VOYAGE DANS
LE GRAND NORD

Depuis que papa nous a raconté l’histoire du vieux roi qui avait de si méchantes filles, il s’est tellement apitoyé sur son sort qu’il a décidé une chose inouïe : c’est d’aller voir sur place le pays où ce roi a vécu, très loin d’ici (dans des temps très anciens).

Personne n’en revient à la maison… Incroyable ! Un voyage bien réel et non pas imaginaire, avec des bagages qui pèsent, un train qui roule, et même un véritable bateau, car il nous faudra franchir une mer avant d’arriver dans une très grande île et la traverser presque de bout en bout, pour aller tout en haut, tout en haut…

Il s’agit d’une expédition en règle. D’ailleurs, dans le pays, tout le monde le comprend bien ainsi. Au marché, maman a rencontré une voisine, qui lui a dit : “Alors, il paraît que votre mari va aller dans le Grand Nord ? Quelle aventure !”

Papa est trop distrait pour qu’on le laisse partir si loin tout seul, et il a été décidé que c’est moi qui l’accompagnerai. Je suis fière comme un boudin ! Quant à Gracieuse, elle est encore trop jeune – ce n’est pas son avis, elle est furieuse – et maman doit rester avec elle à la maison, pour s’en occuper et lui faire faire des dictées pour essayer d’améliorer son orthographe.

Par contre, nous emmenons avec nous une petite amie de mon âge, qui est étrangère et qui est venue apprendre le français avec moi. Dans son pays, c’est plein de montagnes, c’est pourquoi elle est en général chaudement vêtue d’une jupe marron, d’un pull-over marron, d’un manteau marron, et de jolis bas en laine d’un vert vif : c’est la mode de chez elle et ça lui va très bien. On dirait un arbre à l’envers, avec le tronc en haut et le feuillage en bas, d’autant que ses cheveux sont jaunes comme des racines, mais en beaucoup mieux, et en plus frisé.

Bref, je devais lui parler dans ma langue, et elle dans la sienne, et au bout de quelque temps elle a su parler français, et moi je n’avais rien appris du tout, parce que je n’ai jamais compris ce qu’elle me racontait : c’était plein de schlff, de r et de w. Si j’avais pu repérer les voyelles au milieu de tout ça, je serais arrivée à un meilleur résultat.

C’est pourquoi papa a décidé de nous emmener ensemble dans ce fameux pays du vieux roi, dont nous devrions apprendre aussi la langue (il parait qu’il faut savoir parler un tas de langues étrangères, parce que ça sert énormément plus tard), et que la présence de mon amie serait une bonne émulation pour moi. Quant à lui, il pourrait pendant ce temps converser tranquillement avec les indigènes sans avoir à s’occuper de mon éducation.

Chic ! Nous voilà partis tous les trois. Papa a promis à maman de lui écrire tous les jours et à ma sœur de lui rapporter plein de jouets, un bonnet à pompon et des chocolats à la liqueur qui lui sont défendus d’habitude, mais sans arriver à la dérider. Pauvre Gracieuse ! Cela me fait de la peine de la laisser. J’espère que Kakoun viendra la distraire comme promis et l’emmènera se promener sur Cornélia.

Voyager avec papa, c’est gai ! C’est presque comme s’il avait notre âge. De plus, il parle volontiers à tout le monde, dans le train, à l’hôtel ou dans la rue, et les gens lui rendent volontiers service. Heureusement, car, à partir du moment où nous avons mis le pied sur la grande île, les difficultés ont commencé. D’abord, il s’est mis à pleuvoir ; et puis les repas sont devenus bizarres, avec des tas de bonnes choses au petit déjeuner, qu’on n’arrive pas à avaler parce que c’est trop tôt ; et ensuite plus rien d’intéressant de tout le reste de la journée.

Le plus ennuyeux était qu’on n’arrivait pas à se faire servir quelque nourriture entre-temps, parce que la langue étrangère que parle papa n’est pas tout à fait la même que celle des habitants : sans aucun doute, la sienne est bien meilleure, si claire et nette qu’on arrive presque à la comprendre, tandis que ce qu’on lui répond ressemble à de la pâte à berlingots mal cuite qui colle aux dents et ne laisse filtrer que des sons inarticulés. C’est drôle, tout de même, cette façon égoïste qu’ils ont dans ce pays de ne parler que pour eux !

Finalement, avec ses schlff, ses r et ses w, c’est mon amie aux bas verts qui s’est débrouillée pour acheter quelques vivres qui nous ont permis de tenir jusqu’au soir.

“Ce n’est pas grave, a dit papa. Puisqu’ici on prononce si mal sa propre langue qu’on ne la comprend pas quand elle est bien parlée, je vais faire des gestes.” Il fait très bien les gestes, presqu’aussi bien que ce qu’il raconte, et c’est vrai qu’à partir de ce moment tout s’est arrangé et que le voyage vers le Grand Nord s’est poursuivi sans encombre.

