AOÛT

Réveillé en pleine nuit avec l’impression que quelqu’un se trouvant dehors a appelé « Michel ! » Une voix claire, de femme ou d’enfant. Je suis sur le point de me lever, mais je me dis que quelqu’un voulant me réveiller à coup sûr n’a qu’à actionner la sonnette. Mais a-t-on jamais vu un fantôme appuyer sur un bouton de sonnette ? Il serait curieux – j’aimerais assez – que cela se reproduise. Dans les contes, c’est généralement un appel de l’au-delà, donc un présage de mort. À noter que depuis quelques temps, après un bref réveil vers 3 heures je me rendors et fais un rêve d’une vivacité et d’une cohérence frappantes. Je m’en félicite, car j’ai toujours déploré ma très faible capacité onirique (onirigène ?).

 

Entendu une curieuse statistique sur les mariages. En règle générale, un homme épouse une femme de condition sociale inférieure à la sienne et donc une femme épouse un homme d’une condition sociale supérieure à la sienne. Il en résulte un maximum de célibataires chez les hommes du niveau social le plus bas et chez les femmes du niveau social le plus élevé. Faute de partenaires.

Une fille richissime verra ses relations avec les hommes empoisonnées par le soupçon lancinant que c’est pour son argent qu’ils la recherchent. C’est le sujet du roman de Stendhal Le Rose et le Vert. Dans la réalité, on voit régulièrement les femmes les plus fortunées se lier avec des hommes milliardaires (la Callas, Lady Di), comme les moins suspects de calculs sans doute. Tout cela laisse peu de place au conte de fées qui unit le prince et la bergère.

 

Voyage en DDR avec le violoncelliste Paul Tortelier qui doit donner un récital pour inaugurer la nouvelle salle de l’institut français. Curieux personnage exubérant et naïf qui joue avec plus de fougue et de conviction que de nuances. Il me parle de la révolution apportée dans son domaine par les cordes de métal. Pablo Casals ne voulut jamais renoncer aux cordes de boyau, ce qui donnait à son jeu un ton râpeux et fruste qu’on peut certes préférer à la trop parfaite lisseur des nouveaux instruments à cordes métalliques.

 

Je dis à Catherine : « La fleur de sureau sent le foutre. » Elle approche son nez et dit : « Ah ? Ça sent comme ça le foutre ? » Je lui demande si elle se moque de moi en voulant se faire passer pour pucelle. Dès lors je la surprends dans la journée à renifler des fleurs de sureau en fronçant les sourcils d’un air préoccupé.

 

Ce que les Allemands appellent le Hochsommer (haut été). La verte jeunesse printanière est loin. Il y a de la fatigue, une sorte d’ivresse de chaleur dans les herbages et les frondaisons. Çà et là des taches jaunes. Je furète longuement un sécateur à la main. Chaleur électrique qui pique la peau. On attend un orage qui n’arrive pas.

 

Ce qu’il y a de terrible avec le sexe, c’est que sa satisfaction ne le rassasie pas, mais l’excite au contraire de telle sorte que plus on baise plus on a envie de baiser. Comparer la soif naturelle qui se calme avec l’absorption de la quantité de liquide nécessaire à l’organisme et la soif morbide de l’alcoolique qui se creuse d’elle-même sous l’effet de sa propre satisfaction. Mais y a-t-il un désir sexuel « normal » qui s’apaise pour longtemps une fois satisfait ? Chez l’animal peut-être. Chez l’homme, il y a trop de cerveau là-dedans.

 

En descendant dans le parking souterrain, je perçois une sorte de hululement de sirène. Je me dirige vers la source du bruit et je vois une belle Mercedes blanche dont on a défoncé le pare-brise pour un vol à la roulotte. Des débris de verre jonchent le capot. Le signal d’alerte ne cesse de gueuler. On dirait vraiment une bête blessée qui se plaint.

