsqu’il fut prisonnier après la bataille de Damiette, et se livrèrent à de nombreux pillages. Ils furent écrasés aux environs d’Aigues-Mortes. Des révoltes paysannes sont aussi connues sous le nom de “jacqueries”.

 

PECH

Colline, parfois pierreuse (par opposition aux combes).

 

PÉCUNIEUX

Riche, aisé.

 

PENEAU

Coquelicot. Le mot coquelicot n’est apparu qu’au XVIe s.

 

PENON (OU PENNON, PENNE, PENONCEL)

Étendard triangulaire ou flamme, porté par un chevalier sur le haut de la hampe d’une lance lors d’un combat. Par extension, unité de combattants regroupée sous un penon.

 

PHYSICIEN

Médecin qui a suivi des études à l’université pour acquérir des connaissances théoriques (à ne pas confondre avec le chirurgien).

 

PIED

Mesure de longueur valant 12 pouces, soit 32,48 cm et 30,48 cm dans les pays anglo-saxons.

 

PIEDS (PASSER LES PIEDS OUTRE)

Trépasser, mourir.

 

PIGNOTTE (LA)

Voir Chancellerie.

 

PILE ET CROIX (À)

À pile ou face. La face présente une croix plutôt qu’un écu ou qu’une face de souverain.

 

PILORI

Voir gibet. Le pilori est exposé intra-muros, le gibet extra-muros.

 

PIMPLOCHER (SE)

Se farder.

 

PINTE

Ancienne mesure française de capacité pour les liquides. Elle valait 0,93 l à Paris. Actuellement la pinte vaut 0,568 l en Grande-Bretagne et 0,47 l aux États-Unis.

 

PIPERIE

Tromperie. L’expression vient de dés pipés.

 

PLAT DE LA LANGUE (JOUER DU)

Avoir la langue bien pendue, bien déliée.

 

PLATTES

Complément d’armure. Les zones les plus exposées comme les articulations, les tibias ou la poitrine sont protégées, par-dessus la cotte de mailles, par des plaques de métal rigides, reliées entre elles par des lanières de cuir ou des rivets. Deviennent à partir du milieu du XIVe siècle, des armures de fer complètes (grand harnois, harnois plain).

 

POMMEAU (OU POMEL)

Poignée d’une épée.

 

PONT-LEVIS

Pont mobile en bois, qui se lève ou s’abaisse à volonté au-dessus d’un fossé. Initialement, simple pont à bascule, équilibré par un contrepoids, puis pont-levis à chaîne actionné par un treuil avant d’être construit avec flèches et contrepoids vers le milieu du XIVe s.

 

POUCE

Unité de mesure valant 27,07 mm et maintenant 25,4 mm (inch).

 

POULAINE (SOULIER À LA)

Soulier d’homme dont l’extrémité avant est très effilée ; elle apparaît vers le milieu du XIVe s. Sa longueur varie, selon la richesse de celui qui les porte, de un à deux pieds de long (soit entre 30 et 60 cm).

 

POURPOINT

Veste ajustée, parfois matelassée, qui couvrait du cou à la ceinture, porté par les hommes sur la chemise.

 

POUTOUNE

Délicat baiser sur la joue.

 

PRENDRE SANS VERT

Prendre au dépourvu.

 

PRÉVÔT

Agent de l’organisation administrative et judiciaire, subordonné au sénéchal (ou au bailli dans le nord de la France).

 

QUIET

Tranquille, calme.

 

QUILLONS

Barre horizontale d’une épée protégeant le pommeau. Les quillons d’une épée peuvent être droits, trifoliés ou quadrifoliés, tombants ou incurvés, pour protéger la main et (ou) engager l’arme adverse dans un combat au corps à corps.

 

QUINAUD

Penaud.

 

QUINTAINE (POTEAU DE)

Mannequin de paille et de bois monté sur un pivot et formé de plusieurs pièces : casque, armure, bouclier et d’un bras horizontal auquel pend un fléau d’armes. Lorsqu’on le frappe maladroitement de sa lance, il tourne vivement sur son axe et assène un coup sur la tête ou dans le dos de celui qui l’a frappé. Il sert à l’entraînement des écuyers et des chevaliers.

