Chapitre 8
La science dans le monde
Au printemps 2004, j'ai reçu une invitation qui m'a surpris. Le semestre de présidence du Conseil de l'Europe revenait aux Pays-Bas. À cette occasion, le Premier Ministre hollandais avait décidé d'organiser un « Intellectual Summit », un forum articulé en quatre conférences, pour stimuler le dialogue entre le « monde des idées » et les « décideurs », sur le sens et la pertinence de l'idée européenne, au moment où l'Europe s'élargissait. L'idée était de rassembler pour quelques jours des hommes de culture d'un côté avec des hommes du monde politique, diplomatique, des médias ou de l'industrie de l'autre, pour un échange d'idées sur l'identité de l'Europe, ses ambitions, et la direction idéale que le continent veut prendre.
J'ai participé, avec un très grand intérêt à deux de ces réunions, l'une à Varsovie et l'autre à Berlin. J'étais chargé, en particulier, de réfléchir et d'intervenir sur le rôle de la science dans la civilisation européenne. Les considérations qui suivent sont en partie le résultat de ces réflexions, et touchent à deux thèmes principaux. En premier lieu, le rôle de la pensée scientifique dans notre civilisation, au-delà des connaissances qu'elle a apportées et du développement technologique qu'elle a permis. En second lieu, l'Europe elle-même. Je les adapte ici comme chapitre final, sans aucune prétention de professionnalisme dans ces domaines, mais pour élargir et compléter le cadre de la science que j'ai cherché à dessiner.
La démocratie
Revenons au début de l'histoire, à Anaximandre, il y a vingt-six siècles en Turquie. Qu'y avait-il de particulier dans le monde grec, pour donner naissance à cette démarche d'enquête rationnelle du monde et d'exploration de nouvelles façons de le concevoir qu'est la science ? Vingt-six siècles, c'est bien loin, mais ce n'est certainement pas le début de la civilisation : la civilisation égyptienne existait déjà depuis presque vingt-six siècles, par exemple. Pourquoi personne d'autre qu'Anaximandre de Milet n'avait-il compris qu'au-dessous de la Terre il n'y avait rien ? Qu'y avait-il de particulier, il y a vingt-six siècles, dans les villes grecques de la côte turque ?
Au septième siècle avant Jésus-Christ, la jeune civilisation grecque est en pleine croissance. Elle arrive des millénaires après d'autres grandes civilisations qui lui sont proches, l'Égypte et la Mésopotamie, et elle en a beaucoup hérité. Mais elle en est profondément différente aussi. Ces anciennes civilisations étaient ordonnées, stables et hiérarchiques. Le pouvoir était centralisé et la société se réglait sur la conservation d'un ordre stable. C'étaient des civilisations fermées, qui entraient peu en contact avec l'extérieur, sinon en cas de conflit et de guerre.
Le jeune monde grec, au contraire, est extrêmement dynamique, et en évolution continue. Il n'a pas de pouvoir centralisé. Chaque cité est indépendante, et, au sein de chaque cité, le pouvoir se renégocie en permanence parmi les citoyens. Les lois ne sont ni sacrées ni immuables : elles sont continuellement discutées, expérimentées et mises à l'épreuve. Les décisions sont prises en commun lors des assemblées. L'autorité revient avant tout à ceux qui sont en mesure de convaincre les autres par le moyen du dialogue et de la discussion. C'est un monde ouvert et capable d'absorber les civilisations voisines. Les Grecs, à la différence des Égyptiens et des Perses, voyageaient énormément.
Dans ce climat culturel profondément neuf est née une nouvelle idée de la connaissance : la connaissance rationnelle et critique. Une connaissance dynamique, qui évolue et qui ose remettre en question les idées traditionnelles, et qui se remet elle-même en question. La nouvelle autorité du savoir ne vient pas de la tradition, ni du pouvoir, ni de la force, ni du recours à des vérités éternelles, mais de la capacité à convaincre les autres de la justesse de son point de vue. La critique des idées acquises n'est pas interdite, mais au contraire souhaitée, c'est la source vive du dynamisme et de la force de cette pensée, et la garantie qu'elle continue à s'améliorer. C'est l'aube d'un monde nouveau.
Les règles de base de la recherche scientifique sont simples : tout le monde a le droit de parler. Einstein était un obscur commis au bureau des brevets lorsqu'il a produit des idées qui ont changé notre vision de la réalité. Les désaccords sont bienvenus : ils sont la source du dynamisme de la pensée. Mais ils ne sont jamais réglés par la force, l'agression, l'argent, le pouvoir ou la tradition. La seule façon de gagner est d'argumenter, de défendre son idée dans un dialogue, et de convaincre les autres.