 

Une idée de pièce de théâtre. Casanova devenu vieux, perclus de rhumatismes et impuissant, faisant fonction de bibliothécaire au château de Dux-en-Bohême, est devenu le souffre-douleur des servantes du château qui vengent toutes les femmes séduites et abandonnées par lui. D’autre part, écrivant ses fameux Mémoires, il fait revivre les épisodes les plus brillants de sa carrière amoureuse. Contrepoint présent-passé.

 

Le premier mouvement du Quatrième Concerto pour piano de Beethoven me revient avec une insistance lancinante, et toujours avec la même surprise émerveillée. Je ne peux m’habituer à la beauté de cette musique. En même temps, elle se donne comme l’équivalent sonore de mon prochain roman. En l’écoutant, je me dis : « Mais bien sûr, mais voilà, c’est comme cela qu’il faut écrire ! » Il me semble que le roman est là tout entier et que je n’ai qu’à traduire cette musique en mots, comme d’une langue étrangère parfaitement maîtrisée.

 

Examen cardiologique à l’hôpital de Bligny. Je me porte comme un charme. On me donne en souvenir mon électrocardiogramme, délicate calligraphie – tremblante et cependant parfaitement régulière – que mon cœur a tracée au rythme de ses battements. Donc je n’ai rien, je me porte bien. Je n’ai que la mort en moi dont je sens la présence et qui ne se laisse pas un instant oublier. (Me revient le mot de Sacha Guitry peu avant sa mort à son médecin qui venait de lui faire un rapport des plus rassurants sur sa santé : « En somme, docteur, je meurs guéri. »)

 

Il pleut. Penché par la lucarne du grenier, je constate que l’eau stagne dans le chéneau. J’y ramasse à pleines mains une bouillie dorée : les pistils des tilleuls qui dominent la toiture.

 

Périodiquement un oiseau vient percuter le carreau de la fenêtre de la cuisine. Généralement il repart indemne. Souvent il tombe assommé sur le sol et reprend son vol quelques minutes plus tard. Une seule fois j’ai ramassé un cadavre. Je trouve parfois un duvet collé à la vitre. Il est souvent vert, preuve qu’il s’agit d’un verdier. Ce doit être affaire de reflet et de lumière. Une seule fenêtre de la maison provoque cet accident.

 

Citation de Simon le Pathétique de Jean Giraudoux : « Chaque soir dans ton lit, répète-toi que tu peux devenir président de la République. Le moyen en est simple, il suffit que tu sois toujours le premier partout. »

Oui, c’est cela la démocratie. Malheureusement ce processus normal et paisible ne donne que des Albert Lebrun et des René Coty. Pour que naisse un de Gaulle, il faut les catastrophes nationales de 1940 et 1948.

 

L’illusion de la coïncidence. Cette notion ne résiste pas en effet à l’examen le plus superficiel. Je m’aperçois qu’assis dans le métro, j’ai à côté de moi un monsieur qui s’appelle Michel Tournier. Je m’émerveille de la coïncidence. J’ai tort, car pour m’émerveiller il faut que j’oublie les millions de cas où mon voisin de métro s’est appelé Dupont ou Durand.

 

La journée est si belle, le jardin si radieux et la maison si avenante que j’éprouve le besoin de commémorer cet instant par une nature morte. Je dispose sur ma table un chandelier, un verre, une carafe et une corbeille contenant une tomate, un avocat et des cerises, et je photographie tout cela en couleurs et en noir et blanc. Bien entendu j’ai fixé mon appareil sur un trépied pour augmenter le « piqué » de l’image. Je pense que les peintres d’autrefois qui faisaient un Stilleben obéissaient au même besoin : inscrire dans l’éternité une scène qui y aspire par toute la force de son calme, de son luxe et de sa sérénité.

 

P.C., mon ami norvégien, à propos du vin : « Chez nous en Scandinavie, on reste sobre toute la semaine et on se saoule à mort le samedi soir. En France, j’ai découvert avec bonheur l’état de semi-ébriété permanent où vivent la plupart des Français. » Je lui réponds que l’équivalent peut être vécu en amour. Certains tombent amoureux et traversent une crise grave. Puis cela passe et ils n’y pensent plus jusqu’à la prochaine fois. D’autres au contraire vivent dans un état de semi-ébriété amoureuse permanent. Jamais de grande crise, mais une petite fièvre de tous les instants qui leur tient chaud sans les brûler.

