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Nicée, province romaine de Bithynie,
325 après Jésus-Christ

Le palais impérial était silencieux.

Le concile venait de s’achever. Après des mois de débats survoltés, il avait enfin débouché sur un compromis, conclu à contrecœur. Tous les participants avaient signé ce sur quoi ils s’étaient mis d’accord et ils repartaient maintenant dans leurs diocèses respectifs, qui en Orient, qui en Occident, tous territoires placés sous la coupe de l’empereur.

Constantin était fort aise.

Resplendissant dans sa robe de pourpre impérial, brodée d’un nombre impressionnant de fils d’or et constellée de bijoux – celle-là même qu’il portait le jour de l’ouverture des débats, lorsqu’il s’était adressé aux hommes d’Eglise présents, parfaitement conscient du respect mêlé de crainte que cet habit d’apparat leur inspirerait à coup sûr –, il regarda par la fenêtre la cité endormie et son visage s’éclaira d’un sourire.

— Je suis content, Osius, dit-il à son invité. Nous avons accompli beaucoup de choses en ce lieu. Et je n’aurais jamais pu y parvenir sans toi.

Osius, évêque de Cordoue, le remercia gracieusement d’un signe de tête depuis son siège, près de la vaste cheminée où rugissait un grand feu. D’un naturel doux et conciliant, l’ecclésiastique avait près de soixante-dix ans. Les mois qui venaient de s’écouler avaient été rudes pour tout le monde, mais plus particulièrement pour lui, tant physiquement que psychologiquement. Comme la quasi-totalité des hauts dignitaires de l’Eglise, Osius avait souffert des persécutions des empereurs romains. Sa peau ridée en portait encore les stigmates. Mais tout avait changé avec Constantin : le général en pleine ascension avait embrassé la foi chrétienne et, alors qu’il continuait de consolider son emprise sur le trône, il avait ordonné qu’on mette un terme à la répression dont l’Eglise était l’objet. Sa réputation avait valu à Osius d’être invité à la cour impériale, et il avait fini par devenir le conseiller ecclésiastique et spirituel du nouvel empereur.

Ils avaient parcouru bien du chemin depuis…

— Ces différends, commença Constantin. Arius, Athanase, Sabellius et les autres, avec toutes leurs mesquines assertions… Le Christ était-il d’essence divine ou était-ce une créature de ce monde ? Le Fils et le Père ne font-ils qu’un, ou non ? Jésus était-il le fils de Dieu, ou pas ?

Il s’interrompit et secoua la tête, furieux de ce qu’on lui avait rapporté – il ne les avait pas vues de ses propres yeux – de ces mosaïques ornant les églises ariennes, où Jésus était représenté comme un homme d’âge avancé, avec cheveux blancs et tout le reste y afférent.

— Sais-tu quel est le vrai problème ? C’est que ces hommes ont beaucoup trop de temps à consacrer à ce genre d’interrogations, poursuivit-il, les dents toujours serrées de colère. Ils ne se rendent pas compte que, outre qu’on ne peut y répondre, les questions qu’ils ne cessent de poser sont dangereuses. C’est pourquoi il fallait y mettre un terme avant qu’elles finissent par tout mettre à bas.

Constantin avait une excellence compréhension de ce qu’était le pouvoir.

Il avait déjà réalisé ce qu’aucun empereur avant lui n’avait réussi à accomplir : il avait unifié l’Empire. Avant son ascension, l’Empire romain était divisé en deux parties : l’empire d’Orient et l’empire d’Occident, chacun régi par son propre empereur. Les trahisons et les guerres pour le gain de territoires étaient incessantes. Constantin avait changé tout cela. Il avait pris le pouvoir grâce à sa ruse, à son sens peu commun des manœuvres politiques, et ce à l’issue d’une série de brillantes campagnes militaires : il avait défait les deux empereurs et s’était proclamé l’unique empereur d’Orient et d’Occident en l’an 324.

Mais son peuple demeurait divisé.