Bien sûr, je ne suis pas en train de dépeindre ici la réalité concrète de la recherche scientifique dans sa complexité humaine, sociale et économique, mais plutôt les règles idéales auxquelles la pratique doit se rapporter. Ces règles sont anciennes ; nous les trouvons décrites avec passion dans la fameuse « Septième Lettre » de Platon, où celui-ci explique comment on peut chercher la vérité :
« Or, après beaucoup d'efforts, lorsque sont frottés les uns contre les autres ces facteurs pris un à un : noms et définitions, visions et sensations, lorsqu'ils sont mis à l'épreuve au cours de contrôles bienveillants et de discussions où ne s'immisce pas l'envie, vient tout à coup briller sur chaque chose la lumière de la sagesse et de l'intelligence, avec l'intensité que peuvent supporter les forces humaines. »
La compréhension est à rechercher par un processus intellectuel sincère, par l'apprentissage, l'écoute de la nature et des autres. Le point central est la reconnaissance honnête (« sans mauvaise volonté ») du fait que nos représentations peuvent être fausses. Depuis Platon, nous avons parcouru un long chemin, mais nous sommes toujours dans la voie qu'il décrit : une quête idéale de connaissance par le dialogue, par la recherche d'un accord dans le cadre d'une discussion rationnelle.
Ses relations avec la démocratie, née dans le même lieu et au même siècle, son évidentes. Idéalement, la démocratie est le processus par lequel la personne qui prend les décisions est celle qui a été capable d'argumenter ses idées et de convaincre suffisamment de gens.
La démocratie est un idéal qui commande de ne pas écraser ses ennemis, mais de les écouter, de discuter avec eux, de chercher un terrain commun et une compréhension commune. Le mot de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire », est au cœur à la fois de la démocratie et de la méthode scientifique.
La science et la démocratie sont donc nées ensemble, exactement dans le même esprit, dans les mêmes lieux et à la même époque. Dans l'esprit de la rationalité sereine, de l'intelligence et du dialogue. Cet esprit de critique, de dialogue et de rationalité est l'un des piliers sur lesquels s'est construit notre monde.
Évidemment, en politique comme en science, il y a un fossé entre l'idéal et la réalité quotidienne. Mais ces idéaux sont liés : la façon la plus efficace que nous ayons trouvée jusqu'ici pour comprendre le monde (la science) et la meilleure façon que nous ayons trouvée d'organiser le processus de décision collective (la démocratie) ont de nombreux points communs : la tolérance, le débat, la rationalité, l'écoute du point de vue opposé, l'apprentissage, la recherche d'idées communes. Dans les deux cas, la règle centrale est d'avoir conscience que nous pouvons nous tromper, de conserver la possibilité de changer d'avis lorsque nous sommes convaincus par un argument, et de reconnaître que des vues opposées aux nôtres pourraient l'emporter.
Chaque pas en avant dans la compréhension scientifique du monde est aussi une subversion. La pensée scientifique a donc toujours quelque chose de subversif, de révolutionnaire. Chaque fois, nous redessinons le monde, nous changeons la grammaire même de nos pensés, le cadre de notre image de la réalité. Le mot même de révolution, on le sait, a pris sa signification actuelle à partir du texte « révolutionnaire » de Copernic, qui s'intitulait Sur les révolutions, où le mot « révolutions » n'indiquait que les mouvements circulaires des planètes. Être ouvert à la connaissance scientifique signifie donc être ouvert au révolutionnaire, au subversif.
L'enseignement
À l'école, tout au contraire, la science est généralement enseignée comme une liste de « faits vrais » et de « lois vraies », ou comme un entraînement à la résolution de problèmes. Cette façon d'enseigner la science trahit la nature même de la pensée scientifique, l'esprit critique. Je pense que nous devrions enseigner l'esprit critique, et non le respect des manuels. Nous devons apprendre aux étudiants à mettre en doute les idées reçues et les professeurs, et non à les croire aveuglément. C'est de cette façon qu'on aidera les jeunes à croire en l'avenir et que l'on contribuera à former une société vivante et dynamique qui va de l'avant.
La science devrait être enseignée pour ce qu'elle est : une aventure humaine fascinante, un enchaînement de périodes de grande confusion, d'exploration patiente de nouvelles solutions, de sauts conceptuels vertigineux, d'éclairs de compréhension où les pièces du puzzle s'assemblent brusquement : la Terre bouge, l'information est stockée dans l'ADN, tous les êtres vivants ont des ancêtres communs, l'espace-temps est courbe… c'est une longue histoire pleine de magie et de beauté. L'enseignement de la science devrait être l'enseignement du doute et de l'émerveillement.