 

Le curé qui fait l’instruction religieuse des futurs premiers communiants s’est aperçu qu’un de ses élèves croyait que le crucifix était un tournevis à lame cruciforme.

 

Déjeuner avec S.K. Nous parlons de la vie érotique des « vieux ». Il affirme que la célébrité, le pouvoir et l’argent ont un effet d’érotisation, rendant désirables des hommes que leur âge devrait disqualifier. Voir comment les femmes se jetaient dans les bras d’un Picasso, d’un Rubinstein ou d’un Karajan. Je lui rappelle cette réponse de la Callas à laquelle on demandait ce qu’elle aimait chez Onassis : « Il est beau comme Crésus ! »

 

Dialogue avec des lycéens, l’un d’eux me demande « Êtes-vous homosexuel ? » Je réponds : « Oui bien sûr, puisqu’il y a au moins deux homosexuels dans mes romans, l’Alexandre des Météores et M. Achille de La Goutte d’or. Mais je suis aussi fétichiste (pour avoir écrit Le Fétichiste), vieille grand-mère, petit chien, curé, etc., tous les personnages, tous les êtres vivants de mes histoires. C’est cela être romancier. Quant à savoir ce que je suis par moi-même quand j’ai fini d’écrire, je n’en sais trop rien et cela m’importe assez peu. Je ressemble au comédien qui a été Hamlet, Néron, Alceste, Don Juan et Faust, et qui déshabillé et démaquillé n’est plus personne. C’est là sans doute la leçon de l’échec de mon livre Le Vent paraclet. Le sujet de ce livre – M.T. – s’est révélé par trop inconsistant. »

 

Ce même sujet – M.T. – vient de faire l’objet d’un colloque d’une semaine (21-28 août 1990) au château de Cerisy-la-Salle. Il en avait été question jadis, mais j’avais été surpris par cet honneur exorbitant et j’avais réagi par un refus paniqué. Je me voyais en cadavre nu et disséqué entouré par les personnages funèbres chapeautés de noir de la Leçon d’anatomie de Rembrandt, ou encore comme un de ces saints Sébastien liés à un tronc que des archers criblent de traits. Il est vrai – me disait-on – que la présence « physique » de l’intéressé n’est nullement nécessaire à ce genre de débat. J’ai demandé à l’auteur du Rivage des Syrtes s’il se rendrait au colloque Julien Gracq annoncé pour l’an prochain : « Ah non, m’a-t-il répondu, j’aurais trop peur d’échouer à mon propre examen ! »

Mais comment ne pas répondre à un pareil rendez-vous ? Peut-on laisser des gens venir à leurs frais des quatre coins du monde sans se déranger soi-même ?

Cerisy est un château de schiste sombre qui a fort belle allure au bord d’un étang entouré de grands chênes. L’ensemble est sévère mais accueillant. La surprise fut pour moi la petite société de plus de soixante-dix personnes venues des six coins de l’Hexagone, mais aussi d’Australie, de Chine, du Brésil, de Norvège, de Nouvelle Zélande, que sais-je encore ! Je les ai bien regardées, cherchant l’air de famille qui les rapprochait, puisque c’était là ma famille. Et je l’écris comme je l’ai constaté : j’en suis fier et heureux de cette famille. Je leur ai dit à l’heure des adieux : je vous trouve tous spirituels, subtils, élégants, gais et beaux et je vous aime !

 

Paul Valéry raconte qu’il se glissa un jour dans un amphithéâtre de la Sorbonne où, devant ses étudiants, Gustave Cohen développait ex cathedra une explication du Cimetière marin :

Je me sentais mon ombre…, écrit-il. Je me sentais une ombre capturée, et toutefois je m’identifiais par moments à quelqu’un de ces étudiants qui suivaient, notaient et qui de temps à autre regardaient en souriant cette ombre dont leur maître, strophe par strophe, lisait et commentait le poème…

J’avoue qu’en tant qu’étudiant, je me trouvais peu de révérence pour le poète – isolé, exposé et gêné sur son banc. Ma présence était étrangement divisée entre plusieurs manières d’être là.

