Robinier blanc, Acacia blanc (Robinia pseudo-acacia).—Arbre élevé, à feuillage élégant; rameaux épineux; fleurs blanches, très-odorantes, en mai et juin.

Variétés.—Pyramidalis, — Pendula, — Flore luteo, — Amœna, — Decaisneana, — Les variétés sans épines, cultivées sous le nom de Spectabilis, Inermis, Crispa, sortent également du Robinier blanc.

Robinier visqueux (R. viscosa).—Port de l'Acacia blanc; arbre épineux dans sa jeunesse; rameaux visqueux; fleurs rose pâle, en juin et juillet.

Robinier rose (R. hispida).—Hauteur, 4 mètres; rameaux très-cassants, couverts de poils rougeâtres; fleurs d'un beau rose, de juin en août. En le greffant rez terre, il forme un charmant arbrisseau.

Saule pleureur (Salix Babylonica).—Arbre d'un aspect très-pittoresque; rameaux longs et flexibles, pendants jusqu'à terre; feuilles lancéolées; fleurs en chaton, en avril et mai.

Variétés.—À feuilles de laurier, — à feuilles de Romarin, — Argenté, — En anneau.

Tous les saules peuvent être placés avantageusement dans les jardins paysagers: ils se plaisent particulièrement dans les terrains humides.

Sophora du Japon (Sophora Japonica).—Grand et bel arbre; feuilles d'un vert foncé; rameaux un peu pendants; fleurs blanchâtres, en juillet. Variété à rameaux pendants.

Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia).—Hauteur, 5 à 6 mètres; rameaux longs et souvent pendants; fleurs blanches, en mai; fruits d'un beau rouge.

Sorbier domestique (S. domestica).—Beaucoup plus élevé que le précédent; fleurs blanches en mai; fruits pyriformes, rougeâtres.

Variétés.—Hybride, — d'Amérique, — à feuilles de Sureau.

Tilleul d'Europe (Tilia Europæa).—Arbre élevé et rustique; port pyramidal. Cet arbre se couvre de feuilles dès les premiers jours du printemps, mais il les perd beaucoup plus tôt que tous les autres. On l'emploie pour former les avenues. Il est facile à diriger et peut être soumis à une tonte régulière. Fleurs blanchâtres, odorantes, de mars en juin.

Variétés.—Corail, — Pleureur, — à feuilles laciniées, — à feuilles panachées.

Tilleul argenté (T. argentea).—Port du Tilleul d'Europe, seulement un peu moins élevé; feuilles d'un vert foncé en dessus, planches et cotonneuses en dessous.

Tilleul d'Amérique (T. Americana).—Arbre très élevé; feuilles très-grandes et dentées.

Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera).—Arbre d'un beau port, remarquable par la forme de ses feuilles et par ses fleurs, d'un jaune verdâtre mêlé de rouge, semblables à une Tulipe pour la forme et la grandeur; fleurs en juin et en juillet. La plantation des Tulipiers ne doit avoir lieu qu'au printemps, et il faut éviter, autant que possible, de couper aucune branche, car les amputations leur sont très-nuisibles, surtout pendant leur jeunesse.

Variétés.—À feuilles entières, — à fleurs jaunes.

Virgilier à bois jaune (Virgilia lutea).—Hauteur, 10 mètres environ; fleurs blanches très-belles, en juin.

Section XII.—Arbres résineux.

Les arbres résineux, vulgairement nommés arbres verts, doivent être plantés jeunes et de préférence en avril et en mai, époque où ils commencent à végéter. Si l'on se trouvait forcé de planter en automne, il faudrait le faire dès la fin de septembre; autrement on risque de perdre un grand nombre de sujets.

Les Ifs, les Thuias et le Sequoia sempervirens peuvent être taillés; quant aux autres, on doit éviter de les couper; et si jamais il devenait nécessaire de supprimer quelques branches, il faudrait les couper à quelques centimètres de la tige, afin d'éviter une perte de séve, toujours préjudiciable.

On multiplie les arbres verts de graines, semées en avril, ou par la greffe herbacée, en leur donnant pour sujets les variétés les plus ordinaires.

