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APRÈS QU’IL EUT écouté la conversation de Laurie avec son père, l’excitation de Bruno Hoffa était à son comble. Tout se combinait à la perfection.
Leo Farley resterait hospitalisé jusqu’au lendemain matin.
Lui et Laurie prendraient ensemble l’appel téléphonique de Timmy.
Deux heures plus tard, j’irai chercher Timmy, pensa Hoffa. Leo a prévenu le directeur du camp qu’il était à l’hôpital. Je serai en uniforme de flic.
Tout marchera comme sur des roulettes.
Il est même probable que je m’en tirerai.
De toute façon, ça vaut le coup. Le meurtre commis par « Yeux Bleus » a fait les gros titres pendant des années, et on en parle encore. S’ils savaient que j’ai pourri en prison près de cinq ans après avoir tué le mari de Laurie. Et tout ça pour une foutue violation des règles de ma libération conditionnelle. Mais je ne suis pas mécontent tout de même. Leo Farley et sa fille ont passé ces cinq années à s’angoisser et à se demander quand je frapperais à nouveau. Demain, leur attente prendra fin.
Bruno Hoffa fourra son téléphone portable dans sa poche et sortit à temps pour voir la voiture du commissaire s’arrêter derrière les camions du studio.
Hoffa s’avança jusqu’au terrain de golf, aussi loin que possible du commissaire. De là où il était, Ed Penn ne distinguerait pas clairement son visage.
S’il était une chose qu’il savait, c’est que la plupart des flics ont la mémoire des visages, même quand les gens vieillissent, se font teindre les cheveux ou pousser la barbe.
Ou s’ils sont assez stupides pour s’inscrire sur Facebook.
Hoffa rit tout haut à cette pensée.
Une heure plus tard, il inspectait soigneusement les massifs de fleurs le long de la piscine quand la voiture de police s’en alla.
Cela signifiait que le commissaire ne serait pas de retour avant le lendemain.
Juste à temps pour le spectacle final, pensa Hoffa gaiement.