 

Il est vrai que l’expérience faite par Paul Valéry avait ceci de particulier : le texte de lui qu’étudiait Gustave Cohen était en vers et le commentaire de Cohen se formulait évidemment en prose. Il s’agissait en somme d’une transcription de la poésie en langage prosaïque, entreprise discutable et peut-être vaine. « Si on s’inquiète de ce que j’ai voulu dire dans tel poème, écrit Valéry, je réponds que je n’ai pas voulu dire, mais voulu faire, et que ce fut l’intention de faire qui a voulu ce que j’ai dit… »

Cette remarque formulée à propos de la poésie serait encore plus valable, je pense, à propos de la musique ou de la peinture. Le « faire » avec des notes ou avec des couleurs est encore moins un « dire » que la poésie, et la distance qui sépare l’œuvre de son commentaire est plus grande encore.

N’ayant moi-même écrit qu’en prose, ce hiatus n’existait pas. Il existait au contraire une affinité évidente entre mes textes et les commentaires qu’ils suscitaient. Soit un petit conte d’une part et un sonnet d’autre part. Qui ne voit que les commentaires dont on entourera le sonnet seront toujours plus ou moins intempestifs, alors que le conte appelle de lui-même son exégèse ? Les réflexions que j’ai entendues à Cerisy allaient dans le sens que j’ai toujours donné à la littérature en général et au conte en particulier. Un poète, un romancier, un novelliste, un conteur ne donne au lecteur que la moitié d’une œuvre, et il attend de lui qu’il écrive l’autre moitié dans sa tête en le lisant ou en l’écoutant. Les œuvres littéraires les plus importantes selon moi sont celles qui ont suscité après elles une postérité renouvelée à chaque génération. Avec mon premier roman Vendredi, je me suis inscrit d’entrée de jeu dans la vaste descendance du Robinson Crusoé de Daniel Defoe, œuvre géniale par excellence. Mais les ogres, les nains, les vizirs et les reines qui peuplent mes histoires m’ont également été prêtés par mes ancêtres conteurs.

Or en écoutant au fur des heures les communications de Cerisy, j’avais le sentiment gratifiant d’assister in vivo à cette cocréation qui fait toute la magie de la lecture. Avais-je eu réellement toutes les intentions qu’on relevait dans mes textes ? Y avait-il d’une de mes histoires à l’autre autant de fils, autant de passerelles ? Oui et non. Car ces intentions, ces fils, ces passerelles existent bien réellement, mais par la seule vertu du commentaire et non par la volonté délibérée de l’auteur.

Nous avons eu un soir l’illustration visuelle frappante et hilarante de ce phénomène d’enrichissement de l’œuvre par sa « lecture ». Il s’agissait du film que Marcel Bluwal a tiré de mon roman La Goutte d’or qui nous fut projeté. L’un des épisodes de ce roman est la traversée de tout Paris par mon jeune Bédouin, traînant derrière lui un chameau. Ce qui constitua un choc admirable d’insolite et de drôlerie, c’est le passage de mon Bédouin et de son chameau devant la pyramide de verre de l’esplanade du Louvre. Cette image surprenante ne se trouvait pas dans mon roman, mais elle le couronnait et en quelque sorte le contenait tout entier.

 

Citations :

Saint Jérôme portait, pour noyer ses pensées dans ses sueurs, des fardeaux de sable le long des steppes de la mer Morte. Je les ai parcourues moi-même ces steppes, sous le poids de mon esprit. Chateaubriand, Vie de Rancé.

 

Le bourreau, en tranchant la tête de la reine d’Écosse [Marie-Stuart], lui enfonça d’un coup de hache sa coiffure dans la tête, comme un effroyable reproche à sa frivolité. Id.