Araucaria imbricata.—Arbre d'une forme pyramidale, très-gracieux; rameaux couverts de feuilles lancéolées, piquantes au sommet.

Cèdre du Liban (Cedrus Libani).—Arbre très-élevé, pyramidal; rameaux horizontaux; cônes ovales oblongs, sans aspérités. On doit toujours le planter isolément, afin de jouir de son effet majestueux.

Cèdre deodora (Cedrus deodora).—Cet arbre, si remarquable par ses rameaux pendants et le beau vert glauque de ses feuilles, est d'une croissance rapide et susceptible d'atteindre une grande élévation.

Cryptomeria Japonica.—Cet arbre diffère essentiellement des autres arbres verts, par ses feuilles et la disposition de ses rameaux. Pour jouir de toute la beauté des Cryptomeria, il faut les planter isolément.

Cyprès (Cupressus).—Ces arbres, d'un vert peu sombre, conviennent tous au jardin d'agrément; on les plante en lignes ou isolément, suivant la forme qu'ils affectent. Seul, le Cupressus disticha exige un terrain frais pour prospérer.

Variétés.—Sempervirens (pyramidal), — Funebris, — Lawsoniana, — Lambertiana, — Disticha (chauve).

Genévrier commun (Juniperus communis).—Arbrisseau de 4 à 5 mètres de hauteur; rameaux diffus, feuilles piquantes; baies sphériques, d'un bleu noirâtre.

Variétés.—De Virginie, — d'Orient.

If commun. (Taxus baccata).—Arbre rustique, très-rameux; baies rouges. On peut lui faire prendre différentes formes, en le tondant annuellement.

Variétés.—À feuilles panachées, — Pyramidal.

Mélèze d'Europe (Larix Europæa).—Arbre très-élevé, d'une forme pyramidale; branches horizontales; feuilles caduques; cônes très-petits.

Variétés.—À rameaux pendants, — Noir d'Amérique.

Pins (Pinus).—Arbres très-élevés, rustiques, toujours verts, précieux pour l'ornement des jardins paysagers; on les place isolément ou par groupes, et leur nuance sombre contraste agréablement avec le feuillage des autres arbres.

Variétés.—Sylvestris (d'Écosse), — Laricio (de Corse), — Austriaca, — Benthamiana, — Lambertiana, — Pinaster, — Ponderosa, — Pyrenaica, — Strobus, — Sabiniana.

Sapins (Abies).—Les Sapins sont généralement des arbres de haute taille; ils diffèrent des Pins par leur forme pyramidale. Tous peuvent être cultivés dans les grands jardins.

Variétés.—Alba (Sapinette blanche), — Excelsa (Épicéa), — Canadensis (Hemlock), — Cephalonica, — Cilicica, — Balsamea (Baumier), — Douglasii, — Morinda, — Nobilis, — Nordmanniana, Pectinata (S. argenté), — Pinsapo.

Sequoia sempervirens (Taxodium sempervirens).—Grand et bel arbre de la Californie, d'une croissance rapide et d'une grande rusticité. On peut laisser le Sequoia s'élever naturellement, ou bien le tailler comme les Ifs, qualités essentielles, qui doivent le faire rechercher avec empressement.

Sequoia gigantea (Wellingtonia gigantea).—Également originaire de la Californie, cet arbre est susceptible d'acquérir des proportions gigantesques.

Pour produire tout son effet, il doit être cultivé isolément.

Thuia du Canada (Thuia occidentalis).—Hauteur, 8m,33; cime pyramidale; branches verticales; feuilles plates, imbriquées, d'un beau vert.

Thuia de la Chine (T. orientalis).—Plus élevé que le précédent; branches flexibles, feuillage vert roussâtre.

Variétés.—Aurea, — Pendula, — Gigantea, — Lobbii.

CHAPITRE XVI
Destruction des animaux nuisibles.