Outre les différences entre Orient et Occident, il avait à résoudre des conflits d’ordre religieux majeurs : païens contre chrétiens et, plus ennuyeux encore, chrétiens contre chrétiens. Car il existait des interprétations aussi nombreuses que diverses du legs du prêcheur qu’on appelait Jésus-Christ, et les disputes entre les différents groupes de convertis devenaient franchement violentes. On se renvoyait mutuellement au visage des accusations d’hérésie. Des incidents impliquant des actes de torture de plus en plus atroces se multipliaient. Thomas, évêque de Marash, avait offert un spectacle particulièrement épouvantable : on lui avait tranché le nez, les lèvres ainsi que les quatre membres ; quant à ses dents et ses yeux, ils avaient été arrachés. Ses tortionnaires, chrétiens, l’avaient retenu prisonnier en Arménie durant plus de vingt ans, une mutilation supplémentaire lui étant infligée à chaque anniversaire de sa captivité.

Il fallait que cela cesse.

C’est la raison pour laquelle Constantin avait convoqué à Nicée tous les évêques et hauts dignitaires de l’Eglise à travers les territoires constituant son empire, pour y participer au premier concile œcuménique. Plus de trois cents prélats, accompagnés d’un nombre plus important encore de prêtres, diacres et autres chanoines, avaient répondu à l’appel de ses épîtres comminatoires. Seul l’évêque de Rome, le pape Sylvestre Ier, ne s’était pas déplacé, envoyant deux de ses légats les plus importants pour le représenter. Constantin ne se souciait guère de cette absence : il avait déjà beaucoup de choses à démêler, avec la présence des évêques d’Orient disposant de davantage d’autorité. Il s’était contenté de présider les séances, de manier son gros bâton pour les contraindre à s’asseoir tous ensemble, à débattre, à discuter sur la question de savoir qui était ou ce qu’était le Christ, ce qu’il avait accompli en réalité, à se houspiller sur la façon dont ils allaient bien pouvoir se partager les dépouilles de son très riche héritage et, au bout du compte, à tomber d’accord.

Sur tout.

Constantin était depuis longtemps conscient de l’irrésistible popularité de la foi chrétienne. Sa mère était une fervente croyante. Vingt ans plus tôt, il avait été témoin de la Grande Persécution décrétée par Dioclétien, quand l’empereur avait ordonné que toutes les églises de son empire fussent détruites, leurs trésors pillés, leurs saintes écritures brûlées. Tout cela avait été réalisé en suivant le conseil de l’oracle d’Apollon… et s’était soldé par un échec retentissant. Il avait vu l’impact considérable du message globalisant et plein d’espoir du Christ, et comment celui-ci s’était irrésistiblement répandu à travers l’Empire tout entier. Il savait que le fait de se présenter comme le meilleur défenseur de la foi chrétienne, plutôt que d’imiter ses prédécesseurs en la persécutant de plus belle, lui gagnerait nombre de partisans. Par ailleurs, les territoires lointains qu’il venait de conquérir étaient occupés par différentes tribus barbares, des Alamans aux Pictes et aux Wisigoths. Il devait trouver le moyen de les unifier.

Une religion commune à tous ferait parfaitement l’affaire.

Et cette religion, il l’avait compris, ne serait autre que le christianisme.

Il avait d’ailleurs eu l’occasion de découvrir que lui-même n’y était pas insensible.

Il songea à ce qui s’était passé lors de la bataille du pont Milvius, plus de dix ans auparavant, quand son armée avait défait celle de son beau-frère, l’empereur Maxence. Il avait été témoin de quelque chose dans le bref laps de temps qui avait précédé le grand affrontement. Quelque chose dans le ciel. Il était certain de l’avoir vu. Un signe, un monogramme constitué de deux lettres grecques superposées : un chi et un rho, les deux premières lettres du mot Christ. Cette nuit-là, il avait rêvé d’un homme – s’agissait-il du Christ en personne ? – lui enjoignant de partir au combat et de l’emporter au nom de ce signe. Il avait fini par ordonner que l’on peigne ce « christogramme » sur les étendards de ses troupes, et en avait été récompensé par une victoire stupéfiante qui lui avait attribué une bonne moitié de l’empire qu’il convoitait.