Le développement historique de la science n'a jamais été séparé du développement des arts, de la littérature et de la philosophie. Chaque domaine a contribué, et a en retour été nourri, par la compréhension du monde qui traverse la civilisation durant une période et dans un temps donnés. J'aimerais voir une école qui pousse les élèves à comprendre et apprécier l'aventure intellectuelle qui a conduit aux cathédrales gothiques et aux Principia de Newton, à la peinture siennoise du XIVe siècle et à la biologie moléculaire, aux pièces de Shakespeare et aux mathématiques pures. Il s'agit du même héritage intellectuel et il n'a de sens que pris dans son ensemble.
Il y a autant de beauté, d'intelligence, d'humanité et de mystère dans une page de Schubert et dans une page d'Einstein. Tous deux nous disent quelque chose sur la façon de comprendre la réalité, quelque chose de profond, et d'en même temps éphémère, fragile et léger. J'aimerais que les jeunes apprennent à apprécier les deux, et trouvent dans les deux des clés pour comprendre le monde et eux-mêmes.
Werner Heisenberg : La science a-t-elle quelque chose à offrir ?
Dans un texte surprenant écrit pendant les années 1960, quand le mot « globalisation » était encore largement inconnu, Werner Heisenberg, probablement le vrai initiateur de la mécanique quantique et certainement l'un des plus grands physiciens du XXe siècle, écrit que ce qu'il voit se produire dans le monde est le rassemblement des peuples et des cultures dans un mélange global. Il salue cela comme un merveilleux développement, mais souligne immédiatement que les peuples vont craindre l'affaiblissement de leur identité, vont être troublés par la chute de leurs références culturelles, et que cela générera une instabilité mondiale. Il est remarquable qu'une analyse aussi lucide ait pu être écrite il y a quarante ans.
Dans un tel contexte, écrit Heisenberg, la science pure comptera pour peu de chose. Et pourtant, elle a peut-être quelque chose à offrir : les idéaux d'une communauté qui a reconnu depuis longtemps l'incomplétude de tous les points de vue et qui affronte régulièrement la chute des certitudes et des références culturelles. Les physiciens ont dû changer tellement souvent leurs idées de base qu'ils ont appris à vivre dans le doute et le manque de confiance absolue dans leur propre point de vue. C'est précisément ce que nous devrons être capables de faire dans un monde qui multiplie les points de vue locaux sur une civilisation globale.
Aujourd'hui, de sombres nuages recouvrent la planète. Le niveau des inégalités et des injustices est plus grand que jamais, et continue d'augmenter. Les échos des certitudes religieuses qui séparent les hommes les uns des autres se multiplient chaque jour par la voix des leaders politiques de tous bords. Les gens se raccrochent à leurs identités locales, ont peur et se méfient les uns des autres. Les conflits se radicalisent. Les ennemis sont de plus en plus considérés comme les représentants du mal, et diabolisés des deux côtés. Les dépenses militaires augmentent fortement presque partout. La négociation est de plus en plus dépréciée.
J'assiste à cette poussée d'irrationalité avec une inquiétude et une tristesse profondes. La science est la reconnaissance de notre ignorance, de nos limites, et du fait que chez « l'autre » il y a plus à apprendre qu'à redouter. Que la vérité est à rechercher dans un processus d'échange, et non dans les certitudes ou dans la conviction, si commune, que « nous sommes les meilleurs ».
Sur les dix croisades parties d'Europe, neuf ont donné lieu à des guerres menées par les Croisés. La sixième croisade a été résolue par Frédéric II, grand Européen, simplement en négociant le contrôle de Jérusalem avec le sultan Malik al-Kamil. Le Pape, dépositaire d'une vérité qui n'admet pas de critique, était furieux.
Je crois qu'aujourd'hui, malgré les tensions, une civilisation mondiale est en train de prendre forme. Les civilisations, comme les hommes, fleurissent dans le mélange, et stagnent quand elles se renferment. C'est pour cela que la globalisation d'aujourd'hui est une merveilleuse chance pour l'humanité. Même si elle fait très peur. La force tranquille de la pensée scientifique, dynamique et rationnelle, qui est l'héritage profond de l'ancienne civilisation grecque, retrouvé et développé par l'Europe moderne, est, peut être encore plus que la littérature, les arts, ou la philosophie, le cœur de l'héritage culturel que l'Europe apporte au monde. Le dynamisme, la capacité à remettre en cause ses propres fondements qui a rendu la pensée scientifique si puissante et si fiable, est peut-être aussi l'une des racines du succès historique européen.
Bien sûr, les domaines dans lesquels l'approche scientifique s'applique directement sont limités. La science n'a qu'une pertinence marginale dans la plupart de nos problèmes sociaux ou personnels les plus vitaux. Mais la pensée scientifique a contribué à former notre société et sa pensée, et elle possède une valeur de fondation culturelle. C'est l'une des meilleures méthodes que l'humanité a mise au point pour se débarrasser des erreurs, et pour rassembler une connaissance qui peut être partagée.