Le potager, le verger et le jardin d'agrément sont, trop fréquemment pour l'horticulteur, exposés aux ravages des oiseaux, des petits mammifères et des insectes, qui, à toutes les époques de leur vie, depuis leur sortie de l'œuf jusqu'à leur métamorphose, vivent aux dépens des végétaux que nous élevons pour notre utilité ou pour notre agrément. Des piéges, des boulettes empoisonnées servent à la destruction des petits rongeurs tels que souris, rats, loirs, lérots, etc. Des piéges, des épouvantails et quelques coups de fusil éloignent les oiseaux; mais le cultivateur doit savoir distinguer ses amis et ses ennemis, et excepter de cette proscription les fauvettes et autres becs fins, les hirondelles et les oiseaux insectivores, qui à toutes les époques de l'année vivent d'insectes, et l'hiver de graines ou de quelques petites baies restées sur les buissons. À l'époque de l'éducation des petits, les moineaux et les autres granivores détruisent une quantité prodigieuse d'insectes, et on doit les ménager pendant cette saison; c'est vers juillet qu'il faut commencer à leur faire une chasse impitoyable.

Quant aux insectes, qui sont si nombreux, et qui par leur multiplicité et leur petitesse échappent à nos moyens de destruction, le nombre en est bien diminué, il est vrai, par la chasse active que leur font les oiseaux; mais leur multiplication est si rapide, qu'ils bravent ces mauvaises chances et semblent n'en devenir que plus incommodes. Il a été proposé un grand nombre de moyens pour les faire disparaître, mais peu d'entre eux réussissent; et de tous ceux qu'on a employés, la recherche attentive et persévérante est sans contredit le plus long, mais le plus certain. On élève dans les jardins des hérissons, des tortues de terre, de petits oiseaux de nuit, la chevêche, entre autres, qui dévorent une grande quantité d'insectes, et de tous ce sont les derniers qui en détruisent le plus; leur utilité est d'autant plus grande qu'ils ne chassent que la nuit, et c'est surtout à cette époque de la journée que beaucoup d'insectes exercent leurs ravages. Nous conseillons donc aux horticulteurs d'avoir dans leur jardin un de ces animaux, qui ne coûtent rien et rendent de grands services. Il faut aussi se garder de détruire les chauves-souris, qui ne se nourrissent que de papillons crépusculaires et de phalènes.

Il est bien aussi quelques insectes qui, tels que les coccinelles ou bêtes à bon Dieu, les syrphes, les calosomes, les ichneumons et les sphex, détruisent un grand nombre d'insectes et de chenilles: ainsi les coccinelles, les syrphes mangent les pucerons, et on peut les laisser se multiplier sans crainte; mais il arrive souvent que certains insectes carnassiers deviennent nuisibles à leur tour quand ils n'ont plus rien à manger. Les ichneumons, les sphex et les syrphes doivent en être exceptés: ils sont toujours utiles et ne nuisent jamais. On peut encore compter les épéires (araignées de jardin) parmi les animaux qui rendent de grands services.

Abeilles, Guêpes.—Les fruits mûrs sont souvent attaqués par ces insectes, qui causent des dégâts considérables dans les espaliers. On les détruit en suspendant aux branches de petites fioles remplies d'eau miellée, dans lesquelles ils viennent se noyer; on recherche les nids de guêpes, et l'on asphyxie leurs habitants par la fumée de soufre ou par l'eau bouillante.

Acarus, vulgairement appelé la grise.—Au nombre des causes de destruction des arbres de nos vergers, il faut compter, comme une des plus dangereuses, les piqûres de l'acarus, qui attaque les pêchers et les fait périr. Il s'attache sous les feuilles, en suce le parenchyme, et, malgré sa petitesse, il est si multiplié, qu'il tue l'arbre le plus vigoureux. Le soufre en poudre, appliqué après un bassinage, est le remède le plus efficace que l'on puisse employer pour détruire la grise du pêcher. Les Melons, les Concombres, les Fèves et les Choux attaqués par cette arachnide peuvent être également traités par le même moyen.

Araignées.—Si la grosse araignée est inoffensive, il n'en est pas de même des petites, qui courent rapidement sur le sol: elles attaquent les jeunes semis, particulièrement ceux des carottes, en piquent la tige, en sucent la séve et les font périr. On les éloigne en répandant de la suie en poudre sur la terre, et, quand le temps le permet, on fait des bassinages.