 

Louis XIV craint le peuple de Paris (qu’il a subi dans son enfance lors de la Fronde) et l’indépendance des aristocrates provinciaux. Il s’installe donc à Versailles et y fait venir les aristocrates à sa cour pour mieux les neutraliser. Versailles résulte ainsi de deux peurs, l’une centrifuge, l’autre centripète.

 

Le plus grand obstacle que la foi religieuse rencontre en moi, c’est ma crédulité. La foi ne peut naître et croître que dans un milieu spirituel sceptique, rationnel, circonspect, obsédé par la différence existant entre le vrai et le faux. Mais moi, je crois tout et n’importe quoi, les contes de fées, la mythologie, les inventions des poètes et des peintres. L’authenticité historique est dépourvue de sens à mes yeux. Dès lors la foi religieuse confondue avec toutes ces efflorescences ne peut prendre racine ni affirmer la prééminence sans laquelle elle n’est pas.

 

André Breton marqua d’un « beau signe blanc » l’année 1924 qui « coucha ces trois sinistres bonshommes, l’idiot, le traître et le policier », autrement dit Loti, Barrès et France. Il aurait pu ajouter pour justifier son « signe blanc » la naissance de Michel Tournier. Mais comme Alphonse Allais s’en étonnait, on remarque toujours la mort des grands hommes, jamais leur naissance.

 

Notes sur la fièvre.

Le corps est en ébullition et l’âme, penchée sur cette marmite de sorcière, observe passionnément le phénomène. Musique, lectures, visites, etc. sont repoussées comme distractions inopportunes. J’ai autre chose à faire. Quoi ? C’est là le mystère. La fièvre du corps absorbe l’esprit, l’empêche de s’ennuyer, de rêver, de s’évader. Ce sont là fantaisies de convalescent. Il semble que le corps exalté par la fièvre, l’esprit débilité par la maladie se rapprochent et s’arrêtent fascinés l’un en face de l’autre. C’est peut-être l’équivalence de la vie animale. Les animaux ne manifestent jamais l’ennui, le besoin de combler des heures vides par quelque activité inventée. Le propre de l’homme est la séparation de l’âme et du corps – que la maladie rapproche.

Je dîne d’un jus d’orange. Je jette un bref coup d’œil à la télévision, puis je me retire dans ma chambre heureux de ces douze heures de tête-à-tête avec ma marmite qui m’attendent. Je ne mange presque rien. Je bois de grandes quantités de thé au citron. Or au bout de cinq jours de ce régime, je n’ai pas perdu un gramme. Il faut admettre que tout ce liquide s’accumule en moi et me ballonne.

Puis la fièvre ayant cessé et un timide appétit ayant reparu, je perds du poids à grande allure, cinq kilos en trois jours. Visiblement tout ce liquide accumulé et retenu en moi par la fièvre s’évacue. Je suis une baignoire qui se vide. Jusqu’où cela ira-t-il ? Compte tenu de mon poids, je calcule qu’en trois semaines de ce régime j’aurai complètement disparu.

Fonction de la maladie. Il convient pour se bien porter d’être aussi parfois malade. Cela tient l’organisme en état d’alerte. Mon père disait : « Je suis comme les chevaux. Quand je me coucherai, ce sera pour mourir. » Nous ne l’avons jamais vu malade. Il s’est effondré en quelques jours sous le coup de plusieurs maladies qui l’ont surpris en plein ahurissement.

 

Sieste par grosse chaleur. Pour n’être pas importuné par les mouches, deux moyens : l’obscurité (à l’opposé des moustiques, elles ne volent pas dans l’obscurité) et un courant d’air (ventilateur).

Soleil intense. Une petite fille coiffée d’un chapeau de paille immense s’accroupit et se recroqueville pour se mettre tout entière à l’ombre de ses larges bords.

Seigneur fais-moi arriver un grand amour qui illumine et saccage ma vie !

Dans le calme du cœur et du haut été, je ne formule pas cette prière sans trembler, sachant d’expérience que mes vœux pour peu qu’ils soient ardents sont toujours à la longue exaucés.