Et le signe avait continué à lui faire remporter d’autres victoires.

Constantin comprenait ce qu’était le pouvoir, mais il comprenait également la puissance du mythe. Fort versé dans la religion, il avait été entouré durant toute sa jeunesse de penseurs païens et chrétiens à Nicomédie, dans l’empire d’Orient. Comme tous ses pairs, il recherchait l’avis des oracles et avait la conviction ancrée que la piété religieuse apportait son lot de récompenses. Après cette bataille décisive, et au cours de toutes les campagnes qui avaient suivi, Constantin avait prétendu qu’une main divine l’avait aidé à arracher la victoire. Inspiré par les saintes écritures, il en était venu à se considérer comme un messie – un roi-guerrier, oint par Dieu pour régner sur le peuple qu’il avait unifié et le mener vers un âge d’or de paix et de prospérité.

In hoc signo vinces, en effet. Par ce signe, tu vaincras. Mais le pouvoir de ce message ne s’était pas limité à lui permettre de l’emporter sur un ennemi ; il lui avait également permis de conquérir le cœur et l’âme de son peuple. Et de ce point de vue, ç’avait été un véritable coup de génie.

— Nous devons protéger cette foi, Osius, dit-il au vieil évêque. Nous devons la sauvegarder et étouffer dans l’œuf tous les périls susceptibles de lui nuire avant qu’ils ne prennent de l’ampleur. Car cette foi est réellement inspirée par Dieu.

Il arpentait la pièce de long en large, les traits animés d’un profond zèle religieux, les bras battant l’air avec un enthousiasme sans réserve.

— Elle accueille tout un chacun et il est aisé de l’embrasser. Les nouveaux convertis n’ont pas besoin de bouleverser leur existence de fond en comble pour l’adopter. Ils n’ont pas besoin de refuser le mariage, de se préoccuper de savoir ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas manger, ou de couper telle ou telle partie de leur virilité pour y être admis. Et l’organisation… La hiérarchie du clergé, les églises, la discipline – tout cela est parfaitement efficace pour rameuter des convertis et pour les discipliner. Mais, plus que tout, son inspiration divine se trouve dans son message, poursuivit-il en gratifiant son hôte d’un large sourire témoignant de son intense satisfaction. Le bien et le mal, le ciel et l’enfer, le paradis éternel et la damnation qui ne l’est pas moins ? Des récompenses dans la vie future pour donner de l’espoir à ceux qui n’ont rien dans celle-ci et les empêcher de se révolter ? Le péché et la nécessité de se tenir à l’écart de la tentation, tout cela géré par des hommes disposant de l’autorité divine et imprimé au fer rouge dans la conscience de chaque enfant depuis le jour de sa naissance ? C’est si brillamment échafaudé, fit-il après un gloussement de dérision, si extraordinairement efficace que cela n’a pu être conçu en rêve que sur intervention divine. Enfin, imagine… Tous ces gens, ces chrétiens… Mes prédécesseurs et mes rivaux les ont harcelés, les ont massacrés tout comme ils ont massacré Jésus il y a trois cents ans. Ils ont été persécutés, humiliés, mis aux fers, on leur a craché dessus, on les a laissés pourrir dans des culs-de-basse-fosse parce qu’ils refusaient d’adorer nos dieux païens et de procéder aux sacrifices qu’ils exigeaient. On leur a fait porter la responsabilité de toutes sortes de fléaux, de la famine aux inondations, on a violé leurs femmes, confisqué leurs biens… et pourtant ils n’en sont pas moins restés accrochés à leur foi. Et ils continuent de persévérer.