Courtilières.—Ces insectes, qui sont fort gros, et par ce moyen faciles à découvrir, font de grands ravages dans les plantes potagères, et plus particulièrement dans les couches. Les divers moyens de destruction indiqués sont d'arroser la terre avec une eau chargée de savon noir ou d'huile, de planter en terre des pots à demi pleins d'eau dans la direction des galeries des courtilières, afin de les y noyer. Les jardiniers les écrasent simplement à mesure qu'ils les trouvent en retournant les couches, et leur livrent de petits tas de fumier dans lesquels elles viennent se nicher.

Chenilles et Larves.—Dans les vergers, l'échenillage attentif est un des moyens les plus infaillibles, car il détruit à la fois les œufs et les générations suivantes; et si quelques nids échappent, il faut, comme le conseille M. Samuel Curtis, habile amateur anglais, saupoudrer les arbres avec de la chaux vive au moment où les feuilles commencent à se développer, et avant l'épanouissement des fleurs.

M. le docteur Bailly dit aussi qu'on peut facilement détruire les chenilles, lorsqu'elles sont rassemblées, en les aspergeant, à l'aide d'un balai, avec de l'eau mêlée de savon noir: il paraît qu'aussitôt touchées elles sont instantanément frappées de mort; il dit même que l'acide prussique n'agit pas avec plus de promptitude.

Les larves des insectes du genre Tenthrède font le désespoir des amateurs de Rosiers: elles attaquent, de concert avec les autres ennemis de cet arbuste, les jeunes rameaux, et font avorter la fleur. C'est au printemps, dans le mois d'avril, qu'il faut s'attacher à les détruire. L'époque de la journée la plus favorable est le matin, avant qu'elles aient commencé à se disperser; il faut les chercher dans l'extrémité des rameaux, qui sont gonflés par leur présence, et les écraser par la pression, ou bien même fendre la branche avec la pointe d'un canif et en extraire la larve. Quand le mal est trop avancé, il faut couper les rameaux malades.

Les larves de l'Hylotoma rosæ rongent les feuilles des Rosiers, il est facile de les détruire en les écrasant.

Quant aux chenilles qui dévorent les plantes potagères et se tiennent cachées sous les feuilles des plantes ou dans la terre, il faut, après les autres moyens naturels de destruction, essayer pour les tuer les décoctions de suie et de brou de noix, mais compter plus encore sur la recherche qu'on en fait. Les horticulteurs attentifs devront détruire sans pitié tous les papillons, qui sont les propagateurs des ennemis de leurs récoltes.

Fourmis.—L'incommodité de ces petits insectes est bien connue: ils nuisent aux racines en soulevant la terre dans laquelle ils pratiquent leur demeure; ils attaquent les feuilles et les fruits et ils échappent à beaucoup de moyens de destruction par leur petitesse et leur agilité. Pour les empêcher de monter aux arbres, il faut entourer le pied avec un cordon de laine bien cardée; on les éloigne des pots et des caisses en les entourant d'eau, soit par un support, soit par de petits vases que l'on entretient constamment pleins. Des bouteilles d'eau miellée suspendues aux arbres attirent les fourmis, et elles y trouvent la mort en nombre considérable. Enfin on peut les détruire, comme les courtilières, avec de l'eau mêlée de savon noir ou d'huile.

Kermès, Cochenilles, Gallinsectes.—Les kermès font un tort considérable au pêcher et en général aux arbres à fruits. Au printemps, ils adhèrent si fortement aux branches, qu'il faut le secours d'une brosse rude pour les en détacher. C'est au mois d'avril qu'on doit en faire la recherche, avant la ponte, et avant qu'ils aient quitté les branches où ils ont passé l'hiver, pour se disperser sur les feuilles des arbres. Il y a plusieurs espèces de kermès toutes généralement appliquées aux branches comme de petites verrues.

Limaçons (Hélices jardinières).—Pour s'en débarrasser, on n'a rien de mieux à faire que de les ramasser à mesure qu'on les rencontre, surtout le matin ou après la pluie; on doit aussi chaque fois qu'on rencontre des œufs les détruire avec soin.