L'Europe
Dans ce contexte, je vois le processus de formation de l'Europe comme l'idée très belle que nos identités et intérêts locaux ne sont pas menacés, mais qu'au contraire ils peuvent s'épanouir dans une communauté plus grande. Même si aujourd'hui cette idée est en difficulté, souvent sous la poussée des égoïsmes particuliers, je pense et j'espère que ce rêve pourra grandir. Mais à condition que l'identité européenne ne soit pas formulée contre le reste du monde.
L'Europe peut trouver son sens dans le monde futur, en donnant l'exemple et en promouvant à l'extérieur ce qu'elle cherche à pratiquer à l'intérieur : l'idée que les peuples peuvent vivre en paix malgré leurs différences et peuvent apprendre à régler leurs conflits et atténuer les injustices par la politique, le dialogue et la négociation.
Dans la civilisation commune qui est en train de prendre forme sur la planète, l'Europe est une composante majeure. Pour cette raison, le monde a une dette importante envers l'Europe. Mais la civilisation n'est sûrement pas une affaire exclusivement européenne. Le monde a produit de nombreuses civilisations, dont certaines ont profondément affecté l'histoire de l'Europe et sa culture, et dont beaucoup ont été profondément affectées par la culture européenne. Certaines contribuent énergiquement à la civilisation mondiale en train de se former. D'autres non, parce que nous, Européens, les avons exterminées.
Si le monde a une dette culturelle envers l'Europe, il a un crédit bien plus grand, suite à trois siècles de prédation coloniale : de nombreux peuples exterminés en Amérique du Nord et du Sud, des millions d'Africains réduits en esclavage, plusieurs nations d'Asie détruites, des exploitations systématiques, des camps de travail, des viols, du racisme institutionnel commun à tous les pays européens avant la dernière grande guerre, et un système mondial d'inégalités économiques aiguës toujours en place. Les enfants ne sont pas responsables des crimes de leurs parents, mais le reste du monde nous regarde avec les yeux des enfants des victimes de cet immense crime. Ils voient nos privilèges actuels, dont les racines se trouvent aussi dans ce crime.
J'ai entendu avec une grande émotion Gerhard Schröder dire à Varsovie : « Nous baissons la tête de honte devant les crimes nazis ». L'Allemagne pose un jalon très fort en faisant passer la valeur de la coexistence civilisée avant la fierté nationale. J'aimerais voir l'Europe se hisser à ce niveau. Mon rêve serait que le Président européen soit capable de dire un jour que nous, Européens, nous baissons la tête de honte devant les crimes coloniaux.
Je suis italien, français, et européen. Je veux être européen, et citoyen du monde. Les identités ne sont pas antagonistes les unes aux autres : elles s'enrichissent les unes les autres. Si l'Europe signifie : devenir plus fort et défendre nos privilèges européens, cela ne m'intéresse pas. En revanche, si l'Europe reconnaît ses crimes et est capable de travailler pour la paix et la justice mondiales, pour un monde où l'agression est remplacée par le dialogue, alors je crois que l'Europe pourrait rallier le cœur encore hésitant de ses citoyens.
Dans ce cas, l'Europe pourrait peut-être constituer un pas vers notre rêve commun le plus ancien et le plus grand : un monde partagé où le dialogue l'emporte sur l'agression et la force.
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Peut-être n'est-ce qu'un rêve, je le sais bien. Un fantasme de monde différent, qui n'est pas le monde réel. Mais ce que j'ai appris à travers la science, c'est qu'il n'y a pas un seul monde réel. Le monde n'est jamais ce que nous pensons, il change sous nos yeux.
C'est la rébellion des générations précédentes face aux visions du monde acquises, leurs efforts à penser le neuf, qui ont bâti notre monde. Notre vision du monde, nos réalités, sont leurs rêves accomplis. Il n'y a pas de raison d'avoir peur du futur : nous pouvons continuer à nous rebeller, à rêver d'autres mondes possibles, et à les chercher.
Aujourd'hui, je suis entouré par des jeunes gens fascinés, comme je l'étais il y a plus de vingt ans, par la recherche fondamentale, et qui viennent me voir de tous les coins du monde, comme je l'ai fait, à l'époque, avec d'autres. Je leur parle, je leur explique ce que je sais, espérant que parmi eux il y aura celle ou celui qui sera meilleur que moi et atteindra ce que nous n'avons pas été capables d'atteindre.
Quand ils me demandent mon avis, je leur déconseille vivement d'entreprendre une carrière de recherche dans ce domaine, tout comme mes professeurs l'avaient fait avec moi. Je leur parle de la compétition acharnée pour les places, de la difficulté du sujet, des risques énormes de cette profession exigeante. Je leur dis qu'il est dangereux de ne suivre que ses passions. Mais, secrètement, j'espère qu'ils auront la passion et la force d'ignorer toutes les mises en garde et de poursuivre leurs rêves.