Dans le train qui nous emportait, les gestes de papa sont même devenus si éloquents que nos compagnons de route nous ont offert un véritable repas tiré de leurs paniers et de leurs thermos.

“Plus on va vers le nord, plus les gens sont gentils, a dit papa. C’est le contraire de chez nous.”

On a fini par arriver à une sorte de frontière, et les gens gentils qui descendaient là nous ont dit – ou plutôt nous ont fait comprendre – que nous aurions tout intérêt à rester avec eux de ce côté-ci, que les indigènes de l’autre côté étaient terriblement méchants, de vrais sauvages, et qu’eux-mêmes en tout cas n’auraient jamais l’idée d’aller s’y frotter.

Quelle bonne idée de ne pas les avoir écoutés et de ne pas avoir rebroussé chemin, car une fois la frontière franchie, le paysage est devenu de plus en plus accidenté et de plus en plus beau. Les voyageurs montés dans notre compartiment nous ont chaleureusement accueillis, et nous ont félicités d’avoir échappé aux griffes de ceux d’en bas, des affreux et des mal embouchés, bien de leur pays. Qu’ils y restent !

Quand ils ont su d’où nous venions, ils ont été encore plus contents et ils se sont mis en quatre pour nous aider. C’est ainsi qu’arrivés à destination, ils ont descendu nos bagages et ont insisté pour les porter jusqu’à notre hôtel. Au moment de nous quitter, ils nous ont vivement recommandé d’aller sans faute nous recueillir devant ce qu’il y avait de plus beau dans tout leur pays : l’endroit où (dans des temps très anciens) leurs ennemis d’en bas les avaient battus à plate couture, par pure traîtrise, cela va sans dire.

Pendant que leurs propres chefs, qui aimaient beaucoup se disputer entre eux, s’étaient réunis à cet endroit pour pouvoir se taper tranquillement dessus – ce qui, après tout, ne regardait personne – l’ennemi perfide en avait profité pour fondre sur eux sans crier gare, les aplatir comme des galettes et réduire leur peuple en esclavage pendant des siècles. C’est vraiment le genre de mauvaises manières qu’il est difficile d’oublier, et c’est pourquoi il ne fallait surtout pas manquer d’aller admirer séance tenante cet endroit émouvant et historique entre tous.

“Moi, les champs de bataille, a dit papa après leur départ, je n’en suis pas fou… Je propose plutôt d’aller nous offrir une grosse glace à la crème fouettée. Je vois un marchand là-bas : ta petite amie va pouvoir fignoler un exercice de langage pratique appliqué. Il ne faudrait quand même pas que ce soit moi qui fasse tout ici !”

À partir de ce moment-là, nous sommes allés dans des tas d’endroits, et nous avons visité quantité de lieux plus historiques les uns que les autres, mais jamais celui du fameux champ de bataille. Ce n’est pas très gentil de notre part, et nous en avons éprouvé quelque remords, mais c’est qu’il y avait tant de belles choses à voir par ailleurs !

Par exemple, tantôt un lac perdu, ou une lande déserte, ou une montagne sauvage, ou un château en ruine, ou encore, arrêté au beau milieu de la route, en pleine solitude, un gros mouton, abîmé dans une attitude qu’on pourrait qualifier de pensive, si l’on arrivait à distinguer de quel côté est la tête de l’animal, tellement il est couvert de laine partout.

Mais le plus chouette de tout, ce sont les cols qui séparent les montagnes, parce que c’étaient les terrains de jeu favoris des tribus rivales qui occupaient le pays (dans des temps fort anciens).

La tribu qui se trouvait en premier sur les lieux se mettait en embuscade dans un coin et bondissait sur la seconde qui arrivait en chantant gaiement et feignant de ne se douter de rien. Ils se jetaient alors tous les uns sur les autres, et tâchaient de s’exterminer à l’aide de tout ce qui leur tombait sous la main. Il fallait seulement qu’il en reste un de vivant, qui s’échappait pour aller vite raconter l’histoire dans le reste du pays.

Moi, je crois que s’ils s’agitaient tant ainsi, c’était surtout pour se réchauffer, car le fond de l’air est frisquet sur ces hauteurs.

Mon papa, qui est un enthousiaste, jure, par contre, que l’air est merveilleux et qu’on respire ici à pleins poumons. Tout lui plaît depuis que nous sommes dans ces parages : les lieux, et encore plus les gens (oui, il en reste quelques-uns, ceux qui n’habitaient pas près des cols). Ils racontent, à ce qu’il dit, plus d’histoires incroyables que lui… et là, son ton se fait vraiment admiratif !

Il est même allé jusqu’à affirmer qu’il adore la pluie, et que les paysages mouillés et battus par le vent ont des nuances exquises et sont beaucoup plus poétiques que ceux de chez nous.

