LES EXIGENCES D’UN PLAN POLITIQUE FORMEL

Tout de même revenons sur quelques généralités qui, si elles s’imposent à beaucoup de gens suivant de près les événements contemporains, sont encore trop ignorés de cette vaste « opinion publique » qu’on met à toutes les sauces parce qu’elle s’y laisse béatement mettre — l’opinion publique, nom de comédie des masses humaines.

Les grandes puissances n’ont jamais pu admettre l’U.R.S.S. qui s’efforce, depuis 1917, de réaliser le socialisme à la barbe des grands hommes d’affaires capitalistes, lesquels sont rois de la bourgeoisie et, à fortiori, de la « démocratie », dans les cinq sixièmes du globe.

Les prétentions de cet autre sixième du monde, naguère le plus arriéré et le plus esclave de tous les pays et qui, se plaçant en téte du vrai progrès humain, édifie une société égalitaire et prolétarienne dans la lutte pour abolir les classes, ont paru, à juste titre, du reste, néfastes pour le principe fondamental du capitalisme, qui reste, coûte que coûte, l’exploitation de l’homme par l’homme. Cette hostilité sociale et politique n’a cessé de se manifester sous des formes diverses qui ont été, au début, jusqu’à l’intervention armée, ainsi que je le rappelle plus haut, au blocus économique, à la constitution ou au renforcement d’Etats limitrophes qui doivent leur résurrection ou leur agrandissement, non pas à quelque conception libérale ou idéaliste, mais au contraire au métier — largement payé — de gendarmes internationaux, qui leur est dévolu.

Entre temps, les pays capitalistes comprirent qu’ils avaient intérêt, malgré tout, à avoir des relations commerciales avec l’U.R.S.S., et la campagne anti-soviétique, sans cesser le moins du monde, prit alors la forme plus clandestine de SABOTAGE, D’ESPIONNAGE ET DE CALOMNIE.

En face de l’internationale prolétarienne, progressant fatalement dans le monde, d’autres institutions universelles : le fascisme, l’Internationale blanche (ou noire — on peut choisir le vocable), la police qui a l’avantage de pouvoir faire librement campagne en temps de paix, se sont dressées et ont agi avec les grands moyens financiers et matériels que le capitalisme tient dans ses mains.

Mais à mesure que la proclamation des principes humains et logiques de l’Etat nouveau s’accompagnait de réalisations économiques considérables en ascension constante — alors que les affaires mondiales du capitalisme périclitaient au rythme tragique que l’on sait, alors que le chômage, pour ne citer qu’un exemple, diminuait en U.R.S.S. jusqu’à disparaître, tandis qu’il creusait aux flancs des pays capitalistes d’immenses plaies grandissantes, l’hostilité a repris sa forme agressive.

...Pour amener la guerre

REDOUBLEMENT DE LA DIFFAMATION : légende du travail forcé, légende du dumping, histoires rocambolesques de Géo London, etc., etc... le tout (nous avons eu l’occasion de l’établir, et nous aurons quelque jour celle d’y revenir), non pas seulement camouflé, mais exactement contraire en tous points à la vérité des choses.

Cette propagande universalisée à grand orchestre et faite dans l’intention de préparer l’esprit public à quelque suprême rupture, s’est heurtée, jusqu’ici, à l’inébranlable volonté de paix de l’Union soviétique. Il s’est trouvé que l’Etat ouvrier et paysan, la patrie de « l’homme au couteau entre les dents », s’est avéré comme étant le SEUL PAYS PACIFISTE DE L’UNIVERS.

D’abord, par ses principes mêmes, qui sont le travail pour tous, la coopération généralisée, la répartition rationnelle de l’effort producteur et des produits du travail par tout son mécanisme transparent, juste, impeccable. Ensuite par les propositions de désarmement général que ses représentants n’ont cessé de préconiser et de défendre pied à pied dans les assemblées internationales, consentant même à les restreindre provisoirement dans un but d’opportunisme pratique. Par ses propositions d’une large collaboration économique (le projet de non-agression économique), par ses traités avec les pays voisins tendant à la solution pacifique de tous les conflits. Et enfin par sa résolution de ne pas se laisser entraîner dans les pièges des provocations susceptibles de créer inopinément des situations de fait insurmontables.

ON SE HEURTE AUSSI A LA PARTIE ORGANISEE DE LA CLASSE OUVRIERE ET CETTE REDOUTABLE MULTITUDE, INSTRUMENT VIVANT DES GUERRES, EST DE MOINS EN MOINS DISPOSEE A MARCHER CONTRE LA RUSSIE COMMUNISTE.

Il faut donc prendre quelque biais pour mettre d’abord un pays, ensuite les autres, en présence du fait accompli.

Or, cette clique d’émigrés blancs, qui recommande et ordonne le meurtre de personnalités représentatives pour amener irrésistiblement la guerre, sert les desseins des grands impérialismes. De tels attentats sont, au premier chef, suceptibles de faire naître le prétexte à une campagne d’excitation où les moutons de Panurge, qui sont en si grand nombre parmi les citoyens de nos pays prétendus libres, suivront l’impulsion de la grande presse vendue.

Ce n’est donc nullement hasarder un paradoxe et quitter le plan de l’évidence que de dire qu’il y a intérêt commun, et partant partie liée, entre les uns et les autres. C’est là la cause de nombreuses collusions, de honteuses complaisances, de soutiens criminels qui obligent à parler loyalement de complicité et, qu’une fois de plus, je dénonce ici, dans le dessein arrêté d’ouvrir d’abord les yeux à toute une foule flottante et inconsciente de mes contemporains. Je sais que je n’ai, certes, rien de nouveau à apprendre à une sélection consciente et informée, qui est aussi nettement au courant des dessous de la politique internationale que ceux qui la cuisinent.