Limaces (ou Buhottes).—Elles font beaucoup de tort aux végétaux, qu'elles dévorent avec une incroyable voracité. Le meilleur moyen de les détruire est sans contredit l'emploi de la chaux hydratée réduite en poudre. Pour la répandre, on se place sous le vent et on la jette à la main, en rasant le sol aussi vivement et aussi régulièrement que possible, afin de la répandre bien également.

Lombrics, Vers de terre.—Les lombrics ne font d'autre tort aux plantes que de soulever la terre pour creuser leur galerie, et ce n'est que dans les planches où ont été faits de jeunes semis qu'on doit les détruire. On les fait sortir en battant la terre ou en y enfonçant un bâton que l'on agite en tous sens: ils sortent alors de terre; on les met dans un pot et on les noie, on les écrase, ou mieux encore on les donne à la volaille.

Perce-oreilles ou Forficules.—Comme tous les insectes qui sortent particulièrement la nuit, les perce-oreilles s'attaquent aux feuilles des végétaux, aux fleurs et aux fruits, qu'ils percent afin de s'y loger. Les Œillets, les Dahlias, les Roses trémières sont la proie de leur voracité. Pour les détruire, le moyen le plus simple consiste à placer sur des bâtons de petits pots à fleurs renversés, au fond desquels on met un peu de mousse; on visite les piéges tous les matins, et, pour détruire les perce-oreilles qui s'y sont réfugiés, on les plonge dans un baquet plein d'eau.

Pucerons.—Les pucerons, dont on connaît un grand nombre d'espèces, s'attaquent à toutes les plantes en général. Qu'ils soient gris comme les pucerons lanigères, verts comme ceux des Rosiers, etc., ils causent les mêmes ravages et font périr les végétaux par les succions répétées qu'ils exercent sur leurs feuilles; les fourmis, qu'ils attirent, viennent ajouter aux dégâts qu'ils commettent. On les détruit en nettoyant une à une les branches ou les feuilles qui en sont chargées, en enlevant celles qui ont été trop profondément altérées, ou en les enfumant avec du tabac un peu humide, au moyen de l'appareil nommé fumigateur, ou bien en lavant les plantes avec une légère eau de savon noir; la poudre de pyrèthre, recommandée pour la destruction des pucerons, peut être avantageusement remplacée par le tabac en poudre.

Taupes.—On fait encore une chasse active à ce petit quadrupède insectivore, quoiqu'il ne nuise guère que par ses galeries, car il ne vit que d'insectes et de vers; mais il remue tout le sol, le bouleverse et coupe les racines qui se trouvent dans la direction de ses couloirs. La taupe travaille trois fois le jour: le matin, à midi, et le soir au coucher du soleil; il faut profiter de ce moment pour l'enlever d'un coup de bêche, pendant qu'elle rétablit sa galerie qu'on a d'abord enfoncée avec le pied. On place encore dans la galerie, qu'on débouche, un piège amorcé avec des noix bouillies dans de la lessive, et dont la taupe est très-friande. On met aussi dans l'eau des vers de terre coupés en morceaux et saupoudrés de noix vomique.

Tiquets (Altise bleue).—Ces petits insectes, d'une agilité extrême, et qui échappent par un bond à la main qui veut les saisir, font des ravages considérables dans les semis de Choux, Radis, Navets, etc. On n'a guère de moyens de les détruire; mais on les éloigne en arrosant les végétaux avec une décoction de tabac ou de plantes âcres.

Vers blancs (larve des Hannetons).—Ces insectes, nuisibles aux arbres à fruits, à la Vigne, aux arbustes d'agrément et aux plantes potagères, sont difficiles à détruire, non pas à cause de leur agilité, puisqu'à l'époque de leur vie de larve ils rampent avec lenteur sous le sol, mais parce qu'ils exercent leurs ravages cachés dans le sein de la terre et qu'on ne s'aperçoit de leur présence que quand le mal est irréparable. Dès qu'on voit se flétrir les feuilles d'une plante, il faut fouiller au pied, et l'on est sûr d'y trouver un ou deux vers blancs. Lorsqu'on veut soustraire à leur voracité des plantes auxquelles on attache du prix, comme les arbres à fruits ou les jeunes plantations, il faut planter près d'eux des Fraisiers, des Laitues, etc., dont les vers blancs sont très-friands. Une autre précaution à prendre est de poursuivre les hannetons avec le plus grand soin et de les détruire aussitôt qu'ils paraissent. Il faut faire cette chasse le matin: les hannetons, engourdis par la fraîcheur de la nuit, sont alors faiblement attachés aux branches et tombent facilement à terre.