Pourtant, le pauvre a eu un gros moment de dépression. Je m’en suis aperçue en lisant une des lettres quotidiennes qu’il envoie à maman, et qui se terminait ainsi : “Au bout de quelques années passées dans ce pays, je comprends qu’on puisse mourir sans regrets.”

J’en ai ressenti beaucoup de peine, mais j’ai bien vite compris ce qui était à l’origine de cette phrase déchirante : c’est le chou bouilli. Papa n’aime déjà pas trop le chou en temps normal à la maison (sauf s’il est farci), alors le chou étranger à tous les repas, surtout bouilli, c’en a été trop pour lui. Au septième jour et au quatorzième repas de chou bouilli, son moral a flanché, c’est normal. Comme il est très courageux, il a pris le dessus, et maintenant, il se rattrape au petit déjeuner (où on ne nous a pas encore servi de chou, je me demande pourquoi).

Voyager avec papa, non seulement c’est gai, mais en plus, c’est instructif. Il ne perd pas une occasion de nous apprendre quelque chose par l’exemple, il prétend que c’est bon pour notre éducation.

Ainsi, chaque matin, tout en trempant sa tartine dans sa tasse, il commente en ces termes à notre intention :

— Regardez bien, les enfants : je vous montre ce qu’il ne faut surtout pas faire. Vous savez déjà que tremper sa tartine dans sa tasse constitue une infraction grave aux règles de la bienséance et du savoir-vivre, et offense sévèrement le code des bonnes manières (chapitre : comment se tenir à table).

Il ne faut jamais, au grand jamais, plonger son pain, surtout beurré – ce qui aggrave le cas – dans le liquide bouillant, quel qu’il soit, de son petit déjeuner. Il est encore plus mal vu de l’en retirer bien humecté et ramolli à point, et, après l’avoir légèrement égoutté, comme ceci, de le porter à sa bouche et de l’avaler avec un air gourmand. Cette façon d’agir est fortement déconseillée dans tous les États civilisés, mais en outre, dans ce pays-ci, c’est très dangereux, car c’est défendu par la loi. Si le maire de la ville où vous vous trouvez était mis au courant, il vous exposerait séance tenante au pilori sur la grand-place : pire encore, si le roi venait à passer par là, il aurait le droit de vous faire couper la tête.

— Ah oui ? a dit mon amie. Mais alors, vous pourquoi continuer tremper vos tartines tous les matins ?

— Parce que je trouve que c’est bon, a répondu papa. Et que quand on aime vraiment quelque chose, il faut savoir prendre des risques.

D’autres fois, par contre, c’est lui qui tire un enseignement de son séjour à l’étranger, à cause surtout de son don d’observation :

Ainsi, en ouvrant la fenêtre de sa chambre, ce dimanche matin, il a remarqué, sur la place, une grande quantité de gens, debout l’un derrière l’autre en file indienne, immobiles et silencieux, devant une espèce de maisonnette fermée.

Intrigué, il a attendu de voir ce qui allait se passer. Personne ne bougeait ni pied ni patte. L’air absent, le regard vide, tous semblaient avoir été endormis sur place par la baguette d’une fée.

Nous allons, je pense, a dit papa, assister à quelque cérémonie exotique, aux origines probablement très lointaines, qui doit être une survivance de ces temps reculés où des tribus sauvages occupaient le pays. Peut-être même sommes-nous sur le point de surprendre une sorte de cérémonial magique qui s’est perpétué jusqu’à nos jours, en vue, qui sait, par exemple de faire cesser la pluie (nous en aurions bien besoin). Ces gens qui ont à peine l’air vivant, ces somnambules pétrifiés, sont sans doute les membres d’une secte indigène dans l’attente de l’apparition du grand sorcier. Le spectacle est saisissant. Je n’ai jamais rien vu de semblable.

Il était tout excité, et nous aussi. Et puis, la maisonnette a fini par ouvrir ses volets : c’était un kiosque à journaux. Chaque somnambule s’est éveillé juste assez pour faire sans hâte un pas en avant, tendre une pièce au grand prêtre, en recevoir un journal en échange, et tout le monde s’est dispersé.

Ça, par exemple ! a dit papa. Ces gens faisaient tout simplement la queue sous la pluie pour acheter leur journal, alors qu’il aurait été si simple d’attendre un moment, bien au chaud chez eux, que le kiosque ouvre ses portes… Vous voyez comme il est utile de sortir de son pays pour comprendre les coutumes étrangères !

Il faut dire qu’avec papa, on tombe toujours sur des originaux. Il les attire comme un aimant. C’est ainsi que nous avons successivement rencontré :

une dame qui avait égaré son crocodile (du moins, elle nous l’a juré) ; le pauvre s’était peut-être suicidé après avoir été exclusivement nourri de chou bouilli…

des gitans voleurs de chevaux ;

et un chanteur révolutionnaire.