 

QUIQUIONQUES

Quiconque (toujours employé au pluriel à l’époque).

 

RABAN (OU MATAFIAN)

Voir ferler.

 

RAQUER

Vomir.

 

REBELUTE (À)

À contrecœur.

 

RECONQUISTA

Reconquête de la péninsule ibérique par les chrétiens sur les musulmans ; entreprise au milieu du Ville siècle, dans les Asturies, elle progressa à la fin du XIe et s’intensifia au XIIIe après la victoire de Las Navas de Tolosa (1212). Elle s’acheva par la prise de Grenade (1492).

 

RÉCRÉANCE

Retraite d’un chevalier face au danger. Pouvait être considérée comme un acte de félonie.

 

RÉDIMER (SE)

Se refaire une santé sur le plan pécuniaire ; s’enrichir.

 

REMPARER

Fortifier.

 

REMOCHINER (SE)

Bouder.

 

REMUEMENTS

Manœuvres, intrigues.

 

REVERDIE

Le printemps, où tout reverdit.

 

RIBAUD

Se disait au Moyen Âge d’un vagabond, d’un soldat pilleur.

 

RIBAUDE

Putain, prostituée (bagasse, folieuse…).

 

ROTE (LA)

La Chambre apostolique, la Chancellerie et la Pénitencerie pouvaient s’ériger en tribunaux spéciaux, tout comme le consistoire et les commissions cardinalices. Des auditeurs sont chargés d’instruire les causes. Depuis 1336, les auditeurs, formant un corps hautement qualifié, sont réunis en un collège, le tribunal d’Audience des causes du Sacré palais, nommé la Rote (rota : roue), en raison de la forme ronde du banc sur lequel siégeaient les auditeurs.

Chaque auditeur, après avoir instruit l’affaire dont il est chargé, consulte ses collègues pour avis et doit, dans un délai de douze jours, promulguer la sentence avec l’appui de la signature des autres auditeurs. Quarante à quarante-huit notaires publics transcrivent les actes

 

ROUILLER (UN TREUIL)

Actionner dans le sens de tourner dans un sens ou dans l’autre.

 

ROUTIER

Les routiers sont des soldats mercenaires organisés en bandes. Les compagnies de routiers sont surtout célèbres pour les pillages auxquels elles se livrent lorsqu’elles se trouvent désœuvrées à la fin d’une opération. Les routiers ne se sentent pas tenus de respecter les règles de la chevalerie et ils se font une très mauvaise réputation de pillards, de violeurs et d’incendiaires. Pendant la guerre de Cent Ans, les Grandes Compagnies sont célèbres pour leurs déprédations et la terreur qu’elles inspirent.

 

SABORD

Ouverture pratiquée dans le flanc d’un navire pour faciliter le chargement et le déchargement des cargaisons. Étanchéifiée par de l’étoupe et de la poix.

 

SAIGNÉE

Purge du sang. On mourrait souvent de leur répétition.

 

SAILLIE

Plaisanterie.

 

SAUF ALANT ET VENANT

Sauf-conduit.

 

SÉANT

Assis (ne pas confondre avec “céans”, ici).

 

SÉNÉCHAL

Officier révocable, représentant le roi dans les seigneuries rattachées à la couronne (bailli dans le Nord de la France).

 

SÉNÉCHAUSSÉE

Cadre de l’organisation administrative, judiciaire et militaire (ancien comté), donné à un membre de la moyenne noblesse, choisi par le roi (baillage, dans le Nord de la France).

 

SENESTRE

Gauche (à gauche).

 

SERGENT

Servant d’armes ou huissier (sergent à masse : huissier qui porte, probablement depuis Philippe IV le Bel, un bâton d’or ou d’argent lors de certaines cérémonies).

 

SEXTE

Midi environ (sixième partie de la journée). Une des heures canoniales.

 

SINTHOME

Symptôme.

 

SOL (OU SOU)

Monnaie de compte valant l/20e de livre ou 12 deniers (1 shilling), frappée à nouveau sous Saint-Louis, à partir de 1266 et connue sous le nom de “gros”.