M. Duval, qui paraît, avoir étudié avec soin les mœurs du hanneton, prétend que de simples binages suffisent, pour détruire les larves de cet insecte. Seulement les binages doivent être pratiqués à propos. Selon lui, c'est après la ponte que l'on doit biner les terrains ordinairement ravagés par le ver blanc, afin de ramener à la surface du sol les œufs qui se trouvent dans la terre. À cette époque, l'action de la lumière suffit, d'après ce qu'il a observé, pour détruire tous les œufs que l'on peut atteindre.

CHAPITRE XVII
Vocabulaire des principaux termes de jardinage.

Accot. Fumier qu'on élève autour de couches pour empêcher le froid d'y pénétrer.

Ados. Terrain en pente tournée du côté du soleil. Les ados servent à faire des semis et repiquer le jeune plant.

Amender. Améliorer une terre par les engrais.

Annuel. On donne ce nom aux plantes qui dans l'année germent, fleurissent, portent graines et meurent.

Aouté. Se dit des jeunes branches qui ont atteint la consistance nécessaire pour résister à l'hiver.

Arroser. Synonyme de mouiller.

Bassiner. Arroser légèrement avec la pomme de l'arrosoir, de manière que l'eau tombe en forme de pluie.

Bifurqué. Qui se divise en deux branches.

Biner. C'est diviser la superficie du sol avec la binette, afin qu'elle ne se durcisse pas.

Bisannuel. Les plantes qui durent deux ans.

Bourgeons. Feuilles et tiges qui commencent à se développer.

Boutons. Yeux placés dans l'aisselle des feuilles et au bout des rameaux.

Boutons adventifs. Ceux qui naissent ailleurs que dans l'aisselle des feuilles et au bout des rameaux.

Brindille. Branche à fruits mince et courte.

Bulbe. Oignon de plante.

Butter. Relever la terre autour du pied des plantes pour les préserver de la gelée, les faire blanchir ou favoriser le développement des tubercules.

Caduques (feuilles). Qui tombent chaque année.

Caïeu. Bourgeon qui se forme sur le côté des gros oignons.

Charger une couche. C'est placer dessus la terre ou le terreau nécessaire au besoin des plantes qu'on veut cultiver.

Collet. Espèce de nœud placé entre la racine et la tige.

Contre-espalier. Arbres plantés parallèlement à l'espalier et dont les branches s'attachent sur un treillage peu élevé.

Contre-planter. Cette opération consiste à planter entre les rangs d'une planche garnie de plants à moitié ou aux trois quarts venus, des plants qui leur succéderont.

Côtière. Planche plus ou moins large, abritée par un mur ou un brise-vent, où l'on cultive des légumes qui viennent plus tôt qu'en plein jardin.

Cotylédon. Lobes séminaux ou feuilles séminales.

Courson. Branches taillées court.

Drageons. Jeunes pousses qui partent des racines.

Éclaircir. C'est arracher du plant lorsqu'on l'a semé trop dru, de manière que celui qui reste profite davantage.

Éclater. Séparer les racines d'une plante qui pousse plusieurs tiges.

Espalier. Arbre dont les branches sont étendues contre un mur.

Étêter. Couper avec les ongles la tige principale d'une plante, de manière à faciliter le développement des branches inférieures.

Forcer. C'est obliger une plante ou un arbre à produire plus tôt qu'il ne le ferait naturellement.

Frappé. Se dit d'un melon qui, arrivé à sa grosseur, commence à changer de couleur et de teinte.

Germe. Partie de la semence dont se forme la plante.

Gobter. Couvrir les meules à champignons avec de la terre légère.

Hale. Vent sec et desséchant.

Herbacées. Se dit des tiges vertes, molles, succulentes.