Celui-là était le plus épatant. Nous avons fait sa connaissance dans un hôtel solitaire, dont nous étions les seuls occupants, isolés au bord de la mer dans un paysage sauvage. Nous étions à la recherche des traces du vieux roi.

Mis au courant de notre quête, il nous a affirmé que, des vieux rois de ce genre, son pays à lui en était plein. Qu’on y rencontrait des fées à tout bout de champ, des lutins dans chaque fleur, des gnomes sous tous les champignons. Que les clairières étaient bourrées de sorcières, les prés de farfadets, les forêts d’enchanteurs, et que les fous courant la lande en poussant des cris fleurissaient sous les pas comme pâquerettes en mai.

Mon papa en a été soufflé : il avait trouvé quelqu’un selon son cœur. Le seul inconvénient, c’était qu’il parlait plus que lui.

Ce personnage, qui arrivait tout droit de sa grande île perdue au large dans la brume, nous a également raconté la très originale histoire suivante : un jour (dans des temps particulièrement anciens) que les différents chefs de tribus de son pays s’étaient rassemblés, en privé, pour régler affectueusement leurs conflits personnels à coups de leurs grandes épées, l’ennemi – toujours lui – armé jusqu’aux dents, en avait profité pour traverser la mer en douce, se jeter sur eux par-derrière, les battre comme plâtre, et essayé de maintenir leur peuple en esclavage.

Seulement eux, pas bêtes, s’en étaient tirés en inventant des chansons révolutionnaires. Quand ils les entonnaient à pleine voix, l’ennemi, qui n’était pas musicien, s’enfuyait épouvanté à toutes jambes, et ils étaient tranquilles pour un bout de temps.

Comme il voyait bien, à notre air, que nous avions de l’oreille et du goût, il nous proposait de passer tous ensemble la soirée autour du feu, pendant qu’il nous régalerait de ses chansons.

Après le deuxième chou bouilli de la journée, nous nous sommes donc retrouvés tous les quatre, seuls devant une immense cheminée où crépitaient des bûches. Notre nouvel ami avait apporté des gâteaux et un liquide bizarre, très chaud et très fort ; papa en a bu, nous deux avons eu le droit d’y tremper les lèvres, après quoi, en pleine forme, nous avons passé des heures à échanger nos chansons révolutionnaires. Il nous a joyeusement hurlé les siennes, nous avons gaiement braillé les nôtres – nous n’étions pas peu fiers de lui montrer que, nous, nous en avions aussi. Seulement, il a fallu que nous en prêtions à mon amie, car dans son pays il n’en existe pas ; elle était vexée comme un dindon, la pauvre, d’être obligée d’en emprunter.

Au-dehors, le vent sifflait, la mer battait les rochers, les mouettes poussaient des cris aigus. Nous, bien au chaud, les joues rougies par le feu, l’estomac calé par les gâteaux, nous chantions de tout notre cœur, à pleins poumons, comme si l’ennemi avait été à nos portes. Quelle belle soirée !

Tard dans la nuit, nous sommes tous tombés dans les bras les uns des autres, en nous jurant une amitié éternelle, et, les larmes aux yeux d’émotion, nous nous sommes séparés pour aller nous coucher. Le lendemain, notre chanteur avait disparu avant notre réveil, et nous ne l’avons pas revu. Nous ne lui en voulons pas : nous lui devons une soirée inoubliable.

C’est vraiment formidable d’aller à l’étranger : on apprend comment vivent les gens qui ne vivent pas comme nous, on comprend mieux leurs habitudes, on se fait de nouvelles amitiés, on a l’impression de mieux aimer le monde. Papa dit que ça s’appelle la tolérance.

C’est bien utile. Maintenant, quand des gens de ce pays-ci viendront dans le mien, je les regarderai avec bienveillance, et ne serai plus étonnée par exemple de leur accoutrement.

Et pourtant, leur accoutrement, c’est quelque chose de tout à fait extraordinaire, au premier abord (et même au second ). Ici, même les vieux messieurs ont les genoux nus sous leur jupette plissée de couleurs vives, et portent fièrement les ornements les plus extravagants : rubans, fourrure, plume au chapeau, écharpe et franges… jusqu’à un poignard glissé dans leur chaussette… C’est un spectacle !

Eh bien, je crois que ce qui nous a le plus frappés pendant tout notre voyage, c’est la surprise, l’ébahissement, la stupéfaction manifestés par les indigènes ainsi vêtus devant les bas verts de ma petite amie. Tous sans exception se sont retournés sur son passage et ont fixé les bas bien sages avec des yeux ronds d’étonnement…

Il me semble qu’il serait grand temps pour eux d’aller à leur tour voir le monde.