Il marqua une pause, s’émerveillant de la puissance du concept qu’il venait de décrire, avant de conclure :

— Voilà ce qu’est le pouvoir. Le vrai pouvoir. Et nous devons à toute force le protéger si nous voulons l’exploiter au maximum de son potentiel.

L’évêque espagnol se racla la gorge avant de prendre à son tour la parole :

— Vous avez fait beaucoup, Votre Majesté. Vous avez mis un terme à leur persécution. Vous les avez couverts de dons, d’exemptions de taxes, vous leur avez donné la chance de faire partie de la classe dirigeante, de prospérer et de répandre leur message.

— En effet, admit l’empereur, et cela fera de cet empire le plus grand de l’histoire de l’humanité. C’est pourquoi je ne peux pas permettre que ce message – cette vision – soit le moins du monde menacé. Ce doux révolutionnaire né il y a trois cents ans a fait de moi ce que je suis, il est l’instrument qui m’a permis d’unifier cet empire et de régner sur ce peuple avec un mandat que je tiens de Dieu Lui-même. Et il n’est pas question que je laisse quoi que ce soit faire courir le moindre risque à ce qui a été accompli. Ce serait non seulement tout à fait imprudent, mais aussi lourd de dangers pour nous tous.

Si le souverain pragmatique était préoccupé par les querelles qui agitaient les dignitaires de l’Eglise, l’homme profondément superstitieux qu’était Constantin n’était pas moins inquiet. Il craignait que les schismes frappant la chrétienté ne fussent l’œuvre du démon, et qu’une Eglise divisée fasse offense à Dieu et n’attire son courroux. Constantin se devait de contrecarrer l’ambition du diable. Il se voyait comme le successeur des premiers évangélistes, un homme dont la mission d’ordre divin consistait à protéger la chrétienté et à répandre la parole de Dieu jusqu’aux limites extrêmes de son empire, et au-delà.

Un treizième apôtre.

Il se devait de mettre un terme à ces luttes intestines.

C’est pour toutes ces raisons qu’il avait convié tous les évêques de son empire à se réunir à Nicée pour leur dire, sans ambages, qu’ils ne quitteraient pas le palais impérial avant d’avoir réglé leurs différends et de s’être accordés sur l’histoire qu’ils prêcheraient depuis leurs chaires respectives.

Une histoire unique.

Un dogme.

Plus de divergences.

Après des semaines de discussions acharnées, ils avaient finalement abouti à un consensus. Ils étaient tombés d’accord.

Ils tenaient leur histoire.

Toujours assis près du feu, Osius resta silencieux un long moment, étudiant l’empereur. Puis il se lança, d’une voix hésitante :

— Il reste un dernier point à débattre, Votre Majesté.

Constantin se tourna vers lui, interrogateur :

— Ah bon ?

— Les textes, fit Osius. Que souhaitez-vous qu’on en fasse ?

L’empereur fronça les sourcils. Les textes… Ces œuvres infernales à l’origine de toute cette discorde. Des écrits anciens, évangiles et ruminations remontant à l’aube de la foi, ouvrant sur toutes sortes d’interrogations.

Des interrogations extrêmement malvenues.

— Nous nous sommes arrêtés sur une orthodoxie, fit Constantin. Nous sommes tombés d’accord sur ce que devait être la vérité de l’évangile à partir de maintenant. Je ne vois aucune raison de brouiller les cartes.

— Ce qui signifie, Votre Majesté ?

Le souverain réfléchit un long moment, un frisson de doute lui parcourant l’échine.

— Qu’on les brûle, ordonna-t-il à son fidèle conseiller. Qu’on les brûle tous.

 

Osius songeait aux paroles de l’empereur en suivant des yeux ses deux acolytes qui remplissaient le chariot à la faible lueur des lanternes de l’écurie.

Il comprenait la décision de l’empereur, avec laquelle il était d’accord à maints égards. C’était la chose la plus sage à faire. Ces textes représentaient indiscutablement un danger.