Herser. Cette opération consiste à briser les mottes de terre avec la fourche, après le labour.

Jauge. On nomme jauge le fossé provenant de la terre qu'on doit enlever avant de commencer à labourer.

Larder. Introduire le blanc dans les meules à champignons.

Ligneux. Qui tient de la nature du bois.

Meuble. Se dit d'une terre bien divisée par les labours.

Mouiller. Synonyme d'arroser.

Nouer. Se dit des fleurs qui passent à l'état de fruit.

Œil. Petite pointe qui paraît dans l'aisselle des feuilles et au bout des rameaux. Cette petite pointe, au printemps suivant, devient un bouton à bois ou à fruit.

Œilletons. Rejetons que produisent certaines plantes, et qui servent à la propagation de l'espèce.

Ombrer. Étendre une toile ou du paillis sur les châssis, pour atténuer l'intensité des rayons solaires.

Pailler. Étendre du fumier court sur le sol, afin d'empêcher l'évaporation rapide de l'eau des arrosements.

Palisser. Cette opération consiste à fixer seulement les branches et les bourgeons des arbres cultivés en espalier.

Persistants, persistantes. On appelle persistantes les feuilles qui restent plusieurs années sur l'arbre.

Pincer. Couper avec les ongles l'extrémité des jeunes rameaux, pour favoriser le développement des branches inférieures.

Rameau. Petite branche qui est une division des plus grandes.

Ratisser. Couper l'herbe entre deux terres avec la ratissoire, dans les allées et dans les plantations.

Réchaud. Fumier neuf qu'on élève autour des couches pour réchauffer ou entretenir la chaleur.

Remontants. Les rosiers et autres végétaux qui fleurissent deux fois dans la même année.

Repiquer. Le repiquage consiste à planter au plantoir le jeune plant provenant de semis.

Rustique. Plant de culture facile, qui résiste aux intempéries de l'hiver.

Sarcler. Arracher les mauvaises herbes qui naissent dans les planches en culture.

Sentier. Chemin étroit qu'on laisse entre chaque planche.

Terreauter. C'est étendre une couche de terreau sur un semis.

Tracer. Faire des lignes dans le sens de la longueur des planches, pour semer ou planter.

Tubercules. Parties charnues et arrondies d'où partent ordinairement de petites racines fibreuses.

Turion. Œil ou bouton naissant immédiatement sur les racines.

Vivace. On nomme plantes vivaces tous les végétaux qui subsistent au delà de trois ans, qu'ils perdent ou non chaque année leurs feuilles ou leurs tiges.

Plan du jardin.

TABLE DES MATIÈRES.

CHAPITRE PREMIER

Disposition générale d'un jardin potager 1

CHAPITRE II

Calendrier 5

  • — Août 6
  • — Septembre 8
  • — Octobre 11
  • — Novembre 14
  • — Décembre 17
  • — Janvier 19
  • — Février 22
  • — Mars 25
  • — Avril 29
  • — Mai 31
  • — Juin 34
  • — Juillet 37

CHAPITRE III

Instruments de jardinage 39

  • § 1. Outils propres aux labours et plantations 39
  • 2. Outils propres au transport 41
  • 3. Instruments servant aux arrosements 42
  • 4. Instruments propres à la taille et à l'élagage des arbres 43

CHAPITRE IV

Défoncements et labours 44

CHAPITRE V

Fumiers et engrais 47

CHAPITRE VI

Des arrosements 49

CHAPITRE VII

Des couches 51

CHAPITRE VIII

Multiplication des plantes 56

  • § 1. Semis 56
    • I. Semis sur couche 57
    • II. Semis en pleine terre 57
      • 1. Semis à la volée 57
      • 2. Semis en lignes ou en rayons 58
      • 3. Semis en pochets 58
  • § 2. Repiquage 59
  • 3. Oignons 59
  • 4. Caïeux 60
  • 5. Bulbiles 60
  • 6. Tubercules 60
  • 7. Griffes ou pattes 61
  • 8. Œilletons 61
  • 9. Séparations des racines 61
  • 10. Stolons ou Coulants 61
  • 11. Marcottes 62
    • 1. Marcottes simples 62
    • 2. Marcottes par strangulation 62
    • 3. Marcottes par incision 62
    • 4. Marcottes par cépée 63
    • 5. Marcottes de racines 63
  • 12. Boutures 64
    • 1. Boutures à l'air libre 64
    • 2. Boutures sous cloches et sous châssis 64
    • 3. Boutures par tronçons de racine 66