 

SOLERET

Chaussure composée de pièces de métal articulées, faisant partie de l’armure qui protège le pied. D’abord plats, les solerets ont, au XIVe s., leur pointe taillée en ogive puis en forme de poulaine pour mieux assurer le maintien des pieds du cavalier dans les étriers lors des combats.

Lorsque les chevaliers démontaient pour combattre à pied, ils devaient se défaire de leur extrémité (la poulaine) pour pouvoir se déplacer plus aisément. L’extrémité des solerets deviendra carrée à partir du règne de Charles VIII.

 

SOMMIER

Cheval de bât, cheval de charge.

 

SOURDRE

Monter (au sens figuré : la colère par exemple).

 

SURCOT

Robe avec ou sans manches, portée par les deux sexes sur les autres vêtements (pourpoint, chemise par exemple).

 

TABLIER

Plate-forme qui constitue le plancher du pont-levis.

 

TABUSTER

Chahuter.

 

TÉTINE (S)

Extrémité du sein d’une femme.

 

THUNES

Tunis (Tunisie).

 

TIERCE

Partie de l’office divin de la troisième heure, soit à 9 heures du matin.

 

TOISE

Mesure de longueur valant six pieds, soit environ 2 m.

 

TOURMENTEUR

Auxiliaire de justice chargé de faire avouer les présumés coupables lorsqu’ils sont soumis à la question.

 

TOURNOI

Mieux que l’exercice de la quintaine sur un mannequin, le tournoi permet aux chevaliers d’exercer leur adresse à la lance et à l’épée, de mettre au point leur tactique et d’assurer leur cohésion lors d’une bataille rangée. Subsitut à la guerre, il permet aux plus vaillants de vivre, en temps de paix, de leurs armes par les gains qu’ils peuvent réaliser (armures, chevaux, rançons) ; joutes individuelles à plaisance qui ont suivi les toumois-mélées et les joutes à outrance.

 

TOUSSIR

Tousser.

 

TOUT À PLAT (REFUSER)

Refuser, rejeter catégoriquement.

 

TOUT À TRAC

Tout à fait.

 

TOUT DE GOB

Tout de go.

 

TRAIT (DE RISÉE)

Plaisanterie (saillie).

 

TRÉBUCHET

Engin de jet (XIIe – XVIe s.) à contrepoids articulé (de l’occitan trebuca, qui apporte les ennuis). Au cours d’essais récents, un trébuchet en charpente de chêne, muni d’une verge de 11,4 m et d’un contrepoids total de 5,6 tonnes, a projeté un boulet de 56 kg à 212 m et plusieurs projectiles ont atteint strictement le même point d’impact. Une autre reconstitution réalisée en 1998 a projeté des boulets de 125 kg à 170 m.

1. Portée : jusqu’à 220 m.

2. Boulets : jusqu’à 125 kg (300 kg au château de la Saône, en Syrie)

3. Cadence de tir : 1 à 2 coups/h.

4. Servants : 60 à 100 personnes (artillerie névrobalistique).

Par métonymie, un trébuchet est aussi une sorte de petite balance portative, utilisée pour peser la valeur des monnaies en leur poids (or ou argent).

 

TROUBADOUR

Poète de langue d’oc, s’adonnant à des formes lyriques : la canso (chanson), le trobar plan (poème simple), le trobar ric (riche de mots et de style), le trobar clus (initiatique, à clef). Se distingue du trouvère (voir ce nom).

 

TROUVÈRE

Poète et jongleur de langue d’oil.

 

VALET D’ARMES

Simple soldat.

 

VANTERIE

Vantardise.

 

VAUDÉROUTE (METTRE À)

Mettre en déroute.

 

VAUNÉANT

Vaurien.

 

VENTAIL

Voir mézail.

 

VÊPRES (OU VESPRÉE)

Le soir, vers 18 heures environ, d’après l’office liturgique de la fin de l’après-midi, après nones et avant les complies.

 

VERTIGINE

Vertige.

 

VIRETON

Voir carreau (d’arbalète).

 

 

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