Osius était intimement familier des débats qui avaient fait rage au cœur de la foi. Il avait été témoin, un témoin de première main, du zèle avec lequel les différents mouvements chrétiens tentaient d’imposer leurs vues. Dans le courant de l’année qui venait de s’écouler, l’empereur l’avait envoyé à Antioche pas moins de deux fois pour arbitrer ce genre de disputes théologiques. Il conservait de ces déplacements un très mauvais souvenir.

Mais il n’en avait pas moins ses doutes…

Oui, la foi devait être unifiée sous une vision unique. Oui, une foi unifiée entraînerait une ère de paix et de prospérité sans pareille.

Mais à quel prix ?

Osius savait que, une fois que Constantin en aurait terminé, le fonds de doctrine de la chrétienté serait beaucoup plus proche des croyances païennes qu’elle supplantait, en particulier du mithraïsme et du culte de Sol Invictus, que de ses propres origines judaïques. Nécessairement. La plupart des sujets de l’empereur étaient païens. Pour les rallier, il allait falloir les convertir petit à petit à la nouvelle foi officielle. On ne pourrait pas les contraindre à abandonner d’un seul coup tous leurs rituels, toutes leurs croyances, celles pour lesquelles ils avaient été prêts à donner leur vie. Et Osius savait que l’empereur en personne continuait d’avoir ses doutes et, au plus profond de lui-même, n’avait pas envie de courir le risque de déplaire aux dieux de son passé.

Osius voyait en outre un autre danger dans ce qui était en train de se passer. Il était parfaitement conscient que l’Eglise avait donné sa bénédiction au fait que Constantin avait supplanté Jésus-Christ en tant que Messie.

L’empereur, et non plus le Christ, était désormais l’envoyé de Dieu. Il était le roi-guerrier soutenu par la divinité, l’homme qui réussirait à obtenir par le glaive ce que le Christ n’avait pas réussi à obtenir par la parole. Il était à l’extrême opposé du sauveur doux et pacifique, et bénéficiait maintenant du soutien plein et entier de tous les prêtres, diacres et évêques de son empire.

Dangereux, en vérité.

Mais l’Eglise avait besoin d’un champion.

Constantin avait embrassé la foi, mis un terme aux persécutions, et avait fait du christianisme la religion officielle de l’empire nouvellement unifié. Il allait faire naître un nouvel âge d’or. Et, partie de ce plan grandiose, il allait faire de l’antique cité de Byzance sa nouvelle capitale, la Nouvelle Rome. Une capitale qui accueillerait de vastes avenues, de somptueux palais, des bâtiments sublimes. Des édifices comme la nouvelle Bibliothèque impériale, où une petite armée de calligraphes et de bibliothécaires s’escrimerait à transcrire les textes les plus anciens, depuis le fragile papyrus sur lequel ils avaient été rédigés, sur un parchemin plus durable, permettant ainsi à la flamme du savoir de survivre.

La bibliothèque permettrait également à autre chose de survivre.

Quelque chose qu’Osius sentait nécessaire de préserver.

Il regarda ses acolytes déposer le troisième coffre à l’arrière du chariot et recouvrir le tout d’une toile fermement attachée. L’attente le rendait nerveux. Ils se mettraient en route sous peu, protégés par une petite troupe de gardes, à la faveur de la nuit.

Le vieil évêque espagnol espérait bien que sa traîtrise ne serait jamais mise au jour. Mais si ce devait être le cas, il se sentait prêt à donner sa vie pour protéger ce trésor.

Il ne pouvait pas laisser brûler ces textes.

Même s’ils mettaient en péril l’orthodoxie. Même si leur découverte ultérieure risquait de soulever de dangereuses interrogations.

Ils devaient être conservés. Protégés.

Ces textes étaient sacrés.

Et même si ce n’était pas maintenant, ni durant son existence ou celle de nombre de ses descendants, viendrait un temps où l’on pourrait les lire et les étudier sans se cacher. Un temps où ils contribueraient à enrichir la compréhension de l’homme sur son passé.

Il y veillerait.