CHAPITRE IX

De la greffe 67

  • 1. Greffe en écusson 68
  • 2. Greffe en anneau 70
  • 3. Greffe en fente 71
  • 4. Greffe en fente sur tubercule 72
  • 5. Greffe en placage 73
  • 6. Greffe de la vigne 73
  • 6 bis. Greffe herbacée 74
  • 6 ter. Greffe en couronne (Pline) 76
  • 7. Greffe ordinaire par approche 77
  • 8. Greffe par approche compliquée 78

CHAPITRE X

De la conservation des plantes. — Cloches. — Châssis. — Paillassons. — Orangerie 78

  • § 1. De la rentrée des plantes d'orangerie et de leur traitement en hiver 82
  • 2. De la sortie des plantes d'orangerie et de leur traitement pendant l'été 83
  • 3. Composition de la terre qu'il faut donner aux plantes ci-après désignées 85
  • 4. De la rentrée des plantes de serre tempérée et de leur traitement en hiver 87
  • 5. De la sortie des plantes de serre tempérée et de leur traitement en été 90
  • 6. Rempotage 92
  • 7. Composition de la terre qu'il faut donner aux plantes ci-après désignées 94

CHAPITRE XI

Jardin potager 95

CHAPITRE XII

Maladies des plantes potagères 180

CHAPITRE XIII

Jardin fruitier 181

  • § 1. Plantation 182
  • 2. Taille 184
    • 1. Arbres à fruits à noyaux 186
    • 2. Arbres à fruits à pépins 188
  • 3. Ébourgeonnage 189
  • 4. Palissage 189
  • 5. Fruitier 190
  • 6. Culture des meilleures espèces de fruits 191

Culture forcée du Cerisier 193

— — du Figuier 196

— — du Groseillier 198

— — du Pêcher 212

— — du Prunier 230

— — de la Vigne 238

CHAPITRE XIV

Maladies des arbres 239

CHAPITRE XV

Jardin d'agrément 241

Section Ire. Plantes pour bordures 250

  • 1. Arbustes 250
  • 2. Plantes vivaces formant des touffes 251
  • 3. Plantes bulbeuses 255
  • 4. Plantes annuelles que l'on multiplie de graines 256

Section II. Plantes à garnir les massifs et les plates-bandes. Plantes annuelles et bisannuelles 259

Section III. Plantes vivaces et bulbeuses de pleine terre 279

Section IV. Plantes de serre tempérée que l'on peut cultiver en pleine terre l'été 319

Section V. Plantes pour l'ornement des eaux 330

  • 1. Plantes à feuilles flottantes 330
  • 2. Plantes s'élevant au-dessus de la surface des eaux 331
  • 3. Plantes propres à la décoration du bord de l'eau 332
  • 4. Arbres et arbustes 334

Section VI. Plantes pour rocailles 336

  • Arbres et arbrisseaux 337

Section VII. Plantes grimpantes pour garnir les murs, berceaux, tonnelles 339

  • 1. Plantes annuelles et vivaces 339
  • 2. Plantes grimpantes de serre tempérée que l'on peut mettre en pleine terre tout l'été 341
  • 3. Arbrisseaux 342

Section VIII. Arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques 346

Section IX. Arbrisseaux et arbustes d'ornement à feuillage persistant 359

Section X. Arbustes de terre de bruyère 363

Section XI. Arbres d'ornement à feuilles caduques 366

Section XII. Arbres résineux 378

CHAPITRE XVI

Destruction des animaux nuisibles 381

CHAPITRE XVII

Vocabulaire des principaux termes de jardinage 389

Table des matières 395

Table alphabétique 399

Table des figures 410

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

TABLE ALPHABÉTIQUE

Manuel pratique de Jardinage / contenant la manière de cultiver soi-même un jardin ou / d'en diriger la culture
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